Le Mali : Une démocratie en panne de son développement ?

Quel avenir ?

, par CIIP

Au début 2013, le nord du pays est territoire « de non-droit institutionnel » où l’instauration de la charia fait de nombreuses victimes, à commencer par les femmes, où des trafics en tout genre se développent (drogue, armes, otages…), où des enfants dès 10 ou 12 ans sont enrôlés en enfants soldats, où la POPULATION EST PRISE EN OTAGE ! De 300 à 500 000 Maliens ont fui la zone.

Dans l’ensemble du pays, la pression islamiste s’accentue [1], où « l‘on crie "chassons les bandits armés" au Sud, mais on est de moins en moins prêt à vivre dans le même pays que les populations du Nord, contre lesquelles des violences ont été organisées en février »2 et où personne ne dispose plus de la moindre autorité politique légitime.

S’il est vrai qu’une intervention militaire, c’est-à-dire une guerre, même décidée par l’ONU, ne résoudra aucunement la situation, ce n’est pas davantage par une position idéologique que la population du nord du Mali retrouvera la en paix, et un espoir ancré dans l’avenir. La situation est d’une grande complexité et la solution, ne pourra se trouver sans une concertation où la population civile a un véritable pouvoir, où la reconnaissance de certains principes (liberté d’expression, rôle de la femme, acceptation des différences, développement économique profitant à la population, etc.) sont des bases intangibles, où le terrorisme – qu’il soit d’état, ethnique, idéologique ou religieux - est banni, où le respect des modes de vie est reconnu et respecté. Aucune solution durable ne sera trouvée sans un courage politique réel et une implication de la population.

Le 12 février la France intervient militairement dans le cadre de l’opération Serval pour « libérer le nord du pays »… non sans ambiguïté, ayant des intérêts qui lui sont propres dans la région.