Tunisie : les enjeux de la transition démocratique

Economie, la relance indispensable

, par CDTM 34

La situation économique est une des causes de la révolution

La Tunisie est un pays peu endetté. Elle n’a jamais eu à subir de plan d’ajustement structurel, pour autant, on a trop longtemps vanté les vertus de la politique économique de Ben Ali. En effet, derrière les palissades dorées on trouve un pays en proie à de grandes difficultés et à de profondes disparités : deux millions de personnes sont sous le seuil de pauvreté, l’économie est incapable de parer à l’absence de perspectives des chômeurs et de la jeunesse. De très nombreux jeunes diplômés sont sans emploi.

La relance indispensable

Fin 2011, la situation économique s’est aggravée, en raison de l’impossibilité de fonctionner en période révolutionnaire. La croissance avoisinerait 1 %, et la situation sociale est préoccupante. Dans tout le pays, en particulier dans le centre et le sud tunisien, le chômage fait des ravages avec près de 20 % de personnes sans travail.
L’industrie manufacturière (pièces détachées d’automobiles, confection, chaussures…) se remet en marche mais les mines de Gafsa qui fournissent 90% de la production tunisienne de phosphate (la Tunisie en est le cinquième exportateur mondial), sont partiellement paralysées depuis décembre 2010. Plus de 5000 travailleurs sont concernés.
Dans le secteur agricole (10 % du PIB), les récoltes de céréales, d’olives et de dattes s’annoncent très bonnes.
Le tourisme, secteur vital de l’économie (8% PIB) qui s’était effondré en début d’année 2011, reprend doucement. Les réserves en devises de la Banque Centrale ont baissé de 20 % en un an.

L’orientation libérale est confirmée

Le parti Ennahda a annoncé qu’il est pour une économie libérale, qui favorise l’initiative privée. Sa victoire a été bien accueillie par les milieux d’affaires. Mais ses projets sont flous, hormis sa volonté de rassurer les investisseurs étrangers et de moraliser l’économie.

Les aides financières promises par la communauté internationale et la France tardent à venir. Les Occidentaux protègent avant tout leurs intérêts à court terme. La Turquie se rapproche du nouveau gouvernement et espère en faire un partenaire privilégié.

Comment la Tunisie, insérée dans l’économie mondiale, va-t-elle évoluer pour relancer l’activité économique, créer des emplois, assurer une redistribution plus équitable des richesses et répondre aux attentes du pays ?