Une catastrophe humanitaire en puissance autour de l’oléoduc Tchad-Cameroun : Y a-t-il quelqu’un qui fasse attention ?

Brendan Schwartz et Valery Nodem

, par AlterNet

 

Ce texte, publié originellement en anglais par AlterNet, a été traduit par Marine Gandit, traductrice bénévole pour rinoceros.

 

En 2000, les multinationales géantes du pétrole, la Banque mondiale et deux dictateurs corrompus se sont associés pour lancer le projet d’un oléoduc Tchad-Cameroun. Au fil des années, l’attention des médias se relâche alors que les impacts négatifs de l’oléoduc ne cessent de croître jour après jour.

Connaissez-vous le Tchad ?

Si vous avez entendu parler du Tchad, ce n’est probablement pas en bien. L’image que l’on a du Tchad a été ternie par une guerre quasi incessante depuis l’indépendance du pays ainsi que par ses ingérences dans le conflit du Darfour. Un auteur a intitulé ce phénomène : « la tragédie négligée d’une nation ». Pourtant, le Tchad abrite un paysage d’une beauté remarquable et sa population est largement aussi dynamique et diverse qu’ailleurs. Mais il ne fait nul doute qu’on y trouve une souffrance humaine incontournable. Et, comme bon nombre de personnes ont pu l’observer, la découverte de l’or noir n’a contribué en rien à améliorer la situation.

Bien que peu connu du grand public, le projet d’oléoduc Tchad-Cameroun a été durant un certain temps un sujet de débat intense et d’élans rhétoriques au sein des cercles internationaux du développement. Au cœur d’une Afrique centrale déchirée, ce projet financé par la Banque mondiale pompe 170 000 barils de pétrole brut par jour dans le bassin de Doba, au Tchad, et le transporte jusqu’au port atlantique de la ville de Kribi, au Cameroun, 1080 kilomètres plus loin. Impulsé par des entreprises telles qu’Exxon ou encore Chevron, l’oléoduc a obtenu la vive approbation de la Banque mondiale qui décrit le projet comme « un dispositif sans précédent permettant de transformer la richesse produite par le pétrole en avantages directs pour les personnes pauvres, vulnérables et pour l’environnement ». Neuf ans après l’accord de la Banque mondiale pour financer le projet, six ans après que le pétrole ait commencé à couler, et seulement un an après le retrait de la Banque mondiale, l’oléoduc Tchad-Cameroun quitte lentement le feu des projecteurs du développement. La semaine dernière, la Banque mondiale a publié sa propre évaluation du projet, dans lequel elle reconnait que celui-ci n’a pas su atteindre ses deux objectifs : réduire la pauvreté et améliorer la gouvernance. On espère toutefois que ce n’est pas l’évaluation finale de la Banque mondiale, étant donné que le pétrole devrait couler pendant encore une vingtaine d’années et que le pire des impacts du projet commence seulement à se faire sentir. Voici une mise à jour en provenance du terrain.

Deuil national et promesses brisées

Pour le Président tchadien Idriss Deby, les revenus pétroliers sont un moyen de maintenir un pouvoir abusif et non démocratique. Il a tout d’abord modifié la Constitution afin de demeurer Président à vie, puis a dépensé 30% des revenus pétroliers du pays pour faire la guerre, et il a également utilisé l’argent destiné à développer des “secteurs prioritaires” dans des accords pour des marchés publics opaques et sans appels d’offres publics, concédés à Dieu sait qui - autant de choses qu’il avait promis ne jamais faire. Il n’est pas étonnant dès lors que la société civile tchadienne ait déclaré l’inauguration de l’oléoduc jour de deuil national. Les organes de prêt au secteur public de la Banque mondiale (IDA et BIRD) ont annoncé qu’elles se retiraient du projet en 2008, déclarant que « le Tchad n’a pas su respecter certaines conditions indispensables » de leur participation. Cependant, l’organe de prêt au secteur privé de la Banque mondiale (la SFI) n’a eu aucun scrupules à rester à bord pour recueillir les bénéfices de son prêt commercial de 200 millions de dollars. Beaucoup de promesses ont par ailleurs été faites aux personnes habitant dans la zone de production du pétrole, au Sud-ouest du Tchad. On avait promis aux villageois des compensations financières équitables pour la perte des terres expropriées par Exxon, des emplois au sein des compagnies pétrolières durant toute la durée de vie du projet, et des investissements dans leurs villages à hauteur de 5% des revenus pétroliers. Selon les résidents locaux, il s’agissait de promesses en l’air.

