Le boycott, action non-violente d’hier et d’aujourd’hui

Quelques réflexions pour la campagne BDS

, par MASSIAH Gustave

Le boycott est une action citoyenne non violente, c’est une mobilisation radicale, dans le sens d’une mobilisation qui va à la racine. Le boycott fonctionne comme un révélateur des éléments d’une question parce qu’il touche à certains fondements de l’organisation de nos sociétés, et notamment de la société internationale.
Cette intervention tente de montrer de quoi le boycott est révélateur et ce qu’il permet de voir et de comprendre concernant le conflit entre Israël et la Palestine.

Ce que révèle la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanctions

Concernant cette campagne BDS, ce qui est révélateur, ce sont les polémiques qu’elle suscite. C’est le propre de toutes les actions non violentes de susciter des réactions qui révèlent la nature des contradictions et de la situation.
Deux polémiques sont opposées au développement de cette campagne :

 c’est une campagne indigne
 c’est une campagne illégale

Le déchaînement autour de ces deux arguments, montre que cette campagne n’est pas inutile.

La première offensive consiste à dire que la campagne BDS est une campagne indigne. On a vu, un peu partout, se déchaîner des arguments pour essayer de convaincre que c’était une campagne antisémite. Il y a eu dans les journaux, des textes signés entre autres, par Bernard Henri Lévy, s’en prenant à toute une série de militants et pour bien montrer leur détermination, ils ont mis en cause Stéphane Hessel, comme ils s’étaient attaqués à Edgar Morin pour démontrer que toute remise en cause du sionisme était automatiquement synonyme d’antisémitisme et qu’elle relevait d’un interdit de la pensée. Autre exemple : les réactions qui ont suivi la remise d’une décoration par Bernard Kouchner à Omar Barghouti (chorégraphe et philosophe, membre fondateur de la campagne palestinienne BDS) disant que c’était un scandale : comment B. Kouchner pouvait-il considérer O. Barghouti comme son ami et comme une personne respectable ? Il s’agit donc d’établir un cordon sanitaire qui exclut tout palestinien et tous ceux qui oseraient discuter avec eux.

La campagne BDS révèle un aveuglement qui finit par minoriser ceux qui emploient des arguments se heurtant à la réalité des choses ; elle provoque un déchaînement parce qu’elle touche à la légitimité, comme toute campagne de boycott. Plus précisément, cette campagne met en cause la légitimité de la politique israélienne et les politiques qui l’accompagnent, notamment au niveau européen et international. Face à ce déchaînement, toutes les formes de résistances sont qualifiées d’outrancières puisqu’elles sont par nature insupportables pour ceux qui les considèrent comme illégitimes et qui s’arrogent le droit de décider de ce qui est permis et de ce qui ne l’est pas.

La deuxième offensive contre la campagne BDS, qui a été lancée par le Tribunal de la Cour d’Appel de Paris et par Mme Alliot Marie, intervenant en tant que ministre, prétend que le boycott est illégal parce qu’il serait porteur de discriminations économiques par rapport à des produits, des entreprises, des Etats… Sophie Bessis a montré dans son exposé, comment cette question s’inscrit dans l’histoire et la durée.

En effet, depuis une trentaine d’années, sont apparues des législations qui remettent en cause directement le boycott économique parce qu’il touche à la logique dominante du néolibéralisme, à l’idée que l’organisation du monde se fait autour du marché et du commerce mondial et que tout ce qui met en cause la liberté des échanges et l’organisation du commerce mondial est dangereux. L’idée qu’il faut subordonner le droit international au droit des affaires s’est développée dès 1980. José Bové, au Tribunal de Montpellier, en 1999, a défendu l’idée qui a été au centre des mobilisations contre l’OMC à Seattle, qu’il ne fallait pas subordonner le droit international au droit des affaires. Il y a déjà tout un arsenal législatif et juridique pour subordonner le droit international au droit des affaires, pour expliquer qu’il ne faut pas boycotter, qu’il ne faut pas remettre en cause la liberté des entreprises à organiser le monde.

