Après la nouvelle loi du travail élaborée et promulguée en mai 2012 sur la base de plus de 19000 propositions venues des syndicats et d’autres organisations de travailleurs, les vénézuéliens discutent, élaborent une nouvelle loi fondamentale pour la démocratie. Son but sera de renforcer les droits de la communication populaire dans un paysage encore dominé par les médias privés. Ce texte sera soumis en 2013 au vote des député(e)s de l’Assemblée Nationale. Conversation avec Jesús Suárez, actuel président de Catia TVe, télévision communautaire enracinée dans l’ouest populaire de Caracas.
Thierry Deronne – Jesús, tu es un des organisateurs des assemblées citoyennes qui façonnent la loi de la communication populaire. Peux-tu nous parler de ce processus ?
Jesús Suarez - Au Venezuela nous avons souvent commencé « à l’envers ». C’est le cas des télévisions communautaires comme Catia Tve qui fut parmi les premières à sortir de la clandestinité et à être légalisées, avec Teletambores. Tout ça grâce à une astuce qui nous a permis de contacter le président en 2000. Celui-ci a intuitivement saisi l’enjeu. Il a commencé à connecter les fils d’une solution au problème de l’illégalité des médias populaires : il fallait créer un cadre pour autoriser les émissions de notre télévision à laquelle participaient les habitants de notre quartier depuis des années