Du Nord au Sud : pêcher pour vivre

Bibliographie sur la pêche

, par CRISLA

Généralités

Journée mondiale des pêcheurs 2009 : Bilan
COLLECTIF PECHE ET DEVELOPPEMENT - LORIENT : COLLECTIF PECHE ET DEVELOPPEMENT, 2009/11, 52 P.
La Journée mondiale des Pêcheurs est organisée en France par le Collectif Pêche et Développement. Elle permet un échange sur les questions de la pêche et les conditions de travail des pêcheurs à travers le monde. L’édition 2009 était axée sur une approche critique de la gestion scientifique des pêches et des initiatives pour la pêche responsable comme réponse aux propositions du Livre vert sur la réforme de la PCP (Politique commune des pêches). De nombreux intervenants ont participé des tables rondes : des invités étrangers comme Menakhem Ben-Yami (Israël) et Xoan Lopez (Espagne), représentant de la Commission Pêches du Parlement européen ainsi que des représentants d’autres régions de France.

Gouverner la mer : Etats, pirates, sociétés
CORMIER-SALEM, Marie-Christine (sous la dir. de) ; DAHOU, Tarik (sous la dir.de) - POLITIQUE AFRICAINE, n°116, 2009/12, P. 5-119
La multiplication des actes de piraterie au large de la Somalie et du Nigéria a suscité la mise en place par les grandes puissances de dispositifs de contrôle des mers. Derrière la multiplication des conflits sur les espaces marins se jouent des processus de pouvoirs inédits concernant la gestion des ressources naturelles, les accords de pêche internationaux, l’économie politique des espaces portuaires. Plus globalement la gouvernance maritime pose un problème de souveraineté des Etats et de coopération internationale.

La conférence de Bangkok (4SSF)
ICSF - SAMUDRA, n°51, 2008/11, P. 4-34
C’est la première fois que la FAO organisait une conférence sur ce thème : "Pour une pêche artisanale durable : associer pêche responsable et développement social". L’atelier préparatoire a permis aux organisations de la société civile présentes à Bangkok de présenter une déclaration commune pour assurer les droits d’accès aux ressources halieutiques et garantir les droits économiques, sociaux et culturels aux pêcheurs artisans et à leurs communautés, en particulier les communautés de peuples autochtones.

Biodiversité : la haute mer oubliée
COURRIER DE LA PLANETE, n°86, 2008/04, P. 2-58
Sous forme de "grand entretien" puis de dossier, plus technique, ce numéro traite de la nécessité de protéger la haute mer face aux pressions humaines croissantes.

Bulletin de liaison spécial
PMEDP - LIAISON BULLETIN DE LIAISON, n°23, 2007/03, 59 P.
Le programme PEMED a été financé par la FAO et par la coopération du Royaume Uni (DFID) de 1999 à 2007, avec le double objectif de contribuer au développement d’une pêche durable et à la réduction de la pauvreté. Réduire l’accès à la ressource en excluant les pêcheurs augmente la pauvreté des communautés littorales. D’autre part, des communautés trop vulnérables pour leur survie ne peuvent pas s’engager dans une gestion durable. Lier réduction de la pauvreté et pêche responsable est donc indispensable. Les articles détaillent les différents moyens utilisés dans ce but.

Atlas de l’océan mondial : Pour une politique durable de la planète
COUSTEAU, Jean-Michel ; VALLETTE, Philippe - PARIS : AUTREMENT, 2007/03, 80 P.
Le fonctionnement de l’océan mondial, source de vie et régulateur du climat, est expliqué. Le bilan désastreux de l’action de l’homme sur l’océan est établi. La gestion de l’océan et de ses richesses est un enjeu économique et géopolitique. Le maintien de ce rôle vital des espaces maritimes passe par des actions pour préserver la biodiversité et les écosystèmes marins, pour se doter des moyens de l’application d’une législation internationale et pour développer la recherche. La France, nation maritime, se doit de montrer l’exemple.

Pêche et territoires au Sénégal
LE ROUX, Sylvain - NANTES : UNIVERSITE DE NANTES, 2005/04, 318 P.
Le Sénégal est actuellement confronté à une forte socialisation du littoral liée, entre autres, au dynamisme de la pêche piroguière qui a évolué, en moins d’une cinquantaine d’années, d’une activité traditionnelle à une pêche artisanale. L’approche territoriale, appliquée à trois niveaux d’échelles spatiales (les territoires de pêche, les pôles halieutiques et les territoires littoraux) apporte de nouveaux éléments informatifs sur la gestion durable des ressources, la nature et les dynamiques des territoires et sociétés halieutiques ainsi que sur le rôle de la pêche artisanale dans la structuration des territoires littoraux. Etant donnés les écueils que comporte une démarche scientifique en terre africaine, la méthodologie s’appuie sur une approche participative du terrain. L’analyse de trois sites témoins démontre que la pêche artisanale constitue une menace pour la pérennité des ressources du fait d’une extraversion croissante de la filière de commercialisation. Elle révèle que la politique nationale en matière de pêche, fortement influencée par la politique et la coopération internationales, contribue à cette extraversion. Néanmoins, les sociétés halieutiques se distinguent par une plus grande résistance à l’occidentalisation des moeurs et coutumes qui, en d’autres lieux du littoral, est à l’origine de profondes recompositions territoriales. Les territoires littoraux, en plus d’être soumis à des dégradations environnementales et des concurrences territoriales, sont en effet le théâtre d’une dualité entre les dynamiques endogènes et les facteurs exogènes que les politiques de gestion doivent pleinement intégrer. Cette réflexion soulève le problème des relations Nord/Sud puisque la globalisation libérale apparaît comme une continuité de l’exploitation coloniale et prouve la nécessité de renouveler les approches scientifiques et politiques en matière de développement. (résumé de l’auteur).

Pêches et pêcheurs du Sud : Nourrir les hommes, gérer les ressources des mers tropicales
GOBERT, Bertrand - PARIS : IRD, 2007
Cédérom réalisé en collaboration avec Océanopolis (Brest), Ifremer, CCFD, Pêche et Développement. Sommaire :
* Les pêches maritimes tropicales en 33 portraits
* La pêche, exploitation de ressources renouvelables : les écosystèmes tropicaux, les familles et les espèces exploitées, la vie des espèces, les techniques de pêche, l’évaluation des stocks exploités, la recherche halieutique, la gestion des ressources et des pêcheries
* La pêche, enjeu de développement : le développement, ses territoires et ses acteurs, l’accès à la ressource, l’entreprise de pêche et son environnement économique, les pêcheurs et leurs sociétés, la commercialisation des produits de la mer, la conservation et la transformation des produits de la mer, la consommation des produits des mers tropicales, l’avenir des pêches tropicales
* Dossiers thématiques : la pêche française de thon tropical, la pêcherie d’anchois au Pérou, le marché des ailerons de requin en Asie, la pêche crevettière à Madagascar, l’accord de pêche Europe-Sénégal, les poissons récifaux et l’aquariophilie, le tsunami en Inde et ses conséquences, la pêche dans l’outre-mer tropical français
* Ressources complémentaires et outils : glossaire des termes techniques, ressources pour en savoir plus, atlas des pêches maritimes tropicales (par pays), index thématique, sitographie
* Simulation interactive : "Avez-vous la pêche ?".

Pêche et aquaculture : Pour une exploitation durable des ressources vivantes de la mer et du littoral
CHAUSSADE, Jean ; GUILLAUME, Jacques - RENNES : PRESSES UNIVERSITAIRES DE RENNES, 2006, 559 P.
Cet ouvrage rassemble les actes d’un colloque qui s’est tenu à Nantes en janvier 2004. En quatre parties et quarante chapitres, il permet d’aborder des questions essentielles à l’aube du XXI° siècle : pillage réel ou supposé des ressources vivantes de l’océan, réponses politiques, en particulier Politique Commune des Pêches de l’Union Européenne, développement de l’aquaculture, gestion des territoires littoraux. Nous avons vécu un rush sur les ressources marines que les pays riches ont eu tendance à monopoliser en les achetant à bon prix sur le marché mondial et en lançant de grande flottilles à l’assaut de l’océan, tout en signant des accords bilatéraux avec les pays riverains. Pour être vivable, le monde futur doit nous faire dépasser le temps de l’accaparement pour entrer dans celui du partage. Ce livre, en apportant quelques bases d’informations solides et en dressant quelques pistes pour un réel développement durable de la planète, cherche à y contribuer.

Code de conduite pour une pêche responsable
Rome : FAO, 1995, 46 p.
Code adopté par la Conférence de la Fao, lors de sa 28° session, le 31 octobre 1995.
L’instauration des ZEE (Zones Economiques Exclusives) en 1982 a été un premier pas pour limiter le pillage des mers. Cependant, vers la fin des années 1980, il est devenu évident que les ressources halieutiques étaient surexploitées et que les problèmes posés dépassaient les ZEE : stocks chevauchant et espèces migratrices. Une première conférence internationale sur la pêche responsable a eu lieu à Cancun en 1992, et sa contribution a été reprise à la conférence de Rio dans le programme "Action 21". Est alors apparue la nécessité d’élaborer un Code mondial de conduite pour une pêche responsable, qui a été adopté à l’unanimité en octobre 1995 par la conférence de la FAO. La FAO doit tout faire pour que les états membres, en particulier les pays en développement, mettent en oeuvre ce Code.

Du Nord au Sud : pêcher pour vivre
LE SANN, Alain, Lorient : CRISLA, 1995, 108 p.
Cet ouvrage est composé de 45 fiches comportant commentaires et graphiques sur chacun des thèmes concernant la pêche (exploitation des ressources, économie de la pêche et acteurs de cette filière). Glossaire et bibliographie.
Ce petit livre - qui est le fruit de plus de 10 ans de réflexions, de contacts et d’animations auprès d’organisations de pêcheurs du Nord et du Sud - vise à présenter l’économie de la pêche, ses enjeux sociaux, écologiques, alimentaires en termes simples car il s’adresse à tous ceux qui veulent comprendre et agir pour défendre l’environnement marin et les intérêts des travailleurs de la pêche. La pêche est sans doute le domaine où le monde est confronté pour la première fois à la gestion inéluctable d’une ressource menacée par la surexploitation.

La pêche en eau trouble ? Propositions pour une gestion durable des ressources marines
ICSF ; Forum Mondial des pêcheurs et travailleurs de la pêche, Paris : Ed. Charles Léopold Mayer, 2004, 193 p.
Ce cahier fait partie de l’ensemble des propositions du réseau APM (Agricultures paysannes, alimentation et mondialisation). Annexes : contacts et sites, glossaire, sigles et acronymes.
La pêche constitue un apport essentiel à l’alimentation humaine et un moyen de subsistance crucial pour de nombreuses populations, en particulier pour les plus pauvres. Depuis quelques décennies, ce secteur a connu une croissance exponentielle avec l’extension de la pêche industrielle. La diminution progressive des populations de poissons qui en découle, ainsi que la privatisation ou la destruction des écosystèmes qu’exploitaient depuis des siècles les communautés de pêcheurs, constituent une menace pour l’avenir. Après avoir épuisé les capacités d’une zone de pêche, les flottes industrielles contrôlées par les entreprises multinationales se contentent d’une fuite en avant, en allant épuiser d’autres pêcheries. Le problème de la pêche est donc celui, plus général, d’une gestion responsable et soutenable des rivières, des zones côtières et des océans. Et il se pourrait bien que la pêche artisanale, bien qu’aussi ancienne que l’humanité elle-même, représente encore une alternative plus viable, du point de vue écologique aussi bien que social, que la pêche industrielle. (Résumé de l’éditeur).

Les humeurs de l’Océan. Effets sur le climat et les ressources vivantes
VOITURIEZ, Bruno - PARIS : UNESCO, 2003, 156 P.
Dans cet ouvrage Bruno Voituriez retrace l’évolution de la recherche océanographique, explique les mécanismes reliant la dynamique des océans à celles du climat et des écosystèmes marins et expose les enjeux pour l’avenir du développement d’une océanographie qui, au même titre que la météorologie, doit devenir opérationnelle.

Connemara, GV 730807 : monographie d’une marée sur un navire de pêche hauturière de Loctudy, quartier maritime du Guilvinec
CHEVER, René-Pierre ; YVEN, Jean-Yves (photos), Pêche et Développement, 2006, 105 p.
René-Pierre Chever est secrétaire général du Comité Local des Pêches Maritimes et des Elevages Marins au Guilvinec depuis 27 ans. Ce professionnel passionné de pêche a embarqué à bord du Connemara, dont l’équipage est composé de six marins. A travers son carnet de bord, l’auteur permet de prendre connaissance du quotidien des pêcheurs lors d’un voyage à bord d’un chalutier. René-Pierre Chever est monté à bord avec quatre objectifs : ressentir l’impact de l’instauration de zones de repos biologique au sud de "Smalls", évaluer les atouts des futurs tuteurs du Bac Professionnel "pêche", vivre en prise directe avec les pêcheurs le temps d’une marée, essayer de comprendre les ressorts positifs du travail à bord d’une entreprise de pêche artisanale, de façon à participer à sa pérennisation et à son développement.

Pour un développement durable de la pêche à petite échelle
KURIEN, John, Lorient : CRISLA, 2001, 25 p.
Après avoir défini la pêche à petite échelle et montré comment elle a souffert de l’expansion de la pêche industrielle, John Kurien expose les raisons écologiques, économiques et sociales pour lesquelles il importe de la réhabiliter. Pour assurer son "développement équitable, participatif, autonome et durable", il propose 14 mesures qui vont de la réforme des droits de propriété à l’appui de la recherche et des consommateurs, en passant par le transfert des technologies, la cogestion de la ressource, le développement du rôle des femmes et le renforcement des organisations professionnelles de pêcheurs.

Droits d’accès, gestion de la ressource et gouvernance : Elaboration d’un cadre institutionnel pour la pêche mondiale
KURIEN, John, Lorient : CRISLA, 2001, 31 p.
Traduction française d’un document publié en 1998 par le CDS (Center for Development Studies, Kérala, Inde) et la SIFFS (South Indian Federation of Fishermen Societies). Bibliographie.
La pêche industrielle prive les communautés de petits pêcheurs, surtout celles des pays en développement, de leurs moyens d’existence et elle détruit la ressource. Les conférences des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS) ont cependant abouti en 1994 à une convention sur la gestion des stocks. Mais cette convention ne traite pas suffisamment des espèces qui circulent entre la haute mer, d’accès libre, et les zones d’exploitation exclusive qui dépendent des Etats. Pour combler cette lacune, John Kurien propose "une cogestion où il y aurait les communautés locales, l’Etat et le marché". Quant à la bande littorale où se trouvent les deux-tiers des poissons, la gestion des ressources y serait assurée, jusqu’à une profondeur de 200 mètres par "un réseau de systèmes de droits de propriété communautaire, les pêcheurs du littoral devenant copropriétaires". Il appelle ces travailleurs de la mer qui se sont déjà organisés dans le WFF (Forum mondial des pêcheurs et travailleurs de la pêche) à prendre des initiatives pour défendre leurs intérêts et ceux des générations à venir.

Gestion des ressources halieutiques

Gouvernance des biens communs : Pour une nouvelle approche des ressources naturelles
OSTROM, Elinor - BRUXELLES : DE BOECK, 2010/06, 301 P.
Remettant en question les fondements de l’analyse politique telle qu’appliquée aux ressources naturelles, Elinor Ostrom fournit dans cet ouvrage un ensemble unique de données empiriques afin d’étudier les conditions dans lesquelles des problèmes de ressources communes ont été résolus. L’auteur décrit d’abord les trois modèles les plus fréquemment utilisés en tant que fondements pour préconiser des solutions se basant sur l’État ou le marché. Elle passe ensuite en revue trois alternatives théoriques et empiriques à ces modèles afin d’illustrer la diversité des solutions possibles. Elle plaide pour des systèmes de ressources communes auto-organisés et autogouvernés.

Surpêche, le mal de mers : Pêche responsable, le remède ?
CTB, 2010/04, 33 P.
Le Trade for Developpment Centre est un programme de la CTB (l’Agence belge de développement) pour la promotion d’un commerce équitable et durable avec les pays en voie de développement. La publication donne un large aperçu des questions de la pollution des mers, de la surpêche dans le contexte des tensions entre la pêche industrielle et artisanale, du système des quotas et de non-respect des droits économiques et sociaux des communautés de Sud. Les auteurs soulignent l’importance du code de conduite de la FAO pour une pêche durable et responsable, donnent des exemples de labels et d’organisations de pêcheurs.

Une mer sans poissons
CURY, Philippe ; MISEREY, Yves - PARIS : CALMANN-LEVY, 2008/04, 263 P.
Les ressources vivantes marines s’épuisent rapidement. L’impact destructeur de la pêche sur les ressources et le milieu marin est un problème reconnu. Mais la question est conflictuelle ; les gouvernements, en France particulièrement, ne veulent pas s’opposer aux pêcheurs. Pourtant la surpêche menace la survie des espèces ; c’est un problème planétaire qui devrait être géré par une gouvernance mondiale. Cet ouvrage apporte des éléments de réflexion et une compréhension de l’exploitation. Il appelle à une exploitation raisonnable des océans.

Surpêche : L’océan en voie d’épuisement
CLOVER, Charles - PARIS : DEMOPOLIS, 2008, 360 P.
Une analyse implacable et à charge de l’activité de pêche. L’étude est documentée et totalement pessimiste. Les pêcheurs sont présentés comme des prédateurs et des voleurs d’une ressource commune et les propositions sont inspirées par un profond libéralisme anglo-saxon. Le salut passe par les quotas transférables et la création massive de réserves intégrales. Une préface et une postface de Charles Braine pour le WWF-France prend ses distances avec les propositions d’inspiration libérales comme les quotas transférables.

Plus de poisson à la criée : Menaces sur les réserves mondiales
DENHEZ, Frédéric - PARIS : DELACHAUX ET NIESTLE, 2008/10, 224 P.
La situation de la pêche n’a jamais été aussi difficile qu’aujourd’hui et l’on peut raisonnablement s’interroger sur les menaces qui pèsent sur l’avenir des pêcheurs. Pour l’auteur la solution passe par des réserves marines, des quotas et un renforcement du pouvoir des scientifiques ; les pêcheurs seraient incapables d’être des gestionnaires des ressources." La gestion des ressources, pour les pêcheurs, n’est qu’un obstacle à leur travail. Ce qu’il y a dessous [la mer] , ils s’en fichent". Cette affirmation, issue du texte, donne le ton de ce livre à charge contre la pêche et les pêcheurs, qui mériterait un contre-argumentaire...

Identification, analyse et mise en valeur des initiatives de gestion, de préservation et de valorisation des ressources mises en oeuvre par les pêcheurs en Bretagne
MALGRANGE, Bastien - LORIENT : UNIVERSITE DE BRETAGNE OCCIDENTALE, 2009/09, 178 P.
Ce rapport présente un éventail de bonnes pratiques et des initiatives de gestion et de valorisation des ressources naturelles par des pêcheurs bretons. A travers différentes activités halieutiques dans différents endroits de la région, l’auteur, à l’aide d’entretiens et d’enquêtes, propose une autre voie pour la pêche qui repose sur la capacité des communautés des pêcheurs et de leurs organisations à mettre en place une gestion équitable et durable des ressources dans ce secteur en crise.

