(Dé)passer la frontière

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Cérémonies de remise de passeport aborigène et demandeur·ses d’asile et réfugié·es

, par PUGLIESE Joseph

AVERTISSEMENT : nous informons nos lecteur·rices aborigènes et provenant des îles de Torres Strait que l’article ci-après contient des photos de personnes décédées.

Tout au long de l’année 2012, le défunt Uncle Ray Jackson, président de l’Indigenous Social Justice Association (ISJA), a œuvré en partenariat avec un collectif autochtone et non-autochtone pour la concrétisation de la première Cérémonie de remise de passeport aborigène, qui s’est déroulée le 15 septembre 2012 à The Settlement, dans le quartier de Redfern, depuis longtemps un pôle du militantisme autochtone en Australie, à deux pas du quartier d’affaires de Sydney. Une deuxième Cérémonie de remise de passeport aborigène a été organisée au même endroit le 13 septembre 2014.

Dans cet article, je m’intéresse à l’éventail de significations de ces cérémonies. Dans les faits, elles ont permis à Uncle Ray Jackson de lancer un mouvement de réinterprétation aborigène précisément de la technologie (le passeport) utilisée par l’État colonial australien pour renforcer et reproduire l’usurpation (au sens d’une forme de vol approuvée par l’État) toujours en cours de la souveraineté autochtone. En donnant au passeport le sens nouveau d’objet aborigène, conçu pour légitimer les déplacements des non-autochtones sur le territoire des Nations aborigènes d’Australie, ces cérémonies ont à la fois permis aux Aborigènes d’affirmer leur souveraineté « non-cédée et inaltérée » [1] sur le Pays et leur droit à accueillir et offrir leur hospitalité sur leurs propres terres. Dans ce contexte, il est intéressant de se pencher sur les rapports fondamentaux entre le traitement violent des réfugié·es et demandeur·ses d’asile par l’État colonial, l’affirmation incessante de la souveraineté aborigène et les perspectives de justice.

Pour Uncle Ray Jackson, voici l’objectif de la cérémonie de remise de passeport aborigène : « La délivrance des passeports fait interagir de deux manières les Propriétaires traditionnels des Terres et les migrant·es, les demandeur·ses d’asile et les autres citoyen·nes non-aborigènes de ce pays. Ils et elles reconnaissent nos droits sur tous les territoires des Nations aborigènes d’Australie, et en échange nous leur souhaitons la bienvenue sur les terres de nos Nations » [2]. Au cours de la cérémonie, les Australien·nes non-aborigènes doivent acheter un passeport aborigène et prêter officiellement serment en reconnaissant la souveraineté autochtone non-cédée sur les terres des différentes Nations autochtones à travers le continent australien (photo 1) : un acte anticolonial fondamental de rejet de l’autorité illégitime de l’État colonial.

Photo 1 : Le Bureau des passeports aborigènes et Uncle Ray Jackson. Photo : Joseph Pugliese

En vertu de l’application, par le gouvernement australien, de la politique « Pacific Solution » (2001-2007), qui a dépouillé la zone de migration d’une part importante du continent et de ses îles, tou·tes les demandeur·ses d’asile arrivant par bateau se voyaient refuser de débarquer sur le sol australien et étaient intercepté·es par les douanes et l’armée australiennes, puis déporté·es de force vers des îles du Pacifique telles que Nauru et Manus. En d’autres termes, cette politique s’est traduite par l’instauration d’un goulag néocolonial composé de prisons pour migrant·es ; des prisons sordides, insalubres, avec des soins médicaux très insuffisants.

En déportant de force à Manus ou Nauru les demandeur·ses d’asile arrivant par bateau en Australie, le gouvernement australien a renoncé à ses responsabilités vis-à-vis des demandeur·ses d’asile et des réfugié·es [3]. En les installant dans des camps extraterritoriaux isolés, où leurs vies sont en danger et où toute possibilité de venir un jour en Australie leur est refusée, le gouvernement australien fait des demandeur·ses d’asile et réfugié·es des « armes de dissuasion », dans le sens où ces personnes servent d’infâmes exemples devant décourager tou·tes les demandeur·ses d’asile et réfugié·es potentiel·les d’entreprendre le voyage pour l’Australie. Une problématique sur laquelle se penche en détail le projet Deathscapes : Mapping Race and Violence in Settler States, porté par des universitaires militant·es.

