Après les faibles engagements lors de la COP 17, que peut-on espérer de Rio+20 ?

Par Fátima Mello

, par MELLO Fátima

Ce texte a initialement été publié en portugais sur Le Monde Diplomatique Brasil, et il a été traduit par Fernanda Grégoire, traductrice bénévole pour rinoceros.

La 17ème conférence des Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP 17) s’est conclu le 11 décembre et a apporté très peu de nouveautés. Maintenant, on attend Rio +20 !
par Fátima Mello

En juin 2012, Rio accueillera la conférence Rio +20, un temps de rencontre pour la Planète. Il y a vingt ans, lors de Rio 92, des conventions ont été créées pour que le monde puisse commencer sa transition vers la soutenabilité et pour la justice sociale. L’une d’elle était la Convention Cadre sur les Changements Climatiques, qui a défini le processus de négociation dans les COPs pour essayer de faire face à la crise climatique annoncée. Les résultats de la 17ème COP réalisé à Durban, en Afrique du Sud, ont eu le mérite de ne pas laisser dans le vide la négociation du climat, mais une fois encore, ils ne se sont pas traduits en un nouveau régime d’engagements pour l’avenir après cette première période de validité du Protocole de Kyoto, qui est basé sur le principe des responsabilités communes, mais différenciées, comme unique espoir pour éviter la catastrophe climatique qui s’approche.

Ainsi, le contexte de réalisation de Rio + 20 est la somme du passif de la COP 17 et de la profonde crise global, exprimée dans de nombreuses dimensions – environnemental, climatique, économico-financière et politique – que nous vivons aujourd’hui. Nous avons attendu pendant 20 ans les effets des solutions annoncées lors de Rio 92. Et les chemins adoptés ont déjà démontré sans aucune ambiguïté leurs inconsistances et leurs inefficacités. Ils ont montré que quelques-uns, peu nombreux, tirent profit de la crise systémique pendant que la majeure partie de l’humanité en souffre les conséquences.

En 92, a eu lieu le Forum Global dans le Parc du Flamengo, comme premier acte d’une riche trajectoire de mobilisations sociales globales qui se sont dédoublées à Seattle, au Forum Social Mondial et lors de larges mobilisations comme celles qui ont été vues lors de la COP 15 à Copenhague. De la même façon, les peuples du monde se réuniront à nouveau lors de Rio+20 dans le même Parc du Flamengo. En juin 2012, les peuples indignés contre l’état du monde trouveront à Rio l’accueil et l’espace de rencontre pour réunir les désirs de changement qui se propagent aux quatre coins de la planète, des Etats-Unis au nord de l’Afrique, en passant par le cœur de l’Europe jusqu’à Moscou.

Le Parc du Flamengo sera le théâtre du Sommet des Peuples lors de Rio+20 pour Justice Sociale et Environnemental et c’est là qu’aura lieu le laboratoire d’expériences du futur. Les peuples démontreront qu’il y a des solutions concrètes et viables pour sauver la planète, à travers des pratiques collectives qui visent les biens communs, une économie pour les peuples, libérant la politique et l’économie de la voracité du système financier et des corporations. Ils affirmeront que la planète peut être sauvée si nous sommes en mesure de mettre en place de nouvelles valeurs et de nouveaux paradigmes, basés sur les droits et la justice.

En l’absence d’engagements des gouvernements, fait une fois de plus démontré lors de l’échec de la COP 17, les peuples du monde signeront dans le Parc du Flamengo, leurs propres engagements et objectifs pour lutter pour les biens communs. Après les faibles engagements de Durban, nous espérons que les peuples soient entendus. Pour nous, le monde sortira de la crise par le renforcement des droits, de la reconstruction de la politique à partir de la société et la défense de la nature comme bien collectif au service de l’humanité et non pas des marchés.

Fátima Mello : Maître en Relations Internationales (IRI-PUC RJ), membre du Groupe Justice Environnemental et Droits de la FASE.