Grands fonds
LE SANN, Alain - PECHE ET DEVELOPPEMENT, n°86-87, 2010/03, P. 8-9
Face aux menaces d’interdiction de la pêche de grands fonds qui aurait un grand impacte particulièrement sur le port de Lorient, l’auteur pointe les conséquences en cascade qu’aurait cette interdiction : report sur des importations moins contrôlées, report de l’effort de pêche sur le plateau continental en compétition avec la pêche artisanale, réduction d’emplois et destruction de bateaux neufs... L’activité est actuellement assez limitée et assez bien contrôlée (préservation des coraux froids, ciblage des espèces à reproduction assurée) et son interdiction augmenterait la pêche illégale. Il y a bien des problèmes plus urgents à traiter : pêche minotière, dumping social, marchés, etc.

Juvéniles ou géniteurs... ?
LE RY, Jean-Michel - PECHE ET DEVELOPPEMENT, n°84, 2009/07, P. 7-8
L’idée généralement admise que, pour préserver un stock de poisson il faut préserver les juvéniles et pêcher les plus gros s’avère erronée : le milieu ne permet pas à une multitude de juvéniles de grandir et la pêche sélective des reproducteurs entraîne l’effondrement du stock. Pourtant la "gestion scientifique" des stocks est basée sur la préservation des juvéniles. Il faudrait au contraire pêcher très peu de reproducteurs, beaucoup d’adultes immatures en laissant les jeunes poissons servir de nourriture aux plus gros.

La sagesse de la tradition
SHARMA, Chandrika - SAMUDRA, n°54, 2009/11, P. 43-49
L’atelier de Lombok, organisé en Indonésie par le Collectif international d’appui à la pêche artisanale (ICSF), a traité des arrangements coutumiers et du savoir écologique traditionnel pour la gestion des ressources côtières et halieutiques. L’objectif était de faire participer pleinement tous les acteurs à l’élaboration de programmes de cogestion de la pêche côtière (État et institutions coutumières). L’aboutissement de l’atelier est la Déclaration de Lombok qui a été élaborée à partir des discussions de groupes des pêcheurs traditionnels, de structures gouvernementales et universitaires, d’ONG et de participants étrangers.

Pêche fondée sur des droits : Affirmer ses droits, assumer ses responsabilités
ICSF. MATHEW, Sebastian ; KOSHY, Neena - SAMUDRA, n°50, 2008/08, P. 4-12
Cet atelier préparait la conférence mondiale sur la pêche artisanale de la FAO : "Pour une pêche artisanale durable, associer la pêche responsable au développement social" (Bangkok, 13-17 octobre 2008). Il a affirmé les droits des communautés de pêcheurs d’accéder à la ressource et le refus de la privatisation de celle-ci. Il s’agit d’un préalable pour la responsabilisation des pêcheurs dans la gestion de la ressource (répartition et préservation). Il faut associer les communautés aux processus décisionnels, sans oublier les femmes. Les pêcheurs doivent bénéficier des droits humains fondamentaux (eau potable, assainissement, éducation, soins de santé) pour pouvoir remplir leurs devoirs de gestion de l’espace littoral et des ressources halieutiques (en mer et dans les lacs et rivières).

Il n’y a pas trop de pêcheurs en France pour mettre en oeuvre une pêche durable-Editorial : Route toute vers les QIT... et le naufrage
LE SANN, Alain - PECHE ET DEVELOPPEMENT, n°81, 2008/10, P. 6-8
L’auteur (président du Collectif Pêche et Développement) s’insurge contre l’idée d’assimiler les pêcheurs à des prédateurs irresponsables. Il est scandalisé par l’influence de certaines ONG environnementalistes qui poussent à une approche libérale en lien avec l’OMC, à la privatisation de la ressource par les QIT (Quotas Individuels Transférables), et qui mettent la main sur les Aires Marines Protégées au mépris des droits des communautés de pêcheurs. La dégradation de la ressource halieutique n’est pas due uniquement à la pêche, mais aussi à la pollution, au changement climatique et à de mauvaises politiques de gestion fondées sur les quotas (exemple négatif de l’Islande et exemple positif des Iles Féroé). En Europe, depuis 20 ans, le Politique Commune des Pêches (PCP) aboutit à une impasse : moins de pêcheurs, moins de bateaux et plus de capacité de pêche. Pourtant, partout, les pêcheurs peuvent se montrer gestionnaires, s’ils gardent espoir et si on leur donne des responsabilités.

Coup d’oeil sur la gestion participative des pêches
NJAYA, Friday - SAMUDRA, n°49, 2008/03, P. 29-34
Au Malawi, environ 60 000 personnes vivent de la petite pêche, mais les tonnages débarqués sont en diminution à cause de la surpêche et du libre accès à la ressource. Il est donc nécessaire d’impliquer les utilisateurs dans les processus d’élaboration et d’application de la réglementation. Une loi de 1997 établit les BVC (Beach Village Committees) et promeut la gestion participative des pêches. Cependant les résultats ne sont pas satisfaisants : transfert de pouvoir des autorités traditionnelles vers les magistrats, corruption, réglementations inadaptées au cas locaux... Depuis 2005, un groupe de travail tente de corriger les lacunes de la réglementation des pêches et de clarifier le rôle des différentes parties prenantes.

Mettre de l’ordre chez soi
NAYAK, Nalini ; VIJAYAN, A. J. - SAMUDRA, n°48, 2007/11, P. 25-29
Partout dans le monde, les communautés de pêcheurs essaient désespérément de préserver leur accès à la ressource, tout en étant obligées de prélever plus de poisson pour tenir le coup. Dans l’Etat du Gujarat, une étude a été menée qui montre le déclin de la flotille de chalutiers surcapitalisés. La flotille chalutière est très mal gérée, et a apporté sa part dans la pollution massive des ports. Un comité de gestion de l’espace côtier a été créé. Les leaders des communautés littorales ont demandé au gouvernement un cadre législatif qui définisse leurs droits d’accès aux ressources côtières. A la fin de la consultation, une déclaration a été faite (voir encadré p.27.)

Trop de pêche tue la pêche
RAVIGNAN, Antoine de - ALTERNATIVES ECONOMIQUES, n°265, 2008/01, P. 18
Depuis 1950, la demande mondiale de poisson a beaucoup progressé au point que les prises sont devenues très supérieures aux capacités de renouvellement des stocks. Cela a eu pour effet de diminuer les capacités de renouvellement. Même si les prises se stabilisent comme c’est le cas, depuis quelques années, du fait d’un accroissement de demande absorbé par l’aquaculture, ces capacités continuent de baisser. La carte indique, pour les différents pays, les données concernant les écarts entre les prises et les capacités locales et elle montre que la surpêche est quasi-générale.

Question compliquée
BOGASON, Arthur - SAMUDRA, n°47, 2007/07, P. 22-27
En Islande, il y a 6 000 marins pêcheurs pour 310 000 habitants et la pêche représente 50 pour cent des recettes en devises. C’est elle qui a permis au pays de passer de la pauvreté à la richesse au cours du XX° siècle. Le pays s’est battu contre les flottilles étrangères pour établir les eaux territoriales à 200 milles nautiques. Il a été le premier, face aux risques de surexploitation, à instituer des Quotas Individuels Transférables (QIT) en 1984. Dès 1985, les pêcheurs artisans fondaient leur association nationale des propriétaires de petits bateaux (NASBO) pour défendre leurs droits. Trente ans plus tard, après bien des ajustements, il semble que l’état des stocks en Islande n’ait pas grand chose à voir avec le système de gestion en vigueur et que les petits opérateurs peuvent tenir le coup face au système des QIT, à cause de la grande productivité des zones de pêche. Ceci ne serait pas vrai dans d’autres pays, et les pêcheurs islandais conseillent aux pêcheurs artisans de s’organiser !

Droits de pêche, de quels droits parle-t-on ?
KEARNEY, John - SAMUDRA, n°46, 2007/03, P. 20-21
Depuis une trentaine d’années, la gestion des pêches s’est inspirée du modèle dit de "l’enclosure des biens communs", ce qui a contribué à l’effondrement des stocks et à la dégradation de l’environnement. Il est grand temps de retrouver la signification pleine et entière de l’expression "droits de pêche" pour écouter les petits pêcheurs et leur donner la chance de jouir de leurs droits pour une pêche socialement juste et écologiquement durable.

Droits de pêche, la tragédie des droits privés
ALLAIN, Marc - SAMUDRA, n°46, 2007/03, P. 22-29
Au Canada, les gestionnaires des pêches ont opté pour la privatisation et la concentration d’une propriété collective des ressources halieutiques publiques, entre les mains d’individus et surtout d’entreprises via les mécanismes du marché. On a attribué des droits de propriété sous forme de quotas individuels transférables (QIT). Les pêcheurs ont résisté à cette privatisation fondée sur le marché et leurs organisations ont élaboré d’autres systèmes de droits pour contrôler et réguler l’accès aux pêcheries. Au Nouveau Brunswick, l’UPM (Union des pêcheurs des maritimes) a confié la ressource crabière aux communautés de pêcheurs et les a autorisés à prendre les mesures qu’elles jugeaient appropriées afin d’harmoniser leurs capacités de capture avec la ressource disponible et assurer la viabilité économique de la flottille.

Gestion des pêches : Droits de pêche contre droits de l’Homme ?
JAFFER, Naseegh ; SUNDE, Jackie - SAMUDRA, n°44, 2006/07, P. 20-24
En Afrique du Sud, les droits de pêche sont gérés par le Ministère de l’environnement et du tourisme et les quotas ont été accordés au détriment des pêcheurs artisans ou à petite échelle, qui restent complètement marginalisés et en dessous du seuil de pauvreté. Un groupement de pêcheurs a entamé un recours collectif contre le Ministère au motif que les politiques appliquées sont discriminatoires et portent atteinte au fondement même de la Constitution, à savoir le principe d’égalité. Cela laisse espérer la possibilité d’une nouvelle politique de gestion des pêches en Afrique du Sud.

Cogestion : pas une solution miracle
JENTOFT, Svein - SAMUDRA, n°44, 2006/07, P. 36-39
Pour la FAO, d’une part les ressources halieutiques sont surexploitées ou épuisées, d’autre part 150 millions de personnes vivent dans des familles dépendant de la petite pêche, dont 23 millions avec moins d’un dollar par jour. La pauvreté est à la fois cause et conséquence de la surpêche. Mais la pauvreté est multifactorielle et la cogestion des ressources halieutiques n’est qu’un élément de solution. Elle suppose l’organisation et l’"empowerment" des petits pêcheurs. L’auteur s’appuie sur son expérience chez les Indiens Rama de la côte Ouest du Nicaragua qui sombrent dans la dépendance et la marginalisation.

Droits de pêche : ouverture de la tragédie ?
HERSOUG, Bjorn - SAMUDRA, n°45, 2006/11, P. 3-7
Pour obtenir une pêche durable, il est indispensable d’organiser un système de droits de pêche. Dans les pays développés (pays du Nord et Nouvelle Zélande), on s’oriente surtout vers les Quotas Individuels Transférables (QIT), contestables sur le plan de l’équité. Ce système est encore moins adapté aux pays en développement et aux zones tropicales où le nombre de pêcheurs à petite échelle est énorme. Le cas de l’Afrique du Sud le prouve. La question de savoir si la pauvreté engendre la surpêche ou si la surpêche engendre la pauvreté reste ouverte, mais il semble que la pauvreté dans la pêche est davantage dépendante de facteurs institutionnels que de causes naturelles. Il faudra donc procéder à une réattribution des droits de pêche, comme en Indonésie où le chalut est interdit dans les zones côtières.

La filière thon : Il y en a des tonnes
ALLAN VERA, Cesar ; HIPOLITO, Zarina - SAMUDRA, n°46, 2007/03, P. 9-15
La pêche au thon est une activité ancienne aux Philippines. Compte tenu de l’accroissement actuel de la production, des mesures de préservation de la ressource s’imposent. Aux Philippines, la capitale du thon est General Santos City. Des ateliers de transformation, des conserveries sont venus épauler une filière en pleine croissance. Du fait de l’expansion de la filière thon, à General Santos City, des pêcheurs pauvres des provinces du Sud et du Centre sont venus y chercher fortune. La filière thon contribue de manière significative au commerce international du pays. En 2000, le gouvernement a mis en place un Conseil national de l’industrie thonière (NTIC) chargé d’élaborer une statégie, faire des recommandations en matière d’accords de pêche bilatéraux et multilatéraux, etc... La durabilité de la production thonière fait l’objet d’un débat houleux. La défense des moyens d’existence et l’ouverture sur les marchés extérieurs doivent se faire dans les limites des TAC (Total Admissive Capture) attribués aux différents producteurs. Il faut veiller à prendre en compte tous les secteurs concernés.

Réforme des pêcheries : un début significatif
INSTITUT DE RECHERCHE ET DE DEVELOPPEMENT SUR LES PECHES EN EAU DOUCE AU CAMBODGE - SAMUDRA, n°43, 2006/03, P. 33-36
En matière de revenu par habitant, le Cambodge se place parmi les pays les plus pauvres du monde. Mais, si on considère les ressources naturelles disponibles (terres, eau, poisson, forêt) rapportées au nombre d’habitants, c’est un des pays les plus riches d’Asie. Les efforts entrepris en matière de gestion des ressources aquatiques, "aquarian reforms", ont pour but de permettre aux gens de tirer parti, collectivement, des fleuves, rivières, lacs et plaines d’inondation, avec leurs ressources halieutiques. L’accès communautaire à la ressource peut contribuer à la lutte contre la pauvreté et peut aider au développement des capacités et des droits des populations rurales du Cambodge, tout en préservant le remarquable ecosystème aquatique de ce pays. Mais la route sera longue et jalonnée de nombreuses difficultés.

Attribution des droits de pêche : Pour qui le poisson ?
JOHNSON, Derek - SAMUDRA, n°43, 2006/03, P. 11-14
Cette conférence, sous l’égide de la FAO, vu les prix élevés pour y participer, était surtout l’affaire de professionnels et d’entreprises de pays développés qui étaient globalement d’accord pour la généralisation du système des Quotas Individuels Transférables (QIT) pour garantir des pêcheries écologiquement durables. La critique de cette approche est venue de la représentante de ICSF qui, avec l’exemple de l’Afrique du Sud, a montré les menaces des QIT sur les moyens d’existence des petits pêcheurs qui représentent l’immense majorité des pêcheurs de la planète ! Même dans les pays du Nord, les QIT posent de réels problèmes d’équité, même si, dans certains cas, ils permettent de réguler la pêche de loisir

Organisations de pêcheurs : changement de garde
GODELMAN, Ernesto - SAMUDRA, n°42, 2005/11, P. 32-35
Lors de son 6ème congrès, la FIUPAP ( Fédération d’Unification et d’Intégration des Pêcheurs Artisans du Pérou) a mis comme priorité la défense de la zone des 5 milles comme réserve pour la protection de la flore et de la faune, et l’a déclarée zone exclusivement réservée à la pêche artisanale. Cependant, l’anchois, espèce cible de la pêche minotière, se trouve beaucoup plus près des côtes dans le Sud en hiver. Pour des raisons " géopolitiques ", le gouvernement déclare que la flotte industrielle devrait être autorisée à pêcher l’anchois dans cette zone en hiver. Les pêcheurs artisans craignent que, s’ils acceptent cette exception, les gros opérateurs en profitent pour étendre cette mesure. De même, les pêcheurs artisans péruviens refusent que le Pérou adhère à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS) qui permettrait aux bateaux étrangers d’entrer dans cette zone. Pour les pêcheurs artisans péruviens, " la défense des 200 milles pour le Pérou " n’est pas plus négociable que la défense des 5 milles pour leur secteur.

Réforme des pêches : changer d’orientation
ISAACS, Moenieba ; HARA, Mafaniso ; NIELSEN, Jesper Raakjoer - SAMUDRA, n°42, 2005/11, P. 21-31
Trop peu de progrès ont été faits pour allouer de nouveaux quotas à des groupes jusqu’ici défavorisés dans l’industrie de la pêche en Afrique du Sud. Le gouvernement sud africain a mis sur pied un programme " GEAR " (Croissance, emploi et redistribution), prétendant aboutir à l’équité et à la redistribution à travers la croissance économique et la création d’emplois. Malheureusement, l’application du "GEAR" a eu pour conséquence qu’un grand nombre de pêcheurs ont été exclus du processus d’allocation, parce qu’ils ne pouvaient pas démontrer leur esprit d’entreprise, en étant capables de compléter des dossiers de candidature et de s’engager dans des procédures bureaucratiques sans aucune aide. Par principe, les PHD (personnes historiquement désavantagées) refusaient d’acheter des droits de pêche, car ils estimaient avoir été dépossédés sous le régime d’Apartheid. Ils espéraient que le gouvernement reprendrait ces droits aux compagnies existantes, et les redistribuerait aux PHD. Quant aux compagnies, elles refusaient de partager les quotas, utilisant des tactiques de résistance passive pour retarder la redistribution. De plus, étant donné que les compagnies possèdent la plus grande partie des infrastructures, elles conservent le contrôle de la pêche, de la transformation, et des opérations de marketing. Les prix demandés pour ces services font qu’il est difficile pour ces nouveaux entrants de réussir. Le recours aux lois du marché ne permet pas de réduire la pauvreté dans les communautés de pêcheurs.

La cogestion : "Allez-y !"
JENTOFT, Svein - SAMUDRA, n°42, 2005/11, P. 8-11
Les droits de propriété sont utiles dans la gestion des pêches, et l’absence de ces droits met en danger la ressource. Mais, dans beaucoup de parties du monde, les systèmes de quotas transférables (QIT) ont abouti à la concentration des droits de pêche, et donc à une augmentation des prises dans les mains de quelques personnes, alors que les communautés et les pêcheurs artisans ne peuvent accéder à la ressource. La cogestion peut être définie comme un processus de participation de tous les acteurs (représentants d’usagers, agences gouvernementales, organismes de recherche et autres partenaires) pour décider et faire respecter des réglementations. La cogestion ne laisse pas la prise de décision aux caprices du marché, mais s’appuie sur les forces de la société civile. Les droits de propriété communaux ou collectifs ont plus de force et d’autorité dans un système de co-gestion. Les réformes basées sur la cogestion et les droits de propriété pourraient mutuellement se renforcer. La cogestion pourrait être initiée, et appliquée à court terme, alors que la transformation des droits de propriété pourrait être un projet à plus long terme.

