La dette : un frein au développement

La crise des subprimes de 2007…

à l’origine d’une crise économique et financière mondiale

, par CIIP

A l’été 2007 éclate aux États-Unis la crise des subprimes. C’est une crise des dettes privées (immobilier, ménages, entreprises), entraînant des faillites en chaîne ou des menaces de faillites bancaires, des licenciements importants ainsi qu’une récession sans précédent depuis celle de 1929 dans les pays du Nord. Pour voler au secours de la sphère financière mondiale, les États du Nord ont alors choisi de renflouer et recapitaliser les banques et les compagnies d’assurance sans condition. Baisse des recettes publiques due à la récession mais aussi aux dégrèvements d’impôts consentis aux plus riches dans la plupart des pays, intervention des États pour sauver les banques en faillite - des centaines de milliards -, plans de relance à grands frais… ont fait exploser la dette publique, et donc les remboursements envers le FMI ou de grands créanciers privés, tout en provoquant un mouvement de défiance des marchés financiers. Pour "rassurer les marchés" et sous la houlette du FMI, des plans d’austérité drastiques déferlent alors dans toute l’Europe et d’énormes sacrifices sont demandés aux peuples sur lesquels s’abattent plans d’austérité, privatisations, destruction du secteur public.

Bien que n’étant pas à l’origine de cette crise financière qui secoue l’économie mondiale, les pays en développement n’en sont pas moins également victimes. En effet la récession les frappe durement par le biais de divers canaux de transmission, tels que la chute de leurs recettes d’exportation, la réduction des transferts des migrants, ou encore le tarissement des investissements étrangers. Cette crise a causé la perte de 34 millions d’emplois et a entraîné dans son sillage 64 millions de personnes supplémentaires sous le seuil de pauvreté de revenu de $1,25 par jour [PNUD rapport 2010]. Pourtant, du fait de la hausse du prix des matières premières et des flux de capitaux élevés transitant par les Bourses des pays émergents, le remboursement de la dette publique des PED apparaît comme "soutenable" d’un point de vue budgétaire - mais toujours à condition de comprimer les dépenses sociales pour destiner un maximum des ressources publiques aux créanciers… ce qui est insoutenable du point de vue de la population ! De telle sorte que, sans mesures énergiques pour résoudre le problème de la dette, les PED risquent de ne pas pouvoir éviter une nouvelle crise de la dette, semblable à celle de 1980, dans les années à venir…