Contribution de la campagne Yasuni pour l’avancée de la lutte pour les droits

, par MALERBA Julianna

Ce texte, qui fait partie d’un dossier intitulé "Yasuni, cinq ans après : contributions et défis pour le contrôle social et normatif des entreprises transnationales brésiliennes", a initialement été publié en portugais, et il a été traduit par Fernanda Grégoire, traductrice bénévole pour rinoceros.

Tout au long de la campagne contre l’exploitation de pétrole par Petrobas à Yasuni, les arguments avancés par les organisations et mouvements impliqués se sont centrés dans l’opposition à l’adoption d’un double standard de comportement par l’entreprise qui, dans son pays d’origine, ne peut exploiter du pétrole dans les Parcs Nationaux ou les territoires indigènes.

Cette stratégie argumentative avait pour objectif d’intensifier un débat public que le Réseau Brésilien de Justice Environnementale avait déjà initié en 2003, sur la forme dont la mondialisation, par la délocalisation et la flexibilisation, redéfinit les conditions de la lutte pour les droits et, en même temps, de renforcer des actions politiques pou s’opposer à ce processus.

Les crises économiques, combinée aux idéologies de libéralisation de l’économie et la dérèglementation ont fait très fortement apparaitre un discours d’acceptation des coûts environnementaux comme une alternative au maintien des emplois et à la génération de devises. Dès les années 90, à ce « chantage du chômage » s’ajoute le « chantage de la localisation ». La révolution technologique, alliée à un processus de désindustrialisation, de chômage structurel, d’austérité fiscale et de déclin des pouvoirs de l’Etat pour contrôler le flux monétaire international, a eu pour conséquence de voir les investissements prendre de plus en plus la forme d’une négociation entre le capital financier international et les pouvoirs locaux, qui font de leur mieux pour adapter leurs activités aux intérêts du développement capitaliste dans la recherche de devises et d’emplois [1] . Ces facteurs créent un mouvement où la force politique des capitaux peut s’immiscer plus fortement dans les réglementations environnementales et du travail, au travers de la menace imminente de délocalisation vers des régions qui leur offrent de meilleurs avantages.

Ainsi, la corrélation de forces entre le capital et les acteurs sociaux est guidée par le « différentiel de la mobilité » [2] mouvements sociaux qui, parce qu’ils sont moins mobiles, ont un pouvoir de négociation moins important que les grandes entreprises. Et finissent néanmoins par être blâmés pour la perte d’emplois ou la sortie d’investissements de leur territoires, en fonction de l’établissement d’ exigences de travail et/ou environnementales.

Attentifs à cette dynamique, qui a tendance à augmenter l’inégalité d’accès aux ressources naturelles en raison de la facilité de transférer les risques vers des lieux où les groupes sociaux sont moins mobilisés ou sous couvert de lois moins rigides, les membres du Réseau Brésilien de Justice Environnementale ont renforcé les actions qui construisaient des stratégies de résistance intégrées pour empêcher la tentative [3] des entreprises d’exporter les risques et de la dérégulation sociale et environnementale.

Lors de la discussion de la plainte concernant les risques que les activités de Petrobas représentaient pour la conservation de la biodiversité et pour l’auto-détermination des peuples indigènes qui habitent le Parc National de Yasuni, les membres du RBJA ont compris que garantir le respect, par les multinationales brésiliennes – notamment celles qui sont contrôlées par l’Etat – des standards d’extra-territorialité qui observent le respect des Droits de l’Homme s’inscrit dans la même dynamique de résistance contre la délocalisation et la flexibilisation dans laquelle elle est investie.

Cela parce qu’une partie du processus de fragilisations des luttes sociales et du contrôle social sur les entreprises (en permanence renforcés par la force qu’acquièrent le droit commercial global, les discours de responsabilité corporative et le consensus autour du discours pour la défense de la croissance économique, grâce à l’insertion compétitive des pays dans le marché global) inclut l’établissement des entreprises dans des zones avec des régulations plus permissives, ce qui leur permet d’agir sous des standards moins rigides de production et de respect des droits.

