Énergie et eau : un modèle énergétique alternatif pour l’Équateur

Vers la construction d’une souveraineté énergétique

, par EcoPortal

En définitif, l’Équateur doit repenser son secteur de l’énergie. Il n’est pas bon de continuer à le gérer sans planification stratégique, en créant des compartiments étanches. Les hydrocarbures, l’hydroénergie, l’électricité ainsi que les diverses formes d’énergies renouvelables méritent d’être gérés de façon intégrée et selon un schéma profondément rénovateur [1]. De plus, il manque une politique adaptée qui encourage une utilisation efficace de l’énergie disponible (production et consommation) ainsi que le développement d’une culture d’économies.

La consommation d’énergie est d’un point de vue économique fortement liée à l’augmentation du PIB, en particulier dans les économies où cette augmentation est (à tort !) synonyme de développement. Cependant, nous savons bien aujourd’hui que croissance économique n’est pas synonyme de développement. Il faut alors mentionner la vision critique de la croissance économique d’Amartya Sen, Prix Nobel d’économie en 1997. Afin de renforcer la nécessité d’une vision plus large, qui va plus loin que les étroites marges quantitatives de l’économisme, il affirme que « les limitations réelles de l’économie traditionnelle du développement ne sont pas causées par les moyens choisis pour atteindre la croissance économique, mais par une reconnaissance insuffisante du fait que ce processus n’est rien de plus qu’un moyen pour atteindre d’autres objectifs. Cela ne revient pas à dire que la croissance n’a pas d’importance. Au contraire, elle peut en avoir, beaucoup même, mais si elle est importante c’est parce que le processus de croissance peut entraîner d’autres bénéfices. (…) Il ne s’agit pas seulement du fait que la croissance économique soit davantage un moyen qu’une fin, il s’agit aussi du fait que pour certains objectifs importants, elle ne soit pas un moyen très efficace ».

À ce stade, à partir des questionnements faits par Sen sur la croissance, il est même possible de récupérer les propositions qui favorisent la décroissance ou la croissance stationnaire, comme le proposent, avec différentes nuances et approximations, Enrique Leff, Serge Latouche et tant d’autres [2].

De plus, l’expérience montre qu’il n’existe pas nécessairement de relation unique entre croissance et égalité, tout comme entre croissance et démocratie. Un sujet pour le moins opportun et complexe. Les dictatures ont de nombreuses fois tenté de légitimer leur comportement en se définissant comme des espaces politiques propices à l’accélération de la croissance économique.

Afin de mettre au point une stratégie énergétique adaptée, le concept même de croissance économique doit être resitué dans un contexte adéquat. De toute manière, il faut accepter que la disponibilité d’une offre en énergie fiable et sûre stimule les possibilités d’expansion de l’appareil productif. Dans ce contexte, étant donné que la majorité des politiques économiques visent (au moins dans leur discours) une croissance plus élevée du PIB, il serait compréhensible et souhaitable que ces politiques soient accompagnées d’un effort afin d’augmenter l’offre en énergie, particulièrement de l’énergie provenant de sources alternatives destinées à répondre à la demande toujours croissante.

Aujourd’hui plus que jamais, il faut comprendre les défis énergétiques de la planète. La crise capitaliste actuelle (asymétrique comme toutes les autres) possède quelques caractéristiques propres. Jamais auparavant, n’étaient apparues autant de facettes synchronisées de la crise, qui n’appauvrissent pas que le domaine économique, particulièrement financier et immobilier. Ses manifestations aux multiples facettes, influencées par une sorte de « virus mutant » (Jacques Sapir), émergent dans d’autres domaines tels que l’environnement, l’énergie, l’alimentaire, représentant peut-être l’antichambre d’une profonde et longue crise de la civilisation.

Il ne faut pas seulement intégrer dans les nouvelles politiques énergétiques le fait que les énergies fossiles, en particulier le pétrole, possèdent un horizon de vie plus ou moins prévisible. Leur future pénurie n’est pas la seule limite à affronter. La dégradation progressive de l’environnement, provoquée par la combustion croissante et généralisée de ces énergies, constitue une autre limite à l’expansion d’un style de vie prédateur et de gaspillage extrême. En résumé, si nous nous référons à ce qui nous intéresse ici au sujet de l’Équateur, il faut commencer à travailler sur la construction d’une économie post-pétrolière.

