Quand l’espoir cède à la colère : la rue gronde en Iran

Chronologie historique de l’Iran

, par AFPICL-BU HDL

De la Perse, rivale de la Grèce et de Rome, à la Révolution islamique

Fin du VIIe siècle au IIIe millénaire av. J.-C : Première civilisation urbaine sur les hauteurs de Sialk à côté de Kâshân (province d’Ispahan en Iran).

Du IIIe au Ier millénaire av. J.-C  : Royaume élamite (partie sud-ouest du plateau iranien) dont l’héritage sera repris par le premier empire perse.

Au milieu du IIe millénaire av. J.-C. : Les Aryens, populations de langue indo-européenne, s’établissent sur le plateau iranien.

Fin du premier millénaire av. J.-C. : Les Mèdes et les Perses, descendants des Aryens, s’installent dans l’Iran occidental.

539 av. J.-C. : Fondation de l’Empire perse achéménide par Cyrus le Grand, roi des Perses et des Mèdes.

522-486 av. J.-C. : Darius Ier étend l’Empire perse jusqu’au Danube et à l’Indus et fonde une nouvelle capitale à Persépolis.

334 av. J.-C. : Conquête de la Perse par Alexandre le Grand.

330 av. J.-C. : Chute de l’Empire achéménide et début de l’hellénisation de la Perse.

248 av. J.-C. : Les Parthes, nomades issus du nord de l’Iran, envahissent le territoire contrôlé par les Séleucides, monarchie hellénistique régnant sur une partie de la Perse.

141 av. J.-C. : Les Parthes règnent sur la Perse. Ils ne vont pas cesser de combattre leur principal rival, l’Empire romain d’Orient.

224 : Ardashir, vainqueur du roi parthe Artaban, fonde l’Empire sassanide, qui va durer plus de quatre siècles.

637-650 : Conquête de l’Empire perse par les Arabes après la mort de Mahomet. L’islam remplace progressivement les autres religions.

661 : La communauté musulmane se divise. Le chiisme se développe après l’assassinat d’Ali, cousin, fils adoptif et gendre de Mahomet, dont le fils, Hussein, sera tué par les troupes omeyyades du califat lors de la bataille de Kerbala en 680.

1219 : Invasion des Mongols sous la conduite de Gengis Khan.

1501-1736 : Dynastie des Safavides : Chah Ismaïl Safavi, prince turc, conquiert l’Iran, impose le chiisme comme religion d’État. La culture persane s’épanouit sous l’Empire safavide, considéré comme la troisième grande dynastie perse après celles des Achéménides et des Sassanides.

1796-1925 : Règne des Qadjar, dynastie fondée par un chef turc. Période marquée par les velléités russes et britanniques.

1804-1812 : Première guerre russo-persane.

1826-1828 : Seconde guerre russo-persane : la Russie s’empare des provinces arméniennes.

1901 : Une compagnie britannique reçoit une concession de forage pétrolier pour 60 ans en Perse.

1906 : Première Constitution de la Perse.

1907 : Partage de la perse en trois zones d’influence : le Nord pour les Russes, le Sud-Est pour les Britanniques et une zone neutre. Découverte de gisements pétroliers.

1909 : Création de l’Anglo-Persian Oil Compagny (APOC) qui deviendra la British Petroleum.

1921 : Le colonel Reza Khan s’empare du pouvoir à Téhéran après un coup d’État militaire. Il occupe le poste de Premier ministre jusqu’en 1925. Traité d’amitié russo-iranien.

1925 : Destitution de Ahmad Shah, le dernier Qadjar. Soutenu par les Britanniques, Reza Khan se fait proclamer chah de Perse. Il est couronné le 25 avril 1926 sous le nom de Reza Chah Pahlavi.

1934 : La Perse est rebaptisée Iran par un décret royal.

1941 : 25 août  : l’Iran est envahi par les Britanniques et les Soviétiques. Reza Chah, favorable à l’Allemagne, doit abdiquer en faveur de son fils, Mohammad Reza Chah.

1951 : Mohammad Mossadegh, Premier ministre, nationalise l’industrie pétrolière.

1953 : 19 août : Coup d’État militaire soutenu par le chah et par la CIA pour renverser Mossadegh.

