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L’énergie renouvelable en Afrique : dynamiques et réalités

, par BWAKALI John

L’Afrique est le continent le moins doté en énergie du monde. Une image satellite de l’Afrique la nuit ne montre que quelques lumières éparpillées à travers le continent. Cela forme un contraste saisissant avec les autres régions du monde qui elles, apparaissent largement illuminées sur les images satellitaires de ce type. Bien que ce constat ne concerne que l’éclairage électrique, il est représentatif de la situation de l’Afrique en ce qui concerne la production et l’utilisation globale de l’énergie.

Néanmoins, le potentiel de l’Afrique en termes d’énergies renouvelables est sans rival au niveau mondial. De la partie orientale du continent jusqu’à l’Afrique de l’Ouest, de l’Afrique australe à l’Afrique du Nord, en passant par l’Afrique centrale et les petites nations insulaires du continent, les énergies renouvelables prennent de l’ampleur à travers les initiatives audacieuses d’acteurs aussi bien privés que publics, mais aussi des communautés elles-mêmes.

L’avancée de l’Afrique vers les énergies renouvelables se trouve cependant considérablement freinée par de grandes difficultés de capital et de compétences. La plupart des projets d’énergie renouvelable d’une certaine ampleur sont extrêmement gourmands en capital et ne peuvent donc être entrepris aussi aisément que d’autres démarches écologiques comme l’agriculture biologique. C’est une réalité qui s’est vérifiée à de nombreuses reprises dans plusieurs projets d’énergie renouvelable initiés par diverses communautés africaines.

Énergie solaire

Le solaire photovoltaïque est la forme la plus répandue d’énergie renouvelable dans les communautés africaines. Malheureusement, les ménages pauvres n’ont pas tiré autant de bénéfices des systèmes photovoltaïques que les ménages les plus aisés, en raison des coûts initiaux élevés. C’est ce que confirme l’expérience de l’île Wasini, sur la côte sud du Kenya.

Built Solar Power Panels Aid Liberian Communities. Crédits : United Nations Photo

Les deux milliers d’habitants de cette île ont vécu sans électricité pendant des décennies en raison des difficultés logistiques de l’extension du réseau électrique national jusqu’à l’île. Cette situation obligeait les résidents à recourir à des lampes à l’huile de paraffine, alors même que leurs concitoyens sur le continent étaient de plus en plus nombreux à être reliés au réseau.

Néanmoins, ces deux dernières années, une cinquantaine d’insulaires ont installé des équipements solaires dans leur maison. Ils peuvent désormais accéder à l’électricité la nuit et alimenter leurs appareils électriques tout en éclairant leurs logements. C’est principalement grâce à des installations de ce type que le Kenya a une capacité solaire photovoltaïque de 3600 kWp. Seule l’Afrique du Sud fait mieux avec une capacité photovoltaïque installée de 11 000 kWp.

Au cours des trois dernières décennies, des centaines de communautés à travers l‘Afrique se sont engagées, à des degrés divers, dans des projets d’énergie solaire. Outre les installations domestiques comme celles des résidents de Wasini, d’autres
projets solaires impliquent l’assemblage effectif de petits panneaux solaires, qui sont ensuite utilisés pour des besoins énergétiques de bas voltage, comme le rechargement des téléphones. Le Kibera Community Youth Programme (KCYP), une organisation communautaire basée à Kibera, le plus grand bidonville du Kenya, est l’une des organisations à avoir entrepris un projet de ce type.

C’est en 2005 que le KCYP a commencé à installer de petits panneaux solaires. Ses membres sont devenus si habiles dans ce domaine qu’ils ont fait partie de l’équipe chargée d’installer les panneaux solaires sur la résidence de Mama Sarah Obama, la grand-mère alors octogénaire du président américain Barack Obama. Les panneaux solaires qu’ils assemblaient étaient de six, neuf et douze volts, vendus pour un prix moyen de 5 dollars. Toutefois, ce projet n’a pas vraiment pris toute l’ampleur espérée parce que l’électricité de bas voltage fournie par ces petits panneaux ne suffit pas à alimenter des activités économiques extrêmement nécessaires, comme la soudure.

Sasafrica Media, une entreprise sociale basée sur l’île de Wasini, compare ces petits panneaux à des dons de petits aquariums aux pêcheurs de l’île, en s’attendant à ce que cela leur suffise pour gagner leur vie. A l’image des pêcheurs qui gagnent leur vie en se branchant sur l’océan via leurs filets, les communautés ont besoin de se brancher sur une électricité fiable et régulière, que ce soit par le réseau national ou des mini-réseaux locaux.

