Où vont les Sans-papiers ?

Introduction

, par CIIP

Parmi les étrangers se trouvant sur le sol français, certains n’ont pas de titre de séjour, ils sont donc « sans-papiers ». Précaires parmi les précaires, dans une situation juridique souvent complexe et vivant la plupart du temps dans la clandestinité, ils cumulent alors toutes les difficultés.
C’est en août 1996 que les « sans-papiers » apparaissent sur le devant de la scène avec un événement marquant la constitution de leur mouvement : l’occupation de l’église Saint Ambroise suivie de celle de St Bernard à Paris. Depuis lors, le « mouvement des sans-papiers » organise marches, rassemblements, manifestations, parrainages… Le combat des sans-papiers pour leur régularisation mais aussi simplement pour leur reconnaissance a commencé.

Qui sont exactement les sans-papiers, d’où viennent-ils et pour quelles raisons ? Par quels réseaux arrivent-ils ? Comment sont-ils accueillis et perçus par les pouvoirs publics ? Quel est leur quotidien et comment parviennent-ils à subvenir à leurs besoins - l’accès au logement et aux soins médicaux étant les problèmes les plus épineux auxquels ils doivent faire face.

Depuis l’ordonnance de 1945 sur lequel se fonde le statut du migrant en France, on constate un durcissement progressif des politiques migratoires dans ce pays, en fonction des besoins de l’économie. Pour renvoyer chez eux les étrangers non désirables, la France a créé officiellement il y a plus de vingt ans, des centres de rétention sur son territoire et des zones d’attente aux frontières.

En France, comme en Europe, il est de plus en plus difficile d’obtenir le droit d’asile. On s’achemine vers une extériorisation de la demande d’asile et vers la mise en place de « camps », à l’extérieur des frontières (Libye, Maroc…) pour y retenir les migrants venus du Sud.

Au nom de l’intérêt général, le droit à la libre circulation (article 13 al.1 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme) et le droit d’asile (convention de Genève de 1951 complété par le protocole de New York de 1967), qui sont des droits fondamentaux, ne sont pas respectés. L’immigration est désignée comme responsable des maux économiques et sociaux que rencontrent la plupart des pays européens où il est de plus en plus difficile d’obtenir le statut de réfugié. Les politiques publiques cherchent à contrôler et limiter l’accès des migrants à leur territoire, au mépris des drames humains qu’elles engendrent.
L’accumulation des obstacles pour obtenir le droit de séjourner en France et la méfiance envers les demandeurs d’asile se traduisent par un rejet en masse des demandes et ont pour conséquence d’accroître le nombre des « sans-papiers ».

Les associations se mobilisent pour accompagner les sans-papiers dans leurs démarches administratives et assurer un suivi militant de leur situation mais aussi et surtout pour dénoncer les orientations liberticides et sécuritaires des politiques publiques.