Cogestion en pêche continentale
KONAN, Angaman ; ZANTOU, Pascal, Liaison Bulletin de Liaison, n°19-20, 2005/06, p. 4-35
Dossier comprenant les articles suivants :
* Introduction : Cogestion en pêche continentale
* Interview : Cogestion, genre et développement organisationnel
* Afrique de l’Ouest : Le financement de la cogestion des ressources halieutiques
* Burkina Faso : La cogestion se met progressivement en place
* Burkina Faso : Un outil de résolution des conflits
* Ghana : Le lac Volta et le défi d’une gestion durable
* Mali : Pêcheries de Sélingué, la concertation, source de paix sociale.
La cogestion offre des opportunités pour une exploitation durable des ressources aquatiques et l’amélioration des moyens d’existence des communautés de pêche en Afrique. Elle crée une synergie entre l’administration et les communautés, pour conjuguer les moyens humains, matériels et financiers, assurer une pêche responsable et contribuer à la réduction de la pauvreté. La pêche joue un rôle capital dans la sécurité alimentaire : de 30 à 60 pour cent des protéines animales dans la ration alimentaire. 7 millions d’hommes et de femmes vivent de la pêche. La gestion participative exige : une forme de droit local des communautés sur les ressources, des groupes d’utilisateurs capables de comprendre les enjeux et de défendre leurs intérêts, un cadre juridique favorable à la participation des utilisateurs, des mécanismes démocratiques de prise de décision, une reconnaissance des organisations de producteurs.

Le propriétaire, l’exploitant, le salarié et l’exclu : les conséquences sociales de la gestion des pêches par des systèmes de marchés de droits
MONGRUEL, Rémi ; PALSSON, Gisli, Revue Tiers Monde, n°177, 2004/03, p. 29-59
Fait partie du dossier "Marchés de droits et environnement". Résumé en anglais ; bibliographie.
L’institutionnalisation du secteur de la pêche et les problèmes environnementaux engendrés par la surpêche ont entraîné la création d’instruments de gestion de la pêche les QIT (quotas individuels transférables). Ces instruments ont-ils vraiment apporté des solutions à ces problèmes ? L’exemple de l’Islande, pays à avoir adopté les QIT, montre que ces critères peuvent avoir de lourdes conséquences sociales en bouleversant le paysage social du secteur de la pêche. Aussi faut-il être très prudent avant de chercher à appliquer ces critères dans les PED.

Protéger l’espace côtier
Samudra, n°36, 2003/11, p. 27-33
Les recommandations 22 et 23 du Congrès mondial sur les parcs ont pour objectif la mise en place d’un réseau mondial représentatif d’aires protégées marines et côtières. En effet 60 pour cent de la population mondiale vit en zone côtière. Il apparaît vital de respecter des règles strictes pour protéger les zones de pêche afin que leur utilisation soit durable. L’objectif est d’établir un plan avant 2012 pour mettre en oeuvre par écosystème une gestion durable des pêcheries et la conservation de la biodiversité marine. Les participants au 5ème Congrès mondial sur les parcs (Durban, Afrique du Sud du 8 au 17/09/2003) recommandent à la communauté internationale dans son ensemble une résolution en 8 points.

Gestion des pêches : le piège du néolibéralisme
BEN-YAMI, Menakhen, Samudra, n°35, 2003/07, p 19-25
Aujourd’hui, c’est le gouvernement de chaque pays qui détermine le système à employer pour gérer les ressources halieutiques. Il peut choisir, soit de donner un droit d’accès à un grand nombre de petits pêcheurs, soit de favoriser les grosses entreprises, plus rentables. Pour cela, il dispose d’un arsenal de lois et de règlements : TAC (Total Admissible de Captures), licences, quotas. La politique dominante de gestion des ressources est influencée par les théories néolibérales. Selon ces théories, le libre échange et l’intérêt personnel poussent l’individu à prendre des décisions rationnelles. La privatisation des ressources fait croître la rentabilité et les bénéfices profitent à l’ensemble de la société. Cet article critique ce mythe du libéralisme en montrant qu’il est une menace pour la ressource et pour la pêche artisanale. Les petit pêcheurs doivent s’organiser afin de défendre leurs intérêts.

Gestion des pêches : il faudrait peut-être un nouveau contrat social
SVEIN, Jentoff, Samudra, n°35, 2003/07, p 14-18
En Norvège, la pêche constitue la principale activité économique. Mais, depuis la crise du cabillaud en 1990 un système de quotas et de règlements a été instauré. Malgré l’implication de l’Association Nationale des Pêcheurs Norvégiens dans l’élaboration de la politique de gestion, des dissensions demeurent entre eux. Les quotas se vendent comme une marchandise et sont rachetés par ceux qui en ont les moyens d’où une concentration géographique des capacités, menaçant la survie des communautés côtières. En 1994, avec l’appui du gouvernement, un compromis a été élaboré entre les flottes hauturières et les flottes côtières. L’auteur conclut en proposant de créer une sorte de contrat social qui tiendrait compte de l’avis de tous et qui ne serait pas uniquement basé sur l’efficacité économique.

Chalutiers : Intérêts catégoriels
SUBRAMANIAN, B., Samudra, n°35, 2003/07, p 31-35
L’auteur (bsmnian9@rediffmail.com) est conseiller pour la pêche et l’environnement à Chennai en Inde.
Dans la région de Chennai au Tamil Nadu en Inde, la pêche était traditionnellement une activité collective, nécessitant une importante main d’œuvre. Les pêcheurs géraient eux-mêmes la ressource et se répartissaient de façon égalitaire les bénéfices. A partir des années 1950, la modernisation des techniques de pêche fit naître des conflits entre pêcheurs traditionnels et pêcheurs motorisés. Les nouveaux engins de capture pouvaient se manoeuvrer à deux ou trois et les chalutiers se mirent à ratisser large. Au début, les prises étaient très bonnes mais, très vite, il y eut un amenuisement de la ressource mettant en péril les pêcheurs traditionnels. Le gouvernement intervint pour délimiter des zones de pêche et une Fédération des Conseils Locaux de Royapuram fut créée. Malgré la réglementation interdisant la pêche motorisée près des côtes, les pêcheurs de Chennai continuèrent leur activité provoquant la colère des pêcheurs de l’Andhra Pradesh qui se mirent à bloquer les bateaux et à leur imposer des amendes. En fin de compte, les propriétaires des bateaux motorisés s’organisèrent en association pour indemniser les victimes des conflits entre pêcheurs et ils tentèrent de faire un effort d’autogestion pour reconstituer la ressource. Mais bien que soient désormais interdit le chalutage pélagique et l’usage de la palangre, les chalutiers crevettiers, continuent à faire des dégâts.

Surveillance participative des pêches en Guinée : un exemple frappant à suivre
DIALLO, M. ; KOURKOULIOTIS, K. ; BREUIL, C., Liaison Bulletin d Liaison, n°12, 2003/06, p 20-27
Expérience unique en Afrique : afin de lutter activement contre l’incursion des chalutiers dans la zone des 10 miles réservée à la pêche artisanale, certains pêcheurs communiquent directement par GPS avec le Centre National de Surveillance qui peut chasser, voire arraisonner plus vite les chalutiers en zone interdite. Les conditions de vie des pêcheurs en sont grandement améliorées : naufrages et pertes des filets sont réduits de 60 pour cent . Cependant la pêche artisanale continue à souffrir du manque de respect des règles administratives, de la surpêche et de la destruction des mangroves

Quotas individuels transférables : où sont passés les "fish and chips" ?
DUNCAN, Leith, Samudra, n°34, 2003/03, p 8-12
L’auteur observe l’évolution du port de pêche d’Auckland et du secteur de la pêche en Nouvelle Zélande. Pour protéger la ressource halieutique, le gouvernement a instauré les Quotas Individuels Transférables (QIT), ce qui revient à privatiser cette ressource puisqu’il y a un marché des quotas de pêche. Le résultat est la disparition de la pêche artisanale et l’appropriation des quotas par quelques consortiums : en 1995 ceux-ci possédaient 91 pour cent du quota total. Les pêcheurs indépendants en sont réduits à louer des quotas. Le quartier du port de pêche, "Viaduct Basin", est devenu un quartier chic et il devient difficile de s’approvisionner en poisson frais local...

Rapport de l’étude sociale, économique et halieutique sur la situation des bateaux ramasseurs au Sénégal
GUEYE, Youssoupha, Nantes : Observatoire des Droits des Marins, 2002/12, 43 p.
En annexe, exemple d’une licence de pêche, lettre des armateurs coréens aux intermédiaires, contrat collectif entre armateurs de navire de ramassage et pêcheurs artisans sénégalais à bord.
Au Sénégal, à Saint Louis, des bateaux ramasseurs étrangers (coréens en particulier) embarquent des pêcheurs et leurs pirogues pour des campagnes de pêches dans des destinations lointaines (Angola, Congo, Libéria, Sierra Léone). Sur ces navires les conditions sanitaires sont déplorables et le travail inhumain. Les armateurs agissent en toute impunité. Ils ne se soucient ni des conditions de travail ni de la gestion de la ressource. N’ayant aucun soutien de l’Etat les pêcheurs sont obligés de s’organiser afin que leur statut d’êtres humains et de professionnels du secteur de la pêche soit pris en compte.

Economie politique de la rente générée par l’exploitation industrielle et commerciale d’une ressource renouvelable : les filières européennes du thon tropical
MONGRUEL, Rémi, Montpellier, 2000/12, 321 p.
Thèse présentée le 22 décembre 2000 à l’Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Montpellier.
Alors que l’économie s’internationalise et que les ressources sont surexploitées, émerge le concept de pêche responsable. Cette thèse étudie la rente produite par l’exploitation industrielle et commerciale d’une ressource naturelle : le thon tropical exploité par les filières européennes. Les deux premières parties présentent le concept de rente composite en s’appuyant sur une analyse historique et économique. La troisième partie montre le rôle des politiques publiques d’encadrement dans la gestion des ressources halieutiques.

Pêches maritimes : Un casse tête chinois
MATHEW, Sebastian, Samudra, n°24, 1999/12, p. 45-49
La Chine est le premier producteur mondial de produits de la mer (20 millions de tonnes en 1997), avec trois types d’entreprises de pêche : l’état, le secteur privé et les communes. Depuis la libéralisation économique, on assiste à l’expansion sauvage des flottilles privées avec des bateaux de moins de 20 m et au déclin des entreprises publiques. Les statistiques ne sont plus fiables ; il y aurait 300 000 unités de pêche. Un grand nombre d’agriculteurs se lancent dans ces activités. Pour éviter l’effondrement des stocks qui commence à se manifester, il faut réduire l’effort de pêche sur les côtes chinoises. Les responsables encouragent les opérations de pêche lointaine (1 200 chalutiers et 15 000 marins), vers l’Afrique, le Yemen ou l’Argentine. Les mesures prises par le gouvernement pour éviter la surpêche ne sont pas appliquées au niveau local, les autorités locales cherchant à récupérer leurs investissements dans le secteur de la pêche.

Système halieutique, un regard différent sur les pêches
REY, Hélène ; CATANZANO, Joseph ; MESNIL, Benoît ; BIAIS, Gérard, Paris : Institut Océanographique ; Ifremer, 1997, 277 p.
Face à l’échec des approches scientifiques classiques, une équipe pluridisciplinaire de chercheurs essaient de défendre une nouvelle approche fondée sur le concept de système halieutique. Il est impossible de continuer à fonder les décisions de gestion sur des approches purement biologiques ou même environnementales. Il faut tenir compte des acteurs. Or ceux-ci sont de plus en plus nombreux. Ainsi, les associations environnementalistes jouent un rôle de plus en plus important. La gestion des pêches ne peut donc pas simplement être basée sur une analyse des ressources puisqu’il s’agit d’une construction sociale, résultat d’interactions d’une grande compléxité entre les ressources et les acteurs et entre les acteurs eux-mêmes très divers. L’exercice reste difficile car tout cela s’inscrit dans un contexte mouvant et plein d’incertitudes.

Environnement marin et côtier

L’enjeu plancton : l’écologie de l’invisible
THOMAS BOURGNEUF, Maëlle ; MOLLO, Pierre - PARIS : EDITIONS CHARLES LEOPOLD MAYER, 2010, 272 P.
Le plancton est à la base de la chaîne alimentaire marine. Par la photosynthèse il absorbe le gaz carbonique et produit de l’oxygène. Aujourd’hui le plancton est menacé, aussi bien dans les eaux continentales qu’en mer, par de multiples pollutions dues aux activités humaines : urbaines, agricoles, industrielles, marées noires... La dégradation du plancton en quantité et en qualité participe à la disparition des espèces halieutiques, encore plus que la surpêche. Pourtant la mort du plancton passe inaperçue. Les auteurs rendent compte de multiples initiatives avec divers professionnels et étudiants, dans diverses parties du monde, pour faire connaître et comprendre l’enjeu plancton. Préserver le plancton aujourd’hui, c’est sauver pour demain la respiration des océans, c’est préparer les ressources alimentaires pour l’humanité.

Biodiversité marine et accès aux ressources : Pêche et autres biens et services écologiques sous pression extrême
REVERET, Jean-Pierre ; DANCETTE, Raphaëlle - REVUE TIERS MONDE, n°202, 2010/06, P. 75-92
Alors même que l’on découvre de nouveaux écosystèmes dans les grands fonds marins, la biodiversité marine subit de nombreuses pressions anthropiques et la production de biens et services écologiques qu’elle assure est de plus en plus menacée. L’accroissement de l’effort de pêche ne parvient plus à compenser le déclin des stocks et les prises diminuent. Le développement de l’aquaculture contribue en retour à l’érosion de la biodiversité. Ce déclin touche encore plus particulièrement les populations des pays du Sud qui en sont justement les plus dépendantes. Les outils de gestion déjà utilisés doivent l’être plus efficacement et plus systématiquement et complétés par de nouvelles approches encore trop embryonnaires : comme les aires marines protégées. (résumé de l’éditeur)

Stationnement réservé
SAMUDRA - INDE : ICSF, 2008, 71 P.
La revue attire l’attention sur les problèmes de la pêche et de la protection des ressources marines et du littoral. La création des aires marines protégées pose problème aux pêcheurs locaux qui vivent de la pêche. Leur participation est indispensable pour qu’ils puissent continuer à pêcher tout en conservant et protégeant l’environnement, qu’ils puissent concilier protection de la ressource et moyens d’existence.

Marine Protected Areas and Artisanal Fisheries in Bresil
DIEGUES, Antonio Carlos - CHENNAI : ICSF, 2008, 54 P.
Les aires marines protégées (AMP) sont encouragées partout dans le monde, comme un moyen efficace de protéger les ressources marines et côtières, ainsi que la biodiversité. Cependant, des inquiétudes sont apparues concernant leur impact sur les moyens d’existence, la culture, et la survie des communautés de pêcheurs artisans. Cette étude, menée au Brésil sur trois sites, montre comment des communautés brésiliennes ont été capables d’utiliser les AMP pour sauvegarder leurs moyens d’existence, face aux projets de développement et d’industrialisation, comme les élevages de crevettes et les stations touristiques. L’étude éclaire aussi sur les nombreux défis auxquels les communautés doivent faire face dans le processus de création des AMP : comment intégrer les savoirs traditionnels, les exigences des fonctionnaires et les savoirs scientifiques.

Gérer au bénéfice de tous
RAJAGOPALAN, Ramya ; PATEL, Varsha - SAMUDRA, n°52, 2009/03, P. 17-25
Plus de 70 personnes venus de divers horizons ont participé à cet atelier. Le constat est que les communautés de pêcheurs ont des difficultés accrues pour gagner leur vie du fait des restrictions imposées par les Aires Marines Protégées (AMP). De plus, l’absence de réglementation concernant des activités non liées à la pêche provoque des dégâts environnementaux et écologiques (pollution sauvage et dégradation des habitats venant d’établissement industriel...) qui pèsent sur les communautés de pêcheurs. Dés le début des procédures de déclaration d’une AMP, il faut mettre en oeuvre un processus consultatif pour garantir la justice environnementale et sociale.

Protégeons la côte, protégeons les pêcheurs
DEBNATH, Harekrishana - SAMUDRA, n°50, 2008/08, P. 33-37
Sur les 6 000 km du littoral indien, 1,6 million de personnes vivent de la pêche et contribuent largement à la sécurité alimentaire avec peu d’aide du gouvernement. En 1991, la notification sur la zone côtière réglementée (CRZ) visait à protéger le littoral contre les activités destructrices. Mais le Ministère de l’Environnement et des Forêts a mis en place un comité proposant une nouvelle réglementation (CMZ) ouvrant la porte à la privatisation du littoral au nom de l’investissement et du développement touristique et privant les communautés de pêcheurs de leurs droits coutumiers. Le NFF (National Fishworkers Forum) s’y oppose vivement et a organisé en 2008 une campagne de mobilisation tout le long de la côte pendant 58 jours avec le slogan "Protégeons la côte, protégeons les pêcheurs" qui a galvanisé les pêcheurs et leurs organisations syndicales locales et reçu le soutien d’ONG, en particulier d’écologistes. Les luttes des pêcheurs pour le droit de pêcher sont intimement liées à des objectifs de préservation de la ressource.

Palau : protéger les récifs de corail
CAMERON-GLICKENHAUS, Jesse - MIGRATIONS FORCEES, n°31, 2008/10, P. 52-53
Les changements climatiques menacent de détruire les écosystèmes des récifs de corail. Lorsqu’un récif meure, la sécurité économique et alimentaire est menacée. Palau tente de s’adapter en protégeant ses récifs afin d’accroître leurs résistances aux menaces des changements climatiques et avec des pratiques de pêche durables. Les facteurs qui rendent certains récifs plus résistants aux augmentations de température et les méthodes qui permettraient d’accélérer la croissance et le rétablissement des récifs sont des axes de recherche de son Centre International des Récifs de Corail.

Sortie d’impasse
LE SANN, Alain - SAMUDRA, n°49, 2008/03, P. 36-39
Le parc marin d’Iroise, à la pointe de la Bretagne, est officiel depuis juin 2007, après 17 ans de négociations... Il couvre 3 500 km2. Il peut servir d’exemple aux pêcheurs désireux à la fois de préserver leurs moyens d’existence et d’aller vers une pêche durable. Pourtant les 350 bateaux de pêche ne pèsent pas lourd face aux 10 000 bateaux de plaisance, mais les pêcheurs ont réussi à s’imposer comme des acteurs majeurs de la gestion de l’espace littoral. Ils se trouvent ainsi au coeur du processus de préservation et de restauration de l’écosystème littoral, en collaboration avec les scientifiques et les collectivités territoriales.

Pour un nouveau bien commun
ICSF, SHARMA, Chandrika - SAMUDRA, n°49, 2008/03, P. 20-25
A partir de 6 études de cas (Brésil, Inde, Mexique, Afrique du Sud, Tanzanie, Thaïlande), ICSF a proposé une présentation du point de vue des communautés de petits pêcheurs sur les aires marines protégées. Il a été constaté que, en général, les communautés traditionnelles de petits pêcheurs es qui vivent à l’intérieur ou sur le pourtour des aires marines protégées, subissent les coûts du projet de protection tandis qu’elles en tirent peu d’avantages. Des efforts ont été faits récemment pour améliorer la participation des communautés, mais cette participation est généralement instrumentalisée.

L’autochtonie dans les Aires marine protégées : terrain de confli en Mauritanie et au Sénégal
DAHOU, Tarik ; WEDOU OULD CHEIKH, Abdel - POLITIQUE AFRICAINE, n°108, 2007/12, P. 173-190
En 1992, la Convention sur la diversité biologique a garanti les droits des populations autochtones sur la nature. Dans les Aires marines protégées ouest-africaines, l’approche conservatoire tend à encourager des formes autochtones de régulation de l’accès aux territoires et aux ressources. Mais il reste un certain nombre d’ambiguïtés comme dans les cas de la Mauritanie et du Sénégal. Les auteurs se demandent si l’autochtonie ne serait pas davantage un produit du capitalisme global contemporain qu’une résistance à la modernité marchande.