Ainsi, pour les membres du RBJA, s’investir dans une campagne qui oblige les entreprises à élever leur standard d’action dans tous les territoires où elles développent des activités, en ayant pour référence les principes les plus stricts de respects des droits et de protection environnemental qui guident la législation de leur pays d’origine, signifie replacer les termes du débat qui guide désormais la prise de décision au niveau politique et économique, en donnant plus de centralité au respect des Droits de l’Homme et à l’Environnement lors des prises de décision.

Pour cela, les organisations engagées dans la campagne ont misé sur l’importance de non seulement garantir que l’entreprise cesse d’opérer à Yasuni, mais que sa sortie soit marquée par l’engagement public de ne pas exploiter du pétrole dans les zones de protection environnementale et dans les territoires indigènes. Si cet engagement était rendu public, cela ouvrirait un précédent important dans la lutte pour la conservation de l’Amazonie et dans le respect des droits territoriaux des peuples qui y vivent, qui auraient la reconnaissance de l’entreprise et du gouvernement brésilien. Cela constituerait un argument important pour leur demande de maintenir la zone libre d’activité extractive, à cause de la menace que cette dernière représente envers leur socio-biodiversité.

Avec cette même perspective, pendant la campagne, les organisations équatoriennes ont lancé une proposition de moratoire à l’exploitation pétrolière dans le Parc avec l’argument que cette initiative représenterait un engagement envers la conservation et les droits des populations qui y vivent, en plus de contribuer à la mitigation des changements climatiques en réduisant la combustion des combustibles fossiles par laquelle se traduirait cette option [4] . Les mouvements équatoriens ont réussi à accumuler des forces autour de cette proposition, de telle forme qu’elle fut adoptée publiquement par le gouvernement de Rafael Corrêa en 2007 [5].

Au Brésil, les membres du RBJA ont envoyé au gouvernement brésilien une lettre lui demandant un soutien publique à l’initiative équatorienne. Aussi bien la défense du moratoire sur l’exploitation du pétrole dans le Parc que la revendication que Petrobas adopte l’engagement de ne pas exploiter le pétrole dans les zones protégées et les territoires des peuples originaires ont pour fondement étique la garantie des droits et la revendication que leur défense guide toutes les politiques, y compris économiques, au moyen de processus qui aient pour objectif la démocratie et la promotion de l’égalité.

Même si la sortie de Petrobas de Yasuni au Brésil représente une victoire, la revendication que l’entreprise s’engage à ne pas exploiter dans les zones protégées et les territoires indigènes dans ses activités extra-territoriales, continue à être la demande des mouvements sociaux qui, au long des cinq années précédentes, ont soutenu la campagne et s’inquiètent de la menace que les opérations de Petrobas représente pour les autres zones protégées au Pérou et en Bolivie. Dans la région du fleuve Yurúa, au Pérou, proche de la frontière avec le Brésil, l’entreprise veut débuter ses activités dans un lot qui chevauche des territoires de communautés natives (y compris des peuples indigènes en isolement volontaire) et dans la Zone Intangible et de Protection Intégral de Réserve Absolue, où vivent les Toromonas, en Bolivie, l’entreprise a vu ses contrats renouvelés récemment [6] .

En Equateur, la proposition de moratoire a encore besoin de mécanismes institutionnels qui garantissent son application. Cela parce que l’initiative a été prise par le gouvernement sous condition que les coûts économiques de l’option de ne pas exploiter le pétrole de cette zone soient compensés par la communauté internationale au travers de la constitution d’un fond public, dont les ressources seraient investies dans des politiques de conservation et protection des droits. Malgré l’intérêt de certains pays comme la Norvège et l’Espagne [7] de contribuer au fond, le gouvernement n’a pas donné de précisions sur la façon d’administrer, de capitaliser et de contrôler socialement ces ressources