D’un autre côté, dans une société caractérisée par des déséquilibres économiques ainsi qu’une concentration des richesses, l’énergie est appelée à constituer l’un des mécanismes de redistribution afin de dépasser les conditions de vie informelles et marginales de grandes parties de la population. Ceci ne signifie pas nier totalement le rôle du marché dans la mise en place d’une politique sur les prix ou que les déséquilibres peuvent être stabilisés grâce à une politique exempte de subventions. Le problème consiste à déterminer les mécanismes adaptés pour corriger les distorsions concernant les critères d’égalité sociale ainsi que les considérations environnementales lors de la mise au point de stratégies énergétiques.

Il est important de ne pas oublier que l’exploitation des ressources énergétiques ainsi que les technologies de production et de consommation influent sur la structure politique et sociale d’un pays, pas seulement sur son économie. À l’inverse, le développement d’une société ouvre les portes aux utilisations diverses de l’énergie et, par conséquent, des ressources naturelles. Ainsi, la seule présence de pétrole, utilisé par les populations indigènes pour calfeutrer leurs embarcations ou pour se soigner, n’a jamais été une condition suffisante à son exploitation massive. Cette dernière, en définitif, dépend du développement technologique de la société, sans que seule l’imagination humaine soit suffisante pour modifier les attitudes et les conditions matérielles sur lesquelles repose cette même société. D’ailleurs, chaque source d’énergie implique une forme spécifique d’organisation sociale et politique.

Les sociétés esclavagistes, qui ont profité de l’énergie musculaire de l’être humain, ont dû priver de liberté de grandes parties de la population au bénéfice d’une autre part de la société et ont donc nécessité des gouvernements extrêmement répressifs. De la même manière, il faut rappeler que l’utilisation d’une source d’énergie comme le pétrole ou les barrages hydroélectriques, qui demandent une forte concentration des ressources financières, favorise la construction de systèmes autoritaires, centralisés et, par conséquent, souvent rentiers.

Notre tâche est donc de stimuler le plus grand nombre de processus de décentralisation ainsi qu’un niveau de contrôle social croissant, sans que cela ne conduise à minimiser une marge adaptée de planification et de contrôle national ou, si c’est le cas, régional. Ceci implique de fortifier le rôle des gouvernements décentralisés ainsi que des communautés correspondantes des zones rurales et citadines dans la gestion du secteur de l’énergie. Décentraliser l’énergie revient à décentraliser et à déconcentrer le pouvoir pour, en définitif, contribuer à la démocratisation de la société.

L’énergie ne peut pas être seulement considérée comme un facteur de production en plus. Dans le cas de l’Équateur, le pétrole ne peut pas être considéré seulement comme une source de revenus grâce aux exportations du produit brut ainsi qu’à la vente de ses dérivés. Il n’y a pas de doute sur le fait que ces facteurs doivent être abordés dans la discussion. Cependant, l’énergie doit également être considérée comme un moyen possible afin de créer tout le long de la chaîne énergétique des niches de développement technologique dont l’exploitation permettrait la mise en place d’un ensemble d’activités de productions et de services qui incorporent une valeur ajoutée nationale (en de meilleurs termes, un taux de rentabilité interne). Dans la mesure où le secteur de l’énergie génère ou fortifie des associations durables avec d’autres secteurs de production, il sera propice à un véritable développement énergétique. Dans le cas contraire, il entraînera, comme c’est le cas aujourd’hui, une simple croissance quantitative, dont la contribution vers une transition post-pétrolière sera faible ou nulle [3]. C’est dans ce contexte que doit être évalué l’apport des technologies nouvelles et durables de l’énergie.

En conclusion, un développement énergétique durable devrait se concentrer sur les éléments suivants :

 sécurité et autosuffisance énergétiques ;

 performance de l’exploitation, de la transformation et de l’utilisation de l’énergie ;

 diversification des sources et des technologies ;

 viabilité économique du système énergétique ;

 respect de l’environnement et de la société ;

 renforcement légal et institutionnel.

En particulier dans le sous-secteur de l’électricité, il est indispensable d’augmenter la capacité de production à travers la mise en marche d’une association équilibrée de projets hydroélectriques à grande échelle ainsi que de centrales hydroélectriques de moyenne et petite capacités. Il n’est pas possible, de manière simple, de privilégier seulement les premiers ou seulement les secondes. Cependant, il serait possible d’établir une sorte de critère général qui détermine comme prioritaires et indispensables certains grands projets et comme possibles d’autres moyens et petits projets. Nous insistons de nouveau sur le fait que les grands projets hydroélectriques ne doivent pas être les seuls à être encouragés.