La question du boycott rejoint une revendication, celle de la responsabilité sociale des entreprises. La remise en cause de l’image de marque des entreprises, de leur comportement social, ou environnemental, est considérée par les entreprises comme un danger majeur. Ces pratiques permettent de s’opposer aux tentatives de récupération de la responsabilité sociale des entreprises qui laisseraient ces préoccupations à la seule appréciation des dirigeants des entreprises et des actionnaires. Elles interpellent les entreprises au nom des citoyens. C’est pourquoi, il y a une telle levée de boucliers contre le boycott. Dans les années 1990, il y a eu une action de boycott très intéressante, contre Shell. Il y avait une plate forme en Europe du Nord qui déversait du pétrole. Shell a déclaré que n’était pas grave et que cela pouvait continuer… Pour la première fois, on a vu une alliance entre le mouvement écologique et le mouvement des consommateurs, en Grande Bretagne et en Allemagne essentiellement, qui a entraîné, en quelques mois, l’obligation pour Shell de revenir sur sa décision. L’arme du boycott est aussi une arme de la bataille environnementale, de la bataille économique, sociale, géopolitique… C’est une arme non violente et efficace. Le déchaînement contre le boycott, démontre son efficacité. Le boycott représente un danger pour les pouvoirs économiques et les pouvoirs politiques qui leur sont liés parce qu’il ouvre le débat sur la légitimité dans le droit international.

Desmond Tutu a déclaré qu’en Afrique du Sud, le boycott a participé à la réponse contre l’apartheid et a contribué à engager une transition relativement non violente et, dans le cas du conflit entre Israël et la Palestine, le boycott pourrait permettre de faciliter une solution non violente.

A quoi répond le boycott ?

Sophie Bessis a développé le fait que le boycott répond à une situation de domination considérée comme intolérable, et qu’il y a eu historiquement, diverses formes de domination auxquelles le boycott s’est opposé : l’esclavage, la colonisation, l’apartheid, les discriminations… Dans le cas de BDS, le boycott s’oppose à trois éléments qui caractérisent le conflit entre la Palestine et Israël : l’occupation, la colonisation et l’apartheid. Chacun de ces éléments doit être discuté.

La longue lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, montre que la campagne de boycott doit s’inscrire dans une perspective stratégique. Le boycott n’est pas un but en soi, ce n’est pas un témoignage moral, c’est une manière de se battre dans une situation donnée. Dans le cas de l’Afrique du Sud, et on retrouve cela dans le cas de la campagne BDS, le boycott a servi d’abord à délégitimer l’état de colonisation et d’occupation. Il a aussi servi à aiguiser les contradictions, parce que lorsqu’on est dans un rapport de force tellement important, il faut arriver à montrer et à jouer des contradictions. Ce rôle du boycott est un peu plus compliqué à expliquer mais il est très important. Sophie Bessis en a parlé lorsqu’elle a évoqué le cas des boycotts en Inde et aux Etats Unis, pays où se sont organisés les premiers boycotts.

Quelles sont les contradictions qui sont apparues au moment de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud ? Insistons sur la contradiction au sein même du capitalisme sud africain. En ciblant notamment les multinationales sud africaines, le boycott est arrivé à diviser d’un côté les multinationales anglo-saxonnes qui étaient surtout dans le champ des matières premières, sensibles au contexte international, et de l’autre, les entreprises plutôt africaners et étatiques. Il y avait là une contradiction forte qui a pris des proportions de plus en plus importantes à tel point, qu’à un moment donné, les entreprises multinationales anglo-saxonnes ont décidé de rompre avec le système d’apartheid par rapport à une bataille avec le mouvement syndical sud africain et mondial. A un moment, les investisseurs liés à certaine église avaient même mis en avant la nécessité de se détacher de l’apartheid comme condition pour la poursuite de leurs investissements. C’est ainsi que le boycott a révélé des contradictions entre des Etats, au sein du système international géopolitique. Il a révélé aussi des contradictions à l’intérieur de la société sud-africaine elle-même, entre ceux qui pensaient qu’il fallait moderniser le système, le faire évoluer et ceux qui pensaient qu’il fallait le durcir. Cette situation n’est pas sans rappeler celle qui, aujourd’hui, concerne Israël.