Les personnes déplacées

Une femme du village de Béro, dans la zone de production de pétrole, a expliqué qu’Exxon avait déplacé toute sa famille, promettant de leur trouver une nouvelle terre et de leur construire de nouvelles maisons entièrement équipées. Bien que de nouvelles maisons aient effectivement été bâties, leur construction était de si mauvaise qualité qu’Exxon a dû y retourner deux ans plus tard pour les reconstruire afin d’éviter un scandale public. Mais il n’y avait aucun meuble. En théorie, toute personne déplacée reçoit une forme de compensation. Toutefois, elles ont rarement été suffisantes pour rétablir la qualité de vie des villageois à son niveau préalable. Tout cela est dû au fait que le pétrole tchadien se situe à quelques mètres seulement sous les terres agricoles les plus fertiles du pays. Le problème agricole est d’autant plus sérieux que cette zone est le seul véritable « grenier à blé » du Tchad et nourrit la majeure partie du pays. Exxon et les planificateurs du projet prétendaient que des compensations seraient versées aux personnes déplacées, mais qu’une « auto-rélocalisation » se ferait spontanément par lequel les villageois trouveraient/achèteraient de nouvelles terres agricoles d’un « stock de terres de village ». Un rapport tchadien récent conclue que cela n’a pas eu lieu : de nombreux fermiers n’ont pas trouvé de terre, ou insuffisamment. La production agricole est en baisse constante, ce qui finira par pénaliser le pays tout entier.

Le gouvernement local d’Exxon

Dans l’espoir de ne pas avoir à verser trop de compensations, la société Exxon a autorisé plusieurs villageois à rester dans la zone de production de pétrole. Les villageois vivent souvent de façon précaire près des puits de pétrole, qui fonctionnent 24 heures sur 24. Le banditisme croissant dans la région a poussé l’ancien gouverneur de la province orientale du Logone à ordonner à la police locale d’« arrêter ou tirer à vue » toute personne circulant près de la zone après 18h. Désormais, les personnes qui y résident encore sont littéralement encerclées par des infrastructures pétrolières et sont prisonnières dans leurs propres maisons. Quasiment chaque facette de leur vie est gouvernée par Exxon, le gouvernement local de facto.

Prenez l’exemple de Namarde Keiro. Sa famille vit à 500 mètres du quartier général d’Exxon et à une vingtaine de mètres d’un puits pétrolier. Alors que des lignes à haute tension surplombent leur maison, la famille de Keiro survit dans ce que la Banque mondiale appelle « l’extrême pauvreté », sans accès à l’eau potable ni à l’électricité. Le 11 octobre dernier, alors qu’il rentrait de sa ferme, Keiro a découvert une fuite de pétrole. Il a alors alerté les employés d’Exxon, qui ont immédiatement condamné la zone et l’ont nettoyée avant que quiconque ne constate les dégâts. La fuite avait détruit une terre en jachère de Keiro. Ils compensèrent alors sa perte avec un cadeau exceptionnel : un sac à dos vide Esso (l’opérateur d’Exxon)…

Ce fut selon certains au moins la cinquième fuite qu’a connu le projet ; pourtant, ces faits n’ont été rapportés par aucun média ni à l’intérieur ni à l’extérieur du Tchad. Si un journaliste de l’Associated Press n’avait passé qu’un seul coup de téléphone au siège d’Exxon à Houston, il y a de fortes chances que Keiro aurait reçu des milliers de dollars de compensation en moins d’une semaine.