Une approche intégrée
LE SANN, Alain - SAMUDRA, n°47, 2007/07, P. 34-37
Les aires marines protégées sont des instruments pertinents à la fois pour la préservation de la biodiversité et pour le gestion des pêches, à condition que les pêcheurs soient associés à leur fonctionnement. Les associations environnementalistes, en particulier Greenpeace, ont tendance à oublier les pêcheurs. L’exemple du Banc d’Arguin et des Imraguens en Mauritanie est assez concluant. A Sétubal, au Portugal, le manque de concertation entraîne un conflit entre les pêcheurs et les promoteurs du parc. Sur la côte méditerranéenne, les pêcheurs français ont pris l’initiative de plusieurs petits parcs ou cantonnements, avec de bons résultats, en particulier pour contrôler les pêcheurs plaisanciers. Le Parc marin d’Iroise, en Bretagne, après 15 ans de concertation, devra réussir une gestion intégrée du littoral permettant à la fois la protection de la biodiversité et la promotion de la pêche côtière. Les plaisanciers sont plus réticents que les pêcheurs...

Il faut un dialogue plus direct
MARQUEZ-M, René - SAMUDRA, n°46, 2007/03, P. 39-41
Les restrictions imposées à l’exploitation des ressources afin de protéger les tortues marines mettent en danger les populations vivant de la pêche. Les interdictions de pêche à telle ou telle période et dans telle ou telle zone doivent être fixées par consensus entre les pouvoirs publics et les pêcheurs ou leurs représentants. Ainsi, les gens accepteront plus facilement les restrictions imposées et les périodes de fermeture temporaires de la pêche.

Pollution marine : Après la bataille, la guerre continue
O’RIORDAN, Brian - SAMUDRA, n°45, 2006/11, P. 10-14
Au Chili, l’entreprise Celco (70 pour cent de la pâte à papier chilienne) se croit tout permis : milliers d’ha de plantations de pins et d’eucalyptus, mépris des droits historiques des peuples indigènes, pollution atmosphérique et, surtout, effluents toxiques non traités, déversés soit dans la rivière Cruces polluant la réserve naturelle Carlos Anwandter (zone humide d’importance internationale) soit dans la mer en baie de Maiquillahue (les conduites d’évacuation traversant le territoire traditionnel des Mapuches). Le projet Valdivia de construction d’une nouvelle usine est donc combattu tant par les pêcheurs que par les défenseurs de l’environnement et des communautés autochtones. Le 15 août 2006 des bateaux de pêche se sont interposés pour barrer la route aux navires affrétés par Celco pour l’étude d’impact. Une pression nationale et internationale contre Celco reste nécessaire.

Protection de la faune : Des vies perdues
LAHANGIR, Sarada - SAMUDRA, n°43, 2006/03, P. 37-43
Le sanctuaire marin de Gahirmatha pour la protection des tortues olivâtres a été créé en 1997 dans l’Etat d’Orissa, en Inde. Le contrôle des activités des 50 000 pêcheurs concernés est de plus en plus strict et l’administration de la Direction des forêts l’emporte sur celle de la Direction des pêches. L’appauvrissement des pêcheurs traditionnels, de plus en plus endettés, est si grave qu’au moins 8 suicides sont à déplorer en 2005. L’article présente le cas de chacune des familles concernées. Il est grand temps que les "conservationnistes" pensent aussi aux intérêts des pêcheurs et de leur famille.

Congrès sur les AMP : S’exprimer en notre nom, quelques réflexions sur le premier congrès sur les Aires Marines Protégées et la nécessité d’y ajouter une perspective humaine
JAFFER, Naseegh - SAMUDRA, n°42, 2005/11, P. 41-42
Le 1er Congrès International sur les AMP s’est tenu à Geelong, Australie fin octobre 2005. Il était évident que les participants voyaient les parcs marins avec les yeux de chercheurs et de scientifiques, pour qui la protection de l’environnement était la première des priorités. Mais où était la voix des communautés locales dont les moyens d’existence dépendent de ces parcs marins qui sont choisis pour la sauvegarde du milieu ? Les populations qui vivent en interdépendance avec les espèces marines sont les mieux à même de parler de protection de la vie marine et côtière et de leurs propres moyens d’existence.

Aires marines protégées : Rendre les communautés littorales plus visibles
PETERSEN, Carolyn ; JAFFER, Naseegh ; SUNDE, Jackie - SAMUDRA, n°42, 2005/11, P. 36-40
Les aires marines protégées sont, en principe, bénéfiques pour l’environnement, et pour les habitants, du fait qu’elles permettent l’accroissement des stocks dans les zones adjacentes où la pêche est moins limitée, et s’accompagnent d’un développement du tourisme. De tels avantages ne sont effectifs que si les AMP sont bien gérées, avec la participation des pêcheurs concernés. Or, en Afrique du Sud, les AMP ont souvent accru l’appauvrissement de ceux qui vivaient dans la pauvreté et n’ont pas évité le braconnage. Ce manque de prise en compte de la situation socio-économique et des moyens d’existence des communautés locales reflète une tendance générale en matière de protection environnementale. L’accent sur des préoccupations environnementales dans la gestion des AMP cache en fait des considérations de croissance et de profit au niveau macroéconomique plus qu’un souci d’allègement de la pauvreté et l’amélioration des moyens d’existence des populations locales.

Ressources naturelles : des rêves face à une dure réalité
DI CIOMMO, Régina Célia - SAMUDRA, n°42, 2005/11, P. 15-20
Cet article décrit certains aspects sociaux et environnementaux de la réserve extractive située sur la Costa do Descobrimento, à 800 km au Sud de Salvador. Les réserves marines sont une catégorie d’aires marines protégées, avec des droits définis, accordés aux communautés vivant dans les alentours qui exploitent les ressources. La structure garantissant un accès restreint à l’espace marin côtier offre au Brésil un moyen de contrôler le développement destructeur et anarchique de la zone côtière. La Resex (reserva extrativista) de Corumbau a été créée en septembre 2000. Cette réserve inclut en partie la mer et en partie la terre (plages, dunes, mangroves). La façon dont les régimes de propriété et de droits d’usage ont été élaborés est la source de nombreux conflits sociaux et les conditions de vie des communautés restent très précaires : isolement, pas d’électricité ni de moyens de transports... La présence d’intérêts économiques puissants (spéculation immobilière, tourisme et privatisation du front de mer) font que les populations ont du mal à améliorer leurs conditions de vie tout en contribuant à la préservation des écosystèmes précieux et fragiles.

Le parc marin Luiz Saldanha, un parc marin au Portugal
SAVARY BELLON, Marc - PECHE ET DEVELOPPEMENT, n°75, 2007/03, P. 2-3
Effectif depuis 2005, ce parc marin répond à la nécessité de protéger une réserve de biodiversité. Malheureusement, la concertation avec les pêcheurs artisans côtiers fait défaut alors qu’ils sont 2700 à survivre grâce à la petite pêche. Par contre, la pêche de plaisance, la pêche illégale, la chasse sous-marine et les rejets en mer ne sont pas assez pénalisés. Ce n’est donc pas un modèle de "gestion intégrée de l’espace côtier".

Prainha do Canto Verde (Ceara, Nordeste) : un écovillage de pêcheurs responsables
LE SANN, Alain - PECHE ET DEVELOPPEMENT, n°74, 2006/01, P. 3-5
Ce village de pêcheurs a lutté pendant 30 ans pour se voir reconnaître des droits sur 700 ha. La ressource marine principale est la langouste, pêchée par les villageois au casier à partir de petits bateaux à voile, les jangadas. Mais cette ressource est pillée par des bateaux motorisés. Huit villages se sont associés pour créer une aire marine protégée s’étendant jusqu’à 20 milles et réservée aux jangadas. La crise de la langouste amène les pêcheurs à diversifier leurs revenus : écotourisme, artisanat, maraîchage et à s’occuper des autres questions de développement : assainissement, éducation, crédit. Ce village réussira-t-il à défendre son mode de vie et à promouvoir une pêche responsable ?

City limits
HASSAN, Sraza - DOWN TO EARTH, n°13, 2006/11/30, P. 22
Une dure résistance s’installe contre un projet d’urbanisation de 4856 hectares pour riches résidants sur les îles Buddo et Bundal au large de la côte sud-ouest de Karachi. Les îles jumelles sont sur la route des pêcheurs vers la pleine mer. Ils sont environ 500000 à pêcher à proximité de ces îles qui sont aussi pour eux une étape ; et, si le projet se réalisait, ce sont 5000 petits bateaux de pêche qui auraient un trajet plus long à parcourir pour atteindre la pleine mer. En outre, la réalisation de ces constructions pour riches mettrait en danger tout l’écosystème de la côte de la province de Sindh. De plus, la suppression de végétation (palétuviers, arbustes et plantes xérophytes) aggraverait le problème de cette côte déjà exposée fortement au danger des cyclônes fréquents. Le projet est présenté comme indispensable au développement, alors, pourquoi le gouvernement ne choisit-il pas de développer Karachi qui en a bien besoin, suggère Mohamed Ali Shah, président du Forum des Pêcheurs Pakistanais.

Récifs coraliens : une protection en réseau
SCIENCES AU SUD, n°37, 2006/11, P. 10
Soumis aux perturbations climatiques, menacés par les activités humaines, les récifs coralliens sont en danger. Les spécialistes étudient les solutions permettant d’améliorer la protection de ces écosystèmes tout en évitant d’opposer réserve et pêche traditionnelle locale.

No dropping anchor
MAHAPATRA, Richard ; BARIK, Satyasundae, Down To Earth, n°20, 2004/03/15, p. 38-40
On trouvera une version française de cet article dans le numéro 14 de la revue Notre Terre de juillet 2004.
Situé dans l’Etat d’Orissa en Inde, le lac Chilika est le plus grand plan d’eau saumâtre de toute l’Asie. Au début des années 1980, des entrepreneurs extérieurs y construisent des enclos (gheris) qui couvrent bientôt 2 610 hectares, ce qui bouleverse progressivement l’équilibre traditionnel et la vie des villages riverains. Il existerait une certaine collusion entre des hommes politiques, des fonctionnaires et ce qui est appelé "la mafia de la crevette". En 1992, le gouvernement de l’Orissa crée la CDA (Autorité pour le développement du lac Chilika) qui en 2000 fait creuser une nouvelle passe vers la mer. Les effets sur la productivité du lac sont très rapides. Les exploitations "illégales" couvrent toujours 8 000 hectares et de fortes tensions demeurent entre les divers utilisateurs de cet écosystème. Un nouveau projet de loi est en cours de discussion mais il est à craindre que, face aux gros sous de la filière crevettière, les autorités n’accordent qu’une importance marginale aux pêcheurs traditionnels.

Protéger l’espace côtier
Samudra, n°36, 2003/11, p. 27-33
Les recommandations 22 et 23 du Congrès mondial sur les parcs ont pour objectif la mise en place d’un réseau mondial représentatif d’aires protégées marines et côtières. En effet 60 pour cent de la population mondiale vit en zone côtière. Il apparaît vital de respecter des règles strictes pour protéger les zones de pêche afin que leur utilisation soit durable. L’objectif est d’établir un plan avant 2012 pour mettre en oeuvre par ecosystème une gestion durable des pêcheries et la conservation de la biodiversité marine. Les participants au 5ème Congrès mondial sur les parcs (Durban, Afrique du Sud du 8 au 17/09/2003) recommandent à la communauté internationale dans son ensemble une résolution en 8 points.

Situation des littoraux dans le monde
La Revue durable, n°16, 2005/08, p. 14-15
Fait partie du dossier : "Touche pas à mon littoral". L’article est accompagné de schémas.
Analyse de l’état des littoraux dans le monde, de leur rôle protecteur des terres et nourricier pour les hommes. De plus ils sont le lieu de vie et de reproduction de nombreuses espèces animales et végétales. Le changement climatique et les activités des hommes accélèrent leur destruction.

Pêche traditionnelle : trop de monde sur Jambudwip ?
MATHEW, Sebastian, Samudra, n°34, 2003/03, p. 46-49
Environ 10 000 personnes vivent de la pêche saisonnière autour de l’île de Jambudwip, dans le delta du Gange. 3 500 pêcheurs travaillent avec des filets poche calés sur pieux, tandis que 3 000 travailleurs s’installent sur l’île, dans des cabanes, pour trier, sécher et conditionner le poisson. La direction des pêches de l’Etat du Bengale occidental défend le droit des pêcheurs à occuper un espace de l’île de façon saisonnière, mais le ministère de l’environnement et des forêts du gouvernement central veut les déloger car l’île fait partie de la réserve de biosphère des Sunderbans. En 2002, il a fait brûler les cabanes de pêcheurs et bloquer l’accès à la crique de débarquement provoquant la mort de 10 pêcheurs lors d’un cyclone. Le NFF (Forum national des travailleurs de la pêche) défend ces pêcheurs saisonniers qui doivent être associés à la gestion du littoral (préservation de la mangrove).

Mauritanie : le banc d’Arguin sous protection mondiale
SECK, Madieng, Syfia Presse, n°20, 2002/09, p. 27-28
En Mauritanie, le banc d’Arguin, lieu de rassemblement de nombreuses espèces d’oiseaux et de mammifères marins, est aujourd’hui une zone protégée par des réglementations rigoureuses évitant un désastre écologique de la région.

Mammifères marins : Certains sont plus égaux que d’autres
JAAP, Erik, Samudra, n°31, 2002/03, p. 28-34
La menace de disparition de certaines espèces de mammifères marins a entraîné la signature d’un moratoire entré en vigueur en 1986. Bien que la situation de certaines espèces se soit améliorée, les pays opposés à la chasse à la baleine combattent vigoureusement la levée du moratoire, pour des raisons idéologiques : le charme qu’exercent les mammifères marins entraîne un traitement préférentiel à leur égard, mais pourquoi protéger le phoque et pas la morue ? Pour sortir d’une approche émotionnelle et subjective, il faut améliorer les connaissances sur les écosystèmes. Les mammifères marins sont des prédateurs concurrents de l’homme et ils ne sont pas plus sacrés que d’autres mammifères. Les débats ne sont pas près de se terminer à la CBI (Commission Baleinière Internationale) et à la CITES (Convention sur la Protection des Espèces Menacées) et les arguments des pays récalcitrants (Norvège et Japon) ne sont pas tous de bonne foi...

Politique Commune des Pêches (PCP) et accords de pêche

Menés en bateau : Rapport sur les accords de pêche de l’Union européenne en Afrique de l’Ouest
STOCKHOLM : ASSOCIATION SUEDOISE POUR LA PROTECTION DE LA NATURE, 2009, 59 P.
L’Association suédoise pour la protection de la nature est une organisation environnementale à but non lucratif et politiquement indépendante. Les accords de partenariat dans le domaine de la pêche portent sur l’achat par l’Union européenne (UE) de droit d’accès à la pêche, notamment en Afrique de l’Ouest. Ce partenariat implique une contribution de la part de l’UE au développement durable des pays tiers concernés. Or la situation en réalité est différente : les fonds versés n’atteignent pas leurs objectifs, les stocks de poissons se réduisent et les conditions de travail des pêcheurs locaux se dégradent. Dans le cadre de son programme de protection du milieu marin, l’Association suédoise pour la protection de la nature oeuvre pour qu’après la réforme de 2012, la Politique commune de la pêche (PCP) de l’Union européenne cesse de défavoriser les communautés de pêche d’Afrique de l’Ouest.

Les écueils du "partenariat" : l’Union européenne et les accords de pêche avec l’Afrique
SALEM, Zekeria Ould Ahmed - POLITIQUE AFRICAINE, n°116, 2009/12, P. 23-42
En dépit du discours officiel de l’Union européenne, les accords de partenariat en matière de pêche entre l’UE et l’Afrique ne contribuent guère au développement des pays africains. Ils pourraient même le compromettre en incitant ces pays à différer d’éventuelles politiques d’aménagement des pêcheries locales. L’examen de ces accords de pêche révèle ainsi de sérieux problèmes de cohérence des interventions communautaires, comme l’illustre le cas du partenariat halieutique entre l’UE et la Mauritanie.

Un projet écolo-libéral qui programme la disparition de la pêche artisanale (sinon de toute le pêche) en France
COLLECTIF PECHE ET DEVELOPPEMENT - PECHE ET DEVELOPPEMENT, n°85, 2009/10, P. 2-3
La Commission européenne et son Livre vert continuent à accuser les pêcheurs de tous les maux de la pêche. La crise de la ressource sert de prétexte pour faire avaler au grand public une transformation radicale de l’organisation sociale de la pêche qui est en France basée sur le modèle artisanal. Le Collectif Pêche et Développement avance comme propositions une préservation de la pêche mais aussi des pêcheurs ainsi qu’une opposition totale aux droits de pêche transférables (QIT).

La pêche en 2020 : une démarche environnementale à l’échelle planétaire, une organisation économique et sociale à l’échelle humaine
ANTENNE MEDITERRANEE DU COLLECTIF PECHE ET DEVELOPPEMENT - PECHE ET DEVELOPPEMENT, n°84, 2009/07, P. 3-4
Les interactions environnementales, sous l’angle de la biodiversité et du plancton, conduisent à une vision planétaire de la ressource et à une attention particulière à la gestion littorale. Un choix de production tourné vers l’artisanat et sa capacité d’adaptation aux écosystèmes permet une politique intégrée aux territoires et une gestion décentralisée, appuyé par les instances européennes. Le rapprochement avec les contraintes et les richesses du vivant et l’effort pour mettre en place des lieux de concertation et de décision à échelle humaine redonnent à chacun les sens des responsabilités et une place de citoyen.

Réforme de la PCP : Le merlu à la farine, le hoki à la cantine et les pêcheurs à la ruine
COLLECTIF PECHE ET DEVELOPPEMENT - PECHE ET DEVELOPPEMENT, n°84, 2009/07, P. 2
Face à la crise de la pêche, les réponses doivent être à la fois sociales, économiques et environnementales. Les QIT (quotas individuels transférables) ont montré leurs effets sociaux pervers sans apporter de solution à la gestion de la ressource. Les Aires Marines Protégées peuvent être justifiées si elles associent les pêcheurs dans une gestion territoriale concertée. La politique de casse des bateaux est destructrice d’espoir et n’est pas la seule façon de maîtriser l’effort de pêche. Dans un marché mondialisé, il faut recréer les liens entre pêcheurs et consommateurs des territoires, revenir à une consommation responsable des produits de la mer et avoir conscience des répercutions sur les pêcheurs du Sud. L’aquaculture d’espèces carnivores ne pourra pas être une solution pour l’approvisionnement en protéines. La PCP doit réaliser la capacité de la pêche artisanale européenne à exploiter la zone de pêche exclusive. La gouvernance de la PCP devra associer pêcheurs et scientifiques pour une approche territoriale d’une pêche durable.

