Afghanistan : une société dans le chaos

Carte et repères sur l’Afghanistan

, par CDTM 34

Carte

Repères

Superficie  : 650.000 km2
Capitale  : Kaboul
Nature de l’Etat : République islamique
Nature du régime : présidentiel
Chef de l’Etat  : Hamid Karzaï
Langues  : pachtou, dari, ouzbek, etc
Population  : 27 millions d’hab.
Croissance annuelle : 3,5 %
Mortalité infantile : 15,7 %
Espérance de vie : 43,8 ans
PIB total  : 21 340 millions de $
PIB par habitant : 758 $
Analphabétisme hommes : 56,9
Analphabétisme femmes : 87,4
Nombre de médecins : 2/10.000 hab

Géographie

Pays essentiellement montagneux, l’Afghanistan est dominé par le massif de l’Hindukush. Plus de 100 sommets dépassent les 6 000 mètres. L’Hindukush est comme un mur séparant le pays en deux parties, rompu par quelques rares cols bloqués en hiver et par le tunnel du Salang. Quand la neige fond en mars, les rivières gonflent et un réchauffement trop rapide peut provoquer des crues violentes et imprévisibles. Des quatre principaux bassins aquifères, seul le fleuve Kaboul va jusqu’à la mer, les autres s’évaporant dans des déserts ou la mer d’Aral.

La neige est la principale sinon la seule source d’eau dans un pays où il ne pleut presque jamais. Les forêts sont rares et risquent d’être détruites. Les plaines sont très sèches mais un ingénieux système appelé qarez, permet de capter les eaux de la nappe et de les distribuer.

L’Afghanistan a un climat continental, avec des étés chauds et des hivers glacés. Le pays est fréquemment sujet aux tremblements de terre.

Economie

La culture du pavot (papaver somniferum) dont le latex est utilisé pour produire l’opium et l’héroïne augmente sans cesse, quel que soit le pouvoir en place et les déclarations qu’il fait à ce sujet. La production de l’opium est une source importante de revenus pour les Afghans. Un tiers de l’économie du pays repose sur le trafic d’opium ou de ses dérivés. Durant la période des Talibans, sa production a continué.

Depuis la fin de la guerre en 2001 et la mise en place d’un nouveau gouvernement, la culture du pavot a encore augmenté. La production qui était déjà de 6100 tonnes en 2006, ce qui dépasse la demande mondiale, a augmenté de 34% entre 2006 et 2007, atteignant 8200 tonnes. Les terres utilisées pour la culture du pavot sont passées de 165.000 hectares en 2006 à 193.000 en 2007 (source ONUDC – Office des Nations unies contre la drogue et le crime).

Cette culture rapporte plus que n’importe quelle autre production d’exportation aux paysans afghans, qui, pris dans un système sous contrôle mafieux, n’ont guère le choix. Mais la production du pavot ne sert en rien au développement du pays.

La lutte anti-drogue est un des problèmes majeurs du gouvernement afghan. L’éradication peut avoir un rôle à jouer, mais le meilleur moyen de lutter contre cette culture demeure l’amélioration des conditions de vie et des moyens de subsistance des paysans afghans. Au-delà de l’arrêt de la culture du pavot, il y a tout un processus de développement qui vise à améliorer la gouvernance, la sécurité et la croissance économique
(Pour en savoir plus lire : La culture du pavot à opium : quelle politique pour l’Afghanistan ? de Patrick Kavanagh – CRDI (Canada) - 2007/09)

Une mosaïque de peuples

La population de l’Afghanistan est divisée en un grand nombre de groupes ethniques. Les personnes parlant le Pashtou (les Pashtounes) forment le plus grand groupe estimé à plus de 50% de la population. Le deuxième groupe parle le Farsi (le persan) et comprend les Tadjiks (23%) et les Hazaras (14%), les Ouzbeks (12%). Il y a également de nombreuses tribus.

Religion

Les Afghans sont en majorité musulmans (80% Sunnites et 20% Chiites). Il existe aussi des minorités hindouistes et Sikhs.
Aller à l’école : un droit non respecté

30% des 7 000 écoles d’Afghanistan avaient été sérieusement endommagées pendant la vingtaine d’années de l’occupation soviétique et de la guerre civile.

Le gouvernement, grâce à l’aide internationale, a commencé à les reconstruire. Mais les populations, qui ne pensent qu’à survivre dans ce monde de violence, ont bien du mal à scolariser leurs enfants, d’autant plus que les talibans s’y opposent.

La situation est particulièrement préoccupante pour les filles, qui ont très peu accès à l’école : le creusement des inégalités homme femme et la faiblesse de l’éducation depuis plusieurs années compromettent l’avenir du pays et de la société afghane.