De toutes manières, il faut souligner l’importance des centrales hydroélectriques pour des raisons économiques. S’il est vrai que leur construction, en termes de coûts et de délais, peut nécessiter davantage de ressources, leur fonctionnement est beaucoup plus économique. Sur ce point, il est intéressant de faire la différence entre les différents coûts possibles de production d’électricité. Alors que la production hydroélectrique a un coût moyen de 3 centimes de dollars le kilowatt-heure (environ 2 centimes d’euros), la production thermoélectrique a un coût de 15 centimes (environ 11 centimes d’euros), soit une différence de 500 % [4].

Si la nécessité de développer le potentiel hydroénergétique existant est approuvée, un point fondamental réside dans le respect des priorités établies par la Constitution en ce qui concerne l’utilisation de l’eau. Après avoir assuré l’eau pour la consommation humaine et la souveraineté alimentaire, garantissant le cycle de vie des fleuves, une exploitation hydroélectrique pourra être envisagée. La construction décentralisée de petites et moyennes centrales pour la production hydroélectrique en particulier, devra prendre en compte la participation des gouvernements provinciaux et municipaux, tout comme celle des communautés. De la même manière, la mise en œuvre de grands projets devra comporter des formes déterminées de relation entre les gouvernements locaux et les communautés alentours afin que ces dernières bénéficient directement de ces processus. Ainsi, par exemple, construire des campements éloignés (enclavés) pour la réalisation des grandes œuvres ne paraît être la meilleure solution, tout comme l’« importation » de travailleurs venant de l’extérieur.

Il ne sera jamais acceptable que, puisqu’il faut intégrer les communautés, ces dernières soient désignées en tant qu’actionnaires afin de mettre fin à leurs possibles résistances face à la menace d’un projet. Bien évidemment, pour les grands projets hydroélectriques en particulier, il sera indispensable de mettre en place un fond de médiation environnemental et social afin de faire face aux problèmes sociaux et environnementaux qui pourraient apparaître.

Nous ne devons jamais oublier que les impacts sociaux et environnementaux de ces grands projets peuvent être désastreux, sans que, en outre, les bénéfices économiques espérés soient réalisés. La Commission mondiale des barrages (CMB), citée par l’Association interaméricaine pour la défense de l’environnement (AIDE), conclut que « les grands barrages produisent en général toute une série d’impacts violents (...) [qui] sont davantage négatifs que positifs et qui, dans de nombreux cas, conduisent à la perte irréversible d’espèces et d’écosystèmes ».

Les conclusions de cette association, tirées après plusieurs études de cas et scientifiques au niveau mondial, mentionnant les impacts environnementaux les plus fréquents dérivés des grands barrages, peuvent être résumés par les points suivants :

 « Dégradation de la qualité et de la salubrité des eaux en amont ainsi qu’en aval de la rivière, causé par la modification artificielle des bassins hydrographiques. Bloquer le flux naturel entraîne une augmentation de la sédimentation, ainsi qu’une accumulation de nutriments et d’organismes qui favorise la prolifération d’algues, qui peuvent recouvrir la surface du réservoir et rendre inutilisable son eau pour la consommation domestique et industrielle. Les grands réservoirs peuvent également entraîner une contamination par des substances ou des bactéries toxiques qui menacent la santé publique.

 Dégradation des écosystèmes aquatiques dont les grands barrages, de fait, en sont la principale cause physique. Au moins 400 000 km2 des écosystèmes riverains les plus diversifiés au monde ont été détruits, immergés afin de créer des barrages.

 Impacts sur la biodiversité comme par exemple certains, très graves, sur des espèces de poissons migrateurs, causés par la construction de grands barrages sur leur lieu d’habitat, car ces espèces nécessitent une source d’eau douce s’écoulant librement pour pouvoir procréer et pondre.

 Impacts sur le changement climatique telle que l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre causée par la décomposition des matières organiques immergées par la construction. En outre, le changement climatique pourrait avoir des effets négatifs sur la sécurité et la productivité des barrages à travers des changements drastiques dans les précipitations et les sécheresses.

