Le Mali : Une démocratie en panne de son développement ?

Glossaire sur le Mali

, par CIIP

Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)
Issu du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien, Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a été créé suite à son allégeance, le 11 septembre 2006, à Oussama Ben Laden. Il s’est installé dans le nord du Mali sans trouver de résistance de la part de l’État malien. Cette passivité des autorités maliennes a permis à AQMI de se constituer un sanctuaire dans cette région du Sahel où il a détenu et détient de nombreux otages. Certains ont été échangés contre des rançons grâce à la médiation de l’État malien et/ou burkinabè. AQMI compte dans ses rangs des combattants de diverses nationalités, notamment algérienne, mauritanienne, sénégalaise et malienne. Par ailleurs, des informations indiquent la présence dans la région de combattants de Boko Haram (un groupe islamiste actif au Nigeria) qui a noué des liens avec AQMI.

Ansar Eddin (qui signifie en arabe "Défenseurs de la religion")
Groupe créé en décembre 2011. Il est dirigé par Iyad Ag Ghaly, un Touareg ancien dirigeant des rébellions des années 1990. Veut imposer la Charia sur l’ensemble du Mali.

Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) 
Organisation intergouvernementale ouest-africaine créée le 28 mai 1975. C’est la principale structure destinée à coordonner les actions des pays de l’Afrique de l’Ouest.

Ganda Koy ("maîtres de la terre", en songhay) et Ganda Izo ("fils du pays") :
Ce sont deux milices songhay (populations noires vivant le long du fleuve Niger). Le Mouvement patriotique Ganda Koy a été créé par d’anciens membres de l’armée malienne lors des rébellions touarègues des années 1990. Cette milice a abattu des dizaines de civils touaregs et arabes en 1994 et 1995 sans que les forces de sécurité maliennes ne protègent les populations visées. Après le règlement pacifique de la rébellion touarègue au milieu des années 1990, la plupart des membres des Ganda Koy ont été intégrés dans l’armée et l’administration maliennes ou se sont reconvertis dans la vie civile mais des groupes ont continué à harceler les populations touarègues. Depuis le début de la rébellion de janvier 2012, des affrontements ont opposé ces deux milices songhay au MNLA et le responsable de la milice Ganda Iso, Amadou Diallo, a été tué avec cinq de ses hommes, le 26 mars 2012, dans une embuscade au cours de laquelle ils auraient sauté sur des mines antipersonnel à Tin-Hamma (région de Gao).

Milice arabe
A Tombouctou, l’Etat malien a délégué des tâches de sécurité à une milice arabe, création d’ATT [le président malien Amadou Toumani Touré] pour lutter contre les groupes armés touaregs. Elle est équipée par l’État malien et entraînée par des membres de l’armée.

Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA)
Mouvement créé en octobre 2011 de la fusion de plusieurs groupes touaregs antérieurs. Il est composé notamment de Touaregs qui avaient trouvé refuge en Libye et qui sont revenus au Mali après la chute de Mouammar Kadhafi. Il se présente comme "un mouvement révolutionnaire qui lutte pour le droit à l’autodétermination de l’Azawad" et il est dirigé par Mohammed Ag Najim, ancien colonel de l’armée libyenne. Le MNLA affirme être un mouvement laïc. Le 6 avril 2012, le MNLA a proclamé l’indépendance de l’Azawad qui n’a été reconnu, à ce jour, par aucun État.

Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO)
Mouvement né, fin 2011, d’une défection des rangs d’AQMI. A revendiqué notamment l’enlèvement, fin octobre 2011, dans la région de Tindouf (sud-ouest de l’Algérie) de trois travailleurs humanitaires (deux Espagnols et une Italienne), puis l’enlèvement de sept diplomates algériens le 5 avril 2012 à Gao.