Le boycott pose la question suivante à la société israélienne : quel avenir veut-elle choisir ?

Quelles sont les contradictions qui vont s’aiguiser dans la société israélienne : contradiction économiques, sociales, politiques avec le régime de discrimination, y compris par rapport au droit international ? Cette campagne BDS a mis du temps pour se mettre en place. Omar Bargouti, qui a été un de ses initiateurs, a indiqué qu’il y a eu beaucoup de discussions au sein des forces palestiniennes pour savoir si cette stratégie était intéressante. Il a fallu aussi beaucoup de temps pour arriver à convaincre une partie des Israéliens et les mouvements de soutien et de solidarité internationale.

Pour montrer ce que le boycott a révélé par rapport à la situation du conflit, il faut revenir sur les trois questions de l’apartheid, de la colonisation et de l’occupation.

L’apartheid

La question de l’apartheid en Israël est un des points les plus difficiles ; certains soutiennent mordicus que même si on peut parler de discriminations, on ne peut pas parler d’apartheid par rapport à ce qu’était la situation en Afrique du Sud. Pourtant, il n’existe pas un régime normalisé d’apartheid avec une marque déposée – le nom même d’apartheid est né au Etats-Unis où cette forme de discrimination a été théorisée - mais il y a des éléments qui permettent de qualifier le régime israélien comme un régime d’apartheid. La situation des arabes israéliens - les Palestiniens de 1948 – qui, de plus en plus, sont soumis à l’intérieur de l’Etat d’Israël, à un régime juridiquement discriminatoire relève de cette catégorie. Il y a aussi une évolution du conflit entre Israël et la Palestine qui est révélatrice de l’évolution des formes de domination dans le monde. L’apartheid qui est mis en œuvre par le régime israélien, est une des formes avancées de discrimination qui se généralise dans le monde et qui banalise l’idée que l’apartheid est un régime normal, que c’est normal d’avoir un régime discriminatoire et de le fonder juridiquement.

Il est important de lutter contre cette idée qui a beaucoup progressé dans le monde, en revenant sur la définition même de ce qu’est l’apartheid.

C’est l’idée du développement séparé, qui conduit assez vite à la purification ethnique, à l’idée que chaque communauté ethnique homogène doit être seule sur son territoire. Cette idée de ségrégation ethnique est une relecture de l’histoire de l’organisation des sociétés qui fonde une symbolique de l’évolution du monde. L’idée avancée aujourd’hui, de « l’apartheid global » pour caractériser le système mondial est très importante ; elle permet de rendre visible une société mondiale organisant le développement séparé en fonction des revenus, au niveau de chaque société et au niveau mondial. Le monde se couvre de murs pour protéger le développement séparé, pour permettre aux riches de rester entre eux à l’abri des bruits et des dangers des classes dangereuses. La question de l’apartheid est importante et n’est pas réductible à l’apartheid tel qu’il a existé en Afrique du Sud.

La colonisation

La question de la colonisation est déterminante. Quand on va en Palestine, on est effaré de voir la manière dont fonctionne la colonisation, comment le territoire a été vidé et comment la théorie militaire de la colonisation a produit une situation invraisemblable.

On est parti, il y a quelques années, d’une représentation de la colonisation à travers l’implantation de colonies entourées de villages palestiniens. Mais l’intelligence militaire des Israéliens, de Sharon notamment, a été de mettre en œuvre une théorie de la continuité entre les colonies, en construisant des routes, de telle façon que maintenant la situation est inverse : la colonisation, ce sont des villages palestiniens entourés de colonies… Il y a eu une transformation totale de l’espace très bien analysée par Michel Warchawski. Quand la Cour Suprême en Israël a statué que la continuité territoriale ne valait pas seulement pour les Israéliens, mais devait être aussi assurée pour les Palestiniens, on a inventé l’idée de « contiguïté » des villages palestiniens, en construisant des routes qui passent par dessus, ou par dessous, les autoroutes israéliennes. Cela s’est traduit par toute une infrastructure de murs et de routes qui quadrillent et mitent le territoire palestinien. Il faut ajouter que les colonies sont des communes installées sur de très vastes territoires et que c’est ainsi que, dans la Vallée du Jourdain, sur 24 000 km2, le territoire contrôlé par l’Autorité Palestinienne n’est que de 45 km2 , tout le reste sont des colonies.