1960 : 14 septembre : L’Iran, l’Arabie saoudite, le Koweït, l’Irak et le Venezuela créent l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

1963 : « Révolution blanche » voulue par le chah destinée à moderniser l’économie et la société. Ces réformes et la mainmise américaine sont vivement critiquées par les opposants et le clergé, en particulier par l’ayatollah Khomeiny.

1964 : Expulsion de Khomeiny vers la Turquie.

1967 : 26 octobre : Couronnement du chah « roi des rois », à la manière des princes perses achéménides et sassanides.

1968 : Signature par l’Iran du Traité de non prolifération nucléaire (TNP) et ratification en 1970.

1971 : Fastueuses fêtes de Persépolis pour le 2500ème anniversaire de l’Empire perse achéménide fondé par Cyrus.

La Révolution islamique donne naissance à la République islamique

1977 : Nombreuses manifestations d’étudiants brutalement réprimées.

1978 : Premiers mouvements révolutionnaires. Khomeiny appelle au soulèvement depuis Neauphle-le-Château en France.

1979 : 16 janvier : Le chah quitte l’Iran et se réfugie en Égypte.
1er février : Retour triomphal de Khomeiny en Iran, il devient le Guide suprême de la Révolution.
1er avril : Proclamation de la République islamique d’Iran.
4 novembre : Prise d’otages à l’ambassade des États-Unis de Téhéran quand le chah est accueilli aux États-Unis. Les derniers otages seront libérés en janvier 1981.

1980 : Bani-Sadr est élu président de la République.
22 septembre : L’Irak de Saddam Hussein envahit l’Iran.

1981 : 21 juin : Destitution de Bani-Sadr.
24 juillet : Élection d’Ali Rajaï, assassiné un mois plus tard.
2 octobre : Ali Khamenei est le premier religieux à être élu président de la République.

1982 : Israël entre au Liban, création du Hezbollah.

1986 : Irangate : affaire des ventes d’armes étatsuniennes à Téhéran (afin d’obtenir la libération des otages étatsuniens détenus au Liban).

1988 : 20 août : Cessez le feu officiel entre l’Iran et l’Irak (1 million de mort·es).

1989 : Mort de Khomeiny, Khamenei devient le Guide suprême de la Révolution, Rafsanjani, conservateur modéré, est élu président de la République et réélu en 1993.

1995 : Embargo financier et commercial décrété par les États-Unis de Bill Clinton contre l’Iran.

1997 : Victoire du réformateur Khatami, élu président de la République et réélu en 2001. Le réalisateur Kiarostami obtient la palme d’or au Festival de Cannes.

1999 : juillet : Révolte étudiante violemment réprimée.

2000 : Les réformateurs obtiennent la majorité au Parlement, les tentatives de réformes échouent en raison de l’opposition de Khamenei.

2002 : George W. Bush place l’Iran avec l’Irak et la Corée du Nord dans l’« axe du Mal » qui soutient le terrorisme.
Août : Révélation par des opposants de l’existence d’un programme nucléaire iranien.

2003 : Shirin Ebadi, juriste et militante iranienne des droits humains, obtient le prix Nobel de la Paix.
Rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) recensant des infractions au traité de non-prolifération (TNP). Crainte des pays occidentaux que l’Iran ne veuille se doter de la bombe atomique.
26 décembre : Au sud-ouest de l’Iran, la ville historique de Bam est détruite par un tremblement de terre : près de 40 000 mort·es.

2004 : Victoire des conservateurs au Parlement (195 sièges sur 290), mais avec un faible taux de participation de la population, le Parlement reste aux conservateurs en 2008.

2005 : Mahmoud Ahmadinejad remporte l’élection présidentielle et décide la reprise de l’enrichissement d’uranium.

2006 : Le Conseil de sécurité de l’ONU prend des sanctions à l’égard de l’Iran.

2007 : Durcissement des sanctions avec la résolution 1747 de l’ONU en raison du refus iranien de cesser l’enrichissement d’uranium.

2009 : 20 mars : Barack Obama adresse un message au peuple iranien à l’occasion du Norouz (nouvel an iranien).
12 juin : Mahmoud Ahmadinejad est réélu au premier tour, mais les opposants dénoncent une fraude électorale et manifestent marquant le début du « Mouvement vert » violemment réprimé par la police et les milices (Bassidjis).

