Avant la colonisation
Sur un territoire majoritairement désertique vivent des sociétés pastorales peu centralisées, peu hiérarchisées et peu nombreuses. A la fin du XIXème siècle, on compte approximativement 80 000 Hereros, 20 000 Namas, 60 000 Ovambos qui occupent le nord du pays ainsi que les populations khoisan.
La maîtrise de cet espace basé sur l’élevage tient à la capacité d’assurer les ressources en eau et le pâturage nomade des bêtes.
1850 connaît l’essor des missions rhénanes venant d’Allemagne et l’installation des marchands.
Au temps de la colonisation
Colonisation
Bismark, à la suite de la conférence de Berlin en 1885, réclame des colonies et annexe la côte namibienne.
Les colons allemands s’approprient les terres en passant des traités avec les populations ou en utilisant la force. Ils grignotent l’espace en s’appuyant sur les affrontements historiques entre Hereros et Namas pour la possession des pâturages.
Génocide 1904-1907
Devant la réduction de leurs territoires, et les conflits de plus en plus violents avec les colons allemands les hereros lancent un soulèvement général en 1904.
Le général Von Trotha débarque en juin 1904 et donne l’ordre d’extermination totale. Ce sont d’abord les Hereros qui sont massacrés ensuite les Namas. Ceux qui survivent à ces violences sont internés dans des camps de concentration ou la mortalité sera terrible.
A l’issue de ce génocide, il reste 15 000 Hereros (sur 80 000) et la moitié des 20 000 Namas.
1907 : création du parc naturel d’Etosha par le gouverneur général Von Lindequist.
1908 : découverte du premier diamant.
Apartheid et domination sud-africaine
Un territoire sous mandat
1915 : la colonie allemande est conquise par l’Afrique du sud pendant la première guerre mondiale et passe sous son contrôle administratif.
1920 : la Société Des Nations donne mandat à l’Afrique du sud pour gérer le sud-ouest africain avec pour objectif de tout mettre en œuvre « pour promouvoir le bien être moral ou matériel, le progrès social des Namibiens ».
Les populations namas, hereros, ovambos ne récupèrent cependant pas leurs terres. A chaque population est attribuée une réserve appelée homeland ou bantoustan, tandis que les meilleures terres sont réservées aux blancs.
Après la seconde guerre mondiale, l’Afrique du sud tente d’absorber territorialement le sud-ouest –africain.
Les populations noires sont soumises progressivement à un régime de ségrégation et de discrimination au service de la population blanche qui calque le régime d’apartheid sud-africain.
1966 : l’Assemblée générale des Nations unies déclare que l’Afrique du Sud n’a pas rempli ses obligations de mandataire et place le sud-ouest africain -appelé désormais la Namibie- sous la responsabilité des Nations unies.
1971 : la Cour internationale de la Haye confirme l’illégalité de la présence sud-africaine en Namibie.
1976 : la résolution 385 du Conseil de sécurité de l’ONU condamne l’occupation illégale de la Namibie et appelle à des élections libres sous la supervision et le contrôle des Nations unies.
1978 : La résolution 435 de l’ONU marque le pas décisif vers la voie de l’indépendance. Son objectif est de permettre des élections libres et loyales sous le, contrôle de l’ONU qui enverra sur place durant la période de transition un groupe d’assistance (UNTAG).
Cette même année l’Afrique du sud organise une élection, qui, boycottée à plus de 80 %, est remportée par le DTA (Democratic Turnhalle Alliance) alliance multipartite favorable au régime d’apartheid. La structuration du gouvernement repose sur un pouvoir central, des autorités locales ethniques et des autorités municipales et vise à maintenir la domination blanche.
Luttes de libération armée
1960 : création de la SWAPO (organisation du peuple sud-ouest africain) qui représente essentiellement les populations ovambos, peuple majoritaire du nord de la Namibie.
1963 : la SWAPO, faute de solution pacifique et politique, lance la lutte armée.
1973 : la SWAPO est reconnue comme seul et authentique parti représentant le peuple namibien par le conseil de sécurité des Nations unies.
Années 80 : l’activité de guérilla de la SWAPO s’accentue, soutenue par l’Angola dirigé par le MPLA (Mouvement Populaire de Libération de l’Angola).
De l’autre côté, l’armée sud-africaine soutient militairement l’UNITA, mouvement de guérilla qui s’oppose en Angola au MPLA.
Les négociations sur l’avenir de la Namibie sont liées aux discussions sur le retrait des troupes cubaines d’Angola venues soutenir le régime du MPLA.
1988 : siège de Cuitocavanale qui voit la défaite de l’armée sud-africaine et qui amène à une résolution signée par les USA et l’URSS demandant le retrait des troupes cubaines et sud-africaines de l’Angola et ouvre la voie à la mise en application de la résolution 435 en Namibie.
Indépendance
1989 : l’UNTAG arrive en Namibie pour préparer les élections. Après d’ultimes combats, les élections se déroulent normalement en décembre 1989 et voient la victoire écrasante de la SWAPO (41 sièges sur 72) devant le DTA sans toutefois remporter les 2/3 des sièges nécessaires pour entériner seule la constitution.
21 mars 1990 : la Namibie est officiellement indépendante et Sam Nujoma, le leader historique de la SWAPO est élu président par l’assemblée constituante.
Après l’indépendance
1995 : Sam Nujuma le leader de la SWAPO est réélu président de la république.
1999 : Nujoma change la constitution pour pouvoir se faire réélire une troisième fois.
2004 : Hifikepunye Pohamba (SWAPO) est élu avec 76 % des voix. Il est réélu le 28 novembre 2009 : La Namibie connaît une croissance économique de 4 % en moyenne dans la décennie.
2014 : Hage Geingob est élu président de la république avec 86,73% des voix. Le pays est réputé pour sa bonne gouvernance même si il détient un indice d’inégalités de revenus parmi les plus élevés du monde.
L’Etat reste confronté à d’énormes défis sociaux et économiques. Le pays est dépendant de l’industrie extractive (uranium, diamant, etc…) qui représente 50 % de ses exportations.
10 juillet 2015 : pour la première fois, l’Allemagne a officiellement qualifié de "génocide" le massacre des peuples herero et namas perpétré sous son autorité en Namibie entre 1904 et 1907. « La guerre d’extermination menée en Namibie entre 1904 et 1907 était un crime de guerre et un génocide ».