Climat : choisir ou subir la transition ?

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Stratégies des mouvements de base pour lutter contre le changement climatique

, par LADUKE Winona

Le 22 octobre 2014, Winona LaDuke a prononcé l’allocution inaugurale du Campus Sustainability Day [1] devant un public d’environ 1000 personnes au Scott Center de l’université de Portland. Cet article est la retranscription de son discours, intitulé « Stratégies des mouvements de base pour lutter contre le changement climatique » [2].

La Triple couronne des oléoducs : aller contre le courant pétrolier

Tout d’abord, je voudrais partager [une vidéo] avec vous, pour montrer à quoi nous sommes confrontés. (…) Elle s’intitule « La Triple couronne des oléoducs » [3]. J’ai rêvé à plusieurs reprises que nous chevauchions contre le courant du pétrole. J’ai donc été voir les Lakotas, la famille White Plume, et je leur ai dit : « Vous savez, cet oléoduc Keystone, je pense que vous devriez monter à cheval et aller contre le courant de ce pétrole. C’est mon rêve : que nous chevauchions contre le courant ». Ils m’ont tous regardée avec cet air entendu et je leur ai dit : « Bon, on va y réfléchir. Nous organiserons des cérémonies, nous y réfléchirons ». Et j’ai attendu. J’attendais qu’ils reviennent vers moi pour me faire part de leur décision. (…) Et puis un jour, j’ai ressenti ce fardeau qui vous accable quand vous rêvez au milieu de la nuit, je me disais « Mais à quoi tu penses ? Il y a cet oléoduc qui est en train d’avancer ! ». J’ai donc été acheter une remorque à chevaux et mes enfants m’ont dit : « Qu’est-ce que tu fais ? Tu n’as même pas la voiture qu’il faut pour tracter cette remorque ! ». Mais sur Craigslist on peut trouver n’importe quoi ! (…) Nous sommes donc sortis et nous nous sommes préparés à chevaucher une première fois, contre le projet d’oléoduc Alberta Clipper. (…) Puis les Lakotas m’ont appelée pour me dire : « Nous sommes prêts ! », et c’est ainsi que la Triple couronne a eu lieu. Nous avons chevauché contre trois projets d’oléoducs. Et pour l’instant, je suis heureuse de dire qu’Enbridge n’a pas réussi à faire passer ses oléoducs à travers le Minnesota.

Casey Camp-Horinek (Ponca - Indigenous Environmental Network) et Winona Laduke (Anishnabe
 Honor the Earth). Reject-Protect - Cowboys & Indians Alliance, Washington DC, avril 2014. Crédits : Tomas Alejo

Aller au-delà de l’Empire

Dans notre langue, ce mois-ci [octobre] est appelé Binaakwe-giizis, le mois des feuilles qui tombent. La lune suivante est Gashkadino-Giizis, la lune qui couvre de givre. Manidoo-Giizisoons, la lune du petit-esprit. Gichimanidoo-giizis, la lune du grand-esprit. Puis vient la lune connue sous le nom de Namebini-giizis, la lune du Sucker. Le Sucker est une espèce de poisson sur notre territoire. Et puis il y a Onaabani-giizis, la lune de la neige revêtue d’une couche dure, autour du mois de mars dans mon territoire. C’est lorsqu’il neige, que la neige fond et qu’elle gèle à nouveau. Aussi connue sous le nom de lune-où-il-ne-fait-pas-bon-tomber-la-tête-la-première-dans-la-neige... Et puis il y a Iskigamizige-giizis, la lune du sirop d’érable. La lune qui suit est Zaagibagaa-giizis, la lune des fleurs. Odemiini-giizis, la lune des fraises. Miin-giizis, la lune des myrtilles. Manoominike-giizis, c’est notre lune du riz sauvage, que l’on trouve dans les lacs de notre territoire. Et puis il y a Waatebagaa-giizis, celle qui vient de finir, celle où les feuilles changent de couleur.

