Forum Mondial de l’eau vs Forum alternatif mondial de l’eau

Forum Mondial de l’Eau : L’Europe face aux défis de l’eau

, par BOUGUERRA Mohamed Larbi

Qu’est-ce que la vie sans eau ?
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A Marseille, le 12 et 13 mars 2012, sous le titre «  2012, Année Européenne de l’Eau  », les travaux du Processus Européen ont été ouverts par une brochette de responsables dont le Ministre français des Affaires Européennes, le Ministre roumain de l’Environnement, l’Ambassadeur français pour le Climat, le vice-ministre russe ses Ressources Naturelles, deux Commissaires Européens, etc.

Les travaux ont comporté deux volets :
a) La gestion de l’eau et l’adaptation au changement climatique. Dans ce cadre, la nouvelle plateforme « Climat adapt » a été présenté.

b) La coopération européenne avec les pays tiers dans le secteur de l’eau. Le bilan de dix ans, de « l’Initiative Européenne pour l’eau » a été dressé et les mesures prévues pour sa continuation après 2014 y ont été annoncées.

A l’ouverture de la séance consacrée à la Directive-Cadre Européenne sur l’Eau (DCE), le Commissaire Européen Janez Potonick a reconnu que, malgré les progrès enregistrés, la qualité et la quantité de l’eau laissaient encore à désirer. Il a mis en exergue les défis posés par les pénuries, la sécheresse, les inondations, le changement climatique, la croissance des demandes en nourriture et en énergie, l’augmentation des populations….et la nécessité d’améliorer l’efficience de l’eau à cet égard. Le Commissaire a souligné qu’il fallait, en même temps, protéger les écosystèmes et les nombreux et indispensables services qu’ils rendent notamment dans la lutte contre la pollution.

Il a précisé que, pour atteindre le bon état des réserves et des masses d’eau, trois actions devaient être entreprises :

1- Rehausser et améliorer l’application de la législation communautaire actuellement en vigueur.

2- Renforcer la prise en compte de l’eau dans les politiques sectorielles et dans les financements. Dans ce but, une meilleure appréciation des coûts et des bénéfices des activités économiques et de la gestion des ressources hydriques était indispensable.

3- Introduire de nouveaux outils permettant une meilleure efficience de la ressource eau.

Le Commissaire a ensuite fait part de sa détermination à achever en novembre 2012 le « blueprint » pour sauvegarder les ressources hydriques du continent européen et a annoncé le lancement d’une consultation sur les options politiques nouvelles en vue de faire connaître le processus engagé. On a aussi appris qu’en mai 2012 serait lancé « un partenariat innovant pour l’eau ».

Le Commissaire a conclu que, pour atteindre l’objectif 2015, la volonté politique était nécessaire ainsi que les moyens financiers et que ceci devait être fait en dépit de la crise et des nombreuses difficultés qui parsèment la route tant il est vrai que la protection de l’eau signifie la prospérité de tous les secteurs de l’économie.

COMMENTAIRE :

Comme on le voit, la question de l’eau est universelle et l’Europe est aussi concernée même si l’acuité des problèmes ne se pose pas partout de la même façon.

Il n’en demeure pas moins que les périls montent comme l’ont montré en France, en Europe Centrale…les inondations dont les dégâts sont de plus en plus coûteux (Cf la Directive Inondations de 2007). La sécheresse, avec son lot d’incendies et de destructions des écosystèmes et des habitats, a été particulièrement grave en Russie ces dernières années.

L’atout de l’Europe des 27 est cependant l’Union qui développe – parfois avec difficulté- une politique commune sur tous ces sujets. Ainsi, à Istanbul, lors du 5ème FME en mars 2009, l’UE traitait du changement climatique et affirmait qu’il était nécessaire pour ses membres d’adopter des scénarios communs. A Istanbul encore, la liaison eau-énergie-climat était mise en exergue et l’UE notait que la consommation d’énergie de ses membres à l’horizon 2025 augmenterait de 50% ce qui conduirait, pour la même période, à 130% d’augmentation de l’eau nécessaire pour une telle production.