 Effets sismiques que les grands barrages et les réservoirs peuvent entraîner à cause de la pression élevée de l’eau du réservoir qui peut lubrifier les failles tectoniques ainsi que réduire la friction entre les surfaces des roches souterraines. »

En plus de ces problèmes environnementaux, ces grands projets hydroélectriques ont également entraîné plusieurs violations des Droits humains, inscrits dans les nombreux instruments du droit international, dont le cadre juridique des Nations Unies ou de l’Organisation des États américains. Voici les principales violations constatées : impacts sur la santé, perte des sources d’alimentation et des formes de vie traditionnelles, migrations forcées, évaluations insuffisantes ou parfois fausses des impacts environnementaux et sociaux, consultation et participation publique limitées, accès à l’information faible ou nul, violation des droits des peuples et nationalités indigènes, répression de la protestation sociale [5], etc.

Sur ce même point, en plus de développer des projets qui respectent de manière égale les Droits humains et ceux de la nature, les processus d’organisation territoriale et de zonification deviennent fortement nécessaires afin d’identifier les zones dans lesquelles les projets qui mettent en danger l’approvisionnement en eau destinée à des utilisations prioritaires établies dans la Constitution ne pourraient pas être développés. Le pays doit clairement définir quelles zones sont exclues des activités productives qui peuvent avoir un impact sur l’équilibre écologique, ce qui implique d’établir des limites à la frontière productive en demandant, par exemple, le moratoire pétrolier dans le centre sud de l’Amazonie (en plus de la fin de l’exploitation du pétrole du projet ITT), comme le proposait le Plan de gouvernement 2007-2011 du mouvement équatorien Alianza País. Dans ce contexte, il faut délimiter et protéger ces zones critiques dans lesquelles la capacité de production d’eau faibli. Par exemple, aucun type de travail minier ne devra se faire aux alentours des sources d’eau.

Il faudra également favoriser les programmes qui permettent de « semer l’eau » (programme de reforestation par exemple), mais minimiser auparavant les impacts négatifs dérivés des activités d’extraction, de déforestation, d’urbanisation incontrôlée et de monoculture, entre autres.

D’un autre côté, un pays avec autant de potentiel au niveau des énergies renouvelables comme l’Équateur, doit commencer à changer de manière drastique sa vision de l’énergie. Pour cela, il lui est indispensable de définir des plans d’exploitation adaptés ainsi que de favoriser l’utilisation des énergies solaire [6], éolienne, géothermique [7], de biomasse et même marémotrice pour qu’elles puissent être une réalité [8]. Il doit rester clair qu’en complément des projets hydroélectriques et des sources d’énergie renouvelables non conventionnelles, des centrales thermiques à performance élevée (au gaz naturel par exemple) seront nécessaires.

De plus, de nombreux efforts doivent encore être faits afin d’encourager l’utilisation rationnelle de l’énergie, dans le sens où elle ne représenterait qu’une source complémentaire. Nous reconnaissons également que la question de la consommation n’a pas été réellement abordée. Dans ce domaine, le pays et la société sont en défaut car aucun progrès n’a été fait. En plus de la gestion planifiée de la demande, des changements profonds de la structure énergétique peuvent également être favorisés, adaptant cette demande aux disponibilités des ressources énergétiques renouvelables du pays.

La politique des prix de l’énergie pourrait aider à introduire des changements dans la matrice énergétique. Cependant, depuis peu, afin d’éviter l’impact des prix élevés sur la population la plus pauvre (une chose certainement justifiable), l’énergie électrique est subventionnée, de manière directe comme de manière indirecte. La révision créative de ces subventions est une autre tâche en attente. Il ne s’agit pas de les supprimer de manière brutale, c’est-à-dire à la manière néolibérale. Il faut le faire avec créativité, de manière sélective. Ces subventions doivent être maintenues pour les groupes appauvris et marginalisés, pas pour les privilégiés [9].

En résumé, l’intervention étatique (gouvernement central et gouvernements décentralisés) ainsi que celle des communautés est urgente et les alternatives qui se présentent sont multiples. La situation d’urgence que traverse le secteur de l’électricité nécessite des solutions immédiates qui, sans être avec certitude les plus performantes à court terme, apparaissent comme des alternatives efficaces afin de consolider les bases d’un développement durable du système électrique du pays. Le principal objectif doit être le développement d’un système d’électricité durable, en soutenant surtout l’exploitation des ressources renouvelables en énergie dont dispose le pays et qui garantissent un approvisionnement en électricité qui soit économique, fiable, de qualité et équitable.

De tout ce qui a été abordé dans ce document, ce qui se détache est l’effort énorme et soutenu à faire afin de maximiser les effets positifs qui peuvent être obtenus de l’activité énergétique, en reconnaissant que le Buen Vivir, en tant qu’alternative au développement, ni le développement lui-même ne s’atteindront avec une simple augmentation de l’offre en énergie.