2010 : 17 mai : Accord sur le nucléaire Iran-Turquie-Brésil concernant l’enrichissement de l’uranium iranien à l’étranger.
Juin : Nouvelle série de sanctions de l’ONU.

2011 : Printemps arabe, début du conflit syrien. Face à la dégradation des droits de l’homme en Iran, l’Union européenne (UE) met en place des mesures restrictives à l’égard de l’Iran. Les négociations sur le nucléaire iranien échouent. Les pays occidentaux appliquent de nouvelles sanctions.

2012 : Les États-Unis appliquent des sanctions contre la banque centrale iranienne. Renforcement des sanctions avec un embargo pétrolier.

2013 : 14 juin : Élection à la présidence de la République d’Hassan Rohani.
24 novembre : Signature à Genève d’un accord de principe sur le programme nucléaire iranien.

2015  : mars : Intervention militaire saoudienne au Yémen contre la rébellion houthiste, soutenue par l’Iran.
14 juillet : Accord de Vienne sur le nucléaire iranien.
20 juillet : Adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution 2231 approuvant le plan et appelant à son application.

2016 : 16 janvier : Entrée en vigueur de l’accord et levée des sanctions.
Avril : Victoire des modérés et des réformateurs aux élections législatives.

2017 : Le désenchantement iranien

20 janvier : Entrée en fonction du président étatsunien Donald Trump qui a affirmé pendant sa campagne vouloir renégocier l’accord nucléaire avec plus de fermeté à l’égard de l’Iran.
26 janvier : Conférence d’Astana au Kazakhstan sur la Syrie ; déclaration commune de l’Iran, de la Russie et de la Turquie.
19 mai : Réélection de Hassan Rohani à la présidence de la République islamique d’Iran.
7 juin : Attentats à Téhéran contre le Parlement et le mausolée de Khomeiny revendiqués par l’organisation de l’État islamique.
3 juillet : L’entreprise pétrolière et gazière française Total conclut un contrat d’exploitation du champ gazier offshore Pars Sud avec l’Iran.
13 octobre : Refus de Donald Trump de certifier l’accord sur le nucléaire iranien au Congrès étatsunien. Il considère que l’Iran déstabilise la région par des essais balistiques. Sa décision est soutenue par l’Arabie saoudite et Israël mais les signataires de l’accord sur le nucléaire (Chine, France, Allemagne, Russie, Royaume-Uni et Union européenne) désapprouvent.
28-31 décembre : Manifestations qui dénoncent la corruption et la crise économique accentuée par une politique de rigueur. Parties de l’est du pays à Meched, elles gagnent plusieurs dizaines de villes et leur ampleur est comparée à celle du Mouvement vert (protestation contre la réélection contestée du président Ahmadinejad en 2009). La contestation devient politique. Des dizaines de mort·es et des milliers d’arrestations y mettent fin début janvier 2018.

2018 : Le choc économique avec le retrait des États-Unis de l’accord nucléaire

Janvier : Donald Trump prolonge la suspension des sanctions économiques contre l’Iran ; il annonce qu’il dénoncera l’accord si celui-ci n’est pas revu dans le sens d’un durcissement des conditions vis-à-vis de l’Iran.
8 mai : Retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien en l’absence d’une volonté des autres signataires de négocier un nouvel accord plus drastique envers l’Iran. Ils menacent l’Iran de sanctions économiques encore plus fortes et les entreprises qui continueraient à commercer avec l’Iran se voient menacées de rétorsion.
4 juin : Le constructeur automobile français PSA quitte l’Iran en raison des menaces de rétorsion annoncées par les États-Unis.
6 août : Des sanctions étatsuniennes entrent en vigueur sur le commerce de matières premières, de certaines denrées alimentaires, dans les secteurs de l’aviation, de l’automobile, de l’informatique, etc.
20 août : Retrait de Total du contrat d’exploitation d’un champ gazier iranien en raison des menaces étatsuniennes à l’encontre des sociétés qui continuent de commercer avec l’Iran.
3 octobre : Sur saisie de l’Iran, la Cour internationale de justice ordonne aux États-Unis de suspendre certaines sanctions économiques liées à l’aide humanitaire et l’aviation civile car elles mettent en danger la vie des populations. Mais la Cour n’a aucun moyen de faire appliquer sa décision.
5 novembre : De nouvelles sanctions étatsuniennes sont prises à l’encontre des exportations de pétrole iranien, des secteurs gazier et bancaire, et des transactions en dollars avec l’Iran. Les plus gros clients de l’Iran bénéficient d’une dérogation de 6 mois.

