L’économie verte, la pauvreté et l’inégalité globale

Introduction

Introduction

, par MAHARAJH Rasigan , Rio+20 Portal

Ce dossier a initialement été publié en anglais. Il a été proposé par Le Forum pour une Nouvelle Gouvernance Mondiale.

Ce texte a été traduit par Annabelle Rochereau (traductrice bénévole pour Ritimo).

Les crises successives ont eu un impact sur l’humanité au cours de la deuxième décennie du vingt-et-unième siècle de l’Ère Commune (EC). L’origine de ces crises peut être attribuée à l’expansion mondiale des rapports de production capitalistes et aux contradictions émanant de la division internationale du travail qui en résulte. La crise capitaliste a imposé à la communauté internationale des cadres politiques en matière de stimulation économique, d’austérité budgétaire et de durabilité environnementale. En dépit de réactions courageuses telles que l’adoption par l’Équateur et la Bolivie d’une loi reconnaissant les droits de la nature, la menace d’une catastrophe environnementale imminente due au changement climatique et au réchauffement planétaire pèse lourdement sur l’avenir alors que l’accroissement simultané des inégalités touche la planète entière.

C’est cependant seulement au cours des quatre-vingt dernières années que les crises contemporaines du capitalisme mondial sont devenues les plus graves, bien qu’elles prennent leur source au sein des économies capitalistes les plus avancées : celles de la triade constituée par les États-Unis, l’Europe et le Japon ; leurs emprunts toxiques et produits dérivés ont contaminé le monde entier. La catastrophe économique qui s’en est suivie est ressentie au moment où des révoltes héroïques du peuple s’élèvent contre la multiplication de systèmes étatiques archaïques et autoritaires, l’occupation impérialiste et autres attaques portées aux systèmes sociaux. Conjointement, notre planète se situe au beau milieu de la sixième grande période d’extinction, l’Anthropocène. Cette époque géologique récemment définie attribue à l’activité humaine les effets dévastateurs sur les écosystèmes et la biodiversité planétaires. Ces aspects contextuels et la conjoncture actuelle forment cette proposition de position pour l’Atelier International sur la Biocivilisation pour la Soutenabilité de la Vie et de la Planète.

Cette proposition de position est composée de cinq sections. La première section présente les crises actuelles du capitalisme mondial qui menacent l’humanité et la planète, et explore l’évolution du développement humain jusque dans l’environnement actuel. Cette section vise à expliciter à la fois une trajectoire de changements sociaux, économiques et politiques, ainsi que ses effets évolutifs sur l’organisation de la société civile. Il s’agit essentiellement d’étudier la coopération entre les hommes jusqu’à l’avènement du capitalisme qui s’enracine fondamentalement dans la dialectique de la lutte des classes et la concurrence entre entreprises.

La deuxième section examine l’impact planétaire du capitalisme mondial. Il y est démontré en particulier que ce modèle de capitalisme, au bord du gouffre, n’est pas en mesure de répondre durablement aux besoins fondamentaux que sont l’alimentation, le logement, la santé et l’éducation. L’évolution vers un capitalisme mondial a accru la marginalisation de la société civile tant la violence d’État organisée et l’assistance sociale sont de plus en plus imposés par la forme du capitalisme pour maintenir l’ordre social et assurer une exploitation et une expropriation continues. La société civile, du fait qu’elle soit constituée de citoyens du monde entier, reflète les stratifications et segmentations sociales reproduites par le capitalisme mondial. En réponse à cette expansion inégale, les voix s’élèvent, celle des pauvres en particulier et celle de la classe ouvrière en général. Autant d’éléments qui traduisent la précarité de la classe moyenne. C’est notamment à travers les manifestations, le rassemblement et les mesures directes que les populations de la planète s’engagent dans la lutte contre le capitalisme mondial.

La troisième section décrit certaines alternatives émergentes au modèle actuel de capitalisme mondial. Il s’agit en particulier d’étudier des propositions pour s’orienter vers une « économie verte » et des formes associées de solidarité et de coopération qui ouvrent de nouvelles perspectives au futur post-capitaliste. Bien que la vision d’un futur post-capitaliste puisse paraître prématurée face à l’hégémonie du modèle actuel de mondialisation néo-libérale, le destin de la planète nécessite la prise en compte d’alternatives à la destruction. Cette section reconnaît donc que la portée et l’étendue des problèmes actuels requièrent l’adoption d’une perspective internationaliste guidée par les principes d’inclusion et d’anti-sectarisme.

La quatrième section est destinée à assurer la tâche essentielle de construction du futur post-capitaliste. Une construction reposant sur la solidarité et la coopération n’est possible qu’à travers un engagement, une participation et un dialogue significatifs en accord avec la société civile. Cette section vise à la fois à souligner la nécessité d’établir un dialogue et d’examiner les objectifs de ce processus, les valeurs et les principes sur lesquels il reposera et la façon d’harmoniser au mieux le processus d’engagement.

La dernière et cinquième section s’organise autour de l’importance d’un effort commun dans la poursuite d’un agenda pour construire ce futur post-capitaliste. Elle est prioritairement axée sur l’établissement d’une solidarité mondiale, d’une coopération internationale et du développement durable indispensables pour permettre une transition en vue de s’éloigner d’une trajectoire d’accumulation de capital, par le biais d’un modèle de développement juste, équitable et durable pour tous.