Un pillage organisé : La pêche illicite en Guinée et ses liens avec l’Union Européenne
BRUN, Fanny - PECHE ET DEVELOPPEMENT, n°72, 2006/06, P. 3-4
La pêche illicite, non déclarée, non réglementée (INN) ruine les pêcheurs artisans et les stocks de poisson. La Guinée est particulièrement touchée par l’incursion de navires à pavillon de complaisance dans les zones réservées aux pêcheurs artisans ; elle perd ainsi 34 100 T de poisson (par rapport aux 54 000 T de prises des bateaux guinéens et aux 70 000 emplois directs). Las Palmas (Grande Canarie) est la porte d’entrée de ce poisson vers l’Europe. Un système de surveillance impliquant les communautés de pêcheurs a relativement bien fonctionné, mais n’a plus de financement. L’Union Européenne se préoccupe plus des normes sanitaires que de la légalité du poisson importé. CAPE (Coalition pour des accords de pêche équitables) demande à l’UE de combattre la pêche illégale pour promouvoir le développement durable de la Guinée.

Mas competencias para la Agencia de Control de la Pesca
MATE, Vidal, Mar, n°435, 2005/02, p. 40-43
L’Agence de Contrôle de la Pêche dont le siège est à Vigo (Espagne) a été créée en 2003 après la réforme de la Politique Commune de la Pêche. Cette Agence sera effective en 2006 et est dotée par Bruxelles de 4,9 millions d’euros. Le conseil économique et social européen et la Chambre européenne se sont mis d’accord pour donner pouvoir à cette Agence. Elle instaurera des normes communautaires et aura autorité dans l’inspection et le contrôle de la pêche européenne et permettra de lutter contre la pêche illégale.

Maroc-UE : un accord de pêche qui en cache un autre
KETTAB, Mustapha, Pêche et Développement, n°68-69, 2005/10, p. 15-16
En 1999, l’accord de pêche UE-Maroc n’a pas été reconduit. Ceci a pénalisé surtout la flotte espagnole : des centaines de navires se sont retrouvés à quai, sous perfusion des aides européennes. En juillet 2005, après des négociations fort discrètes, un nouvel accord a été signé pour 4 ans entre l’UE et le Maroc. Cet accord est restrictif sur le nombre de navires et les captures de crevettes et de céphalopodes. Le Maroc reçoit une compensation financière mais les professionnels marocains considèrent qu’ils sont victimes d’une "concurrence déloyale qui va leur disputer leur pain quotidien".

Gestion de la pêche : une administration trop lointaine
SVEIN, Jentoft, Samudra, n°37, 2004/03, p. 14-16
La gestion de la pêche européenne souffre d’un déficit démocratique. Pour la gestion des pêcheries, si différentes d’une mer à l’autre autour de l’Europe, le principe de subsidiarité est mal appliqué. C’est une des raisons pour lesquelles la Norvège a refusé son entrée dans l’UE. Des exemples (confradias, prud’homies...) montrent pourtant que la gestion participative et le partenariat public+privé sont possibles. La création de comités consultatifs régionaux est un premier pas.

Gestion des pêches : quelque chose n’a pas fonctionné
BEN-YAMI, Menakhem, Samudra, n°34, 2003/03, p. 29-32
La gestion des pêches de l’Atlantique Nord se révèle catastrophique : après l’écroulement des pêcheries de Terre Neuve, le Conseil International pour l’exploitation des mers recommande la fermeture des pêcheries de poisson blanc dans l’Atlantique Nord-Est. Les pêcheurs européens réagissent vivement, contestant la validité des conclusions scientifiques basées sur des modèles mathématiques et non sur leurs propres observations, et critiquant une gestion centralisée de la Politique Commune des Pêches (PCP). Si l’Union européenne souhaite assurer une exploitation rationnelle de la ressource, elle doit opter pour une cogestion avec les partenaires locaux qui ont intérêt à maintenir les stocks en bonne santé, et non avec les gros opérateurs qui cherchent à produire le plus possible de poisson avant d’aller piller ailleurs.

Plaidoyer pour une pêche durable responsable
SARANO, François, Pêche et Développement, n°60, 2003/01, p. 2-3
L’auteur, François Sarano est chargé du programme Pêches et Ressources halieutiques du département Océans et Côtes du WWF France.
La pêche mondiale est confrontée à une crise dramatique : pillage de tous les océans, gaspillage dû au rejet de certaines espèces et aquaculture. Pour y remédier, la C.E. mène une Politique Commune des Pêches visant à limiter les captures, qui est forcément contradictoire avec la survie des pêcheurs. De plus, elle favorise les gros groupes concentrant l’ensemble de la filière pêche dans les eaux du monde non soumises aux quotas. Un compromis pourrait être trouvé en faisant de la pêche une activité de gestion concertée au niveau européen. Il faudrait pour cela rémunérer un nouveau statut de pêcheur-gestionnaire de ressources. La WWF France souhaite s’investir dans ce sens.

Economie politique de la rente générée par l’exploitation industrielle et commerciale d’une ressource renouvelable : les filières européennes du thon tropical
MONGRUEL, Rémi, Montpellier, 2000/12, 321 p.
Thèse présentée le 22 décembre 2000 à l’Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Montpellier.
Alors que l’économie s’internationalise et que les ressources sont surexploitées, émerge le concept de pêche responsable. Cette thèse étudie la rente produite par l’exploitation industrielle et commerciale d’une ressource naturelle : le thon tropical exploité par les filières européennes. Les deux premières parties présentent le concept de rente composite en s’appuyant sur une analyse historique et économique. La troisième partie montre le rôle des politiques publiques d’encadrement dans la gestion des ressources halieutiques.

Aquaculture

La crevette ne paie pas
COLLECTIF PECHE ET DEVELOPPEMENT - PECHE ET DEVELOPPEMENT, n°85, 2009/10, P. 6-8
La production de la crevette en Inde n’est plus une activité lucrative. La concurrence et l’évolution du marché sont à l’origine de la surproduction, de la baisse de qualité, des difficultés de renouvellement de l’espèce. La réglementation de l’aquaculture côtière est devenue une des priorités des autorités fédérales.

La dictature de saumon
CARDENAS, Juan Carlos ; IGOR, Patricio - YEMAYA, n°31, 2009/07, P. 3-5
Frappés par des maladies infectieuses, les élevages industriels de saumon, largement contrôlés par des multinationales, ont vu leur production s’effondrer. Les ouvrières de ces entreprises salmonicoles, disposant généralement de petits moyens, sont des mères célibataires et sans protection sociale. Sous couvert de la crise, les sociétés pratiquent le « dégraissage » abusif.

Un pillage lamentable
FATIMA, Shailey - SAMUDRA, n°53, 2009/07, P. 41-43
L’expansion de l’installation des fermes aquacoles au sud au Bangladesh provoque des abus sociaux, économiques et environnementaux regrettables. La destruction progressive de la mangrove et l’appauvrissement des sols ont pour conséquence la malnutrition des populations et la dégradation des conditions de vie des populations.

Espoir pour l’avenir
SAHABAT ALAM MALAYSIA - SAMUDRA, n°53, 2009/07, P. 19-22
En avril 2009, les Amis de la Terre de Malaisie ont organisé un "Dialogue national sur les pêches" réunissant toutes les parties prenantes (représentants des pêcheurs, ONG, universitaires et pouvoirs publics) afin de réclamer des politiques vigoureuses en faveur d’une pêche durable qui tienne compte de l’interdépendance des écosystèmes et des communautés côtières. Le développement de l’aquaculture augmente les recettes d’exportation et non la consommation locale et il détruit la mangrove (65 pour cent en 20 ans !). Les licences de pêche sont attribuées de façon opaque et entraînent une surexploitation de la ressource. Enfin les participants réclament l’interdiction du chalutage.

Petites mais nourrissantes
KOSHY, Neena - SAMUDRA, n°52, 2009/03, P. 43-47
Une quarantaine de personnes venues de sept pays de l’Asie du Sud et du Sud-Est participaient à cet évènement. Le poisson constitue un élément important de l’alimentation habituelle de ces populations. Les petits poissons indigènes sont très intéressants pour les micronutriments car ils sont très riches en vitamine A, en zinc et en calcium. L’inclusion de ces espèces en polyculture améliore les disponibilités en protéines et micronutriments de la famille de l’éleveur et aussi ses revenus.

Bioconversion : rien ne se perd, tout se transforme !
SCIENCES AU SUD, n°44, 2008/04, P. 11
Procédé naturel biologique, la bioconversion apporte des solutions innovantes qui dépasseront peut-être le domaine de l’aquaculture. Actuellement mise en oeuvre en Indonésie par Sauvin Hem, chercheur à l’IRD, elle transforme les tourteaux de palmiste en matière première destinée à remplacer la farine de poisson dans l’alimentation animale. En valorisant un sous-produit agro-industriel, via les larves d’un insecte non porteur de pathogènes, ce procédé apporte une solution écologique à un dilemme économique et alimentaire de taille. Les chercheurs étudient l’application de cette technique à d’autres déchets agro-industriels.

Certifier l’incertifiable ?
O’RIORDAN, Brian - SAMUDRA, n°48, 2007/11, P. 31-34
Une réunion d’experts s’est tenue à Fortaleza, Brésil, été 2007, en vue de rédiger des directives pour la certification dans l’aquaculture. Toutes les questions relatives à l’aquaculture industrielle intensive ont été examinées. A l’origine de cette consultation : l’apparition de toute une série de systèmes de certification et d’organismes d’accrédidation qui jettent le trouble dans l’esprit des producteurs et consommateurs. Les systèmes de certification actuels ne garantissent pas une activité responsable sur le plan écologique et social. La prochaine étape du développement des directives pour la certification dans l’aquaculture sera donc cruciale.

Fric à gogo et sales boîtes
O’RIORDAN, Brian - SAMUDRA, n°47, 2007/07, P. 28-33
L’exportation de saumon d’élevage du Chili représente environ 2,5 milliards de dollars. La salmoniculture emploie 50 000 personnes dont 60 pour cent de femmes. Les conditions de travail sont déplorables et la fréquence des accidents, souvent mortels, est très importante, en particulier pour les plongeurs. Les multinationales possèdent 36 pour cent des entreprises de la filière, mais ne respectent pas au Chili les normes qui ont cours chez elles. En particulier, Marine Harvest, entreprise norvégienne, a subi de nombreuses condamnations pour infractions à la réglementation du travail, bien que les moyens des inspecteurs du travail soient très limités. L’ONG Centro Ecoceanos (www.ecoceanos.cl) s’attache à dénoncer ces problèmes.

Aquaculture : pour une meilleure cohérence
ICSF - SAMUDRA, n°45, 2006/11, P. 48-49
L’aquaculture peut contribuer à la sécurité alimentaire et à l’emploi, mais le développement irraisonné des élevages de crevettes et de saumon, en particulier, a de graves conséquences sociales et écologiques. L’utilisation massive de farines de poisson exacerbe la concurrence entre la nutrition humaine et la nutrition animale et entraîne une pêche non durable. L’introduction d’espèces allogènes est dangereuse. Il faut veiller à ce que les activités aquacoles ne soient pas préjudiciables à une pêche responsable.

Aquaculture : crevettes du désert
FEIDI, Izzat - SAMUDRA, n°45, 2006/11, P. 8-9
L’Arabie Saoudite dispose de ressources halieutiques mais importe pour répondre à la demande intérieure. Elle s’est donc lancée dans l’aquaculture et, en particulier, la crevetticulture à grande échelle : 11 fermes, sur 2 500 ha, produisant 12 500 tonnes, avec 2 000 travailleurs de 25 pays différents... C’est le plus grand établissement crevetticole totalement intégré en milieu désertique.

L’agropisciculture durable au Malawi
JAMU, Daniel ; CHIMATIRO, Sloans, Agriculture + Développement Rural, n°2, 2005, p. 47-48
Article extrait du dossier "Ressources de poisson".
L’agropisciculture est présentée comme un moyen durable d’augmenter la production de poisson et la production de légumes pour les pauvres vivant en milieu rural au Malawi. Le poisson est élevé dans des plans d’eau intégrés aux activités de l’exploitation agricole et les légumes sont cultivés à la périphérie des plans d’eau. Les déchets agricoles et le fumier sont transformés en protéines piscicoles. L’objectif est d’optimiser l’utilisation des ressources propres à l’exploitation grâce au recyclage. Le gouvernement malawien, le Worldfish Center et des ONG appuient depuis 15 ans ce système agricole.

Des cages d’élevage jusque dans votre assiette
PHILLIPS, Michael, Samudra, n°36, 2003/11, p. 12-15
Le secteur de la pêche et de l’aquaculture tient une place très importante dans le développement humain de la région Asie-Pacifique. Celle-ci doit faire face à des contraintes liées au commerce, contraintes qui vont s’accroître à mesure que se développe l’activité aquacole. La qualité sanitaire et la traçabilité des produits va devenir une condition essentielle d’accès aux marchés des gros pays importateurs. Lorsque ces mesures commerciales vont devenir obligatoires, ce seront les petits producteurs qui seront le plus durement touchés. La question est d’importance, compte tenu de leur nombre. Il sera nécessaire de leur fournir un appui. Des formes de soutien institutionnel s’avèrent nécessaires car il importe de ne pas perdre de vue les nombreuses interactions entre pêcheries, aquaculture et moyens d’existence des populations rurales.

Diagnostic général des systèmes halieutiques Chiloé et caractérisation du sous-système de l’aquaculture artisanale pour identifier les opportunités d’appui à cette activité
HENRI, Jean-Pascal, Rennes : Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Rennes, 2003/09, 70 p.
Ce document est illustré de tableaux de statistiques, de graphiques et de photos.
Ce mémoire réalisé dans le cadre de l’obtention d’un Diplôme d’Agronomie Approfondie traite de l’aquaculture artisanale dans l’Ile de Chiloé. La population est passée d’une activité exclusive de récolte des ressources halieutiques à l’aquaculture. La problématique y est abordée de façon systémique. Après une description du secteur halieutique de Chiloé, l’étude se focalise sur l’aquaculture artisanale à partir d’études de cas. Elle tente d’apporter des réponses aux interrogations des personnes en charge de la coopération décentralisée du Finistère à Chiloé.

Elevage du thon : attraper, parquer, engraisser, vendre
TUDELA, Sergi, Samudra, n°32, 2002/07, p. 9-17
L’auteur (studela@atw-wwf.org) est coordinateur du projet pêche du programme Méditerranée de WWF.
L’élevage du thon en Méditerranée consiste à le capturer avec de gros bateaux senneurs (souvent français sous pavillon de complaisance), à le transférer dans de grandes cages, remorquées vers des centres d’engraissement (Espagne, Croatie, Malte...), à l’engraisser avec du poisson frais ou congelé et à le vendre à bon prix au Japon pour les sushis. Cette activité en plein développement est très lucrative pour quelques opérateurs (sociétés conjointes avec des multinationales japonaises) mais très négative par rapport aux principes du développement durable. Les quantités de thons capturés et de petits poissons pour les nourrir ne sont pas comptabilisée pour la gestion des stocks qui sont en péril. La pêche artisanale traditionnelle de ces régions est ruinée, ainsi que les petites conserveries. Les fermes d’élevage ont une empreinte écologique énorme et nuisent aux autres activités côtières : baignade, navigation de plaisance... Cette activité lucrative à cour terme attire de nouveaux opérateurs (Algérie, Tunisie...). Pourtant tous les facteurs négatifs sont réunis : privatisation d’un bien communautaire, concentration des profits, aides publiques de l’Union Européenne favorisant le pillage d’une ressource naturelle, dépossession des utilisateurs traditionnels, absence de cadre réglementaire et forte demande solvable. WWF propose un moratoire et un code de conduite... avant qu’il ne soit trop tard ?

Adrift and isolated
PANDA, Ranjan, Down To Earth, n°17, 2002/01/31, p. 20-21
La Lac Chilika, situé dans l’Etat de l’Orissa en Inde, est le plus vaste plan d’eau saumâtre de l’Asie. Dans cet environnement convoité mais menacé, les pêcheurs traditionnels ont lutté, parfois violemment, pour se défendre contre l’emprise croissante de nouveaux opérateurs qui pratiquent l’élevage intensif de la crevette. Cet article présente les principales dispositions du projet de loi que s’apprête à voter le gouvernement de l’Orissa. Il est prévu que, sur une zone exploitable de 47 000 hectares, 14 000 pourront être loués à des opérateurs non traditionnels. Les gens du cru craignent que ce ne soit là une porte ouverte à la "mafia de la crevette".

Net bill, gross disaster
MAHAPATRA, Richard, Down To Earth, n°18, 2001/02/15, p. 22-23
En décembre 1996, la Cour Suprême de Delhi ordonnait la destruction des établissements aquacoles installés dans la zone protégée du littoral en vertu de la réglementation de 1991. Depuis, ce puissant secteur économique fait pression afin qu’une nouvelle loi vienne contourner cette décision et édulcorer les dispositions de 1991 (CRZ). Le National Fishworkers’ Forum (NFF), mené par Thomas Kocherry et son équipe, a lancé une vigoureuse campagne nationale, avec grèves de la faim, pour contenir les tenants de l’aquaculture industrielle. Le gouvernement temporise et le NFF se prépare sans doute à une prochaine action dans les neufs Etats côtiers de l’Inde.

Commerce international des produits de la mer

La course à la consommation dans les pays développés entraîne la destruction des zones humides dans les Tropiques
VARELA MARQUEZ, Jorge - PECHE ET DEVELOPPEMENT, n°88, 2010/06, P. 2-4
Le Honduras est, depuis 1993, signataire de la Convention de Ramsar (sur la préservation des zones humides et leur biodiversité) mais les sites protégés subissent toujours des pressions malgré des plans de gestion établis par l’Etat. Les exemples des sites dans le Golf de Fonseca illustrent bien la situation des zones tropicales de la planète, où l’expansion des industries contribue à la destruction de la biodiversité, au réchauffement climatique et à la perte de l’autonomie alimentaire des populations locales.

Des ONG d’Amérique latine dénoncent la fin des droits de douane pour l’exportation de crevettes d’Amérique centrale vers l’Europe
VARELA MARQUEZ, Jorge - PECHE ET DEVELOPPEMENT, n°88, 2010/06, P. 5
La levée des droits de douane sur les crevettes d’aquaculture d’Amérique Centrale vers l’Union Européenne scandalise les ONG du "réseau mangrove". Ces ONG veulent que les consommateurs européens réduisent leur consommation de crevettes provenant de l’aquaculture tropicale qui nous parviennent à bas prix. Les européens se préoccupent peu des dommages que cela entraîne sur le climat, la biodiversité et l’économie des populations pauvres des pays du Sud.

La certification du thon
HARADA, Yuichiro - SAMUDRA, n°53, 2009/07, P. 12-14
La production mondiale de thon est passée de 0,5 à 4,5 millions de tonnes entre 1950 et maintenant. Il faut donc maîtriser l’exploitation excessive du thon en particulier en luttant contre la pêche INN/IUU (illicite, non déclarée, non réglementée). Le Japon est le plus gros importateur de thon (qualité sashimi) ; il tente de fermer son marché à la pêche illégale et il a réduit le nombre de ses navires thoniers pour s’adapter à la réduction des quotas. L’expérience de l’OPRT (Organisation pour la promotion d’une pêche thonière responsable) montre l’utilité du système de certification pour clarifier l’origine du thon et les conditions de sa production.

