Énergie et eau : un modèle énergétique alternatif pour l’Équateur

Les bonnes intentions en sont restées là...

, par EcoPortal

Dans l’Agenda Énergétique 2007-2011 (présenté par le Ministère de l’énergie et des mines en juin 2007) toutes ces déficiences structurelles accumulées depuis longtemps ont été mentionnées. De la même manière, des solutions à court, moyen et long termes ont été intégrées à ce document.

C’est pour cette raison que le gouvernement du président Rafael Correa, depuis le début, a décidé de développer un projet de changement de la matrice énergétique. Il a proposé d’augmenter la production d’énergie hydroélectrique afin de renforcer sa participation de 43 % pour l’année 2010 et à 86 % prévu pour 2017. Elle sera accompagné de 8 % d’énergies renouvelables (solaire, éolienne, de biomasse) [1]. Pour ce faire, il leur faudra utiliser le potentiel des bassins versants de l’Amazone (74 %) et du Pacifique (26 %) : un total de 93 436 mégawatts disponibles. Selon des estimations, l’Équateur n’utiliserait qu’à peine 8 % de son potentiel de production d’énergie hydroélectrique.

Une grande partie du parc de production d’énergie thermique doit alors être immédiatement remplacée, réhabilitée ou remise à niveau puisque les centrales ont déjà atteint leur durée de vie utile. Dans l’Agenda mentionné plus haut, est explicité le besoin de « développer un système d’électricité durable basé sur l’exploitation des ressources d’énergie renouvelables dont dispose le pays et qui garantissent un approvisionnement en électricité économique, fiable et de qualité ». Afin d’atteindre cet objectif, ce qui était nécessaire à été réalisé, en particulier la construction de centrales hydroélectriques qui assurent un approvisionnement sur le long terme : Coda Codo Sinclair (1 500 MW), Reventador (500 MW), Minas-Jubones (337 MW) et Chepsi (167 MW) (Agenda Énergie 2007).

Il faut également signaler que dans un rapport du groupe MAAN (la Meilleure alternative avant de négocier avec la Colombie), créé en mars 2007 et qui a terminé ses travaux au mois de septembre de la même année, est mentionnée la nécessité de construire immédiatement quatre centrales thermiques de 430 MW [2].. Elles apparaissaient comme une solution transitoire pendant le développement du potentiel hydroénergétique disponible.

Comme il en ressort de l’Agenda Énergétique, la production d’électricité était depuis quelques temps très fragile et trop concentrée sur une seule centrale, Paute. Il est ainsi établi que, par exemple, 34 % du total de la production nationale d’électricité ainsi que 62 % de la production hydroélectrique provenait du complexe Paute (1 100 MW). Les conséquences d’une telle situation apparaissent dans la faible ou inexistante capacité à faire face à la variabilité climatique et/ou à des imprévus tels que la sécheresse qui a affecté une grande partie de l’Amérique du Sud à la fin de l’année 2009.

La demande, elle, s’est intensifiée de façon quasi exponentielle, surtout à partir de l’an 2000. En huit années consécutives, la consommation d’électricité a augmenté de 49,3 %. Entre les années 2000 et 2008, la hausse de la demande était en moyenne de 5,6 % par an [3].

Ce qui est étonnant, en ce qui concerne la gestion de l’électricité à partir de 2007, est que les pertes ont été réduites de 17,6 % [4], alors que jusqu’en 2005, la moyenne enregistrée était de 25 %. Il faut noter que depuis le début de la gestion de l’actuel gouvernement, quelques mesures ont été mises en place afin d’améliorer l’efficacité de ce sous-secteur, comprenant des projets strictes afin d’influer sur la demande tel que le remplacement des ampoules à incandescence par des lampes fluorescentes compactes, plus connues sous le nom d’ampoules à économie d’énergie [5].

Notes

[1Selon le Centre national de contrôle de l’énergie (CENACE), au 7 juillet 2009, la capacité de production d’électricité du Système national interconnecté était de 3 769,26 MW, dont 54 % correspondait à la production hydraulique et les 46 % restants à la production thermique.

[2À Alto (100 MW), Santa Elena (130 MW), Manta (100 MW) et Santo Domingo (100 MW)

[3Selon les données du CENACE, l’énergie mensuelle facturée aux abonnés est passée de 675 kilowatts par heure, en janvier 1999, à 1 008 kW/h en décembre 2008.

[4Données du CENACE au premier semestre de l’année 2009.

[5Cette initiative a été critiquée à cause du mercure que contenaient ces ampoules.