Forum social mondial : Dakar du 6 au 11 février 2011

Introduction

Le FSM s’est déroulé du 6 au 11 février sur le campus de la faculté Cheick Anta Diop de Dakar, au Sénégal.

Cette édition du FSM, portée par les révolutions populaires arabes, a été marquée par la présence des organisations paysannes dénonçant la spoliation de leurs terres pour servir des intérêts privés, des associations de femmes valorisant leurs actions sur le plan économique et revendiquant leur place de la société, et aussi des associations de migrants revendiquant la liberté de circulation...

Selon les chiffres des inscriptions informatiques, le FSM Dakar rassemblé :

1205 organisations, 4860 activités autogérées, 100 activités étendues, 1717 participants individuels, 105 stands et 123 pays représentés.

Axes de travail du FSM de Dakar

Tout en mettant l’accent sur l’histoire de la résistance et des luttes des peuples africains, le FSM 2011 devait touver l’articulation avec les luttes et stratégies globales communes à l’Afrique, aux autres pays du Sud et au Nord.
Ainsi, les thèmes du Forum, tout en mettant l’accent sur les priorités exprimées par les mouvements sociaux africains, ont tenu compte des préoccupations majeures de l’ensemble du mouvement social mondial.

5 axes stratégiques

 > la critique du capitalisme – crise systémique
 > le renforcement des luttes
 > la construction des alternatives
 > la dimension Sud - Sud
 > l’accent sur les diasporas

12 axes thématiques

1. Pour une société humaine fondée sur des principes et des valeurs communs de dignité, de diversité, de justice, d’égalité entre tous les êtres humains, indépendamment des genres, des cultures, de l’âge, des incapacités, des croyances religieuses, et pour l’élimination de toutes les formes d’oppression et de discrimination basées sur le racisme, la xénophobie, les systèmes de castes, l’orientation sexuelle et autres.

2. Pour une justice environnementale et pour un accès universel et durable de l’humanité aux biens communs, pour la préservation de la planète comme source de vie, en particulier de la terre, de l’eau, des forêts, des sources d’énergie renouvelable et de la biodiversité, garantissant les droits des peuples indigènes, originaires, traditionnels, autochtones et natifs sur leurs territoires, les ressources, les langues, les cultures, les identités et les savoirs.

3. Pour l’applicabilité et l’effectivité des droits humains – économiques, sociaux, culturels, environnementaux, droits civils et politiques - , en particulier le droit à la terre, à la souveraineté alimentaire, à l’alimentation, à la protection sociale, à la santé, à l’éducation, au logement, à l’emploi, au travail décent, à la communication, à l’expression culturelle et politique.

4. Pour la liberté de circulation et d’établissement de toutes et de tous, plus particulièrement des migrants et des demandeurs d’asile, des personnes victimes du trafic humain, des réfugiés, des peuples indigènes, originaires, autochtones, traditionnels et natifs, des minorités, des peuples sous occupation, des peuples en situation de guerre et conflits et pour le respect de leurs droits civils, politiques, économiques, sociaux, culturels et environnementaux.

5. Pour le droit inaliénable des peuples au patrimoine culturel de l’humanité, pour la démocratisation des savoirs, des cultures, de la communication et des technologies, valorisant les biens communs, et pour la fin des savoirs hégémoniques et de la privatisation, des savoirs et des technologies, changeant fondamentalement le système des droits de la propriété intellectuelle.

6. Pour un monde débarrassé des valeurs et des structures du capitalisme, de l’oppression patriarcale, de toute forme de domination des puissances financières, des transnationales et des systèmes inégaux de commerce, de la domination coloniale et de la domination par la dette.

7. Pour la construction d’une économie sociale, solidaire, émancipatrice, avec des modèles soutenables de production et de consommation et un système de commerce équitable, qui mette au coeur de ses priorités les besoins fondamentaux des peuples et le respect de la nature, garantissant une redistribution globale avec une fiscalité internationale et sans paradis fiscaux.

8. Pour la construction et l’expansion de structures et d’institutions démocratiques politiques et économiques locales, nationales et internationales, avec la participation des peuples aux prises de décision et au contrôle des affaires publiques et des ressources, respectant la diversité et la dignité des peuples.

9. Pour la construction d’un ordre mondial basée sur la paix, la justice et la sécurité humaine, le droit, l’éthique, la souveraineté et l’autodétermination des peuples, condamnant les sanctions économiques et pour des règles internationales sur le commerce des armes.

10. Pour la mise en valeur des histoires et des luttes de l’Afrique et de sa diaspora et de leur contribution à l’humanité, reconnaissant la violence du colonialisme.

11. Pour un inter-apprentissage des paradigmes alternatifs à la crise de civilisation hégémonique de la modernité/colonialité eurocentrique, à travers la "dé-colonialité" et la socialisation du pouvoir, en particulier dans les relations Etat / Marché / Société ; les droits collectifs des peuples ; le refus de la marchandisation de la vie et du "développement" ; et l’apparition de subjectivités et d’épistémologies opposées au racisme, l’eurocentrisme, le patriarcat et l’anthropocentrisme.

12. Pour une réflexion collective sur nos mouvements, le processus du Forum Social Mondial et nos perspectives pour l’avenir.