Bangladesh : des travailleurs exploités

Les travailleurs du textile

, par CDTM 34

Attirés par la main d’œuvre bon marché, les investisseurs étrangers ont construit au Bangladesh des usines de confection de vêtements. Le textile fournit 76% des exportations du pays (49% vers l’Europe, 33% vers les Etats Unis). Ces exportations ont augmenté de 17 % ces dernières années, grâce notamment au dispositif « Tout sauf les armes » (Everything but Arms, ou EBA) mis en place par l’Union européenne. Ce dispositif s’inscrit dans le cadre du Système des préférences généralisées mis en place par l’Union européenne (SPG). Il permet aux 50 pays les plus pauvres du monde d’ exporter vers l’Union européenne des produits en franchise de droits et libres de tout contingent. Le Bangladesh, avec 6% du volume total des importations effectuées au titre du SPG, a bénéficié largement de ce régime spécial.

Les industriels bangladais craignant que les entreprises occidentales quittent le Bangladesh pour se délocaliser dans un pays plus « compétitif » s’efforcent de produire à un moindre coût, au désavantage des ouvriers et de leurs droits.

Ce secteur du textile emploie 2,4 millions de travailleurs. La plupart des usines sont situées prés de Dhaka, ce qui a causé une grande migration des zones rurales vers la ville, notamment des jeunes filles qui constituent 80% des travailleurs de ces usines. Pour de nombreuses femmes, travailler dans ces usines est une occasion d’émancipation mais celle-ci n’est que relative car, comme les hommes, elles n’ont au travail ni droits ni libertés.

Malgré quelques récentes améliorations les travailleurs sont encore victimes de violations majeures de leurs droits fondamentaux notamment l’absence de liberté d’association, des salaires très insuffisants, et des horaires excessifs.