Tout peut changer : Capitalisme et changement climatique

A propos du livre de Naomi Klein

, par KLEIN Naomi

De sa position de journaliste, Naomi Klein pousse un cri d’alarme et aussi d’espoir. Elle dénonce d’abord la pression des climatoseptiques et en même temps celle des tenants du libre marché et du lobby de l’extractivisme. Exemples à l’appui, elle plaide pour une gestion publique de l’énergie et pour que les pouvoirs publics puissent planifier et règlementer, quitte à braver les règles de l’OMC. Elle s’élève contre la "pensée magique" selon laquelle la géo-ingénierie pourrait sauver le climat et contre le rapprochement désastreux entre grande entreprise et mouvement environnementaliste via le commerce des "compensations carbone". Son propos s’appuie sur plusieurs cas précis de "milliardaires écolos" : Branson et "Virgin Earth Challenge" par exemple.

Après ces constats pessimistes la deuxième partie du livre met en avant les multiples initiatives de résistance et d’innovation, la "Blocadie", en particulier la convergence entre les mouvements autochtones et les résistants à l’extractivisme au Canada et aux Etats-Unis mais aussi en Grèce ou en Roumanie, et même en Chine ou au Nigéria. Elle croit au recours massif aux énergies renouvelables et localisées, grâce en particulier au désinvestissement du secteur des combustibles fossiles en particulier des collectivités locales. Finalement, elle ne craint pas d’affirmer que le changement climatique est un appel à un réveil civilisationnel et que l’humanité n’est pas désespérément égoïste et cupide.