Notes

[1La division du Ministère de l’énergie et des mines (l’électricité d’un côté et le pétrole et les mines de l’autre), réalisée par le gouvernement actuel, a donc été une erreur.

[2Aujourd’hui plus que jamais, prennent tout leur sens les mots de l’un des premiers partisans de la croissance « zéro », John Stuart Mill (1848) qui a déclaré : « je confirme que je n’aime pas l’idéal de vie défini par ceux qui croient que l’état normal des êtres humains est une lutte incessante pour avancer, qui écrase, donne des coups de coude et de pieds à ceux qui les dépasse, caractéristiques du type de société actuelle et qui constitue même le mode de vie le plus désirable pour l’espèce humaine... Je ne vois aucune raison de se féliciter du fait que certaines personnes, qui possèdent déjà plus que le nécessaire, aient doublé leur consommation de produits qui sont la source de peu ou d’aucun plaisir, sauf s’ils représentent la richesse. Seulement dans les pays en retard sur le monde, l’augmentation de la production est toujours un sujet important, dans les pays les plus avancés, d’un point de vue économique, ce qui est nécessaire est une meilleure distribution. (...) Entre autres choses, ils doivent nous excuser de ne pas accepter cette étape très précoce du perfectionnement humain en tant que modèle définitif, d’être sceptiques envers le type de progrès économique qui attire les félicitations des hommes politiques ordinaires : l’augmentation pure et simple de la production et de l’accumulation. »

[3Depuis que le premier chargement de pétrole a été envoyé sur le marché international en août 1972, plus de 4 500 millions de barils ont été puisés. Le pays a reçu plus de 130 milliards de dollars (environ 99 milliards d’euros). Depuis lors, son économie a principalement été basée sur la rente pétrolière. Il lui reste tout de même quelques 4,5 milliards de barils à puiser.

[4Si nous incluons la valeur par importation d’énergie depuis la Colombie et le Pérou, qui se situe entre 10 et 12 centimes de dollars (respectivement environ 7 et 9 centimes d’euros), l’électricité d’Équateur est la plus chère de toute la région avec une moyenne de 9 centimes de dollars par kW/h (soit environ 7 centimes d’euros).

[5La répression de la protestation sociale a été un outil fréquemment utilisé par les entreprises minières, pétrolières ou d’électricité, en association avec diverses instances de l’État, afin d’effrayer les communautés qui s’opposaient à ce type d’activité. Pour cela, en complément du Mandat minier rédigé le 18 avril 2008, l’Assemblée Constituante de Montecristi a relaxé environ 300 personnes accusées par des entreprises, ainsi que ceux qui furent victimes de la répression à Dayuma (à la fin de l’année 2007). Malheureusement l’utilisation de cet outil de répression est récemment de nouveau apparu, cette fois de la part du gouvernement afin de freiner la protestation sociale s’élevant contre le modèle extractiviste ainsi que contre le non respect de plusieurs normes constitutionnelles, comme celles relatives à l’eau par exemple.

[6Grâce à, par exemple, des remises sur les impôts fonciers pour ceux qui construiraient des installations utilisant l’énergie solaire pour chauffer l’eau à usage domestique.

[7Il existe différentes opportunités identifiées à Chachimbiro, Tufiño et Chalupas, qui pourraient produire environ 400 MW.

[8Dans les îles Galapagos, par exemple, l’Équateur doit développer tout un processus d’expérimentation qui permet, en peu d’années, d’éradiquer les énergies destructives de l’archipel, tout en maintenant sa fragile et unique biodiversité en respect des demandes de sa population. Les connaissances qui pourront être tirées de cette expérience devront être réutilisées et appliquées sur le continent. Pour plus d’information vous pouvez consulter le Plan Cero Combustibles Fósiles en Gálapagos (Villavicencio et Acosta 2007) (Plan zéro combustibles fossiles aux Galapagos).

[9La première forme de subventions s’applique aux tarifs d’électricité qui s’élèvent à environ 300 millions de dollars par an (environ 229 millions d’euros), à laquelle s’ajoutent les subventions des combustibles utilisés dans les centrales thermiques, qui coûtent environ 800 millions de dollars par an (environ 610 millions d’euros). Cette valeur a pu être augmentée par la crise de l’électricité d’au moins 25 % en 2009.