Brésil : l’affrontement de deux modèles de société

Chronologie sur le Brésil

, par CIIP

Les traces de peuplements humains au Brésil remontent à près de 60 000 ans.

Avant 1500
Entre 3 et 5 millions d’Amérindiens vivaient au Brésil (Maikus, Tupis, Yanomanis…), qui vivaient de l’agriculture sur brûlis, la pêche, la chasse, la cueillette. Dans le Haut-Xingu notamment, au centre de l’actuel Brésil, habitait pendant au moins un millier d’années une civilisation axée sur la forêt et ses ressources avec un "haut degré de civilisation" (villages, routes, organisations politiques, connaissances astronomiques…), dont l’apogée se situerait entre les années 1200 et 1400.
À la fin du XVe siècle, tout le territoire était habité par des tribus semi-nomades (plus de 200 ethnies) ne connaissant pas la propriété privée.

1500 : Pedro Alvarez Cabral débarque au Brésil et proclame la région possession du Portugal.

1538 : Arrivée des premiers esclaves noirs.

1822 : Le Brésil devient indépendant du Portugal.

1824 - 1889 : Monarchie constitutionnelle avec à sa tête les Empereurs Pierre Ier et Pierre II du Brésil. Période de troubles intenses.

1888 : Abolition de l’esclavage.

1889 - 1930 : Proclamation de la République (1889) et établissement d’une Constitution de type fédéral (1890). Mise en place d’une oligarchie cafetière et laitière-bovine, la "République Café com leite" (‘’République Café au lait’’).

4 octobre 1930 : Coup d’État. Getúlio Vargas devient président (en 1934) puis instaure un régime autoritaire populiste (1937-1945 puis 1951-1954).

1956 - 1961 : Présidence de Juscelino Kubitschek qui est à l’origine de la création de la nouvelle capitale Brasilia.

1961 - 1964 : Présidence de João Goulart qui entreprend une politique de réforme sociale. Oligarchies traditionnelles et CIA manœuvrent pour provoquer sa chute.

1964 : Coup d’État militaire renversant le gouvernement de Joao Goulart, instauration d’un régime dictatorial (arrestations, tortures, exécutions, disparitions...).

10 avril 1984 : Un million et demi de personnes manifestent à Rio de Janeiro pour le rétablissement de la démocratie.

1985  : Élection de Tancredo Neves, qui décède très vite, puis de José Sarney, président de 1985 à 1990.

1988  : Promulgation d’une nouvelle Constitution qui prévoit l’élection du président au suffrage direct et reconnaît formellement les droits collectifs des peuples indigènes sur les terres qu’ils occupent historiquement.

Décembre 1989 : Fernando Collor de Mello bat au second tour Luiz Inácio Lula da Silva et devint président en 1990. Il fut destitué pour corruption en 1992. Le vice-président Itamar Franco lui succède et assure les fonctions présidentielles d’octobre 1992 à fin décembre 1994. Le Brésil vit une profonde crise économique.

1er janvier 1995 : arrivée au pouvoir de Fernando Henrique Cardoso, ancien ministre de l’économie réélu en 1998 devançant Lula. Malgré un décollage économique, le Brésil reste le champion des inégalités sociales, l’écart séparant riches et pauvres demeurant colossal.

17 avril 1997 : Des milliers de paysans sans terre arrivent à Brasilia, après une longue marche : le MST (Mouvement des Sans Terre) devient le principal mouvement social du Brésil.

27 octobre 2002 : Élection de Luis Inacio da Silva dit ""Lula".

2004 : Le PIB augmente de 5,2% (la plus forte croissance depuis dix ans).

Mars 2006 : Réélection triomphale de Lula.

Mars 2007 : Accord bilatéral USA/Brésil sur l’éthanol (les deux pays : 70% de la production mondiale) : une orientation qui inquiète l’agriculture familiale.

Fin 2007 : Le Brésil consacre 94 milliards d’euros au service de la dette, mais seulement 9 milliards à l’éducation et 800 millions à la santé.

1er février 2010 : En dépit des protestations de la population locale et des associations environnementalistes le gouvernement brésilien donne son accord à la construction du barrage de Belo Monte (État du Para).

17 mai 2010 : Accord Iran, Brésil, Turquie sur l’enrichissement de l’uranium iranien à l’étranger.

31 octobre 2010 : élection de Dilma Rousseff (dauphine du président sortant Luiz Inácio Lula da Silva qui ne pouvait se représenter) à la présidence avec 56 % des suffrages.

2011 :
1er janvier : prise de fonction de Dilma Roussef
11 janvier : Glissements de terrain meurtriers (plusieurs centaines de morts) dans l’État de Rio de Janeiro. En cause : l’urbanisation sauvage qui aurait aggravé les conséquences du phénomène météorologique de la Niña.

2013 : aggravation de la crise économique
juin : Mouvement social contre la vie chère : provoqué par l’augmentation du prix des tickets de bus, le mouvement dénonce le coût de la corruption et celui des investissements consacrés à l’organisation d’événements sportifs au détriment des services publics (Coupe des confédérations en juin 2013, Coupe du monde de football en 2014 et jeux Olympiques d’été en 2016).

2014
mars : révélation d’un système généralisé de corruption au sein de la la compagnie pétrolière Petrobras, symbole du décollage économique du pays
26 octobre : Réélection serrée de la présidente Dilma Rousseff (51,6 % des suffrages contre 48,4 % pour Aécio Neves, candidat du Parti social-démocrate brésilien – PSDB, centre droit)

2015
mars : Développement du scandale Petrobras (affaire de corruption touchant la compagnie pétrolière publique) – 15 mars : environ un million et demi de personnes manifestent dans les grandes villes du pays pour réclamer la destitution de la présidente dont le pouvoir est fragilisé tant par le scandale Petrobras que par l’aggravation de la crise économique.
5 novembre : la rupture de deux barrages miniers provoque une gigantesque coulée de boues toxiques détruisant tout l’écosystème du Rio Doce (un des fleuves principaux du sud-est brésilien).

Fin 2015 – 2016 : radicalisation du mouvement anti-pétiste dans les rues et judiciarisation de la politique : la droite cherche à destituer Dilma Roussef mais de larges secteurs de la population brésilienne, intellectuels, universitaires et écrivains manifestent pour dénoncer un coup d’État rampant et une menace pour la démocratie.

12 mai 2016 : le Sénat vote la suspension du mandat de la présidente du Brésil pour la soumettre à un procès en destitution, Michel Temer. (vice-Président de Dilma Roussef et chef du PMDB – Parti du mouvement démocratique brésilien, centriste) devient président par intérim.