Un certain nombre de chercheur·ses, d’artistes et de militant·es autochtones dénoncent les liens entre les violentes politiques de contrôle aux frontières de l’Australie, son régime de détention des migrant·es et l’usurpation constante de la souveraineté autochtone [4]. En bref, un État ne peut s’autoproclamer État s’il ne contrôle pas ses frontières. Or l’État colonial australien étant fondé sur la colonisation brutale des terres autochtones qui n’ont jamais été cédées, ses politiques frontalières violentes doivent être comprises comme une façon de consolider son pouvoir illégitime sur les terres autochtones, et donc d’affirmer le statut d’État-nation légitime et indépendant qu’il revendique.

La cérémonie et la chaise vide revêtue d’un drapeau

À l’occasion de la première cérémonie de remise de passeport aborigène, Uncle Ray Jackson a non seulement délivré des passeports à un certain nombre de demandeur·ses d’asile et de réfugié·es, mais aussi rendu un vibrant hommage à ceux et celles qui ne pouvaient assister à la cérémonie car elles·ils étaient enfermé·es dans les prisons australiennes pour migrant·es, ou car ils·elles avaient péri dans ces prisons. Il a ainsi installé, au centre de la pièce, une chaise vide recouverte du drapeau aborigène (photo 2).

Photo 2 : La chaise revêtue du drapeau aborigène lors de la cérémonie de remise de passeport aborigène

Dans ce contexte, un élément du mobilier de maison a été revêtu de toute une panoplie de significations, devenant à la fois un objet du quotidien et un symbole fort de la souveraineté aborigène usurpée et inaltérée. La chaise recouverte du drapeau aborigène est un symbole de la souveraineté aborigène usurpée car, justement, la loi de l’État colonial a supplanté la loi autochtone et continue d’incarcérer des demandeur·ses d’asile. La chaise est aussi un symbole fort de la souveraineté aborigène inaltérée car, malgré cette violence coloniale perpétuelle, Uncle Ray Jackson a offert l’hospitalité aux réfugié·es et demandeur·ses d’asile en Australie à qui l’État australien offre pour seule perspective l’incarcération. Précisons que, bien entendu, le but n’est pas d’apporter, à la question des demandeur·ses d’asile et des réfugié·es, une réponse qui représente tou·tes les Aborigènes. Uncle Ray Jackson le rappelle d’ailleurs dans chacune de ses déclarations sur les réfugié·es et les demandeur·ses d’asile. En 2011, par exemple, il écrit que :

J’ai évidemment conscience que les autres Aborigènes ne sont pas forcément d’accord avec moi, et c’est bien sûr leur droit. Je tiens néanmoins à souligner, pour la défense des réfugié·es, qu’ils et elles ne nous ont pas envahis, n’ont pas volé nos terres, n’ont pas censuré notre culture ni notre langue, n’ont pas commis de génocide, n’ont pas volé nos enfants, n’ont pas volé nos revenus, n’ont pas volé nos droits fondamentaux à exister et prospérer en tant que peuple originaire. C’est le parlement des envahisseurs qui a fait tout cela, et bien plus encore. À l’attention des demandeur·ses d’asile, je le répète : vous êtes les bienvenu·es sur nos terres.

Le drapeau aborigène transforme la chaise en un symbole politique qui renvoie à l’exclusion des peuples aborigènes du siège du pouvoir gouvernemental, lesquels sont alors privés du droit afférent de décider qui peut ou non pénétrer sur le territoire des Nations aborigènes. En 2013, dans une lettre ouverte au premier ministre australien d’alors, Kevin Rudd, Uncle Ray Jackson fait part de sa colère vis-à-vis des politiques d’immigration brutales du gouvernement, et poursuit :

Je me sens par ailleurs insulté et dénigré de constater que vous, les politiciens, estimez avoir l’autorité morale pour décider de qui peut ou ne peut venir dans ce pays, sur les Terres aborigènes des Nations aborigènes. Ces Terres ont toujours été et seront toujours aborigènes. Votre postulat répugnant repose sur le vol et le Génocide ; dès lors comment s’étonner que vous souhaitiez l’imposer à toutes les personnes extérieures à votre milieu ethnique et religieux ?

La chaise vacante revêtue du drapeau aborigène n’est pas seulement un symbole politique : c’est également un symbole funéraire à plusieurs égards. Le drapeau est tel un linceul qui représente la « présence absente » de toutes les personnes tuées par l’appareil carcéral du gouvernement australien, par son recours à la violence étatique. Il renvoie aussi à toutes les autres morts dont l’État colonial est responsable : les centaines d’Aborigènes ayant péri en détention [5].