La privatisation des mangroves
YEPES, Veronica - SAMUDRA, n°51, 2008/11, P. 44-46
En octobre 2008, en Equateur, le gouvernement Corea a régularisé les installations d’aquaculture crevettière (240 000 ha) alors que cette filière détruit les zones de mangrove littorale théoriquement protégées et prive les communautés locales de leurs moyens d’existence. De plus, l’Equateur est un pays pionnier en matière d’écocertification de la crevette. Malgré la certification dite responsable de ces crevettes industrielles, on continue d’araser la mangrove et de bafouer les droits des populations autochtones. Celles-ci réagissent vigoureusement contre un label ne prenant en compte ni le social ni l’environnement.

Des politiques à bout de souffle
GALLI, Oscar - SAMUDRA, n°49, 2008/03, P. 8-15
En Uruguay, la pêche se caractérise par le choix d’une pêche industrielle tournée vers l’exportation, alors que la consommation locale reste très faible (8 kg/an/personne). La surexploitation des espèces principales (merlu et courbine) est due à trois facteurs : le problème des rejets, l’octroi de permis à des navires congélateurs, la concentration des moyens de production par quelques oligopoles. On observe donc une dégradation de l’environnement marin (chalut de fond), une baisse des emplois sur les bateaux et dans les usines de transformation et pas de valorisation des espèces secondaires. La pêche artisanale est complètement marginalisée alors qu’elle peut concourir à la souveraineté alimentaire et à l’emploi. Le modèle alternatif préconisé par le syndicat SUNTMA pourrait constituer le socle d’une nouvelle loi sur la pêche.

Ecolabels : ouverture, transparence, pas d’exclusion
PONTE, Stephano - SAMUDRA, n°46, 2007/03, P. 3-8
Les codes de conduite et les écolabels sur les produits alimentaires ont pour but de protéger le consommateur, l’environnement et les travailleurs. Mais ce qui peut être une bonne idée pour les groupements de consommateurs ou un service public dans un pays du Nord, peut être néfaste pour les producteurs des pays du Sud. La sécurité sanitaire des produits, les normes environnementales et sociales sont devenues des éléments clés dans le commerce agroalimentaire. Les organisations internationales, associations et ONG qui ont participé à l’élaboration de ces normes ont fini par jeter un regard critique sur leurs répercutions dans les différents contextes. Le MSC (Marine Stewardship Council) prétend améliorer les écolabels sur le poisson en appliquant les principes de non-discrimination et d’égalité des chances. Mais, loin d’être un instrument équitable, visant à préserver la ressource pour le bien de l’humanité, la certification MSC s’effectue dans un contexte de concurrences mondiales et locales, de conflits d’intérêts, de rapports de force politiques. Dans les pays en développement, la pêche, surtout à petite échelle, reste en marge du système de certification du MSC.

MSC : modifier principes et critères
BEN-YAMI, Menakhem, Samudra, n°38, 2004/07, p. 41-43
MSC : Marine Stewardship Concil, organisme de labélisation de produits issus d’une "pêche durable".
L’auteur, sensible aux critiques portées au MSC, précise le but et les critères d’une écolabélisation de certaines pêcheries : il s’agit de promouvoir les pêcheries gérées selon les critères du bon sens, en réaction aux attaques des écologistes braqués contre la pêche. Il faudra que le coût de la certification ne soit pas trop lourd pour les pêcheurs à petite échelle du Tiers Monde, mais que toute transaction financière directe entre certificateur et demandeur d’écolabel soit interdite. Il faudra aussi étendre la possibilité d’écolabel à l’aquaculture, en définissant des critères spécifiques.

MSC (Marine Stewardship Consil) : Les pêcheries "vertes" en crise : Tenir compte de toutes les parties prenantes
BROWN, Paul, Samudra, n°37, 2004/03, p. 20-24
Le label MSC, garantissant un poisson issu d’une pêche durable est bien connu au Royaume-Uni. Il porte sur 4 pour cent de la production mondiale de poisson sauvage. Une enquête ordonnée par cinq grandes fondations de protection de l’environnement conteste cette certification pour diverses pêcheries. La crédibilité du label est donc ébranlée. L’article suivant donne les réponses du conseil d’administration du MSC, le 24 février 2004. Il s’engage à travailler avec les diverses parties prenantes pour traiter toutes les demandes qui ont été exprimées à la suite de cette enquête.

Cancun, la pêche et l’OMC
LE SANN, Alain, Pêche et Développement, n°62, 2003/12, p. 2-3
Les décisions prises à l’OMC peuvent avoir un impact sur le secteur de la pêche. L’OMC fait la guerre aux subventions et prône le libéralisme. Elle pousse les pays développés à imposer leurs normes sociales, sanitaires et environnementales. A cause de cette politique de libéralisation des investissements et de privatisation de la ressource, les grandes compagnies risquent de mettre la main sur la pêche dans le monde entier d’où la nécessité d’une prise de conscience et d’un engagement des pêcheurs.

La pêche aux subventions
MATHIEW, Sebastian, Samudra, n°36, 2003/11, p. 16-23
Le cycle de Doha de l’OMC demande de clarifier les "disciplines" en matière de subventions à la pêche, en tenant compte de l’importance de ce secteur pour les pays en développement. Cet article présente les points de vue des pays ou groupes de pays membres de l’OMC : "les amis du poisson" (Australie, Chili, Equateur, Islande, Nouvelle Zélande,Pérou, Philippines et Etats Unis) la Chine, le Japon, la Nouvelle Zélande, la Corée, les Etats-Unis, la Communauté Européenne, le Chili et enfin le groupe des "petits Etats côtiers vulnérables". Ce groupe estime que les nouvelles "disciplines" en matière de subventions à la pêche ne devraient pas concerner les programmes publics destinés à améliorer les revenus des pêcheurs artisans (dans le cadre du "traitement spécial et différencié".

Atelier : aux ides de mars
MATHEW, Sebastian, Samudra, n°31, 2002/03, p. 38-42
L’auteur de ce compte-rendu représentait ICSF (icsf@vsnl.com) à un atelier sur la pêche organisé par le PNUE en mars 2002, suite à la réunion de l’OMC à Doha.Voir dans le même numéro de SAMUDRA l’article "Négociations de l’OMC, donnant donnant".
A première vue, les subventions à la pêche favorisent la surcapacité de capture et donc la surexploitation de la ressource. A Doha, les subventions à la pêche sont rentrées pour la première fois dans les négociations de l’OMC. L’atelier organisé par le PNUE a examiné les liens entre politiques relatives au commerce et mesures visant à instaurer une pêche durable. Il a été très difficile de s’entendre sur ce qui constitue des subventions à la pêche, que ce soit dans les pays développés ou dans les aides publiques au développement, et de savoir si ces subventions peuvent contribuer à la mise en oeuvre du Code de conduite pour une pêche responsable de la FAO.

Contre les importations de poisson
Pêche et Développement, n°47, 1999/07, p. 3
Manifeste adopté par plusieurs organisations de pêcheurs philippins.
Les pêcheurs philippins s’élèvent contre les importations de poisson dans le pays, vendues à des prix inférieurs à leurs prix de revient. Ils en appellent au gouvernement pour prendre les moyens d’éviter la ruine du secteur de la pêche (plus d’un million de pêcheurs, sans compter les emplois induits) et demandent que leur pays sorte de l’OMC et de l’APEC (Asia Pacific Economic Cooperation).

Colloque OMC : Le marché a-t-il réponse à tout ?
ICSF (Collectif d’appui aux travailleurs de la pêche). Samudra, n°20, 1998/05, p. 57-60
Dans les pays en développement la production de la pêche artisanale alimente surtout le marché intérieur. Les petits pêcheurs se heurtent aux barrières douanières et ne peuvent pas exporter. La réduction des tarifs douaniers de l’UE et des Etats-Unis notamment permettrait de meilleurs échanges commerciaux, des créations d’emplois. Des organismes privés du Nord essaient de définir unilatéralement des normes pour une pêche durable. Les pêcheurs des PED pourraient souffrir de ces initiatives et perdre leur autonomie dans le choix du mode de capture et de l’exportation de leur production. Les flottilles de gros bateaux bénéficient très souvent des aides des Etats et proposent du poisson pêché en concurrence déloyale avec les petits pêcheurs à un plus bas prix, tout en surexploitant les stocks. Les accords de pêche autorisent des flottes lointaines à exploiter les ressources des PED au détriment des populations locales et empêchent leur développement. L’aquaculture intensive a les mêmes effets sur les habitants du littoral en les privant aussi des ressources de leur environnement. Des subventions seraient utiles pour favoriser les pêches plus respectueuses de la ressource, ou l’exploitation de certains stocks pour en soulager d’autres. Il faudrait réglementer autrement les échanges commerciaux jusqu’à ce qu’un système efficace de gestion des pêches soit mis en place.

Organisations professionnelles, soutien aux pêcheurs

Protégeons la côte, protégeons les pêcheurs
DEBNATH, Harekrishana - SAMUDRA, n°50, 2008/08, P. 33-37
Sur les 6 000 km du littoral indien, 1,6 million de personnes vivent de la pêche et contribuent largement à la sécurité alimentaire avec peu d’aide du gouvernement. En 1991, la notification sur la zone côtière réglementée (CRZ) visait à protéger le littoral contre les activités destructrices. Mais le Ministère de l’Environnement et des Forêts a mis en place un comité proposant une nouvelle réglementation (CMZ) ouvrant la porte à la privatisation du littoral au nom de l’investissement et du développement touristique et privant les communautés de pêcheurs de leurs droits coutumiers. Le NFF (National Fishworkers Forum) s’y oppose vivement et a organisé en 2008 une campagne de mobilisation tout le long de la côte pendant 58 jours avec le slogan "Protégeons la côte, protégeons les pêcheurs" qui a galvanisé les pêcheurs et leurs organisations syndicales locales et reçu le soutien d’ONG, en particulier d’écologistes. Les luttes des pêcheurs pour le droit de pêcher sont intimement liées à des objectifs de préservation de la ressource.

Les pêcheurs artisans s’organisent : Inde et Sénégal
SALL, Aliou ; NAYAK, Nalini, Chennai : Crisla ; Collectif Pêche et Développement ; Ritimo, 2004/10, 130 p.
Traduction d’une partie du livre "Conversations : a trialogue on power, intervention and organization in fisheries", publié en 2002 par ICSF (Collectif international d’appui aux travailleurs de la pêche)..
Sous le titre "Les mouvements de travailleurs de la pêche en Inde : des côtes du Kerala au Forum de Loctudy", Nalini Nayak situe l’importance de la pêche et des pêcheurs en Inde et les tentatives de modernisation depuis l’indépendance. Le développement de la pêche industrielle au Kérala a été une catastrophe pour la ressource et pour les pêcheurs artisans, d’où de nombreux conflits dans les années 1970 qui ont débouché sur l’organisation du mouvement des pêcheurs, d’abord dans cette région, puis dans tous les Etats côtiers de l’Inde. Le NFF (National Fishworkers Forum) est devenu un acteur puissant de la société civile, reconnu internationalement. Le NFF a également remis en cause l’aquaculture intensive (privatisation et pollution du littoral) et a lutté contre l’attribution de licences de pêche à des sociétés conjointes. Grâce à ses contacts internationaux, le NFF a été à l’initiative du Forum Mondial des Pêcheurs (WFF) qui a tenu son assemblée constituante à Loctudy (Bretagne) en 2001. Sous le titre "Les pirogues font de la résistance : histoire du Collectif national des pêcheurs artisans du Sénégal (CNPS), Aliou Sall présente l’évolution de ce secteur depuis l’indépendance. Dans les années 1970, la motorisation des pirogues s’est généralisée et l’importance économique de la pêche artisanale s’est affirmée, face à la crise de la pêche industrielle. Elle est cependant confrontée à de multiples difficultés : surexploitation de la ressource halieutique, sécurité en mer, accès au crédit, transformation et commercialisation et la part du secteur informel reste importante. Face à l’échec des coopératives initiées par le gouvernement, la participation de pêcheurs artisans sénégalais à la conférence de Rome en 1984 (en parallèle à la conférence de la FAO sur la pêche) a permis l’émergence du CNPS, avec l’appui de "supporters locaux" (CREDETIP) et de diverses ONG du Nord, en particulier le CCFD. Le CNPS s’est mobilisé sur les accords de pêche, sur la place des femmes dans la pêche (commercialisation et transformation) et sur la reconnaissance par le gouvernement sénégalais d’une organisation professionnelle indépendante et de ses propositions pour la gestion de la ressource.

Organisations de pêcheurs : Les temps changent, les rôles aussi
LACOMINI, Fabio ; O’RIORDAN, Brian - SAMUDRA, n°45, 2006/11, P. 42-47
L’article situe l’importance de la pêche artisanale au Chili, en croissance significative, et décrit son fonctionnement à partir des 453 "caletas", ainsi que l’organisation des 55 000 pêcheurs artisans syndiqués à 75 pour cent. La loi sur la pêche de 1991 leur réserve la bande de 5 milles mais ils revendiquent la bande de 12 milles. Pour l’attribution des droits de pêche, ils résistent au système de quotas par bateau, entamant un processus de privatisation et modifiant le système de rémunération "à la part".

Langouste : Extraire l’or de la mer
SCHARER, René - SAMUDRA, n°44, 2006/07, P. 29-35
L’article présente l’histoire et l’évolution récente des communautés de pêcheurs du Nordeste brésilien, avec l’appui de la Commission Pastorale de la Pêche, pour s’organiser, sortir de la dépendance des intermédiaires, lutter contre les bateaux et les techniques prédatrices et enfin maintenir et développer les bateaux traditionnels : jangada pour la pêche côtière (bande des 20 milles) et catamaran à voile jusqu’aux 60 milles. La principale richesse du plateau continental est la langouste et le problème est de réguler l’effort de pêche. Les pêcheurs artisans doivent montrer qu’ils constituent une solution pour une pêche responsable, garantissant la sécurité alimentaire pour des dizaines de milliers de gens sur la côte du Ceara. Ils pourront aussi améliorer leurs revenus en combinant pêche et tourisme.

Coopérative de pêcheurs : Nous et eux
MENZIES, Charles R. - SAMUDRA, n°43, 2006/03, P. 6-10
Cet article retrace l’histoire de l’Association coopérative des pêcheurs de Prince Rupert, en Colombie Britannique (Canada) de 1931 à 1991. Tout au long de son histoire, les conflits entre pêcheurs coopérateurs et employés à la transformation du poisson n’ont pas manqué. Mais, finalement, les lois du marché l’ont rattrapée : une coopérative ou bien devient une entreprise pleinement capitaliste ou bien disparaît...

Organisations de pêcheurs : changement de garde
GODELMAN, Ernesto - SAMUDRA, n°42, 2005/11, P. 32-35
Lors de son 6ème congrès, la FIUPAP (Fédération d’Unification et d’Intégration des Pêcheurs Artisans du Pérou) a mis comme priorité la défense de la zone des 5 milles comme réserve pour la protection de la flore et de la faune, et l’a déclarée zone exclusivement réservée à la pêche artisanale. Cependant, l’anchois, espèce cible de la pêche minotière, se trouve beaucoup plus près des côtes dans le Sud en hiver. Pour des raisons " géopolitiques ", le gouvernement déclare que la flotte industrielle devrait être autorisée à pêcher l’anchois dans cette zone en hiver. Les pêcheurs artisans craignent que, s’ils acceptent cette exception, les gros opérateurs en profitent pour étendre cette mesure. De même, les pêcheurs artisans péruviens refusent que le Pérou adhère à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS) qui permettrait aux bateaux étrangers d’entrer dans cette zone. Pour les pêcheurs artisans péruviens, " la défense des 200 milles pour le Pérou " n’est pas plus négociable que la défense des 5 milles pour leur secteur.

Pêche illégale : poisson, volé, vies volées
GOREZ, Béatrice ; BOURS, Hélène - SAMUDRA, n°42, 2005/11, P. 12-14
La Guinée possède de riches ressources halieutiques, ce qui attire toutes sortes de bateaux de pêche, dont ceux qui pratiquent la pêche illégale, non déclarée, non réglementée. Ces activités sont dénoncées par les artisans pêcheurs guinéens. Ces chalutiers ont des pratiques destructrices pour les ressources et pour les communautés de pêcheurs : collisions avec les pirogues artisanales, pertes de matériel et de vies humaines. En 2000, un programme de surveillance efficace a été mis en place conjointement par les autorités guinéennes, le SFLP (Programme pour des moyens d’existence durables dans la pêche) et les pêcheurs artisans. Suite à cela, les incursions des chalutiers dans la zone artisanale avaient diminué de 60 pour cent. Mais le soutien financier des organisations étrangères s’est arrêté en 2003. En conséquence, par manque de moyens, et un équipement non fonctionnel, la situation s’est détériorée, d’autant que la corruption est tentante dans un secteur où les enjeux économiques sont énormes.

Prud’homie : notre institution La Thonaille : une interdiction scandaleuse
DECUGIS, Christian, Pêche et Développement, n°68-69, 2005/10, p. 10-13
Après un article général sur les prud’homies, un plaidoyer pour une technique de pêche : la thonaille.
En France, les prud’homies de la côte méditerranéenne constituent un exemple d’organisation professionnelle qui a su s’adapter depuis des siècles et maintenir une pêche artisanale respectueuse des ressources halieutiques. Les réglementations françaises et européennes les menacent, en particulier avec l’interdiction récente de la thonaille, une technique de pêche au thon au filet maillant. Les écologistes sacralisant les dauphins deviennent les adversaires d’une pêche responsable.

Politique des pêches : l’inquiétude des communautés de pêcheurs
KHASKHELI, Jan, Samudra, n°39, 2004/11, p. 38-40
Compte rendu d’une rencontre organisée à Karachi en octobre 2004 par le Forum des pêcheurs du Pakistan (PFF).
Le Pakistan a 1050 Km de côte et de nombreux fleuves, rivières, lacs naturels et artificiels. Trois millions de personnes dépendent entièrement des activités de pêche, mais il n’a pas de politique des pêches. Les populations de pêcheurs sont les gardiens naturels des ressources halieutiques, mais, à cause de l’incurie du gouvernement, ils risquent de perdre leurs moyens d’existence. Dans l’intérieur du pays ils sont menacés par la sécheresse et sur les côtes par les chalutiers industriels. A quand une politique de la pêche durable, en concertation avec les intéressés ?