Je me suis dit que vous aimeriez entendre les noms des lunes anishnabe dans notre langue et je voulais que vous les écoutiez parce qu’ils permettent de se faire une idée d’une temporalité qui est conçue à partir de la terre. Vous avez remarqué, aucune de ces lunes ne doit son nom à un empereur romain. Pas une seule. Aucune trace de Jules César là-dedans. Vous pouvez donc avoir une vision du monde qui n’a rien à voir avec un quelconque empire et vous vous en sortirez très bien. Pour moi, cela fait partie de ce à quoi il faut penser. Il s’agit d’aller au-delà de l’empire. Car un empire est fait de conquête. L’empire est fait de soumission. L’empire dépend d’une économie prédatrice qui prend tout et ne laisse rien. L’empire n’est pas durable. Nous devons nous affranchir de cette pensée, de cette vision du monde – nous sommes tous allés dans ces mêmes écoles, on nous a tous fait avaler cette idéologie de force, nous avons tous été nourris avec le paradigme dominant. [Mais] on peut se libérer de ce mode de pensée. (...)

Dans nos enseignements anishnabe, il y a ce moment où il faut choisir entre deux chemins, (…) c’est le temps des sept feux. L’un des chemins est très fréquenté mais la terre est brûlée. Le second chemin n’est pas bien marqué, mais il est vert. C’est à nous de choisir quel chemin nous empruntons. C’est ce que les prophètes ont dit à notre peuple, il y a peut-être deux mille ans de cela. Nous sommes à ce tournant. Ces paroles sont anishnabe mais je suis sûre qu’elles s’appliquent à chacun d’entre nous. Nous sommes à ce tournant où nous devons choisir. Ou comme nous le disons chaque jour à Honor the Earth en ce moment : « aimez l’eau, pas le pétrole ». Car il faut choisir entre les deux, et il est possible de se passer de l’un, mais pas de l’autre (…).

Économie cyclique vs économie linéaire

[Notre style de vie] est un système cyclique, une économie basée sur la terre. Le temps, les lunes, les saisons, la manière dont nous vivons, notre vie sont cycliques. L’économie des États-Unis n’est pas cyclique, c’est une économie linéaire. Elle dépend de l’extraction continue des ressources, de la transformation de ces ressources par le travail et de beaucoup d’argent, afin de produire des choses. Et ces choses finissent chaque année à la poubelle. Puis il y a (…) l’industrie du gaz de schiste qui produit énormément d’eaux usées qui se retrouvent définitivement exclues du cycle hydrologique. C’est un exemple d’économie linéaire : rien ne retourne au milieu pour être transformé positivement. C’est un système linéaire qui n’est pas durable. (…)

En 1865, le village de Keweenaw Bay, sur le Lac Supérieur, a vendu 250 tonnes de sucre d’érable. Voilà une économie entièrement basée sur la terre. Vous pouvez récolter votre sirop d’érable ou vous pouvez couper vos arbres : ce sont deux façons différentes de mener votre vie. (...)

Une transition gracieuse pour sortir de l’ère des énergies fossiles

Maintenant je vais vous déprimer encore un peu plus, et ensuite nous passerons à la partie positive, d’accord ? Voici la partie sur le changement climatique et, à moins que vous regardiez trop Fox News, vous êtes au courant de ce qui est en train de se passer. La température globale augmente. Alors je sais bien que, cette année, un vortex polaire a frappé le Minnesota. Mais ce n’est qu’une petite anomalie car ce qui nous attend est un chaos climatique et non une augmentation constante et prévisible des températures. Il s’agit de phénomènes incontrôlés qui se produiront constamment. (…) Et d’ici 2020, c’est-à dire dans cinq ans environ, le coût de ces désastres liés aux dérèglements climatiques atteindra 20% du PIB mondial. Je ne sais pas qui va se charger de payer. Je ne sais pas qui s’occupe de ce problème et où ça en est. Mais notre économie ne se porte pas très bien, alors ces 20%, que ce soit à l’échelle mondiale ou à l’échelle locale, ne seront pas faciles à trouver (…).