La chaise revêtue du drapeau, d’un linceul funéraire, évoque les noms de ces réfugié·es qui ont perdu la vie sur les sites de détention du continent ou sur les îles australiennes et n’ont ainsi pas pu assister à la cérémonie, dont Habib Wahedy, Mehmet al Assad, Alamdar Kakthiari, Adeeb Kamal Al-Deen, Hassan Sabbagh, Josefa Rauluni, Reza Barati, Ahmad al-Akabi, Hamid Kehazaei, Leo Seemanpillai et tou·tes les autres demandeur·ses d’asile, identifié·es ou non, qui sont mort·es en Australie alors qu’ils·elles espéraient y trouver refuge. Il est primordial de dire le nom de ces défunt·es pour contrecarrer le régime de censure et d’opacité imposé par le gouvernement australien, qui vide de leur substance et anonymise la souffrance et la mort qui sont pourtant le lot quotidien dans les prisons australiennes pour migrant·es.

C’est avec une grande émotion qu’Uncle Ray Jackson a exprimé la dimension funéraire de la chaise recouverte d’un drapeau en délivrant un passeport aborigène posthume, lors de la cérémonie de 2014, à la famille de Hamid Kehazaei, un réfugié décédé sur Manus faute de soins médicaux adéquats :

Suite à des entretiens avec la famille de Hamid Kehazaei, il a été décidé de remettre à ses proches un passeport aborigène à son nom, afin d’honorer à la fois leur fils et leur décision de faire don de ses organes aux citoyen·nes australien·nes, un geste d’une grande noblesse qui jette l’opprobre sur l’infâme gouvernement de Tony Abbott, et notamment son ministre déshonorant et indigne qui a incarcéré des demandeur·ses d’asile innocent·es dans ce pays.

Les Cérémonies de remise de passeports aborigènes font écho aux cérémonies qui se tiennent chaque année dans toute l’Australie pour octroyer la nationalité à des ressortissant·es d’autres pays (photo 3), leur donnent un nouveau sens politique et permettent de se les réapproprier. Ces cérémonies contribuent à souligner l’illégitimité de l’État colonial, précisément en rejouant et en inversant le processus d’expropriation et d’effacement de la souveraineté aborigène que mène à bien le gouvernement, par le biais d’initiatives de « naturalisation » qui cherchent symboliquement à « nativiser » et donc dissimuler la nature exogène et illégitime du sujet de l’État colonial participant à une cérémonie d’octroi de la citoyenneté.

Photo 3 : Allié·es non-aborigènes montrent leurs passeports aborigènes. Photo : Joseph Pugliese

Souveraineté et hospitalité aborigènes face à la violence racialisée

Les cérémonies de remise de passeports aborigènes remettent en question la légitimité de l’État australien, mais constituent aussi une revendication aborigène en faveur de la justice. Divers·es militant·es et écrivain·es aborigènes se sont penché·es sur la question de la souveraineté autochtone en lien avec l’offre d’hospitalité aux demandeur·ses d’asile et aux réfugié·es. Dans son analyse du régime de la terreur qui règne sur les réfugié·es et demandeur·ses d’asile fait·es prisonnier·es par l’Australie, Tony Birch estime qu’en tant qu’Aborigènes :

Nous devons aussi affirmer notre autorité morale et revendiquer la propriété de ce pays. Notre légitimité ne réside pas dans le système juridique et ne dépend pas de la reconnaissance de l’État. Elle est en nous. [...] Il nous faut revendiquer nos droits, au lieu de nous interroger sur la vision qu’a la culture dominante des droits fonciers ou de l’identité. Nous devons aussi revendiquer et légitimer notre autorité en défendant publiquement et en protégeant les droits de celles et ceux qui vivent dans notre pays ou le visitent.

Suvendrini Perera cite ce même passage dans son analyse de la relation entre la souveraineté aborigène et la question de l’accueil des réfugié·es et demandeur·ses d’asile, et en souligne les diverses implications : « Jouer le rôle d’hôte, c’est revendiquer et décréter la propriété de la terre. Cependant les peuples autochtones, tout en conservant leur autorité morale sur la terre, ont en commun avec les demandeur·ses d’asile d’avoir été déraciné·es et spolié·es ». Le plaidoyer éthique de Birch laisse entrevoir un futur qui pourrait s’appuyer sur une dynamique nouvelle, laquelle augurerait de meilleures perspectives pour les demandeur·ses d’asile en Australie.