Qu’il soit local ou national, le solaire connecté au réseau est une entreprise qui requiert beaucoup de capital et des compétences. Il n’est généralement possible qu’à travers des partenariats public-privé avancés, qui consignent généralement les communautés locales au statut de bénéficiaires, par opposition à celui de porteurs de projets. Mais le fait que les projets de solaire connecté au réseau ne soient pas portés par les communautés elles-mêmes ne doit pas conduire à nier leur importance vitale pour elles.

Agrocarburants (Jatropha)

Les agrocarburants ont été une expérience aigre-douce pour l’Afrique. Depuis le début des années 2000 jusqu’à aujourd’hui, les agrocarburants ont été considérés comme une nouvelle frontière énergétique pour l’Afrique. En 2011, pas moins de
3,2 millions d’hectares de terres, dans plusieurs pays africains, étaient destinées à la culture des agrocarburants. Toutefois, la plupart des paysans qui avaient choisi ces cultures avec l’espoir d’en tirer des dividendes financiers conséquents ont été extrêmement déçus. Le suivi politique a été tout aussi frustrant, dans la mesure où le cadre législatif n’a pas évolué au même rythme que la ruée vers les agrocarburants. Il n’a donc pas été en mesure de protéger ni les paysans, ni les cultures alimentaires, ni les entrepreneurs. Le Kenya n’a pas été épargné par ce boom des agrocarburants.

Le comté de Kitui, dans l’est du pays, est majoritairement habité par l’ethnie Kamba, la cinquième plus importante du Kenya, avec 5 millions de personnes. La Green Africa Farm, propriété de la Green Africa Foundation, est située à quelques kilomètres de la ville de Kitui. La communauté Kamba, riveraine de l’exploitation, est aussi l’un de ses principaux partenaires.

Durant les premières années du nouveau millénaire, la Green Africa Foundation a émergé comme l’un des pionniers du secteur des agrocarburants en Afrique, en plantant du jatropha sur plusieurs hectares de terres. Sillon après sillon, l’exploitation de Green Africa n’était que du jatropha curcas, dont les graines huileuses sont pressées pour produire du diesel. Les étagères du magasin de la ferme étaient elles aussi remplies de lampes et de cuisinières spécialement conçues pour fonctionner avec des agrocarburants.

À son apogée, alors qu’elle surfait sur la vague du jatropha, la Green Africa Foundation était à l’avant-garde de la percée officielle du Kenya dans ce domaine. Mais en moins de deux ans, ce boom des agrocarburants, qui semblait si imminent,
s’est transformé en fiasco, illustré par le déclin du glorieux jatropha. Une partie des raisons de ce fiasco était de nature mondiale.

Entre 2000 et 2006, la production mondiale de biodiesel a été multipliée par six, passant de un à six milliards de litres, tandis que la production mondiale de bioéthanol a presque triplé pour atteindre 40 milliards de litres. Malheureusement, une partie de cette croissance a entraîné la destruction des forêts primaires d’Asie du sud-est, et le remplacement des cultures vivrières, comme le maïs, par la production d’agrocarburants. Lorsqu’il a été introduit au Kenya, le jatropha était présenté comme une plante qui pouvait pousser facilement dans les zones semi-arides, là où les cultures alimentaires ne survivaient pas, et qui ne remplacerait donc pas de cultures vivrières. Néanmoins, d’autres facteurs liés aux économies à l’échelle internationale, ont fini par exercer leurs effets et à sérieusement miner les promesses du jatropha.

Durant sa phase d’exploitation maximale, des centaines de petits paysans du Kenya oriental et littoral cultivaient du jatropha comme une « culture énergétique » qui pouvait leur procurer à la fois du combustible et des revenus monétaires. Mais ils se sont rendu compte par la suite que les graines n’avaient pas encore de marché accessible, dans la mesure où il n’existait pas d’usine de transformation à grande échelle du jatropha dans le pays. Par ailleurs, même ceux qui étaient capables de presser leurs propres graines pour en faire du biodiesel, avec l’assistance d’organisations comme la Green Africa Foundation, ont découvert que ce biodiesel n’était pas forcément toujours compatible avec leurs réchauds ou leurs lampes à huile.