Zone des 5 milles : à la recherche du Graal
O’RIORDAN, Brian, Samudra, n°39, 2004/11, p. 21-27
Au Pérou, comme au Chili, la pêche industrielle est surtout destinée à la farine de poisson pour l’exportation. Théoriquement, la loi prévoit de réserver la zone côtière des 5 milles à la pêche artisanale, ce qui préserve les ressources halieutiques et permet d’approvisionner le marché intérieur pour la consommation humaine. Cependant les pêcheurs artisans ont beaucoup de mal à faire respecter cette règle, d’une part à cause des concessions aquacoles obtenues par corruption, d’autre part à cause des incursions illégales de bateaux industriels dans la zone. Au sud du Pérou, là où le plateau continental est réduit, des rapports officiels visent à accorder des "fenêtres de pénétration" au bateaux industriels. Les pêcheurs d’Ilo se mobilisent contre cette remise en cause par des grèves, par l’organisation de rencontres internationales et en appelant la FAO à veiller à l’application de son "Code de conduite pour une pêche responsable". Ils ont besoin d’appuis pour gagner la lutte inégale avec le lobby de la pêche industrielle qui compte beaucoup d’amis dans les hautes sphères du pays.

Histoire des prud’homies de pêche varoise de leurs origines à nos jours
PATANIA, Lucien ; GUILLAUME, Jacques. Direction Régionale des Affaires Culturelles Provence Alpes Côte d’Azur ; Conseil Général du Var ; Conseil Régional Provence Alpes Côtes d’Azur, 2002/05, 287 p.
Cet ouvrage à caractère historique donne un témoignage de l’action des prud’homies dans le Var. Il donne un définition de la prud’homie qui est une institution corporatiste et communautaire créée dans le but de préserver l’environnement et les ressources marines dans une juridiction grâce à des règles communes. Puis divers prud’homie sont décrites : la prud’homie de Bandol qui est caractérisée par la pêche à la sardine, la prud’homie de Sanary qui a été créée à la suite des nombreux conflits qui opposaient les patrons pêcheurs entre eux, la prud’homie de Brusc qui a été obligée de réguler la pêche de nuit, les prud’homies de La Seyne sur Mer et de Saint Mandrier qui ont créé des sociétés pour garantir le matériel de pêche, la prud’homie de Toulon qui aide les pêcheurs à gérer leurs dépenses, la prud’homie de Saint Tropez qui a délimité des zones de réserves de poissons.

Organisations de pêcheurs : Fini l’anonymat !
MANESCHY, Maria Christina, Samudra, n°28, 2001/04, p. 19-23
Les trente ans du Conseil Pastoral des Pêcheurs (CPP) en novembre 2000 furent l’occasion de faire le point sur ce qu’il a apporté aux pêcheurs. Né du travail d’un prêtre auprès des pêcheurs d’Olinda, près de Recife (Brésil), constatant leur isolement et leur soumission aux intermédiaires et propriétaires de bateaux, le mouvement s’est rapidement étendu à toute la côte. Des coopératives ont été créées. Parallèlement à la démocratisation de la société, les pêcheurs ont peu à peu obtenu la reconnaissance de leur travail, l’indépendance par rapport au pouvoir militaire et politique, un soutien aux femmes et une formation. Actuellement, les pêcheurs continuent de se battre pour la défense de leurs droits sociaux et économiques mais également pour une exploitation raisonnée de la ressource.

WFF et WFFP : Loctudy, mer agitée
O’RIORDAN, Brian, Samudra, n°27, 2000/12, p. 3-9
L’auteur est secrétaire du bureau d’ICSF à Bruxelles.
L’Assemblée constituante du Forum Mondial des pêcheurs et travailleurs de la pêche, réuni à Loctudy (Finistère) en octobre 2000, a donné lieu à des échanges de propos acerbes et débouché sur un clivage Est-Ouest avec la création de deux forums : le WFF (Canada, Etats-Unis, Amérique latine, Islande et France) et le WFFP (Forum Mondial des Populations de Pêcheurs) où se retrouvent ceux qui ont quitté le navire à la suite de l’Inde (Asie, Afrique et Nouvelle Zélande). Il semble que cet échec se soit cristallisé sur l’opposition entre Indiens du NFF (organisation de masse derrière un leader charismatique, Tom Kocherry) et Canadiens du CCPP (Conseil Canadien des Pêcheurs Professionnels). La décision de lancer un forum mondial des pêcheurs et travailleurs de la pêche avait été prise en commun à New Delhi en 1997 pour défendre des intérêt communs par rapport à la pêche industrielle et à la privatisation et la surexploitation de la ressource. Les concepts de pêche artisanale, ou pêche à petite échelle ou pêche vivrière ou de subsistance restaient mal définis et les oppositions l’ont emporté sur les solidarités. Le principe de parité des délégations avait été adopté mais s’est révélé un peu artificiel, cependant les femmes ont essayé de sauver le forum par une déclaration finale commune.

Femmes dans la pêche

Place des femmes dans les structures et espaces sociaux des pêches en Mauritanie : logiques, stratégies d’accès et d’insertion dans les espaces productifs halieutiques de Nouadhibou
DIAGANA, Tijani - LORIENT : UNIVERSITE DE BRETAGNE SUD, 2010/09, 67 P.
Ce rapport présente d’abord un aperçu de la pêche en Mauritanie, particulièrement à Nouadhibou, avant d’analyser la place des femmes dans le secteur de la pêche : mareyage, transformation, commercialisation, organisation en coopérative, accès au crédit... Ces femmes se heurtent à de multiples difficultés : analphabétisme, expulsion des lieux de transformation traditionnelle, diminution des ressources halieutiques, concurrence avec les hommes dès qu’une activité est rémunératrice... Pourtant le secteur de la pêche artisanale prend de plus en plus d’importance en Mauritanie.

Femmes - la pêche et la lutte
MANESCHY, Maria Cristina - YEMAYA, n°31, 2009/07, P. 7-11
Pour la première fois, les femmes de la pêche du Ceará se rassemblent, aspirent à se doter d’une identité politique, à mieux s’organiser collectivement. Les femmes pêcheuses brésiliennes ont entamé une « lutte » pour l’amélioration de leurs conditions de travail et une entière légitimité au sein des organisations des pêcheurs. Elles sont également conscientes des nombreux obstacles à affronter : préjugés, barrières institutionnelles, complexité de la mise en place d’une organisation autonome.

Frontières ouvertes, débouchés fermés
KUSAKABE, Kyoko - YEMAYA, n°31, 2009/07, P. 2-3
L’ouverture de la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande a provoqué une chute des débouchés pour des petits pêcheurs cambodgiens. Le commerce frontalier, bloqué pendant des années, a pu reprendre à partir des années 80. Les pêcheries, très importantes au Cambodge, trouvaient alors très rapidement des débouchés en Thaïlande voisine, mais avec l’organisation du marché, les taxes demandées à la frontière ont augmenté de façon significative. Résultat, au cours des trente dernières années, le petit commerce du poisson, qui fait vivre une multitude de Cambodgiennes, a connu de profonds changements.

Définir un agenda
HIEN, Than Thi - YEMAYA, n°30, 2009/03, P. 8-9
Une conférence régionale sur les femmes de la pêche en Asie du Sud Est s’est tenue à Hanoi en décembre 2008, organisée par le Centre pour la conservation de la vie marine et le développement communautaire (MCD) et par le réseau SEAFish. Les problèmes des femmes de la pêche ont été examinés sous l’angle de l’exclusion sociale, de la pauvreté et de la marginalistion globale des pêcheurs artisans. La conférence s’est conclue par la déclaration de Hanoi sur les femmes de la pêche.

Défiler pour la justice
FEDERATION DES FEMMES DE L’EST DU SRI LANKA - YEMAYA, n°30, 2009/03, P. 6-7
Une longue marche et une pétition rappellent à l’opinion publique que la vie des femmes de la pêche victimes du tsunami et de la guerre sur la côte Est du Sri Lanka est toujours déstabilisée. 33 000 femmes ont perdu leur mari lors du tsunami. Quatre ans après, elles ne disposent toujours pas des choses indispensables à la vie : logement, travail...

Pêcheries communautaires : ce que veulent les femmes
SOPANHA, Chap - YEMAYA, n°29, 2008/11, P. 9-10
Une nouvelle étude dans six provinces du Cambodge fait bien apparaître le rôle des femmes dans la pêche, leurs besoins et leurs aspirations. Il faudrait leur réserver 30 à 50 pour cent des sièges au sein des comités des pêcheries communautaires.

La fragile situation des pêcheuses de crevette au Kérala
PETERS, Karen ; THOMPSON, Shirley - YEMAYA, n°29, 2008/11, P. 6-7
Les pêcheuses de Vypin (Kerala) pêchent la crevette de façon durable et approvisionnent les marchés locaux. Mais la pollution industrielle de l’eau des canaux où elles pêchent met en danger leur moyen de subsistance et leur santé.

Sentiment d’une Européenne sur l’avenir des femmes dans la pêche
LE SAUCE, Danièle - PECHE ET DEVELOPPEMENT, n°82-83, 2009/01, P. 7-8
A cette conférence, seulement un quart des participants étaient des femmes...La convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) et la convention sur le travail dans la pêche de l’OIT sont les outils qui doivent permettre aux femmes de revendiquer et d’obtenir leurs droits et la reconnaissance légale et politique de leur rôle dans la pêche. Pour cela, les groupements de femmes ont besoin d’établir des réseaux, des contacts et des alliances.

Pour une approche des pêches centrée sur les hommes et les femmes qui en vivent
LE SANN, Alain ; NAYAK, Nalini - PECHE ET DEVELOPPEMENT, n°81, 2008/10, P. 2-4
L’article met en parallèle deux ports de pêche indiens : Véraval, dans la Gujarat au Nord Ouest et Thoothur à l’extrême sud du Tamil Nadu où la majorité des pêcheurs sont chrétiens. Le premier est un exemple de développement capitaliste, y compris dans la pêche, avec des milliers de chalutiers industriels, tournés vers l’exportation. Cet essor a surtout profité aux investisseurs, extérieurs au monde de la pêche, mais s’avère être un désastre social tant pour les pêcheurs, migrants pour la plupart que pour les femmes travaillant dans la transformation ou pour le marché local. Ce modèle de développement des pêches est également désastreux pour la ressource et pour l’environnement sanitaire et social. Au contraire Thoothur est un port de pêcheurs artisans dynamiques pratiquant le filet et la ligne. L’essor de ce modèle a permis une amélioration globale des revenus et des conditions de vie. L’Eglise a joué un rôle important dans l’organisation sociale, y compris des femmes. Cependant certains problèmes s’accentuent : dot pour l’investissement, perte du travail dans la fabrication des filets. En conclusion Nalini Nayak met en évidence que le développement capitalistique s’appuie sur la domination des femmes et sur leur invisibilité dans l’économie. Les femmes de Veraval s’organisent désormais pour défendre leurs droits.

Ne les oublions pas
KOSHY, Neena ; SHARMA, Chandrika - SAMUDRA, n°48, 2007/11, P. 17-21
Après l’adoption de la Convention sur le travail dans le secteur de la pêche en 2007, il faut maintenant améliorer les conditions de travail dans les activités à terre. Les gens qui ont une activité de pêche dans les zones d’estran sont exposés à certains dangers, certaines pathologies, et à des catastrophes naturelles. En étendant le bénéfice des dispositions sur la santé, la sécurité au travail et la sécurité sociale aux personnes pratiquant sur le rivage, on rendra justice tout particulièrement aux femmes dans la pêche.

Pas comme une cerise sur le gâteau !
O’RIORDAN, Brian - YEMAYA, n°29, 2008/11, P. 3-5
La prise en compte des questions de genre et les mesures antidiscriminatoires sont les pièces maîtresses de la politique mise en oeuvre par la présidente du Chili, Michèle Bachelet. Les femmes dans la pêche entendent en bénéficier puisque leur rôle, si important dans les communautés, reste peu reconnu. En octobre 2008, à Valaparaiso, une campagne de lutte contre la discrimination dans le secteur de la pêche a été lancée.

En route vers un désastre
BISWAS, Nilanjana - YEMAYA, n°25, 2007/07, P. 10-11
L’Inde compte 6 millions de pêcheurs le long de ses 7 500 km de côtes, qui se transforment depuis quelques temps en une sorte de champ de bataille : le gouvernement indien cherche à modifier la réglementation actuelle relative à la protection du littoral pour permettre des privatisations. L’impact sur les communautés de pêcheurs serait catastrophique, surtout pour les femmes.

Femmes de la pêche : Il ne faut pas se précipiter
BAVINCK, Maarten - SAMUDRA, n°43, 2006/03, P. 3-5
Cet article met en garde contre les jugements précipités à propos de la place des femmes dans les conseils (panchayats) des villages de pêcheurs du Tamil Nadu, au sud de l’Inde. Cette structure traditionnelle est un vestige de l’administration locale de l’époque pré-coloniale. Elle s’est montrée efficace après le tsunami et, même si elle est patriarcale, les femmes ont de l’influence. C’est de l’intérieur et pas de l’extérieur que pourra venir une évolution pour une plus large représentation des femmes.

Changing tides : gender, fisheries and globalization
NEIS, Barbara ; BINKLEY, Marian ; GERRARD, Siri ; MANESCHY, Maria - HALIFAX : FERNWOOD PUBLISHING, 2005, 307 P.
En 2000, au terme d’un atelier de recherche tenu à Terre-Neuve et Labrador, Canada, par des chercheurs féministes, des travailleurs de dix-huit pays, dont des représentants des travailleurs de la pêche du Canada Atlantique, une déclaration est faite. Elle souligne les façons dont la globalisation dans le domaine de la pêche a atteint de plein fouet les femmes, leurs familles et les communautés côtières ; elle appelle à un contrôle de la pêche industrielle qui est la cause de dommages écologiques et sociaux dans les régions côtières du monde entier ; elle appelle aussi à plus de collaboration entre les chercheurs et les travailleurs dans le domaine de la pêche. Un film documentaire, récompensé au Canada en est né, " Rising From the Ashes : Gender, Globalization and the Fisheries." Cet ouvrage est un pas supplémentaire pour faire comprendre la relation entre sexisme, globalisation et pêche, comment la globalisation et la dégradation des ressources qui en découle, la privatisation et la concentration de la propriété conditionnent la vie des travailleuses de la pêche, leurs moyens d’existence et leurs familles. L’ouvrage apporte la contribution de chercheurs mais aussi celle de travailleurs de la pêche, secteur parmi les plus globalisés du monde, employant des millions de personnes et en nourrissant de nombreux millions d’autres. Informations et témoignages venant de treize pays différents attirent l’attention sur la mise en danger des femmes qui y travaillent.

Les femmes de la pêche s’organisent : L’exemple de Joal au Sénégal
OLLIVIER, Lucie ; PETIT, Marion - LORIENT : UBS, 2007/06, 88 P.
Ce rapport présente d’abord le fonctionnement du port de pêche de Joal, premier port de pêche artisanale au Sénégal. Puis il étudie la place des femmes dans la pêche à Joal, en particulier dans la transformation et la vente et leurs organisations (tontines, micro-crédit...). Il reste du chemin à parcourir pour que la place des femmes dans la pêche soit vraiment reconnue et, comme les hommes, elles sont confrontées à la surexploitation de la ressource et à la libéralisation des marchés.

Les femmes dans la pêche : un rôle important, cependant, marginalisées
GERRARD, Siri - SAMUDRA, n°42, 2005/11, P. 3-7
En Norvège, traditionnellement, les femmes ont toujours été associées à la pêche, sur le rivage ou à terre. Mais depuis 1990, avec le système de quotas qui s’est mis en place, et les nouvelles réglementations, elles sont de moins en moins nombreuses. Pour être accepté comme pêcheur à temps plein, il faut tirer 60 pour cent de ses revenus de la pêche, et passer au moins 20 semaines par an en mer. Pour acheter un bateau de pêche, ainsi qu’un quota, on doit avoir été pêcheur pendant au moins un an. Avant, les femmes pouvaient posséder un bateau, ou le louer si leur mari était décédé. De nos jours, une veuve a rarement droit aux quotas, et sans droits de pêche, le bateau n’a que peu de valeur. De plus, il y a très peu de femmes dans les instances qui prennent des décisions. Il y a concentration des quotas chez quelques armateurs, car on peut transférer un quota d’un bateau à un autre. De nos jours, les femmes ont un lien de plus en plus ténu avec la pêche. Beaucoup ont un travail en dehors ; ainsi, la pêche en tant que mode de vie disparaît, et la population diminue dans les villages de pêcheurs.

A qui profite le développement ?
NAYAK, Nalini - YEMAYA, n°22, 2006/09, P. 6-7
La pêche nécessite désormais davantage de technologie et de capitaux et rapporte parfois beaucoup, mais à qui ? Une étude dans une ville de pêcheurs de la côte ouest de l’Inde montre que les matelots et leur famille n’ont pas profité du boom de la pêche et vivent toujours dans la pauvreté (indicateurs : accès à l’eau, assainissement, sex-ratio, dot insurmontable, scolarisation).

Genres, pêche et aquaculture : capital social et savoir pour une transition vers une utilisation durable des écosystèmes aquatiques
WILLIAMS, Stelle B. ; HOCHET-KIBONGUI, Anne-Marie ; NAUEN, Cornelia E.,2005, ACP-UE Fisheries Research Report. 16, Bruxelles, Commission Européenne
A l’échelle mondiale, on constate une dégradation massive des écosystèmes aquatiques, provoquée en grande partie par un secteur de la pêche soumis à de fortes mutations socio-économiques. L’aquaculture, qui est en forte expansion, présente aussi des formes impropres au développement durable. Pour renverser les tendances et restaurer une productivité qui s’amenuise, les femmes de la pêche et de l’aquaculture ont un rôle à jouer. Sur tous les continents, il est clair que les femmes contribuent largement aux diverses activités de la filière pêche, le plus souvent sans être rémunérées. Cet apport gratuit masque d’ailleurs les difficultés économiques engendrées par la raréfaction de la ressource. Dans le passé, les femmes participaient à la préservation de la ressource dans le cadre de croyances et de pratiques traditionnelles qui sont progressivement tombées en désuétude. Actuellement les femmes peuvent tenter de retrouver une meilleure place sociale, en particulier en faisant usage des nouvelles législations sur l’égalité des chances et des possibilités d’éducation et de formation, ce qui leur permettra de mieux s’assumer et de mieux s’organiser. Elles pourront alors participer plus concrètement à la reconstitution des ressources naturelles. Les diverses études de cas évoquées dans ce document préconisent l’adoption d’une démarche participative pour rendre la contribution des femmes à la filière pêche plus visible et pour faire naître et renforcer des structures socio-économiques favorables à la justice sociale et à une exploitation durable des ressources disponibles.

Las mujeres de la pesca, unidas
MARUGAN PINTOS, Begona, Mar, n°435, 2005/02, p. 34-39
AKTEA est le nom de la Conférence internationale des femmes de la pêche, des coquillages et de l’aquaculture qui a eu lieu à St Jacques de Compostelle du 10 au 13 novembre 2004. Les femmes européennes de la pêche ont invité les femmes du monde entier sur le thème : "Apprendre du passé, agir au présent, prévoir le futur". En contact permanent par Internet, un journal et des ateliers internationaux, elles montrent qu’elles savent apprendre les unes des autres et échanger leurs expériences. Elles ont mis sur la table de nombreux problèmes communs du Nord au Sud et surtout celui de la reconnaissance de leur travail et leur formation.

