Les ONG, acteurs incontournables de la Solidarité Internationale ?

Introduction

, par Bioforce

Les Organisations Non Gouvernementales ou ONG se définissent comme un groupement de personnes privées poursuivant, par-dessus les frontières des Etats, des intérêts ou des idéaux communs, et susceptible d’être consulté par les instances des Nations Unies. Malgré une définition claire et précise sur le papier, le statut des ONG est loin d’être aussi simple à appréhender pour le plus grand nombre et pose de nombreuses questions. En effet, la dénomination « non gouvernementale » amène déjà à s’interroger sur les fondements de l’existence d’ONG « par-dessus les Etats », pour pallier les insuffisances des gouvernements ou dénoncer leurs agissements.

La naissance des ONG s’inscrit dans l’histoire de la pensée humaniste et de la solidarité internationale. La plupart du temps, leur création témoigne de la capacité de l’homme à s’indigner et à agir face à une situation qu’il considère intolérable.
Mais aujourd’hui, alors que la croissance des ONG leur permet d’occuper le devant de la scène internationale, que leur champ d’intervention s’étend au monde entier et que leur influence leur permet de faire porter la voix des plus vulnérables, elles sont de plus en plus parties prenantes des jeux des pouvoirs et courent ainsi le risque d’être instrumentalisées, de se compromettre avec des acteurs étatiques ou des bailleurs internationaux, et tout cela, au service d’une politique « non gouvernementale ». Leur capacité d’intervention grandissante a pu leur faire considérer l’urgence « d’agir à tout prix » au détriment de leurs racines militantes.
Au-delà de leur indépendance et de leur transparence, s’ajoute la question de la légitimité. Les ONG mènent des actions dans des domaines différents et dans de nombreux pays, mais jusqu’où peuvent-elles aller ? Quels sont leurs droits dans ces contextes précis ?

Au cours de ces dernières années, elles ont pu faire l’objet de critiques ou susciter la polémique : financement, gouvernance, efficacité, institutionnalisation… Elles sont pourtant plus que jamais nécessaires dans un monde complexe et multipolaire, où les conflits s’enlisent, où les inégalités progressent et où les catastrophes naturelles peuvent être amplifiées par le changement climatique. Les enjeux auxquels elles sont confrontées doivent les inciter à réaffirmer leur vocation première, à repenser leurs modalités d’actions et surtout, à promouvoir l’émergence des acteurs et partenaires du Sud, afin de leur assurer une place prépondérante au sein de la société civile internationale.