Le tourisme solidaire

Voyager autrement

Le tourisme solidaire désigne les voyages organisés dans un but d’échange réel avec les populations locales, dans le respect de leur culture, de leur histoire et de l’environnement. C’est un tourisme qui permet aux populations de bénéficier réellement des ressources engendrées par le tourisme et d’améliorer leur niveau de vie par ce moyen tout en respectant leur dignité.
Le tourisme solidaire est une bonne façon de rencontrer "l’autre", de se confronter à d’autres façons de vivre et de penser, et de perdre ses préjugés.

Restez vigilant·es !

Méfiez-vous de certaines appellations pouvant laisser penser qu’une formule de voyage correspond à du tourisme solidaire : des formules d’« ethnotourisme » (attention au voyeurisme !), d’« écotourisme », cachent parfois une réalité moins reluisante.
Lors d’un colloque organisé en 2019 à Neuchâtel intitulé « Imaginaires et pratiques du tourisme durable, éthique ou solidaire », les organisateur·ices notaient : « Tourisme éthique, solidaire, humanitaire, ou écologique, un grand nombre d’organisations cherche à promouvoir des pratiques touristiques « alternatives » au tourisme dit de masse, plus respectueuses de l’homme et de l’environnement, tournées vers le soutien aux populations locales et la valorisation et la conservation des patrimoines culturels et naturels de leurs territoires. Souvent suspectées de n’être qu’un outil marketing ou un marché de niche, ces pratiques font l’objet d’un processus de codification (chartes éthiques, etc.) visant à délimiter les frontières d’un espace hétérogène, à la fois marchand, militant et professionnel. Elles attirent de nombreuses personnes désireuses de moraliser et de donner du sens à leurs vacances et de se distinguer d’autres catégories de touristes. Des projets de conservation de la nature axent par ailleurs une partie de leur stratégie sur l’éco-tourisme. C’est le cas des activités de découverte d’espèces menacées d’extinction qui, par le biais d’un apport économique non négligeable, contribuent à la sauvegarde de ces espèces. Le besoin de se rendre utile pour sauvegarder l’environnement motive un nombre croissant d’individus à utiliser leurs temps de loisirs pour s’engager comme volontaires dans des programmes humanitaires ou de conservation de la nature tout en découvrant un nouveau pays. Mais avec quelles conséquences concrètes sur les milieux et leurs habitants ? »

Posez les bonnes questions aux voyagistes : quels seront les contacts avec la population locale, quels seront les sites visités, à qui profitera l’argent du voyage, l’environnement sera t-il respecté (le problème peut se poser dans des formules de type raids ou safaris...).

Une fois là-bas

Attention à votre comportement en toutes circonstances : ne donnez pas de manière anarchique : argent, médicaments, bonbons... Cela peut engendrer des conséquences néfastes pour la population (encourager la mendicité des enfants, par exemple), respectez l’environnement (cela peut passer par des économies d’eau), faites attention à ce que vous prenez en photo, à la manière dont vous vous adressez aux populations locales, à la manière dont vous les saluez... Toutes ces attitudes et comportements de la vie quotidienne qui peuvent vous paraître anodins sont sources de malentendus et de problèmes parfois très graves.

Pour approfondir

Tourisme Nord-Sud : le marché des illusions
DUTERME Bertrand, Alternatives-Sud, 2018
Le tourisme international, moteur de développement et ferment d’humanité ! Le credo des promoteurs du secteur ne résiste pas à la déconstruction des trois illusions sur lesquelles il repose : celles de la démocratisation, de l’exotisme et de la prospérité. L’actuelle répartition des coûts et des bénéfices de l’industrie du dépaysement creuse les écarts. Sans régulation politique des flux et des impacts, pas de « tourisme durable » possible.
https://www.cetri.be/Tourisme-Nord-Sud-le-marche-des.

Solidaire, écologique, responsable : le tourisme autrement
Le téléphone sonne, France inter, août 2017
« Une vague de nouveaux touristes décident, chaque année, de changer d’habitudes et tentent l’expérience d’un voyage responsable. Pour le meilleur, comme pour le pire. »
https://www.franceinter.fr/emissions/le-telephone-sonne/le-telephone-sonne-21-aout-2017

Le tourisme social et solidaire
Alternatives économiques, 2014.
Rendre accessible à tou.te.s les colonies de vacances, se mettre au service d’une ONG dans un pays en développement, accompagner une personne âgée en voyage... Le tourisme social et solidaire s’adresse à tou.te.s et développe des offres propres à satisfaire toutes les envies.

Le voyage contre le tourisme
PAQUOT Thierry, Eterotopia, 2014, 96 p.
Le tourisme n’est pas neutre. Il génère une économie qui ne profite qu’inégalement aux divers intermédiaires et il est faux d’affirmer qu’un lieu en devenant touristique enrichit ses habitant.e.s. Le pic pétrolier et le dérèglement climatique appellent à une plus grande responsabilité envers le pourquoi et le comment des mobilités. Faut-il, là aussi, décroître ? Il convient, à coup sûr, d’inventer un autre tourisme, plus proche du voyage et de ses adaptations progressives aux cultures que l’on découvre.

Manuel de l’antitourisme
CHRISTIN Rodolphe, Ecosociété, 2019, 144p.
« Le tourisme est la première industrie mondiale, même s’il est pratiqué par seulement 3,5 % de la population… Qui n’a jamais ramené de vacances le sentiment de l’absurde ? Car même les mieux intentionnés des voyageurs contribuent malgré eux à la mondophagie touristique. Pouvons-nous nous évader du tourisme ? »

Dossier « tourisme solidaire » de ritimo
Ritimo a réalisé un dossier très complet sur le tourisme solidaire. Il comprend notamment une présentation du tourisme solidaire, une riche bibliographie et une sitographie.
https://www.ritimo.org/Tourisme-solidaire-211

Vacances, j’oublie tout ?
Ritimo, 2005, 40 p.
Après avoir noté les maux générés par le tourisme à l’international (prostitution, dégâts pour l’environnement, mépris des populations, précarisation de la vie locale et risques pour la santé), ce livre montre que des alternatives sont possibles et expose des expériences réussies. Il insiste également sur la nécessité, pour le ou la touriste occidental, de changer de comportement, de s’ouvrir à d’autres cultures et de respecter les personnes et les pays visités.
https://www.ritimo.org/Vacances-j-oublie-tout