Le 8 novembre, les employés du consortium sont retournés chez Keiro avec un équipement de repérage. Apparemment, ils souhaiteraient construire une route qui passerait à deux mètres de la hutte familiale. D’après une ONG locale, la stratégie d’Exxon est de rendre la vie de la population locale insupportable afin qu’ils décident d’eux-mêmes de partir sans compensation. Et ça marche.

5% invisible

En ce qui concerne les 5% des revenus pétroliers promis aux résidents de la zone de production, ils sont entièrement dépensés dans des « projets présidentiels ». Il s’agit d’importants projets d’infrastructures de standing dont Deby a fait don à la capital régionale Doba, à plus d’une demi-heure de route des villages les plus touchés par la production de pétrole. Ces projets, dont un stade de foot qui s’effrite déjà, ont pour but de gagner des votes pour le parti de Deby lors des élections locales de 2010 et des élections présidentielles de 2011. Lorsqu’on lui a demandé si une partie des 5% des fonds avait été dépensée dans son village, le chef de Meikiri s’est d’abord esclaffé avant de reprendre sa respiration pour répondre « Non ». C’était un dimanche. Lundi, Exxon a commencé à forer un puits de pétrole à quelques mètres du terrain de jeu de l’école élémentaire de son village. D’après le vice-président du comité responsable du « fonds de 5 % », 74 millions de dollars ont été déboursés dans la zone de production de pétrole dans des projets de développement. Pourtant, rien n’est encore visible dans les villages directement affectés.

Armes, armes, armes

L’impact le plus important du pétrole au Tchad a été ressenti non pas par les villages encerclés du basin de Doba, mais plutôt par les régions Nord et Est du pays, où des centaines de millions de dollars de revenus pétroliers ont été utilisés pour acheter des armes pour une guerre qui a déjà tué des milliers de personnes et en a déplacé des centaines de milliers d’autres. En 2007, le Tchad a dépensé 4,5 fois plus d’argent dans le secteur militaire que dans la santé, l’éducation et l’ensemble des autres dépenses sociales combinées. Malgré la garantie de la Banque mondiale d’établir un cadre modèle pour permettre un réel développement grâce au pétrole, le pétrole a en fait continué à financer une guerre dont les premières victimes sont des civils. Le Tchad a également dépensé ses revenus pétroliers dans l’achat d’armes ultérieurement confisquées au JEM, le groupe rebelle du Darfour engagé par Deby pour protéger son Capitole des rebelles tchadiens. La réalité du dicton « pétrole pour la guerre, guerre pour le pétrole » est ancrée dans la conscience politique populaire du Tchad. Nadji Nelambaye, le coordinateur d’une ONG tchadienne, a répondu « Vous essayez de me provoquer ? » lorsqu’on lui a demandé s’il pensait qu’il y avait un lien entre le pétrole et la guerre dans son pays. Il s’est ensuite lancé dans un long discours passionné d’une heure auquel 99% des Tchadiens adhèrent. D’après un rapport récent de l’International Crisis Group, deux ministres haut placés tchadiens (qui s’avèrent être des jumeaux neveux du Président Idriss Deby) ont passé à la rébellion armée, explicitement à cause du mauvais usage des revenus pétroliers.

Cameroun, l’Autre

Le Tchad a attiré l’attention et les critiques de nombreux observateurs suite à ses aventures pétrolières. Toutefois, à quelque 900 kilomètres, l’oléoduc Tchad-Cameroun passe par un autre pays : le Cameroun.

