Le Mali : Une démocratie en panne de son développement ?

"Un village, une école"

, par CIIP

Depuis le retour à la démocratie, l’éducation est le secteur prioritaire de la politique nationale. Le président Konaré, ancien enseignant, symbolise cette orientation par la formule "un village, une école"..
Sur la période 2002/05, 14,8% des dépenses gouvernementales totales sont consacrées à l’éducation (10,9 % pour la France), soit 4,3% du PIB.

L’évolution du taux brut de scolarisation dans le primaire est passé de :

  • 26 % en 1990 (19 % filles – 33 % garçons)
  • à 48 % en 1998 (40% filles – 56 % garçons)
  • et à 84 % en 2009 (74% filles – 92 % garçons)

Dernières données du PNUD :

  • Population de plus de 25 ans, ayant au moins atteint le secondaire : 3.7 % (2010)
  • Taux brut d’inscription en primaire : 91.3 % (2001/09)
  • Taux brut d’inscription dans le secondaire : 34.8 % (2001/09)
  • Taux brut d’inscription dans le supérieur : 5.4 % (2001.09)
  • Ratio élèves / enseignants dans le primaire : 51.4 (2005/08)

De tous temps, la scolarisation des filles est moins importante que celle des garçons. La progression des effectifs réduit très progressivement cet écart qui est variable en fonction des régions. Des facteurs culturels et économiques expliquent cette situation.

Le Mali a fait d’importants progrès quantitativement ces quinze dernières années. Par contre, la qualité de l’enseignement a peu progressé. L’afflux de nouveaux élèves ne s’est pas suffisamment accompagné de constructions d’écoles et de recrutement de maîtres. Les classes se retrouvent surchargées, avec parfois plus de 100 élèves par classe. Le système de la double vacation s’est ainsi développé (la moitié des enfants fréquentent l’école le matin, l’autre moitié l’après-midi). Selon l’UNICEF, le taux net de participation à l’enseignement primaire sur la période 2007/2010 s’élève à 70 % pour les filles et à 84 % chez les garçons. Le taux d’abandon est très important. A la suite de pressions extérieures (notamment américaine) "la Pédagogie Convergente", a été instaurée : l’enseignement initial s’effectue dans la langue d’origine, le français, introduit en 2e année sous forme d’expression orale est enseigné à partir de la 3e année.