Le deuxième problème avec lequel je vais vous déprimer encore un peu – j’essaie de passer cette partie rapidement pour ne pas tous finir à l’HP – est celui des énergies fossiles. Je suis un pur produit de cette génération des énergies fossiles, à deux cents pour cent. Vous l’êtes vous tous également. J’y ai passé toute mon existence. Et c’était plutôt sympa, pas vrai ? Nous sommes allés en voiture partout, nous avons beaucoup roulé. Et notre économie est entièrement basée sur les énergies fossiles, ce qui est totalement inefficace. Au cours de ma vie, nous avons consommé la moitié des énergies fossiles mondiales. Mes petits-enfants me disent : « Vraiment ? ». Eh oui, désolée. (…) Ce que je veux dire par là, c’est que j’en suis totalement consciente. Et ce que je veux, c’est ce que vous devriez tous exiger : une transition progressive pour sortir des énergies fossiles. Je ne veux pas en sortir en catastrophe, or c’est ce qu’ils proposent au fond. Non, je veux une transition progressive et élégante. (...)

Il est essentiel d’a¹ronter notre addiction

Les sables bitumineux sont l’illustration même d’une transition non préparée. C’est comme quand on consomme une certaine dose et qu’on est accroc, ce qui est notre cas. Notre société est totalement accroc. Nous sommes accrocs à l’électricité et à l’énergie, à un niveau jamais égalé auparavant. Je suis comme vous, je déteste que mon téléphone soit déchargé, j’ai besoin d’être branchée. S’il n’y a pas de courant, je suis déprimée. C’est comme ça que nous sommes devenus des gens qui ont besoin d’une grande quantité d’électricité, à laquelle nous avons le sentiment d’avoir le droit. (…) Les personnes accrocs sont pénibles, elles se comportent mal. Elles essaient de trouver des justifications, elles vous mentent, elles vous volent, elles agissent comme des imbéciles... et c’est exactement ce que nous faisons. Car nous sommes accrocs. Nous laissons les choses arriver parce que nous avons le sentiment que quelqu’un va pouvoir satisfaire notre dépendance. Les sables bitumineux sont mauvais. C’est de l’« extraction extrême », de l’« énergie extrême », mais c’est surtout un comportement extrême : détruire une zone de la taille de la Floride et construire des oléoducs, tout ça pour alimenter en carburant les voitures de gens qui vivent à des milliers de kilomètres. Ou bien faire exploser le sommet de cinq montagnes sacrées pour en extraire le charbon et l’exporter en Inde, simplement parce que vous en avez les moyens. Ou encore forer 20 000 pieds sous l’océan pour extraire du pétrole d’un endroit où, à vrai dire, vous n’auriez jamais dû mettre les pieds. Ou utiliser la fracturation hydraulique, autrement dit faire éclater et casser les formations rocheuses de la Terre Mère pour en tirer du pétrole et du gaz. Ce sont des comportements extrêmes d’accrocs. Et il est essentiel d’affronter cette addiction. (...)

Cultiver une alimentation résiliente, adaptée au changement climatique

Nous en arrivons enfin à la partie positive. (…) Mon père me disait souvent : « Winona, tu es vraiment une jeune fille intelligente, mais je ne veux pas écouter tes grands discours philosophiques si tu ne sais pas faire pousser du maïs ». Et il avait raison. C’est très bien d’être intelligent, mais si vous ne pouvez pas vous nourrir vous-mêmes, qu’avez-vous accompli ? Et tel est le défi auquel de nombreuses personnes sont confrontées aujourd’hui. Nous sommes devenus des gens très intelligents qui ne savent rien faire. Nous vivons dans une économie qui mobilise l’équivalent du travail de cent esclaves pour un seul foyer. Notre chauffage, notre nourriture, nos vêtements nous sont fournis par quelqu’un d’autre. Voilà comment nous vivons. Et ce n’est pas soutenable. La plupart des accords qui ont été signés ne sont pas des accords de commerce équitable. Il n’y a rien d’équitable dans l’opulence de nos styles de vie basés sur les énergies fossiles.