Quelques milliers de kilomètres au sud du Kenya, au Malawi, le jatropha a également été accueilli comme une source formidable d’énergie renouvelable. À travers son approche sectorielle globale de l’agriculture, le gouvernement du Malawi a adopté « la promotion de la culture du jatropha pour la production de biodiesel afin de réduire la pollution de l’air ». Cependant, comme dans le cas du Kenya, il n’a jamais été clairement établi si le jatropha était effectivement un instrument de développement rural, ou plutôt une culture commerciale d’agrocarburant.

Même s’il existe une usine de transformation du jatropha dans la capitale du Malawi, Lilongwe, de nombreux petits paysans résident à des centaines de kilomètres, ce qui rend le transport des graines de jatropha difficile et coûteux d’un point de vue logistique. En conséquence, les paysans des régions nord et sud, où le jatropha était florissant, se trouvaient souvent coincés avec des tas de graines qu’ils ne pouvaient écouler. Dans le même temps, l’usine de pressage de la capitale continuait à fonctionner grâce à l’approvisionnement régulier assuré par les paysans dont les fermes étaient situées à proximité.

D’un point de vue législatif, la culture du jatropha au Malawi a également été affectée par une confusion persistante quant à son statut exact – arbre ou culture ? La réponse à cette question détermine quel département gouvernemental doit en avoir la responsabilité, et quelles sont les politiques publiques qui doivent s’appliquer.

De fait, l’expérience décevante des communautés rurales du Kenya et du Malawi avec le jatropha prouve que les cultures énergétiques de ce type sont peut être
porteuses de grandes promesses, mais que ce sont des promesses qui ne semblent pas améliorer les moyens de subsistance des communautés à court et moyen terme.

Tout d’abord, les agrocarburants sont affectés par une multiplicité de facteurs qui échappent au contrôle des paysans qui les cultivent. Par exemple, les graines de jatropha ne se transforment en source d’énergie qu’après une transformation qui requiert à la fois beaucoup de capital et de compétences. Même si les paysans réussissent à former des coopératives pour transformer leurs propres graines, il faut qu’il existe une demande correspondante sur le marché. Et si cette demande était en place, les cultures d’agrocarburants pourraient contribuer à déplacer des cultures vivrières en raison de leur statut plus lucratif. À cet égard, les gouvernements africains doivent traiter les agrocarburants avec une double dose de prudence et adopter des lois strictes pour éviter que l’Afrique ne se crée une myriade de nouveaux problèmes en cherchant à résoudre son problème énergétique.

Petite hydraulique

En l’an 2000, le programme ITDG Energy, de l’université Nottingham Trent, a fait équipe avec des villageois de Kirinyaga pour développer deux petites installations hydroélectriques dans deux régions rurales. Ce projet a permis à deux cents ménages d’être alimentés avec une électricité générée localement. Cette initiative pionnière a démontré que l’énergie issue de la petite hydraulique est une solution possible et soutenable, mais qu’elle est aussi coûteuse. À eux deux, ces deux projets hydrauliques ont coûté 14 660 dollars.

Les deux communautés concernées du Kenya central n’auraient jamais été capables de réaliser ces projets inédits à elles seules. Cette situation rappelle le dilemme qui prévaut en matière de solaire connecté au réseau, et renforce encore l’argument selon lequel les communautés locales ont besoin de soutien pour être connectées, aux réseaux nationaux ou à des mini-réseaux locaux basés sur les renouvelables.

L’Afrique subsaharienne consomme moins d’énergie que l’État de New York. Ceci est assez révélateur mais pas surprenant, étant donné que 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Quoique tragique, cette situation offre aussi au continent l’opportunité de sauter l’étape des énergies fossiles pour rejoindre ou dépasser le « monde développé », en ancrant son secteur énergétique dans des réseaux alimentés par les énergies renouvelables.

L’Africa Progress Report 2015 parle de cet effet de « saut en avant » : « Les nations africaines n’ont pas à s’enfermer dans le développement de technologies anciennes à haute intensité carbone ; nous pouvons augmenter notre production d’électricité et atteindre l’accès universel à l’énergie en allant directement vers les nouvelles technologies qui sont en train de transformer les systèmes énergétiques du monde entier. » De fait, certaines communautés africaines bénéficient pour la première fois de l’électricité grâce aux sources renouvelables.