Point de vue de femmes
Yemaya, n°17, 2004/12, p. 4-5
53 femmes et hommes se sont réunis pour une "Consultation des femmes de la pêche pour la région Asie" à Medan (Indonésie, du 11 au 14/08/2004). Elles ont analysé les méfaits de la mondialisation sur la pêche artisanale et décidé d’obtenir une reconnaissance du travail des femmes de la pêche. Elles dénoncent le désengagement de l’Etat, la part belle faite aux promoteurs dans l’aquaculture qui appauvrit le milieu, le patriarcat qui voudrait les ignorer. Elles souhaitent que les pêcheurs artisans et leurs femmes soient consultés lors des décisions gouvernementales.

Transformation de poisson : faire de la qualité
BA, Malick Rokhy, Samudra, n°38, 2004/07, p. 17-19
En février 2004, le CTA s’est appuyé sur l’ADEPA pour organiser une visite, sur les côtes sénégalaises, de professionnels de la transformation de poisson de différents pays d’Afrique de l’Ouest. Ils ont pu rencontrer des femmes transformatrices, organisées en GIE, pour échanger sur les questions de technique (fumage, salage, séchage), de qualité et de commercialisation. Ces produits de la pêche transformés de manière artisanale circulent dans toute l’Afrique de l ’Ouest, malgré les contraintes de réglementation. Les participants s’accordent sur l’intérêt de ces échanges d’expériences.

OIT/Travail : Cela concerne les femmes
ICSF, Yemaya, n°16, 2004/08, p. 2-4
La 92° session de la Conférence Internationale du travail de l’OIT s’est tenue en janvier 2004 et son point 5 portait sur les conditions de travail dans le secteur de la pêche.
L’article s’intéresse particulièrement aux questions de genre abordées lors des débats au sein de la Commission Pêche. La définition de "pêcheur" peut s’appliquer aussi bien aux femmes qu’aux hommes, mais uniquement à celles et ceux embarqués sur des bateaux. L’éditorial souligne combien il serait important que les normes définies lors de cette conférence s’appliquent aussi aux travailleurs et surtout aux travailleuses "à terre" et au secteur informel des activités liées à la pêche.

Femmes de la pêche : il leur faudrait plus de place
BENNET, Elisabeth ; OLOMU, Kofo, Samudra, n°37, 2004/03, p. 6-9
On peut joindre les auteurs : bennet@iddra.org et kofo.olomu@sflp-pmedp.firstnet.bj .
En décembre 2003, s’est tenu à Cotonou un stage sur le thème "Marge de manœuvre : genre et stratégies de survie dans le secteur de la pêche" afin de faire mieux apparaître le rôle économique et social des femmes dans la pêche et d’analyser l’évolution des stratégies d’adaptation au sein des communautés de pêcheurs d’Afrique. La mondialisation et la demande croissante fait monter les prix du poisson qui devient hors de portée de bon nombre de familles. La place des femmes dans la capture, la commercialisation et la transformation est mal appréciée. L’approche de genre est capitale dans les projets de lutte contre la pauvreté.

La base s’exprime
NAYAK, Nalini, Yemaya, n°13, 2003/07, p. 2-4
Voici l’histoire de trois femmes engagées dans des groupes de gestion communautaire des ressources halieutiques. Elles se sont rencontrées lors d’un atelier destiné à promouvoir une meilleure représentativité des femmes dans ces structures. Grâce à leur dynamisme et à leur détermination, elles sont aujourd’hui les représentantes de leur communauté de pêcheurs. Cet article fait apparaître les problèmes relationnels entre les femmes et les hommes dans les organisations de pêcheurs.

Femmes de la pêche : faut-il changer les serrures ?
AASJORD, Bente, Samudra, n°33, 2002/11, p. 8-14
L’auteure est intervenue à la conférence sur l’égalité des sexes et les femmes au sein du Conseil Artique, tenue du 3 au 6 août 2002, à Saariselkä, Finlande.
Dans la plupart des pays maritimes, les femmes jouent un rôle important dans la pêche et les communautés littorales. Face aux conséquences sociales de la crise, elles remettent en cause le monopole des hommes sur la gestion des pêches. Elles posent notamment la question de la surpêche et des écarts de quotas trop importants qui mettent en danger une exploitation durable de la ressource. Elles tiennent à être considérées comme un "groupe concerné" et à participer aux décisions tout autant que les hommes.

We are not afraid to lay down more lives for our rights
Down To Earth, n°6, 1999/08/15, p. 49
Entretien avec la présidente du mouvement des femmes de pêcheurs artisans du Lac Chilika, dans l’Etat d’Orissa en Inde.
Le Lac Chilika dans l’Etat d’Orissa en Inde est le plus grand espace d’eau saumâtre d’Asie, convoité par des entreprises crevetticoles influentes qui étendent leur emprise et mettent en danger la survie économique des populations de pêcheurs traditionnels. Des manifestants se sont récemment attaqués aux installations, la police a chargé et il y a eu des morts et des blessés.

Droits sociaux et humains dans la pêche

Pour mieux comprendre la Convention sur le travail dans la pêche, 2007
ICSF - INDE : ICSF, 2007, 49 P.
Ce petit guide présente la Convention sur le travail dans la pêche adopté en juin 2007 à Genève lors de la 96° Conférence Internationale du Travail. Il a pour but d’aider les pêcheurs à comprendre les avantages et les répercussions de la nouvelle convention sur la pêche artisanale et à petite échelle, en particulier dans les pays en développement.

Pirates or saviours of the coast ?
MWANGURA, Andrew - THIRD WORLD RESURGENCE, n°225, 2009/05, P. 37-38
La question de la piraterie au large de la côte somalienne ne peut pas être simplement considérée comme un problème d’ordre public. L’auteur dénonce la responsabilité de la pêche illégale. Les bateaux-usines en provenance de l’Union européenne ou appartenant à des compagnies asiatiques exercent une pression insoutenable sur l’écosystème marin et privent les pêcheurs locaux de leur moyen d’existence. Ceux-ci se sont alors tourné vers la piraterie. Parce qu’ils apparaissent comme les protecteurs contre le pillage par des intérêts étrangers, ces pêcheurs/pirates sont considérés comme des sauveurs par les communautés locales.

Les enfants pêcheurs au Ghana : travail traditionnel ou exploitation ?
MANGHARDT, France - PARIS : L’HARMATTAN, 2006, 242 P.
En 2003, l’Organisation internationale des Migrations (OMI) a commencé à mener une campagne auprès de villages de pêcheurs du lac Volta au Ghana pour libérer des enfants employés par des patrons pêcheurs dans des conditions très dures. Ces enfants, issus de villages et de familles rurales très pauvres, ont été placés par leur famille en échange d’une somme d’argent et de promesses de versements complémentaires. Ces enfants exploités permettent ainsi aux enfants de leur patron d’aller à l’école. Leurs parents espèrent aussi améliorer leur situation, financer l’école ou la santé des autres enfants et même plus tard assurer l’éducation de l’enfant pêcheur. L’auteur montre bien comment les concepts occidentaux et modernes sont difficiles à introduire dans une société où les conceptions et la situation sociale et économiques sont très différentes. Un enfant, le travail, la famille, l’esclavage, l’éducation, les droits de l’enfant, des notions aussi simples n’ont pas le même sens en Europe et au Ghana, où le placement des enfants dans la famille élargie fait partie des traditions établies. Le travail de l’enfant est perçu comme une forme de socialisation et de transmission des savoirs, même si l’école apparaît comme le moyen idéal et incontournable d’accéder à l’aisance et à la modernité, mais un moyen coûteux. L’OIM a su s’adapter à cette réalité pour offrir des alternatives aux patrons des enfants, confrontés à un affaiblissement des ressources qui les met dans l’incapacité de payer les sommes promises aux parents. L’organisation a pu réinsérer des centaines d’enfants à l’école et dans leur famille, mais pour ces dernières, le microcrédit n’est pas toujours suffisant pour surmonter la misère et assurer une amélioration durable des revenus.

Pour réduire les risques
TURNER, Jeremy ; GUDMUNDSSON, Ari - SAMUDRA, n°48, 2008/04, P. 13-16
La pêche en mer est probablement l’occupation la plus dangereuse qui soit. Ce sont sans doute les pressions sociales et économiques, avec les surcapacités de capture et la surexploitation des ressources côtières qui sont venues anéantir les résultats d’efforts entrepris pour améliorer la sécurité en mer. La sécurité en mer ne peut être dissociée de la gestion des pêches. La concrétisation d’un Plan d’action international (PAI) pour la sécurité des bateaux et des pêcheurs pourrait représenter un bon pas en avant.

Ne les oublions pas
KOSHY, Neena ; SHARMA, Chandrika - SAMUDRA, n°48, 2007/11, P. 17-21
Après l’adoption de la Convention sur le travail dans le secteur de la pêche en 2007, il faut maintenant améliorer les conditions de travail dans les activités à terre. Les gens qui ont une activité de pêche dans les zones d’estran sont exposés à certains dangers, certaines pathologies, et à des catastrophes naturelles. En étendant le bénéfice des dispositions sur la santé, la sécurité au travail et la sécurité sociale aux personnes pratiquant sur le rivage, on rendra justice tout particulièrement aux femmes dans la pêche.

Affirmer ses droits, définir ses responsabilités : compte-rendu de l’atelier et du symposium de Siem Reap
DAS, Ranjana - SAMUDRA, n°47, 2007/07, P. 4-17
La déclaration finale de l’atelier se fonde sur l’idée que les ressources naturelles des baies, mers, fleuves et rivières, plans d’eau intérieurs constituent un héritage collectif et qu’elles ne peuvent être privatisées au profit d’un petit nombre. Reconnaître des droits communautaires non transférables aux pêcheurs les place en responsabilité de gardiens de la ressource, dans l’optique d’une pêche durable. Les aires marines protégées doivent être définies et gérées avec les pêcheurs et non contre eux. L’expansion incontrôlée de l’aquaculture menace les communautés côtières. Le rôle des femmes dans la pêche doit apparaître et les pêcheurs à petite échelle doivent avoir accès aux services sociaux, au crédit et aux normes de l’OIT sur les conditions de travail. Ils demandent que la pêche soit exclue des pourparlers de l’OMC.

L’Europe ou la mort : Les pêcheurs et l’émigration au Sénégal
COLLECTIF PECHE ET DEVELOPPEMENT ; CRISLA - LORIENT : COLLECTIF PECHE ET DEVELOPPEMENT, 2007/10, 113 P.
En 2006, les pirogues de pêcheurs sénégalais ont déversé 30 000 clandestins au Canaries. L’Europe se barricade et à mis au point le dispositif "Frontex". Les clandestins non interceptés en cours de route sont renvoyés en avion, sauf les mineurs. Mais il y a toujours des candidats au départ malgré les risques élevés (3 000 à 10 000 morts ?). L’enquête faite au Sénégal porte sur les raisons de l’émigration, son organisation, les conditions du voyage, les conséquences sur les communautés côtières et les stratégies de lutte contre cette émigration, en particulier le plan REVA de retour vers l’agriculture qui s’avère déjà un échec. L’amertume des "rapatriés" est grande et potentiellement explosive.

Les conditions de travail dans le secteur de la pêche
MATHEW, Sebastian - SAMUDRA, n°47, 2007/07, P. 42-45
La Convention de l’OIT sur le travail dans la pêche, adoptée le 14 juin 2007, traite des conditions minimales requises pour le travail à bord des bateaux de pêche, des conditions de vie, de travail, de sécurité sociale... Elle a été votée par 437 voix pour (y compris la Chine), 2 contre et 22 abstentions, et elle a adopté le concept de "mise en oeuvre progressive". Elle entrera en vigueur douze mois après que les ratifications de dix Membres (dont huit Etats côtiers) auront été enregistrées par l’OIT. Elle devrait profiter à 30 millions de pêcheurs répartis sur 4 millions de bateaux... mais, sans doute profitera-t-elle seulement à 17 millions de gens travaillant à plein temps dans les pêches de capture marines, et surtout à 340000 marins embarqués sur des bateaux de plus de 24 m (et peut-être pas à tous...).

Le travail dans la pêche, pour protéger les petits pêcheurs
ATELIER DES SYNDICATS D’ASIE DU SUD - SAMUDRA, n°46, 2007/03, P. 16-17
Pour la première fois, l’OIT propose un instrument juridique international qui protégera les intérêts des personnes travaillant sur les petits bateaux de pêche. Les organisations de pêcheurs en Asie du Sud ont adopté une position commune de soutien à la convention de l’OIT, estimant qu’elle contribuerait de façon significative à assurer un travail décent et une protection sociale pour les travailleurs de la pêche d’Asie du Sud, tant dans les flottilles nationales que sur les navires étrangers.

Enfants travailleurs : grandir à la dure
O’RIORDAN, Brian - SAMUDRA, n°44, 2006/07, P. 8-13
Cet article analyse le rapport demandé par l’OIT et réalisé, en 2002, par un institut sénégalais (le CRODT) sur "les pires formes du travail des enfants". L’étude montre l’importance de la main d’oeuvre enfantine (moins de 15 ans) dans les activités de pêche : capture, construction et réparation de bateaux, réparation des moteurs, transformation et commercialisation. Il décrit l’explosion des activités de pêche au Sénégal en vingt ans avec la crise du secteur agricole : 600 000 personnes vivent d’une activité liée à la pêche, dont environ un tiers d’enfants. Il décrit les conditions de travail difficiles et cependant l’attrait du métier. Le travail des enfants est un fait de société culturellement admis et les parents estiment que c’est une alternative au chômage, contrairement à la scolarisation... Les auteurs de l’étude font un certain nombre de recommandations pour lutter progressivement contre cette pratique.

Pour mieux affronter les périls : Troisième conférence internationale sur la santé et la sécurité dans le secteur de la pêche
YADAVA, Yugraj Singh - SAMUDRA, n°43, 2006/03, P. 27-29
La pêche en mer reste le métier le plus dangereux : au moins 24 000 accidents mortels par an. Dans les pays en développement, il manque de données fiables. A cause de la surexploitation des ressources halieutiques, les petits bateaux s’aventurent de plus en plus loin sans équipements de sécurité. Grâce aux règles de sécurité établies conjointement par FAO/OIT/OMI, on est parvenu à réduire significativement les accidents sur les gros bateaux mais les progrès restent à faire pour la petite pêche.

Pêche illégale : Pillards ou victimes ?
CAPE CFFA - SAMUDRA, n°43, 2006/03, P. 30-31
La plupart des marins kényans sont employés sur des chalutiers sous pavillon local ou étrangers. Leurs conditions de travail sont lamentables, loin des conventions de l’OIT. De plus de nombreux navires pratiquent une pêche illégale dans les eaux très poissonneuses de la Somalie et tentent de recruter des miliciens pour se protéger, parfois en vain, des pirates somaliens. Ceux-ci pratiquent des prises d’otage contre rançon. Tout cela n’alimente pas le marché intérieur du poisson au Kénya : la consommation a chuté à 5,6 kg/an/habitant alors qu’il en faudrait 9,5 pour répondre aux besoins en protéines.

Etude des pires formes de travail des enfants dans le secteur de la pêche artisanale maritime sénégalaise
CENTRE DE RECHERCHES OCEANOGRAPHIQUES DE DAKAR THIAROYE - DAKAR : INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES, 2002/12, 79 P.
Ce rapport présente la méthodologie d’enquête utilisée, les résultats de celle-ci et des recommandations pour éradiquer ce fléau. Le travail des enfants est étudié dans la pêche et les activités connexes : charpenterie, mécanique, transformation, commercialisation et autres, pour 827 enfants. Les enfants (moins de 15 ans) représentent 29 pour cent des équipages visités et il s’agit de garçons. Leur présence est considérée comme indispensable pour écoper les pirogues. Les filles travaillent dans la transformation et la commercialisation . L’âge moyen de début du travail est de 10,6 ans. Soit ces enfants n’ont pas été scolarisés, soit ils ont été exclus ou ils ont abandonné volontairement l’école : le secteur de la pêche constitue une véritable alternative au chômage, contrairement à la scolarisation. Les conditions de travail sont difficiles : mauvais traitements, travail de nuit, pas de congés payés, accidents et risques de noyade, arraisonnement dans les eaux de pays tiers, mais rémunération relativement correcte dans la pêche.

Pêcheurs : pour un travail sûr et décent
OIT - SAMUDRA, n°38, 2004/07, P. 20-23
La Commission a recherché un équilibre entre la protection de la grande majorité des petits pêcheurs et celle déjà offerte aux pêcheurs à bord des gros navires de pêche naviguant en haute mer. Elle a adopté des conclusions de fond qui sont suffisamment souples pour permettre une ratification et une mise en oeuvre larges. Les questions spécifiques pour les gros navires devront être élaborées au cours de l’année à venir. Le but est que les 35 millions de pêcheurs du monde puissent avoir un travail décent et sûr.

Fishing for Standards
ICSF - CHENNAI : ICSF, 2004/06, 66 P.
Dans le cadre du processus d’élaboration de nouvelles normes du travail par l’OIT (Organisation internationale du travail) dans le secteur de la pêche, l’ICSF (Collectif international d’appui aux travailleurs de la pêche) a réuni dans ce dossier une sélection d’articles déjà publiés dans sa revue Samudra ou par diverses personnes ou organisations concernées par les problèmes de la pêche artisanale.

Conditions de travail dans le secteur de la pêche : normes d’ensemble (une convention complétée par une recommandation) sur le travail dans le secteur de la pêche
GENEVE : BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL, 2003, 205 P.
Ce rapport traite de la problématique des conditions de travail dans le secteur de la pêche. Il fait le point sur les lois, les règlements et les directives pratiques à caractère législatif. Il comporte huit chapitres. Le premier chapitre donne un aperçu général sur le secteur de la pêche en mettant l’accent sur les problèmes relevant des conditions de travail. Le second donne les raisons pour lesquelles il est pertinent d’établir de nouvelles normes en faveur de conditions de travail décentes. Le troisième donne les conditions préalables à l’embauche dans le secteur de la pêche : âge minimum, protection des jeunes pêcheurs, formation, examen médical d’aptitude.... Le quatrième traite des conditions de travail à bord des navires de pêche comme par exemple la question des temps de repos. Le cinquième et le sixième chapitres contiennent des principes sur la sécurité et la santé des pêcheurs. Le septième porte sur l’application des normes par les institutions et les partenaires sociaux. Le huitième, reprenant les informations du rapport, propose l’élaboration de nouvelles normes.

Rapport de l’étude sociale, économique et halieutique sur la situation des bateaux ramasseurs au Sénégal
GUEYE, Youssoupha - NANTES : OBSERVATOIRE DES DROITS DES MARINS, 2002/12, 43 P.
Au Sénégal, à Saint Louis, des bateaux ramasseurs étrangers (coréens en particulier) embarquent des pêcheurs et leurs pirogues pour des campagnes de pêches dans des destinations lointaines (Angola, Congo, Libéria, Sierra Léone). Sur ces navires les conditions sanitaires sont déplorables et le travail inhumain. Les armateurs agissent en toute impunité. Ils ne se soucient ni des conditions de travail ni de la gestion de la ressource. N’ayant aucun soutien de l’Etat les pêcheurs sont obligés de s’organiser afin que leur statut d’êtres humains et de professionnels du secteur de la pêche soit pris en compte.