2019 : Montée des tensions géopolitiques régionales et des soulèvements populaires iraniens

31 janvier : L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni créent Instex, mécanisme de troc pour contourner les sanctions étatsuniennes ; il fonctionne comme une bourse d’échanges, qui assure une compensation entre la valeur des biens exportés et importés de l’Iran.
11 février : Anniversaire des 40 ans de la révolution iranienne.
5 mars : Condamnation à 12 années de prison et à 148 coups de fouet de Nasrin Sotoudeh, avocate et défenseure des droits humains qui avait reçu le prix Sakharov du Parlement européen en 2012.
19 mars : Des inondations exceptionnelles dans tout le pays pendant un mois (des dizaines de victimes, deux milliards d’euros de dégâts) aggravent la situation économique et augmentent le ressentiment contre un gouvernement trop lent à réagir pour aider les populations.
8 avril : Washington classe les Gardiens de la révolution, organisation paramilitaire rattachée au Guide de la révolution, parmi les organisations terroristes.
2 mai : Fin des dérogations qui permettaient à la Chine, la Turquie, l’Inde, l’Italie, Taïwan, et autres pays d’acheter du pétrole malgré l’embargo.
8 mai : Le président Rohani annonce que l’Iran suspend plusieurs de ses engagements pris dans le cadre de l’accord sur le nucléaire et donne 60 jours aux signataires, hormis les États-Unis, pour sauver l’accord.
Juin : Deux pétroliers sont attaqués dans le Golfe d’Oman dans les eaux territoriales iraniennes. Les États-Unis accusent l’Iran qui dément.
En Iran, la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah et le chercheur français Roland Marchal sont arrêté·es pour espionnage.
Les Gardiens de la révolution ont abattu un drone de surveillance étatsunien qui, selon eux, violait leur espace aérien. En représailles, Donald Trump a ordonné des tirs ciblés, avant de revenir sur sa décision pour des raisons humanitaires.
Selon la presse étatsunienne, des cyberattaques initiées par les États-Unis ont frappé les systèmes informatiques iraniens utilisés pour la balistique et les services de renseignement.
1er juillet : Première entorse de l’Iran à l’accord sur le nucléaire avec l’augmentation de ses réserves d’uranium faiblement enrichi, limitées théoriquement à 300 kg.
8 juillet : L’AEIA annonce que l’Iran a dépassé la limite autorisée d’uranium enrichi (à plus de 3,67 %). C’est la seconde entorse à l’accord sur le nucléaire.
Du 1er au 28 juillet : Tensions dans le détroit d’Ormuz entre des navires iraniens et ceux d’autres pays.
Août : Les tensions se poursuivent dans le Golfe persique.
4 septembre : Le président Rohani annonce une nouvelle réduction des engagements pris devant la communauté internationale en matière de nucléaire et accorde un nouveau délai de deux mois aux pays européens pour sauver l’accord sur le nucléaire.
7 septembre : Remise en route par l’Iran de centrifugeuses (désactivées dans le cadre de l’accord sur le nucléaire) pour augmenter le stock d’uranium enrichi.
14 septembre : Deux des plus importants sites pétroliers d’Arabie saoudite sont attaqués par des drones et des missiles. Ces attaques sont revendiquées par les rebelles yéménites Houthis. Selon Washington et les capitales européennes, l’Iran serait à l’origine de ces attaques.
20 septembre : Nouvelles sanctions étatsuniennes contre la Banque centrale iranienne accusée de financer le terrorisme.
25 septembre : Dans son discours à l’ONU, Rohani refuse toute négociation avec les États-Unis, tant que les sanctions ne seront pas levées, et demande à l’Arabie saoudite de cesser ses attaques militaires contre le Yemen.
7 novembre : L’usine souterraine de Fordo reprend l’enrichissement d’uranium malgré l’interdiction la concernant dans l’accord de Vienne (4e entorse aux engagements iraniens).
15-18 novembre : Des manifestations ont lieu à travers tout le pays contre l’augmentation du prix des carburants et se transforment en contestation du régime, provoquant une répression sanglante et des milliers d’arrestations.
27-31 décembre : Tirs de roquette sur une base militaire en Irak abritant des soldats étatsuniens. Un étatsunien est tué. Washington accuse le Hezbollah, milice chiite irakienne pro-iranienne. L’aviation étatsunienne riposte contre des positions du Hezbollah en Irak et en Syrie (25 mort·es). L’ambassade des États-Unis dans la zone verte de Bagdad est attaquée par des milices chiites. Le président Trump menace de faire payer le prix fort à l’Iran.