Biogaz

Pour cuire leurs repas, plus de 70% des Africains utilisent des combustibles comme le bois ou le charbon de bois, ce qui entraîne une multitude de problèmes sanitaires et environnementaux. D’un point de vue sanitaire, 3,5 millions de personnes par an meurent de la pollution de l’air de leurs logements, le plus souvent causée par des combustibles de cuisson solides. Ce à quoi s’ajoute la déforestation pour la production de charbon de bois. D’où l’argument souvent mis en avant du besoin de moyens de cuisson plus propres et plus verts, et le biogaz est souvent évoqué dans ce cadre. C’est un gaz riche en méthane qui fournit un combustible fiable pour la cuisson. Il est produit par la fermentation anaérobique de matières organiques. Ces dernières, qui incluent les déjections animales, sont facilement accessibles dans de nombreuses communautés rurales africaines. Assurer leur bien-être en leur fournissant un combustible de cuisson fiable devrait toujours rester l’objet principal du biogaz. Autrement dit, le biogaz ne doit pas être monopolisé par des grandes entreprises exclusivement focalisées sur leurs profits.

Au Kenya, Takamoto Biogas aide des paysans dans des communautés rurales à installer des équipements de biogaz à travers un système de paiement à l’utilisation [1]. Ces paysans élèvent du bétail depuis des millénaires, mais ils n’ont jamais utilisé les déchets animaux comme source d’électricité. Takamoto Biogas les aide à exploiter ces sources d’énergie renouvelable en installant des infrastructures de biogaz dans leurs domiciles.

Ces infrastructures incluent des poteaux électriques, des câbles souterrains, des compteurs et un transformateur. La plupart des paysans ruraux n’ont ni l’expertise ni les ressources pour mettre en place ces infrastructures. Takamoto prend en charge les investissements nécessaires et, tout comme les consommateurs d’électricité du réseau national, les bénéficiaires remboursent ces investissements à chaque fois qu’ils achètent des crédits d’électricité. Pour faciliter l’achat de crédits, cette firme de biogaz a installé des compteurs intelligents qui transmettent les données de consommation critiques au siège de l’entreprise. Pendant près de trois ans, Takamoto a construit ses installations de biogaz principalement dans le Kenya central. Cerise sur le gâteau, ces unités de biogaz sont également équipées de points de sortie qui produisent un fumier qui permet d’enrichir leurs cultures sans dégrader les sols, contrairement à d’autres engrais. Les arbres bénéficient eux aussi du biogaz. L’entreprise estime que pour 155 familles qui passent au biogaz, au moins 1860 arbres sont sauvés. Ceci parce que les combustibles de cuisson les plus fréquemment utilisés au Kenya sont soit le bois, soit le charbon de bois, tous deux issus des arbres. L’utilisation de ces deux combustibles est si répandue qu’elle entraîne la disparition d’au moins 5,6 millions d’arbres chaque jour [2].

En diffusant et en popularisant le biogaz, non seulement Takamoto fournit un combustible propre et une source d’éclairage pour les familles rurales du Kenya, mais l’entreprise contribue aussi à protéger les arbres si précieux du pays. L’approche de Takamoto illustre les synergies possibles entre communautés et secteur privé en matière d’énergies renouvelables. C’est un arrangement mutuellement profitable grâce auquel les communautés sont capables d’accéder à l’énergie à partir de leurs propres matières premières. De son côté, Takamoto reçoit un retour sur investissement qui lui permet de continuer à installer des infrastructures de biogaz et à apporter son expertise dans ce domaine.

À l’échelle internationale, l’Africa Biogas Partnership Programme (ABPP) cherche à diffuser la solution du biogaz dans cinq pays africains – Éthiopie, Kenya, Tanzanie, Ouganda et Burkina Faso. Même si elle est conduite par deux organisations néerlandaises, Hivos et SNV, cette initiative soutient des programmes nationaux dans chacun des pays concernés. Son objectif est de fournir de l’énergie propre à un demi-million de personnes d’ici 2017.

L’Éthiopie occupe une place décisive dans ce programme. ABPP y installe des équipements de biogaz depuis 2009. Dans la première phase du programme, entre 2009 et 2013, ABPP a construit 8063 installations de biogaz dans 163 districts dans toute l’Éthiopie. Dans le cadre de la seconde phase, qui doit s’achever en 2017, le programme vise la construction de 20 000 installations. Des progrès ont déjà été réalisés en vue de la réalisation de ces objectifs en 2014, avec l’installation de 1762 équipements.

