Malawi : « révolution verte » et souveraineté alimentaire, quel avenir ?

Chronologie sur le Malawi

, par CRISLA

Dès le 1er siècle avant notre ère
Installation de peuples bantous, puis successions de royaumes en relation avec les commerçants swahilis des régions côtières du Mozambique et avec le Zimbabwe.

XVIIIe siècle
Installation des Yao, pasteurs nilotiques venus du Sud soudanais.

1883
Après des explorations de D. Livingstone, des missions chrétiennes protestantes puis catholiques s’installent dans la région. Les Britanniques établissent le protectorat du Nyassaland (littéralement "pays du lac").

1904
Les Britanniques achèvent la conquête du territoire et mettent fin au trafic des esclaves. A l’esclavage, qui dans la région était pratiqué majoritairement par des arabo-musulmans, succède le travail forcé (thangata) pour les colons. Les paysans doivent payer le droit de rester sur leurs terres, accaparée par les colons, en travaillant gratuitement sur les plantations de ces derniers.

1915
Le système colonial et l’asservissement des paysans malawiens par la thangataprovoque un soulèvement violemment réprimé.

1953
Les Britanniques créent la Fédération d’Afrique centrale, associant le Nyassaland à la colonie de Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe) et au protectorat de Rhodésie du Nord (actuelle Zambie). Les colons européens défendent la "suprématie blanche" et dominent politiquement et économiquement le pays. La fonction de réserve de main-d’œuvre noire du Nyassaland pour la Rhodésie du Sud s’accentue. Le docteur Hastings Banda (1906-1997) anime la contestation contre la Fédération.

1956
Banda prend la tête du Congrès africain du Nyassaland et anime le mouvement nationaliste qui s’affirme dans un climat de montée de la violence.

1961
Lors des premières élections où les Africains ont le droit de voter, le Parti du congrès du Malawi dirigé par H. Banda l’emporte. Un gouvernement noir est formé.

1963
Le Nyassaland quitte la Fédération d’Afrique centrale.

1964
Indépendance en juillet. Le Nyassaland prend le nom de Malawi. Une crise politique éclate aussitôt au sein du mouvement nationaliste se soldant par l’exil des dirigeants progressistes. Banda va exercer un long règne despotique et conservateur en s’appuyant sur l’ethnie dont il est issu (chewa).

1971
Le dictateur se proclame "président à vie".

1992
Dans un contexte économique difficile, aggravé par l’immigration de centaines de milliers de Mozambicains fuyant la guerre civile dans leur pays, le verrouillage du pouvoir débouche sur des émeutes et des mouvements sociaux, suivis d’une violente répression.

1993
Sous la pression internationale, un référendum sur l’introduction du multipartisme ouvre la voie au démantèlement du régime de parti unique.

1994
Les premières élections libres donnent la victoire au Front Démocratique Uni (UDF). Bakili Muluzi (1943-) est élu à la tête de l’État. Les prisonniers politiques sont libérés. Mais les défis de la reconstruction politique et économique sont gigantesques, sur fond d’extension de la pandémie de sida.

1995
Une nouvelle Constitution est adoptée qui supprime les prérogatives de l’ancien parti unique et introduit le libéralisme économique.

1997
L’ancien président Kamuzu Banda décède en Afrique du sud.

1999
Muluzi est réélu. Il faut noter que la constitution malawienne n’autorise que deux mandats présidentiels.

2004
Bingu wa Mutharika, le candidat de l’UDF, remporte les élections présidentielles sur fond de dissensions internes associées à la lutte anti-corruption.

2005
Bingu quitte l’UDF pour créer son propre parti : le Parti progressiste démocratique (DPP).

2006
Inculpation de l’ex-président Muluzi pour corruption.

2008
Rupture des relations diplomatiques avec Taiwan et instauration de relations avec la Chine. Inculpation de l’ex-président Muluzi pour détournement de fonds.

2009
Le DPP remporte largement les élections et Bingu est élu pour un deuxième mandat de président. La campagne électorale est marquée par des moyens très disproportionnés entre le parti au pouvoir et les autres partis.

2010
Le Malawi succède à la Libye pour la présidence de l’Union Africaine.