Burkina : Contre l’impunité et les alibis d’une démocratie formelle

, par Pambazuka

Les événements qui ont secoué le Burkina Faso au cours de ces dernières semaines ont jeté dans les rues de plusieurs villes du pays le ras-le-bol d’une population qui a mis à nu les faillites d’un régime plébiscité par les dernières élections présidentielles de novembre 2010, à plus de 80% ! Dans une déclaration, le Comité international Joseph Ki-Zerbo, se joint à cette lutte pour la vérité, la justice et la démocratie.Depuis plusieurs semaines, notre pays est le théâtre de manifestations violentes, de natures différentes, en réaction, d’abord (1), à la mort de Justin Zongo le 20 février 2011 à Koudougou, puis (2) dans la nuit du 22 au 23 mars à une première mutinerie des soldats du camp Sangoulé Lamizana, suite à la condamnation de cinq de leurs camarades à des peines de prison ferme pour des faits de mœurs !

Dans le premier cas, la jeunesse scolaire et universitaire se dresse contre l’impunité, disant « Non » aux mauvais traitements dans les commissariats du Burkina. En effet, la mort du collégien de Koudougou fait suite à une énième exaction policière dans le pays, celle qui mettra le feu aux poudres, malencontreusement attisée par les déclarations officielles qui ont tenté d’attribuer le décès à une méningite. Aussi, depuis le 22 février, des manifestations violemment réprimées se succèdent dans la plupart des villes du pays, petites ou moyennes, puis à Ouagadougou même, entraînant plusieurs autres pertes en vies humaines.

D’autres villes telles que Ouahigouya, Yako, Koupéla, Léo, Dori, Gourcy, etc., seront également touchées et partout, des manifestants ont incendié les commissariats de police, un palais de justice (Fada N’gourma), mais également des résidences de certains barons du régime, et les locaux du CDP, symbole du parti au pouvoir que l’on croyait pourtant plébiscité par les dernières élections présidentielles de novembre 2010 à plus de 80% !

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