La solidarité internationale

Introduction

, par CDTM 34

C’est un beau mot, la solidarité. Il renvoie à des notions, de fraternité, d’entraide, de partage.La solidarité commence dans la famille, le groupe, le village, puis elle s’élargit et peut traverser les cultures, les générations, les frontières. Elle devient alors la Solidarité internationale

La solidarité : faire route ensemble et partager

La solidarité c’est partager, se connaître, s’accepter, se respecter mutuellement, mais c’est surtout partager des idéaux et des projets et échanger dans la réciprocité…
La solidarité "internationale" que l’on appelle parfois, "l’humanitaire", s’applique à ceux qui sont au-delà de "chez nous", au-delà de nos frontières. C’est un partage de peuple à peuple, de société à société.

Pourquoi être solidaire de celui qui est loin ?

Nous sommes interdépendants : Dans de nombreux domaines, ce qui se passe ailleurs a des conséquences ici. La misère, les guerres, les atteintes à l’environnement, les déplacements de populations : autant de problèmes qui dépassent les frontières et ont des répercussions chez nous. En retour, tout ce que nous faisons ici - nos modes de vie, nos modes de production agricole et industrielle comme les choix politiques et économiques de nos gouvernements - a des conséquences pour toute la planète. Surconsommation d’énergie, gaspillage, pillage des ressources, ventes d’armes, valorisation du profit accentuent les inégalités et mettent en danger la planète.

Les inégalités Nord / Sud augmentent. Alors que les richesses augmentent, les inégalités s’accroissent. Les écarts entre riches et pauvres se creusent. 1,02 milliard de personnes dans le monde ne mangent pas à leur faim. Comment accepter que des populations vivent dans une misère extrême quand d’autres connaissent l’opulence ? Cette situation n’est pas seulement moralement insoutenable, elle est aussi dangereuse : les injustices, les déséquilibres sont sources de désespoir, de haine, de guerres, et même de terrorisme.

Pouvons-nous faire quelque chose ?

De nombreux citoyens, des associations de solidarité, des organismes internationaux comme les Nations unies, pensent qu’il est possible de s’organiser pour agir contre ces inégalités, pour rendre le monde plus juste et pour partager les richesses de façon plus équitable. Nous sommes tous concernés. Chacun peut participer à sa manière et à son échelle

Nous pouvons :

  • Agir sur les politiques de nos gouvernements, en participant à des actions citoyennes. Les choix politiques et économiques des gouvernements ou des organismes internationaux ne sont pas toujours bénéfiques aux peuples. Il faut le dire et agir pour que cela change ; des campagnes de pression peuvent peser sur les orientations politiques. Agir aussi pour que soit augmentée et mieux orientée l’aide au développement.
  • Soutenir des projets de développement, en partenariat avec des organisations qui agissent dans ce domaine. Pour construire une solidarité de peuple à peuple, pour travailler avec les associations locales, en rejoignant des associations ou des organismes qui agissent dans ce domaine.
  • Modifier nos modes de vie, nos choix de consommation ; acheter les produits du commerce équitable mais aussi les produits locaux qui évitent l’utilisation de carburants pour transporter notre nourriture, mettre des vêtements chauds au lieu de garder la fenêtre ouverte en hiver, économiser l’eau. L’accumulation de petits gestes peut changer bien des choses.
  • Aller sur place, dans les pays pauvres, pour connaître et comprendre les autres peuples, pour manifester une solidarité de proximité, sans trop s’illusionner sur l’efficacité de l’aide qu’on peut apporter. Pour témoigner au retour de ce que l’on a vu et compris.

Qui sont les acteurs de la solidarité Internationale ?

Les médias les regroupent souvent sous le terme général "d’organisations humanitaires".

Les Associations de Solidarité Internationale (ASI, souvent appelées ONG) forment un ensemble très vaste. Elles sont très nombreuses et d’une extrême diversité en ce qui concerne :

* leur taille, leur capacité financière et technique,

* leur lien avec le terrain : quelques-unes, rares, envoient du personnel expatrié pour travailler sur place ; ce sont surtout les ASI qui travaillent sur des sujets qui demandent beaucoup de compétences, comme dans le domaine de la santé. D’autres n’envoient personne sur le terrain, mais travaillent avec des partenaires sur place.

* leur type d’intervention, certaines associations interviennent dans l’urgence, d’autres travaillent dans la durée.

* leurs façons d’appréhender les problèmes ou leurs zones d’intervention ; certaines pensent que, faute de mieux, il faut agir, il faut agir même à petite échelle, d’autres estiment que c’est ici qu’il faut agir, que c’est aux causes qu’il faut s’attaquer, en cherchant à modifier profondément les rapports Nord / Sud. Parmi elles, certaines sont spécialisées dans l’organisation de campagnes de pression sur les décideurs politiques et économiques, d’autres se consacrent à l’information, à l’éducation des jeunes, à la préparation au volontariat.

Les Associations de Solidarité Internationale se coordonnent

Elles se regroupent en "Collectifs", Réseaux, Coordinations de façon officielle ou informelle. Cela leur permet de dialoguer avec les pouvoirs publics pour essayer de peser sur les politiques de coopération mais aussi d’être plus efficaces, d’avoir plus de poids, de partager leurs compétences.

D’autres acteurs agissent aussi : syndicats, collectivités locales, églises, écoles etc. Autant de structures qui peuvent développer des formes variées mais essentielles de coopération internationale.

Ainsi la solidarité internationale est beaucoup plus que la seule action « humanitaire ». On peut être solidaire de mille façons, en faisant ses courses, en protégeant la planète, en soutenant des campagnes, en créant des festivals, en organisant des débats, en participant à la vie de son quartier, en épargnant éthique, en faisant de la politique…