Rio+20 et le nouvel échiquier de la politique internationale

Par Maureen Santos

, par Autres Brésils

Traduction : Autres Brésils

Article à paraître dans la revue Altermondes de novembre 2011 distribuée le 2 novembre 2011 en partenariat avec Libération

La Conférence des Nations unies sur le développement durable (CNUDD), qui se tiendra en Juin 2012, apporte dans son escarcelle vingt ans d’une introduction plus vigoureuse du programme environnemental et de ce qu’on appelle le développement durable dans le système de gouvernance internationale de l’après-Guerre Froide – notamment par la création, en 1992, des trois principales conventions des Nations Unies sur la Désertification, la Biodiversité et le Changement climatique, ainsi que l’établissement de l’Agenda 21 et la Commission du développement durable (CDD).

Dans la proposition initiale, et d’après le script immédiat des autres conférences + de l’ONU, un des points du programme de Rio + 20 était l’évaluation des avancées de la mise en œuvre des accords de 1992, ses lacunes et faiblesses. Cependant, le bilan des deux dernières décennies a fini par se dissoudre dans l’objectif principal de la conférence qui serait d’obtenir « l’engagement international en faveur du développement durable » [1].

Cette dissolution est intentionnelle, dans le sens où une grande partie des pays d’une CDD vidée de sa substance ne veut pas évaluer leurs échecs et leur manque de volonté politique, ni avancer dans la résolution des grands problèmes qui ravagent l’humanité en ces temps de crise internationale. Il devient donc clair et limpide que la question environnementale est intrinsèquement liée aux dilemmes sociaux et économiques.

En conséquence, les deux grands thèmes de la Conférence sur lesquels les pays vont devoir se pencher afin de produire un document final soumis à l’adoption sont : l’économie verte et la structure institutionnelle. Le premier a été proposé par les pays développés à partir des demandes du marché financier international et des grandes entreprises, face au fait que le concept de développement durable se vide de sens. Son but est de légitimer la définition de développement et croissance verte, compatible avec le besoin conjoncturel de répertorier de nouveaux éléments capables de sauver le système capitaliste en crise et de donner un nouveau souffle à un modèle impraticable.

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