Bien que le pays n’ait perçu que de faibles “revenus de transit” du pétrole tchadien, les impacts sociaux et environnementaux sont tout aussi difficiles pour les Camerounais vivant le long de la route de l’oléoduc. 248 villages sont directement affectés par l’oléoduc et des dizaines d’autres par les routes, les centres opérationnels et les employés vivant dans des bases construites tout spécialement pour le projet. Contrairement au Tchad, aucun revenu pétrolier n’a été mis de côté pour des dépenses dédiées au développement des villages affectés. Le gouvernement camerounais déclare n’avoir perçu que 25 millions de dollars par an, et qu’une partie de cet argent est reversée aux villages au travers de dépenses sociales dans le budget national. Mais la vérité est que nul ne sait où sont passés ces 25 millions de dollars (si ce montant est même exact), et que personne n’a à rendre de comptes sur l’utilisation de ces revenus. Ainsi, le débat au Cameroun se concentre sur le (non) paiement des compensations. Le Plan de Gestion environnemental, des centaines de pages rédigées dans le jargon politique de la Banque mondiale, exigeait du consortium pétrolier et du gouvernement camerounais qu’ils paient les compensations avant le lancement de la construction de l’oléoduc en 2001. Aujourd’hui, des ONG camerounaises ont fourni des documents sur des centaines de cas où aucune compensation n’a été versée, ou sur des villageois n’ayant reçu qu’une compensation partielle ou sous forme de matériaux de mauvaise qualité. Essayez ce plâtre en guise de compensation…

Le grand-père du village

Mongotsoe Akam est un grand-père silencieux et étrange qui vit dans le petit village d’Ebaka, dans la province Est du Cameroun. Il a toujours été fermier et semble vouloir continuer à vivre une vie de village traditionnelle. Au cours de la construction de l’oléoduc, de nombreux sous-traitants du consortium pétrolier s’activaient autour de sa maison et de sa ferme, à la recherche de latérite, une roche utilisée pour couvrir les routes non pavées construites par le consortium pour acheminer les matériaux et les machines. M. Mongotsoe leur montra l’endroit exact où se trouvait sa latérite et négocia un prix pour son extraction. Non seulement il ne fût jamais payé, mais il ne perçut également aucune compensation pour les 50 000 dollars de cultures ravagées par le passage des bulldozers. M. Mongotsoe patienta sagement jusqu’à la fin de la construction de l’oléoduc en 2003 pour se plaindre de sa situation. Lorsque Exxon refusa de le payer, il demanda à un ingénieur agricole du Ministère de l’Agriculture camerounais d’évaluer les dommages causés à sa terre. A l’aide des principes du Plan de gestion environnemental, le rapport de l’ingénieur conclut qu’un peu plus de 50 000 dollars étaient dus à M. Mongotsoe. Le rapport fût envoyé au directeur de l’unité environnementale d’Exxon. Exxon répondit ultérieurement que les réclamations de M. Mongotsoe documentées par le Ministère de l’Agriculture n’étaient « pas convaincantes » et étaient « incohérentes ». En septembre 2009, le consortium pétrolier offrit finalement 600 dollars à M. Mongotsoe. Lorsque le vieil homme refusa, un employé d’Exxon déclara à deux ONG camerounaises que Mongotsoe essayait d’escroquer la compagnie, étant donné qu’il savait qu’elle avait beaucoup d’argent. Pouvez-vous imaginer le grand titre dans The Onion [magazine satirique des États-Unis] ? « Un grand-père camerounais ruine le Supermajor ».

Confusion entre les Domps

A quelques kilomètres du village de Dompta, des jeunes sans emploi regardent des avions atterrir et décoller sur la terre qu’ils cultivaient, devenue désormais la piste d’atterrissage privée d’Exxon... Leurs dédommagements individuels furent dépensés il y a des années, et ils n’ont désormais aucun moyen de subsistance. Le chef de Dompta a signé un contrat avec Exxon pour la construction d’une clinique en guise de « dédommagement à la communauté ». La clinique n’étant pas construite, il écrivit au consortium en leur demandant de respecter leur accord écrit. Un des directeurs d’Exxon répondit poliment que la clinique serait construite et que les villageois pouvaient utiliser les cliniques avoisinantes en attendant. Le chef de Dompta décéda en 2007 et son fils prit sa succession, comme le veut la tradition. Le nouveau chef de Dompta déclare qu’Exxon a construit un centre hospitalier à Dompla (noter la différence orthographique), un village à 30 kilomètres, et y a même fièrement installé une pancarte portant l’inscription « Clinique de Dompta ». Nous ne saurons jamais s’il s’agit là d’une farce cruelle ou d’une idiotie de l’entreprise, puisque aucune personne du consortium pétrolier n’a encore commenté l’affaire. Pour la population de Dompta, cela n’importe guère.

