Forum Mondial de l’eau vs Forum alternatif mondial de l’eau

FAME : « Eau, planète et peuples. Pour une citoyenneté mondiale »

, par BOUGUERRA Mohamed Larbi

Au Conseil régional, le 9 mars 2012, à Marseille et à l’initiative de la Fondation France Libertés, la journée a été consacrée à traiter de la crise de l’eau dans le monde et de ses implications juridiques, humaines….

Dans son intervention, le Pr Pedro Arrojo (Université de Saragosse) pour sa part, affirme de prime abord : « Nous vivons sur la planète Eau ». Par la suite, il a axé son intervention sur les questions de pollution dans certains pays d’Amérique latine. Ainsi, au Pérou, les mines à ciel ouvert contaminent les nappes phréatiques et conduisent à une eau dangereusement polluée par les métaux lourds. Il en résulte malformations congénitales et avortements chez les jeunes femmes. L’orateur traite aussi des effets négatifs sur la faune et cite en exemple la disparition des batraciens qui sont en plusieurs points du globe. Les mines à ciel ouvert, les pesticides et de nombreuses industries ont des effets négatifs sur l’eau. Le Pr Arrojo parle de la destruction des mangroves et l’érection de barrages. Ceux-ci modifient les écosystèmes comme le prouve le cas du barrage d’Assouan en Égypte.
Cet ouvrage a agi, d’après le Pr Arrojo, sur les poissons de toute la Méditerranée.

L’orateur souligne que la mauvaise gouvernance de l’eau aboutit au fait que l’eau de qualité devient un bien relevant du marché en économie néolibérale. Le Pr Arrojo plaide pour une gouvernance participative ; ce que le marché ne sait pas faire et affirme que la durabilité est une responsabilité collective. Il insiste sur la nécessité de promouvoir une « culture de l’eau » qui est de nature à conscientiser d’une part les gens à la problématique eau et de permettre d’autre part une gestion durable des forêts et des rivières.

COMMENTAIRE :

On a assisté à une conférence stimulante du Pr Arrojo – qui allie pollution, développement durable et économie.

Arrojo bataille depuis longtemps pour une nouvelle culture de l’eau qui s’est intéressée, au départ, à la péninsule ibérique. Jusqu’ici, la relation profonde entre cours d’eau, territoire et société a été ignorée.
Un nouveau modèle de développement devrait viser au changement de paradigme. L’eau ne doit pas être perçue comme un simple facteur productif mais appréhendée plutôt comme un actif éco-social.
Cette nouvelle culture de l’eau se propose de s’intéresser particulièrement à la Méditerranée et aux pays d’Amérique latine.

Lors de cette conférence, on a évoqué le cas du barrage d’Assouan. Nul ne nie son impact sur le delta du Nil et la Méditerranée. Il a cependant permis l’électrification et l’industrialisation de Égypte comme il a servi l’irrigation et donc la sécurité alimentaire de ce pays, le plus gros importateur de blé dans le monde. Comment réparer les dégâts ? Comment éviter à l’avenir ce type de problèmes ? Telles sont, à notre humble avis, les pistes pour l’avenir.