En outre, les organisations qui défendent cette initiative critiquent la centralité que le gouvernement a donné pour le fondement compensatoire de la proposition, c’est-à-dire, le « sacrifice » que le choix de ne pas exploiter le pétrole Yasuni représenterait pour le pays, en termes de revenus économiques, en conditionnant ce choix à la création du dit fond, pour lequel le gouvernement n’a toutefois, pas encore créé de mécanisme de régulation. Au lieu de conditionner la consolidation de la proposition à la captation de ressources qui la rendent viable, les mouvements sociaux défendent l’idée qu’elle doit être assumée comme une politique publique d’Etat qui peut et doit compter sur le soutien international, dans la mesure où cela contribue à la compensation du contexte de changements climatiques, mais ne peut pas en dépendre pour être mise en pratique [8] . Avant de conditionner l’engagement pour la conservation et la garantie de droits aux options économiques du pays, cette perspective établit que ce sont les politiques économiques qui doivent être subordonnées à la protection environnementale et au bien-être, en définissant comme défi celui de valoriser les processus socio-productifs qui génèrent de la richesse, mais qui sont maintenus en marge de la vision économique classique qui oriente les politiques et l’adhésion publique à celles-ci [9] .

Ces limites mettent en évidence qu’il y a encore un bon nombre de défis pour renforcer les processus qui déconstruisent la perspective « économiciste » de subordination des droits aux dynamiques d’exclusion des marchés globalisés.

Malgré cela, dans un scénario où les investissements d’entreprises comme Petrobas lient dans une même dynamique spatio-temporelle des villes comme Rio de Janeiro, Quito et Yasuni, de telles actions de résistance ont démontré la croissance de l’échelle d’interaction entre les pratiques présentes dans les territoires projetées au niveau global.

Dans ce contexte, les luttes sociales qui revendiquent, d’une manière articulée, la garantie des droits à travers la dispute dans l’espace de représentation de ce qui serait respectueux de l’environnement et socialement juste à l’égard des formes d’appropriation des territoires par les différents acteurs sociaux, ont lié le particulier à l’universel et étendu la possibilité de produire un changement dans le domaine des représentations dominantes quant aux modèles de développement au niveau planétaire, en renforçant la garantie des droits face à la sécurité juridique des investissements économiques.

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Notes

[1Pour une analyse des transformations dans l’administration urbaine vers une dépendance des pouvoirs locaux par rapport au capital financier international, voir David Harvey. Do gerenciamento ao empresariamento : a transformação da administração urbana no capitalismo tardio, 1996.

[2Henri Acselrad. Justiça Ambiental : há algo de novo que justifique a Rede ? 2002 et Henri Acselrad, Cecilia Campello do Amaral Mello. O que é Justiça Ambiental, 2009 avec un inconvénient certain pour les gouvernements locaux et les

[3Julianna Malerba. Novas alianças para uma nova estratégia no embate capital-trabalho. Revista Critica Social, n. 06 août/Octobre 2005. pp77-85.

[4Alberto Acosta, Eduardo Gudynas, Esperanza Martines, Joseph Vogel.Dejar el crudo em tierra o la busqueda del paraiso perdido. Elementos para uma propuesta politica y economicapara la iniciativa de no explotación del crudo del ITT.2009 (mimeo)

[5El presidente Corea reitera el llamado a la comunidad internacional para que compense por no explotación petroleo de la Reserva de Biosfera Yasuní. 06 juin 2007 http://www.altercom.org

[6Indígenas brasileños critican los planes de Petrobras sobre los no contactados. Boletim Famaliá. 09 septembre 2008 http://www.famalia.com.br/boletim/?p=5755 et Campanha Amazônia sem Petróleo. Carta aberta ao presidente da Bolívia. 24 avril 2009 http://www.adital.com.br/site/noticia.asp?boletim=1&lang=PT&cod=38575

[7Equador : mais adeptos contrários à exploração de petróleo.24 août 2007.Agence Envolverde/IPS http://mercadoetico.terra.com.br/arquivo/equador-pode-abrir-mao-de-explorar-petroleo-na-amaz%C3%B4nia-em-troca-de-compensacao/

[8Alberto Acosta, Eduardo Gudynas, Esperanza Martines, Joseph Vogel.Dejar el crudo em tierra o la busqueda del paraiso perdido. Op. Cit.

[9Madalegna Leon. Democracia y diversidad economicas : un esbozo de las transformaciones constitucionales. 2008 (mimeo), Nalu Faria et Mirian Nobre. A produção do Viver, 2003, Nalu Faria et Miriam Nobre. Economia Feminista. 2002