2020 : L’escalade entre l’Iran et les États-Unis

3 janvier : Le général iranien Ghassem Soleimani, dirigeant les opérations extérieures des Gardiens de la révolution, la force al-Qods, est tué lors d’un raid étatsunien à Bagdad, qui dénonce une agression contre l’Irak.
8 janvier : En représailles au meurtre du général Soleimani, des missiles iraniens sont tirés sur deux bases étatsuniennes en Irak sans faire de victimes. Le même jour, un Boeing ukrainien est abattu après son décollage de l’aéroport de Téhéran. Après avoir d’abord nié toute implication, les autorités iraniennes ont reconnu une erreur d’appréciation de leur défense qui était en alerte, de peur des représailles des forces étatsuniennes. Ce mensonge a provoqué des manifestations hostiles au régime.
21 février : Victoire du parti conservateur aux élections législatives.
Mars : Libération du chercheur Roland Marchal échangé contre un prisonnier iranien détenu en France.
16 mai : Condamnation de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah à 5 ans de prison pour « rassemblement et collusion en vue d’agir contre la sécurité nationale » et « propagande » contre la République islamique.
27 novembre : Assassinat du physicien Mohsen Fakhrizadeh, l’un des plus hauts responsables du programme nucléaire iranien, près de Téhéran. L’Iran accuse Israël de cet attentat. Sur ces treize dernières années, cinq autres scientifiques iraniens du programme nucléaire iranien ont été assassinés.
1er décembre : Malgré le désaccord du gouvernement iranien, adoption par le Parlement, à majorité conservatrice, d’une loi sur le nucléaire qui préconise de produire et stocker au « moins 120 kilogrammes par an d’uranium enrichi à 20 % » et de « mettre fin » aux inspections de l’AEIA. L’application de cette loi pourrait causer la fin de l’accord.
12 décembre : Exécution du journaliste et dissident iranien Rouhollah Zam, réfugié politique en France depuis 2012 et enlevé en Irak en 2019, reconnu coupable, entre autres, d’espionnage au profit de la France et d’Israël et insulte « au caractère sacré de l’islam ». Il avait joué un rôle actif dans la vague de contestation de l’hiver 2017-2018.
16 décembre : Rencontre à Vienne entre les signataires de l’accord sur le nucléaire iranien pour préserver l’accord nucléaire face au durcissement de la position iranienne et dans l’attente de la nouvelle administration américaine.

2021 : L’apaisement ou l’affrontement ?

5 janvier : L’Iran passe à l’acte et reprend le processus d’enrichissement de l’uranium à 20 % à Fordo, conformément à la loi votée par le Parlement iranien le 1er décembre 2020. Jusqu’à présent, l’enrichissement ne dépassait pas 4,5 %.
19 janvier : Le nouveau secrétaire d’État étatsunien Anthony Blinken se dit prêt à revenir dans l’accord à condition que Téhéran respecte ses engagements.
20 janvier : Départ de Donald Trump de la Maison blanche et investiture de Joe Biden à la présidence des États-Unis.
22 janvier : Le chef de la diplomatie d’Iran, Mohammad Zarif, appelle le nouveau président Joe Biden à lever sans condition les sanctions imposées par son prédécesseur, s’il veut sauver l’accord sur le nucléaire iranien.
18 juin : Ebrahim Raïssi, ultraconservateur du parti "Association du clergé militant", est élu président de la République.