À l’occasion d’un discours public en 2014, l’artiste aborigène contemporain Richard Bell a dénoncé de manière cinglante le traitement brutal des réfugié·es par l’Australie, le qualifiant d’« indicible abomination ». Par ailleurs, il s’est également posé en ardent défenseur d’une Australie pluri-ethnique, à contre-courant d’une certaine politique australienne blanche qui fait son retour dans un contexte d’exclusion des réfugié·es et demandeur·ses d’asile arrivant par bateau ; lesquel·les sont tou·tes des gens de couleur, alors que les Blanc·hes qui arrivent en Australie par avion et restent malgré l’expiration de leur visa sont rarement envoyé·es dans les prisons pour migrant·es.

Lors de son intervention publique, Bell a souligné combien les migrant·es grec·ques, libanais·es et italien·nes avaient contribué à mettre fin aux pratiques de ségrégation en vigueur dans sa ville natale de Charleville, dans l’État du Queensland. Il a rappelé que des migrant·es non-anglo-saxon·nes, qui avaient ouvert des épiceries, des restaurants populaires et des magasins d’alimentation, refusèrent d’exclure les Aborigènes de leurs échoppes et les traitaient comme les autres client·es, rejetant ainsi les lois racistes tacites qui discriminaient systématiquement les Aborigènes de Charleville. Lors d’un entretien personnel6, Bell a également confié avoir financièrement pris en charge un jeune réfugié tamoul récemment libéré d’une prison australienne pour migrant·es. Sans emploi et sans le sou, ce jeune réfugié tamoul faisait du porte-à-porte pour vendre le seul bien qu’il pouvait produire : des dessins réalisés à la main. Il frappa chez Bell et lui demanda s’il voulait lui acheter un dessin. Bell lui demanda s’il savait peindre, l’accueillit, fit de lui son assistant et lui versa dès lors un salaire. Que ce soit dans son intervention en public ou en privé avec moi, Bell a tenu à rappeler que les Aborigènes n’ont jamais renoncé à leur souveraineté et se doivent d’exercer cette souveraineté, dans le but d’affirmer leur émancipation du régime colonial blanc de l’Australie et de donner corps à leur droit à disposer d’eux-mêmes.

Conclusion

Dans la foulée du plaidoyer de Birch, un Sommet aborigène a été organisé en janvier et février 2010 dans le Territoire de la capitale australienne, sur le thème « Une nouvelle ère pour les peuples aborigènes ». L’un des participants, Uncle Ray Jackson, a été parmi les premier·es à associer la réaffirmation de la souveraineté aborigène et la question du traitement par l’Australie des réfugié·es et demandeur·ses d’asile non-autochtones. Il a offert l’hospitalité aux réfugié·es et demandeur·ses d’asile à l’occasion de ses visites dans les prisons pour migrant·es, tout en mettant en lumière les ressemblances structurelles entre les morts d’Aborigènes en détention et les réfugié·es mort·es dans les prisons pour migrant·es, sans pour autant négliger leurs différences. Dans ses interventions à propos des objectifs du Sommet aborigène, Jackson déclarait que le moment était venu :

[...] pour notre peuple de prendre véritablement en main nos affaires quotidiennes, dont notre Souveraineté sur nos propres Territoires traditionnels et les traités avec le gouvernement australien pour les Nations qui le souhaitent. [...] C’est à nous de gérer et exploiter toutes nos Ressources sur nos propres Terres, dans nos Rivières et nos Mers. Il nous faut établir nos propres structures civiles et sociales sur nos Territoires indépendants conformément aux souhaits des membres de chaque Nation. Un retour, en somme, aux pratiques et procédures traditionnelles d’avant l’invasion, mais modernisées selon le souhait de chaque Nation. Nous devons assumer l’entière responsabilité de nos Lois, nos Coutumes et notre Culture, à l’intérieur de nos propres frontières.

Ce faisant, Uncle Ray Jackson remet en question la légitimité du droit colonial tout en réaffirmant la souveraineté aborigène inaltérée.