Il m’a fallu 15 ans pour devenir suffisamment intelligente et parvenir à faire pousser du maïs. Je cultive deux variétés de maïs, dont l’une est connue sous le nom de Bear Island Flint. J’ai reçu les graines d’une banque de semences dans l’Iowa et nous avons désormais des champs entiers de ce maïs et je n’ai jamais perdu une seule récolte à ce jour. C’est un maïs silex multicolore qui est deux fois plus riche en protéines et est moitié moins calorique que le maïs traditionnel. Il pousse bien sur notre sol. Lorsque je l’ai fait pousser pour la première fois, je pensais avoir échoué parce qu’il était très petit, mais il se trouve que le maïs n’a pas besoin d’être grand pour être bon. Et dans notre région, il s’avère que ce maïs résiste au gel, à la sécheresse et lorsque les grands vents sont arrivés, ils ont arraché les champs de Monsanto mais mes champs ont résisté. En ces temps de changement climatique, il est bon de cultiver quelque chose de résistant et qui ne nécessite pas beaucoup de travail. (…) Je m’intéresse à la culture des variétés de maïs adaptées au changement climatique, résilientes, et qui me permettront de nourrir les miens.

Crédits : D.R

Maïs et rédemption

[Cette histoire vient de] Deb Echo-Hawk. (…) Les Pawnees vivaient dans le bassin septentrional du Missouri, un endroit aujourd’hui connu sous le nom de la réserve de Fort Berthold, un empire agricole au nord du bassin du Missouri qui était un peu comme le Delta du Nil de l’Amérique du Nord. Ces gens faisaient pousser une très grande diversité de légumes et d’autres aliments. Selon leur mythe d’origine, ils sont descendus du ciel – on m’a dit que les hommes sont arrivés vêtus d’une peau de bison et les femmes enveloppées d’une feuille de maïs. Je le souligne parce que cela montre que la nourriture n’est pas simplement quelque chose que l’on achète dans les magasins. La nourriture fait partie de qui nous sommes en tant que peuples. Donc ils cultivaient ces variétés et ils vivaient bien et, à un moment donné, ils ont décidé de partir et de se déplacer vers le Sud, où ils sont devenus les Pawnees. Et quand ils vivaient là, dans le Nebraska, ils vivaient bien et on m’a raconté qu’ils prospéraient. Puis les colons sont arrivés et, même à ce moment-là, ça se passait plutôt bien. Ils échangeaient des biens et Deb Echo-Hawk m’a expliqué qu’ils étaient un peu comme l’Association américaine des automobilistes (AAA) : si votre cheval avait un problème, vous le confiez aux Pawnees. Si vous aviez besoin de réparer quelque chose, ils faisaient des allers-retours pour vous aider. [Donc] c’est possible d’avoir de bonnes relations avec les colons qui arrivent ; c’est la manière dont ces relations se nouent qui compte. Puis le gouvernement fédéral est arrivé et les a forcés à déménager dans l’Oklahoma. Ils ont perdu leur peuple, ils ont perdu leur terre, ils ont perdu le territoire de leurs ancêtres et ils ont aussi perdu une grande partie de leurs aliments traditionnels parce qu’ils ne poussaient pas bien dans l’Oklahoma. Ils continuaient à perdre leurs semences mais, un jour, une femme nommée Ronnie O’Brien du musée Archway dans le Nebraska a contacté le conseil tribal des Pawnees et leur a dit : « Je vis sur votre territoire ancestral et j’aimerais faire pousser les semences traditionnelles des Pawnees ». Ils n’avaient plus qu’une faible quantité de semences, mais Deb Echo-Hawk en parla quand même au comité des anciens. Ils ont délibéré de longues heures puis ils ont dit : « Nous allons renvoyer certaines de ces semences ». Et c’est ainsi que les descendants des colons vivant sur le territoire ancestral des Pawnees ont cultivé leurs semences et ce que m’a dit Deb, c’est qu’elles se souvenaient de la terre d’où elles étaient originaires. Elles ont prospéré. (…) Je vous raconte cette histoire pour plusieurs raisons : d’une part parce que c’est une histoire de maïs, et que le maïs est l’un des aliments les plus formidables au monde. Le maïs n’existait pas à l’état naturel, il n’existe que grâce aux hommes. Il vient des téosintes et a été développé grâce à la détermination et à l’amour des hommes, et c’est ainsi que le maïs a pu exister dans toute sa splendeur et dans toutes ses variétés. Donc nous ne sommes pas si mauvais, nous pouvons faire de grandes choses si nous les faisons bien. La seconde raison pour laquelle je vous raconte cette histoire, c’est que je l’interprète comme une histoire de rédemption. Elle montre que l’on peut réparer les choses plusieurs générations plus tard. Et je pense que c’est toujours possible. (…)

