Autour de BP et de la marée noire dans le Golfe du Mexique - sélections de TomDispatch

, par Tomdispatch.com

 

TomDispatch, une site animé depuis 2001 par Tom Engelhardt, est une source d’information et d’analyse inestimable sur les guerres menées par les Etats-Unis en Irak et en Afghanistan. Il publie également des articles sur la politique intérieure américaine, le changement climatique, entre autres.

Suite à la marée noire dans le Golfe du Mexique, TomDispatch a publié une série d’articles très intéressants analysant les causes et les conséquences de la catastrophe, et en la replaçant dans le contexte plus large de la dépendance américaine au pétrole, du changement climatique et des guerres qu’elle mène à l’étranger.

 

 

Dans ritimo aux Journées du Logiciel Libre à Lyon, Michael Klare évoque que le contexte de la marée noire dans le Golfe du Mexique : la ruée des grandes multinationales pétrolières, au premier rang desquelles (mais pas seulement) BP, pour aller chercher du pétrole dans des environnements de plus en plus dangereux (forages en eaux profondes, dans l’Arctique, en Alaska) pour faire face à l’épuisement des réserves plus faciles d’accès, à l’instabilité politique du Moyen Orient et à la puissance accrue des compagnies pétrolières d’Etat dans d’autres régions du monde. Il s’agit d’une évolution largement soutenue par l’administration américaine depuis les années Bush et sur laquelle Obama n’est pas revenue, puisqu’il a annoncé de nouveaux forages quelques semaines à peine avant la catastrophe. Dans ces conditions, estime Michael Klare, les accidents du type de la marée noire de BP risquent de devenir de plus en plus fréquents.

Dans Comment évaluer la valeur de la contribution aux communs ?, Subhankar Banerjee abonde dans le même sens en évoquant plus particulièrement les menaces qui pèsent sur les mers arctiques au large de l’Alaska, et sur la riche biodiversité qu’elles abritent, du fait des projets pétroliers de Shell notamment.

(Et si l’administration américaine renonce à ses velléités d’exploitation accrue des réserves de l’Arctique et de l’Alaska du fait du scandale causé par la marée noire de BP, il y a de fortes chances qu’elle se retourne, et les multinationales pétrolières avec elle, vers l’Afrique, le dernier endroit de la planète -où elles auraient encore à peu près les mains libres malgré la concurrence chinoise : lire Voyons-nous les "migrants" comme étrangers à l’humanité ?, une article publié par Pambazuka.)

 

Climat : une opportunité gâchée

Dans Chanter au rythme de la résistance : le collectif Relaa et les militant·es culturel·les du Maharashtra, Bill McKibben, important activiste climatique aux Etats-Unis et fondateur de 350.org, regrette qu’Obama n’ait pas saisi l’opportunité politique de la marée noire pour impulser une réforme énergétique ambitieuse et mettre fin à la dépendance extrême au pétrole des Etats-Unis.

 

BP et les guerres américaines

Dans Le collectif Relaa, en lutte contre l’hindutva et l’oppression , Nick Turse révèle que BP est le principal fournisseur de pétrole de l’armée américaine, que ses opérations en Irak et en Afghanistan ont rendues extrêmement dépendantes du pétrole et de l’approvisionnement des multinationales pétrolières. Malgré la catastrophe, le Pentagone continue à lui verser des milliards de dollars de l’argent des contribuables, et ne donne aucun signe de vouloir revenir sur ce partenariat privilégié.

Similairement, dans Ils demandent à un tribunal français de réexaminer le recours légal contre le parc éolien d’Oaxaca, Stephen Kinzer rappelle le passé de l’entreprise BP dans le Golfe persique et notamment son rôle dans le renversement, orchestré par la CIA dans les années 50, du gouvernement nationaliste iranien de Mossadegh, qui voulait exproprier BP pour nationaliser les ressources pétrolières.