La colonisation est devenue complètement déterminante dans la structure du territoire ; elle vise à rendre impossible et à vider de son sens l’idée d’un Etat palestinien. Elle a miné l’idée que la solution du conflit passait par la création d’un état palestinien, annulant les efforts de 30 années de négociations.

L’occupation

L’occupation est aussi très importante. L’armée israélienne est, d’une certaine manière, à l’avant garde d’une nouvelle stratégie militaire dont on voit les derniers développements avec la construction des murs, l’occupation et la violente attaque de Gaza (opération militaire « plomb durci », lancée par Israël à Gaza, le 27 décembre 2008). Elle s’inscrit dans l’évolution de la stratégie militaire mondiale autour de la question de « comment faire la guerre du fort au faible ? »…
Alain Joxe, qui a étudié magistralement cette question, raconte qu’à la fin des années 90, le capitaine Peter écrit dans la revue de l’armée de terre des Etats-Unis, que « c’est normal qu’on ne nous aime pas, nous les Américains, car nous sommes les plus riches, les plus forts et les plus intelligents ; et donc on va nous attaquer et nous devrons nous défendre ». Et il ajoute cette phrase terrible « we have to be ready to make a great amount of killing » c’est à dire « nous devrons être capables de faire un grand nombre de massacres »… Et il ajoutait « Il faut construire une stratégie de la guerre du fort au faible mais nous ne devons pas oublier que le faible finit toujours par trouver la vulnérabilité du fort ». C’était avant 2001.

L’armée israélienne a été l’armée qui a exploré la guerre du fort au faible, qui a expérimenté des nouvelles armes et de nouvelles formes d’interventions urbaines. Par exemple, dans une guérilla urbaine, on ne rentre pas par les portes, on démolit les murs et on éventre les maisons par le côté ce qui permet de mieux se protéger et de déstructurer les quartiers.

Cette situation montre que ce n’est pas seulement le peuple palestinien qui est en cause, mais que le problème posé est celui de l’organisation générale du monde, par rapport, notamment, à la situation de crise. Comment organiser la sortie de crise (que ce soit une crise à caractère social, liée aux discriminations, une crise écologique, idéologique ou géopolitique) ? La sortie de crise ne peut pas ignorer l’importance du militaire. Dans beaucoup de régions du monde, la sortie de crise se fera par des régimes dictatoriaux, par des populismes fascisants, par des déstabilisations et des guerres.

Ce qui se passe en Palestine et en Israël n’est pas une question marginale, ou un simple prolongement de l’ancienne situation d’avant l’achèvement de la décolonisation. Elle met en évidence trois grandes questions :

1- La première est de montrer que la crise actuelle se heurte à la décolonisation inachevée dont la Palestine est l’exemple le plus emblématique.

Au niveau mondial, il y a des formes de recolonisation qui se développent, comme l’accaparement des terres en Afrique, le renouvellement du contrôle des matières premières et des ressources naturelles notamment environnementales. Pour la Palestine, il faut faire mettre en avant l’illégitimité de la colonisation et appuyer l’évolution de la Cour de Justice Internationale qui considère la colonisation comme un crime de guerre. C’est pour cela que la question du boycott se réfère au droit international. La première conséquence est donc le refus de la colonisation et de l’idéologie coloniale.

2- La deuxième conséquence est la question géopolitique de la sortie de crise.

