Ce dossier pédagogique a pour objectif de permettre aux animateurs, enseignants, éducateurs, bénévoles de s’informer sur les principaux enjeux liés aux droits de l’enfant et de proposer les outils adaptés pour aborder la thématique avec le public.
L’essentiel de la convention des droits de l’enfant
Approche historique
La construction de la convention
Jusqu’aux révolutions en Amérique et en France, l’enfant est considéré comme la propriété de ses parents. Progressivement, l’attention nouvelle portée aux droits de l’Homme conduit les sociétés à s’interroger sur le statut de l’enfant. Après la seconde guerre mondiale, Eglantyne Jebb, Britannique et fondatrice de Save the Children Fund, élabore une charte pour les enfants et la présente à la Société des Nations. Elle est adoptée en 1924 sous l’appellation « Convention de Genève ». Après la seconde guerre mondiale, l’Assemblée générale des Nations Unies adopte la Déclaration des droits de l’enfant le 20 novembre 1959, après plusieurs années de travaux préparatoires. Depuis lors, le 20 novembre est, officiellement, la journée des droits de l’enfant. Mais, comme la convention de Genève, elle n’est pas contraignante pour les Etats. Aussi, une commission des droits de l’Homme est chargée de rédiger un texte qui aura valeur d’obligation et de contraintes pour les États.
La Pologne propose un projet de convention des droits de l’enfant, inspirée par le courage du docteur Janusz Korczak. La Pologne réussit à imposer l’idée aux autres États qu’un texte obligatoire pourrait davantage protéger les enfants. Elle permet aussi de reconnaître que l’enfant a, comme tous les Hommes, des droits et des libertés. Après presque une décennie de négociations entre les États membres, l’assemblée générale des Nations Unies a adopté la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) en 1989.
En 2015, 193 pays ont ratifié la convention. Ce nombre est plus élevé que pour tout autre traité de la convention des Droits de l’Homme.
Janusz Korczak, le « Père » de la convention des droits de l’enfant
Janusk Korczak est considéré comme l’un des « pères spirituels » de la convention. Médecin, éducateur et écrivain, il souhaite une refonte complète de l’éducation et du statut de l’enfant. Il expérimente des méthodes de pédagogies actives au sein de deux orphelinats, à destination d’enfants juifs et catholiques. Au cours de la seconde guerre mondiale, il poursuit son engagement pour assurer la dignité des enfants. En août 1942, les enfants de l’orphelinat juif et Korczak sont déportés et assassinés au camp d’extermination nazi de Treblinka en Pologne.
Les points clés de la convention
Les 3 « P » de la convention des droits de l’enfant : La convention regroupe 54 articles spécifiant les droits des enfants autour de 3 objectifs principaux :
- la Participation des enfants : la convention reconnaît aux enfants le droit d’exprimer leur point de vue, de participer à la vie de la société et aux décisions qui les concernent.
- la Protection des enfants contre toutes formes d’abus, de négligences, de mauvais traitements, d’exploitation et de discrimination.
- la Prestation de services, qui recouvre les besoins spécifiques des enfants (droit à l’éducation, soins de santé, niveau de vie, responsabilité des parents, etc).
Les 4 principes de la convention :
- La non discrimination : la convention s’applique à tous les enfants sans exception et les États doivent protéger les enfants des discriminations, et réduire les inégalités.
- L’intérêt supérieur de l’enfant : l’intérêt de l’enfant doit être prioritaire pour guider tous les actes et décisions prises par des adultes qui ont un impact sur les enfants.
- Les droits à la vie, à la survie et au développement : L’État doit utiliser toutes les ressources disponibles pour protéger le droit de l’enfant à la vie, et notamment contrôler l’efficacité des mesures de prévention.
- Le respect des opinions des enfants : l’enfant a le droit d’exprimer son point de vue sur toute question qui l’intéresse et celui-ci doit être pris en considération