Togo : La démocratie confisquée, 1963–2013

Chronologie sur le Togo

, par CDTM 34

Des royaumes africains à la colonisation

Lorsque les premiers Européens débarquent sur les côtes de l’actuel Togo, au début du XVème siècle, plusieurs grands royaumes africains se partagent le territoire. Portugais, Danois et Hollandais s’installent dans la partie côtière pour commercer et pour la traite d’esclaves.

1883 : le chancelier allemand Bismarck impose un protectorat sur le Togo.

1885 : Accords de Berlin – Délimitation des zones d’influence européennes en Afrique. La côte togolaise est attribuée à l’Allemagne. Les Allemands font construire les infrastructures nécessaires à l’exploitation du pays comme le chemin de fer, en ayant recours aux travaux forcés. Ils se heurtent à une forte résistance des Africains.

Indépendance et apprentissage du pouvoir

1919 : Fin de la 1ère guerre mondiale : les alliés français et anglais se partagent le Togo allemand Le Togo actuel en est la partie française. Les Français imposent le français comme langue officielle.
Le pays est placé sous Mandat de la Société des Nations puis sous tutelle par l’ONU, avec un droit d’accès à l’autonomie.

1958 : Referendum organisé par l’ONU : le Togo obtient un statut d’autonomie et se constitue en République. Sylvanus Olympio, leader indépendantiste devient chef du gouvernement.

1960 : Le Togo devient indépendant et obtient un siège à l’ONU.
Olympio met en place un régime présidentiel autoritaire qui suscite le mécontentement populaire.

La démocratie confisquée : 1963 - 2013

1963 : Le président Olympio est assassiné, lors d’un putsch militaire auquel participe le colonel Gnassingbé Eyadéma. Depuis, la violence marque la vie politique togolaise.

1967 : Gnassingbé Eyadéma prend le pouvoir. Les grands puissances, notamment la France, soutiennent ce coup d’Etat militaire.
G. Eyadéma dissout les partis, instaure un parti unique, suspend la Constitution, lance une campagne « d’authenticité culturelle ». Le groupe ethnique dont est issu le président confisque le pouvoir.

1980 - 1990 – L’opposition à la dictature est en situation difficile face à la brutalité du régime. Une tentative de coup d’Etat contre G. Eyadéma déclenche l’intervention de la France.

1991 : La contestation s’amplifiant, G. Eyadéma accorde le multipartisme et convoque une Conférence nationale. Mais l’armée prend le pouvoir.

Le pays plonge dans la guerre civile

1992 - 2005 : G. Eyadéma tient le pays d’une main de fer et se maintient au pouvoir lors d’élections qui sont contestées par l’opposition. Les organismes internationaux dénoncent les fraudes, la corruption et les graves atteintes aux droits de l’Homme.

Février 2005 – Mort d’Etienne Gnassingbé Eyadéma. Un coup de force militaire met au pouvoir son fils Faure Gnassingbé. Sous la pression internationale et de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Faure Gnassingbé organise des élections présidentielles qu’il remporte en avril 2005 avec 60% des voix.
Des manifestations populaires sont violemment réprimées : plusieurs centaines de morts, des milliers de personnes partent en exil.

2007 : Création du Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT) qui porte plainte devant la justice du pays défiant la culture de l’impunité qui règne depuis des décennies au Togo et soutenu par plusieurs associations françaises et internationales.

Promesse d’ouverture démocratique, mais toujours la répression…

2010 : Faure Gnassingbé est ré-élu président.

2011 : Faure Gnassingbé est nommé à la tête de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.
Le Togo est élu membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU

2012 : Rapport de la Commission « Vérité Justice et Réconciliation » sur les violences policières qui ont marqué la vie politique du pays de 1958 à 2005.

2013 : Janvier/mars – Le pays est en ébullition depuis des mois. De nombreuses manifestations populaires exprimant des revendications économiques et politiques sont réprimées avec violence.