À la pêche au pétrole

Aucun lieu n’a été aussi bouleversé par l’oléoduc que la ville côtière de Kribi. Les Kribians traditionnels se lèvent vers les 5h du matin et préparent leurs canoës en bois pour leur journée de pêche. Les jours passant, ils pagaient de plus en plus loin pour pêcher de moins en moins de poisson. La cause de ce problème est que le récif qui constituait leur principale zone de pêche a été dynamité pour la construction de l’oléoduc Tchad-Cameroun, qui se trouve à 11 kilomètres en dessous du niveau de la mer. Des supertankers du monde entier viennent à l’unité offshore de chargement au large de la côte de Kribi, se remplissent de brut tchadien, et repartent pour l’Europe ou les États-Unis. La garde-côte camerounaise et la sécurité privée tchadienne ne laissent pas les pêcheurs lancer leurs filets près de l’installation, et agressent quotidiennement les pêcheurs artisanaux alors que les chalutiers chinois pratiquent illégalement une pêche intensive en haute mer en tout impunité.

En janvier 2007, une fuite de pétrole survint à Kribi. Alors que les pêcheurs déballaient leur pêche du jour, ils ne purent que constater que tous les poissons étaient de couleur noire. Exxon déclara que l’incident était minime. Aucune analyse indépendante n’a été menée pour mesurer l’impact de la marée noire de Kribi, qui est également la première destination touristique du Cameroun. Les dégâts causés aux pêcheurs artisanaux sont incalculables, les études de suivi environnemental du consortium pétrolier ne comprenant pas suffisamment de données sur la pêche. Les villages côtiers ont perçus une compensation de 4 000 dollars chacun, dans une logique qu’Exxon qualifie de “bon voisinage” - mais l’entreprise refuse d’assumer la responsabilité de la destruction du secteur de la pêche de Kribi.

La Banque mondiale a demandé au gouvernement du Cameroun et à Exxon de publier conjointement un « Plan de réponse aux marées noires » officiel avant que le projet ne devienne opérationnel en 2003. Le plan fut « lancé » au luxueux Hôtel Hilton de Yaoundé, le 3 novembre 2009. Un membre d’une ONG camerounaise importante, qui suivait le projet, a été exclu de l’événement car « il n’avait pas d’accréditation ».

La responsabilité de l’Amérique

Alors que l’Amérique intensifie ses recherches de pétrole et de gaz sur le continent africain (qui comptera bientôt pour 25% des importations pétrolières totales des États-Unis), les Américains devraient connaître les coûts humains et environnementaux de leur soif d’or noir et des activités de leurs firmes. Pour parler clairement, le pétrole au Nigéria, en Guinée équatoriale, au Gabon, Congo-Brazzaville, Cameroun, Tchad, en Angola et au Soudan a poussé la population dans une plus grande pauvreté et a causé des souffrances humaines inexprimables dans de nombreux cas. Le Ghana, la Mauritanie, l’Ouganda, le Sao Tomé et d’autres pays ont des industries naissantes, qui pourraient devenir stratégiques dans la quête de la ressource mondiale la moins renouvelable qui soit.

L’objectif ultime des campagnes militantes internationales est de « laisser le pétrole africain dans le sol » et d’établir une gouvernance plus performante avant toute autre chose, étant donné que les industries extractives ne contribuent quasiment jamais au développement national. Mais des intérêts puissants rendent cet objectif quasi impossible. Aussi, le combat doit se concentrer pour le moment sur des améliorations du cadre politique.