Pérou : justice et développement pour tous ?

Les mouvements révolutionnaires

, par CDTM 34

Le sentier lumineux

Ce groupuscule maoïste, issu d’une scission du Parti communiste, est apparu au début des années 70 au Pérou.
Il se développe sur le terreau de la révolte amérindienne au cœur de la cordillère des Andes, dans le département d’Ayacucho.
Cette région de hauts plateaux, située entre 3200 et 4500 mètres d’altitude est parmi les plus pauvres du pays. La plupart des habitants vivent dans des communautés villageoises dans une situation néo-féodale à la limite du seuil de survie.
Aussi, lorsque le Sentier lumineux décide de passer à la lutte armée, au début des années 80, il bénéficie du soutien des oubliés de la réforme agraire de 1969 et des étudiants d’origine paysanne, qui ne trouvent pas de travail en raison de la ségrégation raciale. La guérilla prône une offensive généralisée contre l’Etat. Dans l’indifférence générale, les populations civiles les plus marginalisées du pays font les frais de cette guerre, prises entre la violence de la guérilla qui pratique la politique de la terre brûlée et la répression sanglante par les forces de l’ordre péruviennes.
Abimael Guzmán Reynoso, le dirigeant principal du Sentier Lumineux, est capturé par l’armée péruvienne en 1992 et condamné en 2006 à la prison à vie, par un tribunal civil de son pays.

Aujourd’hui, des groupes armés liés au trafic de drogue, se réclamant du Sentier lumineux, mènent sporadiquement des actions violentes dans des régions reculées.
Le Pérou est, selon l’Office de l’ONU contre la drogue et le crime (ONUDC), le second producteur mondial de coca, dont est extraite la cocaïne. Les fidèles de Guzman, toujours en prison, les considèrent comme des délinquants ; ils cherchent à promouvoir une solution politique afin d’obtenir l’amnistie pour tous les membres du Sentier lumineux, dont leur chef…

Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA)

Ce mouvement fait son apparition au Pérou dans les années 80. Fusion du mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) et du parti socialiste révolutionnaire marxiste-léniniste, il prône un socialisme autogestionnaire, solidaire, démocratique, se réclamant du Che Guevarra. A la différence du Sentier lumineux, c’est une organisation plutôt urbaine qui privilégie les actions violentes spectaculaires.
Le déclin du MRTA commence en 1992, avec l’arrestation de son dirigeant et fondateur Victor Polay Campos, alias « le commandant Rolando ».
Il a été condamné à la prison à vie par un tribunal civil de son pays, en 2006.