Si vous voulez la solution, vous relocalisez l’économie alimentaire et vous relocalisez votre économie énergétique. Vous contrôlez les semences, vous plantez de bons aliments. (...)

« Quand l’histoire frappe à la porte, il faut lui ouvrir »

Je viens de lire un article de [Naomi Klein] dans The Nation où elle écrit : « Quand l’histoire frappe à la porte, il faut lui ouvrir » [4]. Vous avez aujourd’hui l’opportunité de faire l’histoire, nous avons l’opportunité de changer la trajectoire de toute cette stupidité. Cela dépendra en grande partie de notre capacité à reprendre le contrôle de nous-mêmes, de l’origine de notre nourriture et de notre énergie. (…) Vous pouvez mettre des éoliennes là où vous le souhaitez si elles vous appartiennent. (…) Et dans le cadre de ce processus de transition, vous êtes en mesure de transformer votre économie. On nous dit souvent qu’on ne peut pas passer aux énergies renouvelables parce qu’elles ne peuvent pas satisfaire la demande actuelle en électricité et en énergie. On nous répète toujours ce même argument, encore et encore. (…) Mais la
question n’est pas de satisfaire la demande actuelle, parce que 57% de l’électricité dans ce pays est aujourd’hui gaspillée entre son point d’origine et l’endroit où elle est consommée. Une production inefficace, des systèmes inefficaces, une transmission inefficace, une énergie centralisée, des centrales électriques vieillissantes, une mauvaise planification et de mauvaises technologies. Il n’y a donc aucune raison de vouloir satisfaire la demande actuelle. Pourquoi continuer à gaspiller des ressources en les déversant dans ce puits sans fond ? Ce que nous voulons plutôt, c’est devenir plus efficace et plus local. (…)

Des personnes et des pays courageux désinvestissent actuellement. (…) Et ce qu’il faut faire également, c’est réinvestir. Vous retirez votre argent des énergies fossiles et vous le placez dans des trucs cools. Pas dans les oléoducs Keystone, mais plutôt dans de l’éolien tribal. (…) Et comme ça, vous transformez votre économie archaïque en une économie renouvelable, vous alimentez en énergie éolienne ces communautés, ainsi que beaucoup d’autres (…).

Sortir de son tipi pour monter dans une Tesla...

En avril [2014], lors de la Journée de la Terre, nous avons rejoint l’Alliance des Cowboys et des Indiens et nous avons manifesté dans les rues de Washington à cheval. (…) J’étais dans mon tipi, sur le Washington Mall, et un type arrive, passe la tête à l’intérieur et me demande : « Mademoiselle LaDuke, voulez-vous faire un tour en voiture ? » (…) J’ai deux fils de 14 ans et ils m’ont aussitôt regardé en disant : « Maman ? Non ! ». Puis le type a dit : « C’est une Tesla ». Alors là j’ai répondu : « Ah oui, je veux bien faire un tour ! » Il avait chargé sa Tesla chez lui, grâce à des panneaux solaires. Voici donc la conclusion à retenir : je suis sortie de mon tipi pour monter dans une Tesla ! C’est ça notre objectif. (…) On ne veut pas de technologie de troisième classe, ni de solutions paresseuses, ni des restes que les autres nous laissent ou des mauvaises idées comme la transition vers le gaz naturel issu de la fracturation hydraulique ! Ce n’est pas ce que nous faisons [à Honor the Earth]. Je ne désire pas nécessairement acheter [une Tesla], je dis simplement que certaines personnes sont des visionnaires et d’autres pas. Et nous devons agir avec vision et courage. (...)
Miigwech [5] !