Il y a une contre-tendance de la mondialisation qui est l’organisation de grandes régions. C’est le cas en Amérique latine qui résiste à la crise par des formes de mouvements civiques, c’est le cas en Asie où s’organise la concurrence commerciale alors que l’Europe est plongée dans la crise que l’on sait et que l’Afrique est dans une situation de profonde déstabilisation. Quant au Moyen Orient, il est dans une situation de guerre dont on ne voyait pas comment faire pour en sortir. Jusqu’à ce que les insurrections révolutionnaires dans la région Maghreb-Machrek viennent ouvrir de nouvelles perspectives et réinventer l’espoir…

Il n’y a pas de fatalité historique. Les grandes évolutions ne se font pas pays par pays, mais au niveau des régions. Cela a été le cas pour l’Amérique latine où la démocratisation a été régionale.
C’est le cas aujourd’hui au Moyen Orient. Les contradictions entre le Pakistan, l’Iran, la Turquie, Israël, l’Egypte s’aiguisent dans la définition des leaderships de cette région. Jusqu’à maintenant, Israël a été un des instruments permettant de détruire toute possibilité de construction de la région. La semaine dernière, à Paris, IPAM (préciser en notes) a reçu 22 associations de la société civile irakienne. Un des Irakiens rencontrés à cette occasion, a dit qu’il y avait quelque chose de nouveau dans la région, qu’il y avait la possibilité d’un rapprochement entre la Turquie, l’Irak et l’Iran, sans compter l’Egypte, qui permettrait de stabiliser la région. Sans cette stabilité régionale, les conflits et les guerres perdureront. La remise en cause de la légitimité des politiques israéliennes ouvre le champ à de nouvelles organisations régionales favorables à la paix.

3- La troisième conséquence c’est que le boycott pose la question du droit international

Dans la région, le droit international est miné, les Nations Unies sont minées par cette question du « 2 poids, 2 mesures »… Il ne peut pas y avoir de droit international si certains peuvent être dans une impunité totale.

Le mouvement de solidarité

Nous avons toujours dit que le soutien des peuples était, pour nous, essentiel et que nous apportions notre soutien à tous les peuples, le peuple israélien et le peuple palestinien. Il n’y a pas d’égalité entre la situation des ces deux peuples. Le peuple palestinien est dans une situation de domination, de colonisation, d’occupation, de résistance. C’est vers lui d’abord que doit aller notre soutien. Mais nous devons aussi apporter notre soutien aux Israéliens qui luttent et qui se sont mis en mouvement car ils savent qu’un peuple qui colonise un autre n’est pas un peuple libre, que c’est leur propre émancipation qui est en cause. Ils sont encore peu nombreux en Israël ; mais rappelons-nous qu’en France aussi, au début de la guerre d’Algérie, il y a eu très peu de Français pour participer à la lutte de libération du peuple algérien, qui était aussi en fait une lutte d’émancipation du peuple français. Rappelons-nous la très belle phrase d’Aimé Césaire, dans le Discours sur le colonialisme : « la colonisation avilit le colonisateur ».

Des forces anti-coloniales existent en Israël, nous devons les soutenir. Elles se sont prononcées pour le boycott. Dans la société israélienne il y a aussi de fortes contradictions. C’est ainsi qu’au moment de l’offensive contre Gaza, 700 habitants de la ville de Sderot en Israël, ont signé une pétition disant que les rockets qui étaient tombées sur leur ville étaient la conséquence de la politique de colonisation de leur gouvernement et qu’ils refusaient de servir de prétexte à ce qui se passait à Gaza.

En France, il ne faut pas l’oublier, il y a aussi le développement de législations répressives avec, notamment, la criminalisation de la solidarité et l’inculpation de militants de mouvements citoyens. La Ligue des Droits de l’Homme a pris des positions très importantes sur ces questions.
Le mouvement de solidarité fait un certain nombre de propositions. Notamment :

 le retrait d’Israël de Gaza, et l’organisation de l’opération « Un bateau pour Gaza » destiné à aider à lever le blocus de ce territoire
 la protection de la société palestinienne
 la suspension de l’Accord de coopération entre l’Union européenne et Israël en application de l’article 2 de l’Accord qui stipule que lorsqu’il n’y a pas de respect des droits, l’Accord doit être suspendu.

Ces revendications sont portées non seulement par la campagne BDS, mais aussi par le Tribunal Russel pour la Palestine, qui s’est tenu à Barcelone en 2009 et en 2010 à Londres et qui a demandé :
 l’interdiction des importations en provenance des colonies israéliennes en territoire palestinien,
 le respect des résolutions des Nations Unies par l’Etat d’Israël, et la fin de l’impunité dont jouit ce pays.