Dossier Burundi : L’impasse politique

De la résolution du conflit ethnique à une dégradation des droits humains

De la résolution du conflit ethnique à une dégradation des droits humains

Le conflit ethnique et surtout politique a atteint son paroxysme après la mort du président hutu, démocratiquement élu, Melchior Ndadaye en octobre 1993.

En effet, après son assassinat par quelques éléments de l’armée, des massacres éclatèrent dans toute la campagne du Burundi et des centaines de milliers de Burundais y trouvèrent la mort, et des factions rebelles hutu se formèrent.

Les négociations de paix, qui ont débuté en 1998 ont abouti aux Accords de paix du 28 août 2000. Ces Accords prévoyaient un gouvernement de transition avec deux présidents, l’un issu du FRODEBU (parti à majorité hutu) et l’autre de l’UPRONA (parti à majorité tutsi). Le gouvernement de transition avait pour mission de rédiger une nouvelle Constitution avec les factions rebelles, et d’organiser de nouvelles élections démocratiques.

En 2004, une nouvelle Constitution est rédigée collégialement avec l’UPRONA, le FRODEBU et les ex-rebelles du CNDD-FDD.

Cette Constitution prévoit un gouvernement ouvert à toutes les composantes ethniques : « Il comprend au plus 60% de ministres et vice-ministres hutus et au plus 40% de ministres et vice-ministres tutsis. ». Il est précisé que ce gouvernement doit inclure un minimum de 30% de femmes. Le ministre de la Défense et le ministre de l’Intérieur doivent être d’une ethnie différente.

L’article 164 de la nouvelle Constitution stipule que « l’Assemblée nationale est composée d’au moins cent députés à raison de 60% de hutu et de 40% de tutsi, y compris un minimum de 30% de femmes, élus au suffrage universel direct (…) et de trois députés issus de l’ethnie Twa (pygmées) cooptés conformément au code électoral. Le 1er alinéa du même article précise que « si les résultats des votes ne reflètent pas les pourcentages susvisés, il sera procédé au redressement des déséquilibres par cooptation ».

Malgré l’appel de certains politiciens à boycotter cette nouvelle Constitution, elle a été adoptée par référendum populaire à plus de 90% de « OUI » le 28 mars 2005 entrant ainsi en vigueur.

Au vu de ces résultats, une évidence, longtemps ignorée par certains politiciens, se confirmait : le peuple burundais est fatigué par la guerre et les tueries, il en a « ras-le-bol » et ne souhaite plus qu’un avenir paisible et l’assurance d’un meilleur lendemain pour ses enfants.
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Notes

[1Don-Fleury NDIMURUKUNDO, 2005