La colère des ouvriers égyptiens

, par Orient XXI , FOREY Samuel

La question sociale dominera la scène égyptienne les prochains mois. Le pays a connu plus de grèves de travailleurs ces deux dernières années que pendant la décennie qui a précédé la révolution de janvier-février 2011. Aujourd’hui encore des ouvriers continuent à manifester et à faire grève pour faire entendre leurs revendications, malgré la loi restreignant le droit à se rassembler et à manifester. Mais les gouvernements successifs restent sourds à leurs doléances.

Ça faisait deux mois que les quelque 2 000 ouvriers d’Abboud Spinning Company n’avaient pas été payés. Sans compter les primes attendues et jamais versées. Les directeurs et les responsables de cette usine de textile d’Alexandrie faisaient la sourde oreille.

En général, les patrons ont les moyens de tenir la distance dans ce type de conflits. Ils peuvent aussi se débarrasser sans trop de difficulté des ouvriers récalcitrants : selon un avocat égyptien, Haitham Mohamedein, les employeurs sont simplement condamnés à verser une amende de… 100 à 500 livres égyptiennes (10 à 50 euros) en cas de licenciement abusif. L’attitude est en général d’attendre que ça se passe, mais cette fois-ci, ça ne passait pas. Une partie des ouvriers de l’usine a donc commencé un sit-in dans les locaux de l’usine le 25 août 2014. L’été était d’autant plus brûlant qu’il était ponctué de coupures d’électricité incessantes.

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