Près de 70% des populations rurales pauvres d’Afrique possèdent du bétail, ce qui fait du biogaz une source d’énergie particulièrement pertinente pour eux. La situation est encore plus propice en Éthiopie, qui abrite la plus importante population de bétail d’Afrique, avec actuellement 54 millions de têtes. Une seule vache peut produire environ 0,5 mètre cube de gaz par jour, ce qui suffit à alimenter un réchaud pendant une heure. Les deux heures de cuisson permises par deux vaches sont largement suffisantes pour une famille de moins de dix personnes. Même si l’Africa Biogas Partnership Programme est un programme macro, il est fondé sur les micro-communautés. Il n’est pas financé par la communauté mais le besoin même de macro-financements externes pour les projets d’énergie renouvelable comme celui-ci illustre le fossé énergétique qui persiste en Afrique, et combien il est difficile pour les communautés locales de combler ce fossé par elles-mêmes.

La prochaine frontière du biogaz en Afrique sera la compression du biogaz en cylindres afin qu’il puisse être vendu en grande quantité dans les centres urbains qui utilisent du gaz naturel pour la cuisson. Le marché existe déjà ; la question est désormais de faire en sorte que cette technologie verte atteigne le marché. Le facteur critique de succès sera de construire cette technologie verte de manière à répondre aux besoins et aux aspirations des usagers africains. Trop souvent, les technologies et les entreprises qui les portent ne revendiquent leur étiquette « verte » que pour retomber ensuite dans une logique purement commerciale. Si cela se répétait dans le cas du biogaz, cela contribuerait à saper le potentiel de cette énergie verte en l’ancrant dans des pratiques commerciales non viables et oppressives.

Les progrès du biogaz ne sont que l’une des manifestations de la vague de fond qui traverse le continent. L’Africa Progress Report 2015 évoque parfaitement cette réalité : « Aucune région du monde ne dispose de ressources énergétiques à faible intensité carbone plus abondantes ou moins exploitées. Développées dans le cadre de stratégies adéquates, ces ressources pourraient contribuer à résoudre deux des défis les plus sérieux pour le « développement » de l’Afrique : la génération d’électricité et la connectivité. Les énergies renouvelables pourraient faire pour l’électricité ce que les téléphones mobiles ont fait pour les télécommunications : donner accès à des milliers de foyers à une technologie porteuse de nouvelles opportunités ».

Conclusion

De nouvelles opportunités sont en train de s’ouvrir à mesure que les petites vagues créées par les énergies renouvelables, dans tout le continent africain, se transforment en lames de fond.

Ce sont des sources d’énergie à faible intensité carbone et, dans la mesure où elles deviennent de plus en plus abordables, elles devraient constituer des cibles industrielles prioritaires pour améliorer les conditions de vie des Africains en situation de pauvreté. Les premiers bénéficiaires de l’expansion des énergies renouvelables en Afrique devraient être les 600 millions d’Africains qui n’ont toujours pas l’électricité dans leur logement. Ces nouvelles sources d’énergie peuvent fournir 600 millions d’opportunités concrètes pour améliorer leur bien-être.

Notes

[1Il s’agit d’une carte prépayée chargée de crédits d’une valeur donnée, qui permet d’utiliser la quantité d’électricité correspondante.

[2Chiffres issus des recherches de la Green Africa Foundation.

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REFERENCES

• Africa Progress Panel, Power, People, Planet : Seizing Africa’s Energy and Climate Opportunities. Genève, Suisse, 2015.
• WWF Report Summary, Enabling Renewable Energy in South Africa : Assessing the Renewable Energy Independent Power Producer Procurement Programme, 2014.
• Embassade d’Ethiopie, « Why Ethiopia is becoming a leader in the leather industry » : www.ethiopianembassy.be/blog/2015/04/18/why-ethiopia-is-becoming-a-leader-in-the-leather-industry
• International Energy Agency, Africa Energy Outlook : A focus on energy prospects in sub-Saharan Africa. Paris, Francia, 2014.
• International Renewable Energy Agency, Prospects for the African Power Sector. Abu Dhabi, Emiratos Árabes, 2012.
• EBERHAD Anton, KOLKER Joel, LEIGLAND James, South Africa’s Renewable Energy IPP Procurement Program : Success Factors and Lessons. 2014