La politique migratoire de l’État colonial australien est intimement liée à la question irrésolue de la souveraineté aborigène inaltérée, et à l’occupation illégale du continent et de ses îles. Cette relation politique est exposée avec brio par Uncle Ray Jackson en 2013 dans la déclaration qui conclut sa lettre à l’adresse de l’ancien premier ministre Kevin Rudd, au sujet du traitement par l’Australie des réfugié·es et demandeur·ses d’asile. À travers l’exercice de la souveraineté autochtone, Jackson proclame selon ses termes un « Acte d’État » par lequel il offre l’hospitalité et souhaite la bienvenue aux réfugié·es et demandeur·ses d’asile, tout en décrétant l’application, la mise en pratique, de la justice autochtone :

Nous avons un message simple et limpide à transmettre à nos « représentant·es » à Canberra : les Réfugié·es sont ici les bienvenu·es. Et ce d’où qu’ils ou elles viennent.

Vous, Parlementaires, ne parlez pas en mon nom !

POUR LA JUSTICE KOORI

Ray Jackson
Président, Indigenous Social Justice Association

Remerciements
Les photos d’Uncle Ray Jackson sont reproduites avec l’aimable autorisation de Carolyne Jackson. Cet article est une version remaniée d’un premier essai intitulé « Geopolitics of Aboriginal Sovereignty : Colonial Law as a “Species of Excess of Its Own Authority,” Aboriginal Passport Ceremonies and Asylum Seekers », publié dans Law Text Culture, vol. 19, 2015 : 84-115. Il est reproduit avec l’aimable autorisation de Marett Leiboff, rédactrice en chef, Law Text Culture.”

Bibliographie :

  • Bell R 2014 « Public Lecture 8 : Richard Bell », University of Technology Sydney, 28 avril.
  • Birch T 2000 « The Last Refuge of the “Un-Australian,” Subaltern, Multicultural and Indigenous His-tories », UTS Review 7/1 : 17-22.
  • Deathscapes : Mapping Race and Violence in Settler States, https://www.deathscapes.org/.
  • Indigenous Social Justice Association 2012 « Over 200 Migrants to Receive Aboriginal Passports », communiqué de presse du 1er septembre.
  • Jackson R n.d. « It’s a Whiteman’s Country Yet : Why the NSW Media Blackout ? », article non publié.
  • Jackson R 2014 « hamid kehazaei family to receive aboriginal passport », courriel à la liste de diffusion de l’ISJA, 9 septembre.
  • Jackson R 2013 « An Open Letter to Kevin Rudd, MP », courriel à la liste de diffusion de l’ISJA, 5 août.
  • Jackson R 2011 « Indigenous Leader to Asylum Seekers : “You are Welcome Here” », Green Left Weekly. Consultable à l’adresse : http://www.greenleft.org.au/node/48854.
  • Jackson R 2011a « The Prison-Industrial Complex and the Detention Centre », discours prononcé lors du symposium ‘Breakout for the Free Movement of People’ symposium, 12 décembre, Redfern Community Centre.
  • Perera S 2009 Australia and the Insular Imagination : Beaches, Borders, Boats, and Bodies, Palgrave Macmillan, New York.
  • Watson I 2007 « Aboriginal Sovereignties : Past, Present and Future (Im)Possibilities » in Suvendrini Perera (éd.) Our Patch : Enacting Australian Sovereignty Post-2001, Network Books, Perth : 23-43.

Notes

[1Cette formulation est traduite de l’anglais “unceded and unextiguished”. Le terme “unceded” fait référence au fait que les Aborigènes, en tant qu’habitant·es du territoire depuis bien avant l’existence de l’Etat australien, n’ont jamais accepté le transfert de souveraineté sur le territoire en faveur de l’Etat moderne. Le terme “unextiguished” affirme, quand à lui, une continuité historique entre leur souveraineté passée (précédant l’existance de l’Etat) et présente, malgré le fait que l’Etat et la société australienne moderne le nient

[2Communiqué de presse de l’ISJA, 2012

[3Le gouvernement australien a signé et ratifié la Convention de l’ONU relative au statut des réfugiés

[4Voir par exemple les travaux de Birch 2000, Jackson 2011, Bell 2014.

[5Pour plus d’informations et une analyse des Aborigènes mort·es en détention et des demandeur·ses d’asile et des réfugié·es mort·es en détention et à la frontière, voir le projet Deathscapes

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Joseph Pugliese est un activiste et universitaire au Département médias, musique, communication et études culturelles de l’Université Macquarie, à Sydney.