Emergence de nouvelles exigences démocratiques au Mexique

Bibliographie sur le Mexique

, par CIDES

Histoire du Mexique

Mexique 1910 : la première révolution du XX°siècle
In : L’HISTOIRE n° 360 ( 01/01/2011), p. 40-67
Dossier comprenant :
* Trente ans de révolution (Gilles Bataillon)
* 1810 : le cri de Dolores (Edouard Vernon)
* Immortel Zapata (Annick Lempérière)
* Qu’y a-t-il après la "dictature parfaite" (entretien avec Jean Meyer).
Encadrés : "Sous la coupe de Porfirio Diaz", "L’Etat pétrolier" et "Les rebelles zapatistes du Chiapas". Carte : "Repères cartographiques (1914 : la guerre des factions).

Le Mexique
RUDEL, Christian, PARIS : KARTHALA, 1997/02. 256 P. (MERIDIENS)
L’auteur fait une longue présentation de l’histoire du Mexique et montre à quel point la colonisation espagnole a annihilé le peuple indien. De cette victoire espagnole sont nés une société blanche-métisse, un nouveau pays qui a eu ensuite à aller vers l’indépendance, puis à faire sa révolution. Maintenant la logique économique a poussé le Mexique dans l’empire du dollar et il a intégré l’ALENA ; il est dans la cour des Grands, mais la moitié de la population vit dans la misère et beaucoup cherchent à émigrer aux Etats-Unis. L’auteur analyse le rôle du mouvement zapatiste actuel et se demande si l’EZLN (Armée zapatiste de libération nationale) ne sera pas la seconde révolution mexicaine.

Le Mexique
MUSSET, Alain, PARIS : PUF, 1997. 128 P. (QUE SAIS-JE ?)
Rappel des origines du Mexique : civilisations indiennes puis conquête espagnole. L’indépendance n’apporte pas la stabilité politique et les révolutions se succèdent. Même si la croissance économique s’installe, la stabilité n’est toujours pas atteinte.

Politique

L’Etat narco : néolibéralisme et crime organisé au Mexique
SOLIS-GONZALEZ, José-Luis , REVUE TIERS MONDE N° 212 (oct.-déc. 2012). - P. 173-188
Cette étude porte sur l’apparition d’une nouvelle forme d’Etat capitaliste périphérique au Mexique : "l’Etat narco" dont la manifestation externe est celle d’un régime politique néolibéral à tendance technocratique, avec une forte présence de représentants du crime organisé dans ses différentes instances de l’économie et de la finance. Ce phénomène fait partie de la crise du capitalisme global qui se caractérise au Mexique par plus de trois décennies sans croissance économique. Cela a entraîné des niveaux de violence et d’insécurité jamais vus dans l’histoire du Mexique contemporain, ainsi qu’une militarisation croissante de l’appareil d’Etat engagé dans une guerre contre le trafic de drogue qui, jusqu’à présent a échoué.

L’émergence d’une politique de sécurité du territoire national au Mexique : comment expliquer la stratégie de Félipe Calderon
GOMEZ, Rodrigo Nieto , PROBLEMES D’AMERIQUE LATINE N° 77 (01/06/2010). - P. 97-118
L’émergence d’une sécurité territoriale au Mexique se manifeste par l’usage des forces armées dans la lutte contre le narcotrafic ; elle a résulté d’une convergence avec la nouvelle politique de sécurité des Etats-Unis et annonce un renforcement de la collaboration avec les Etats-Unis pour faire face aux principales menaces qu’ils ont identifiées : le terrorisme islamique et le narcotrafic.

L’ombre du futur : réflexions sur la transition mexicaine
BARTRA, Roger, PROBLEMES D’AMERIQUE LATINE N° 77 (01/06/2010). - P. 81-94
L’auteur considère que le principal problème du Mexique ne tient pas seulement à ses acteurs politiques et au manque d’espace de participation ; il pense que les acteurs de la vie publique mexicaine vivent dans des temporalités historiques différentes, difficiles à synchroniser. Il faudrait adopter une attitude radicalement cosmopolite.

Le kaki reprend-il des couleurs ?

FLEITAS, Diego ; DEVOTO, Maria Pia. GRIP ; COMPLEXE, 2007/07. P. 100-117
L’Amérique latine n’a, globalement, pas connu de grands conflits armés entre Etats. Mais elle est une région où la violence criminelle est très forte et où sévissent des bandes armées organisées. La politique des Etats-Unis dans la région engendre des tensions. Dans ce contexte, les achats d’armes et les dépenses militaires sont énormes et en constante augmentation. Les pays d’Amérique latine évoluent en zig-zag dans un long processus de consolidation démocratique, entamé dans les années 1980, à la fin des dictatures militaires. A l’heure actuelle, plus aucun pays de la région ne connaît de régime militaire. Cependant, les militaires ont gardé des espaces de pouvoir importants et jouent maintenant des rôles différents.

Economies et société

Mesurer le développement pour gouverner les peuples autochtones
PARIZET, Raphaëlle , REVUE TIERS MONDE N° 213 (janvier-mars 2013). - P. 143-160
L’éclairage porté par cet article sur les usages politiques (et leurs effets) de la mise en forme savante de la question autochtone montre ainsi que la compréhension de cette dernière ne peut se réduire à une explication en termes de technicité. Le recours aux savoirs experts pour définir des indicateurs de développement humain spécifiques des populations autochtones, tel qu’il se pratique au Mexique, revient à évacuer leurs revendications politiques légitimes.

Drogues illégales et société : expériences mexicaines : Entretien avec Luis Astorga
DEVINEAU, Julie, Intervieweur ; ASTORGA, Luis, Personne interviewée
PROBLEMES D’AMERIQUE LATINE N° 87 (Hiver 2013). - P. 13-28
Le sociologue Luis Astorga décrit dans cet entretien les caractéristiques et les évolutions des organisations de trafiquants. Il souligne notamment l’importance du territoire : les grands groupes s’enracinent dans leurs régions d’origine mais contrôlent aussi les villes frontalières, principaux points de passage des marchandises illicites vers les Etats-Unis. Ces trafics sont profondément ancrés dans la société mexicaine et prospèrent à l’ombre du pouvoir. Il souligne l’impuissance du gouvernement et celle d’autres groupes sociaux, comme la presse ou les notables, face aux défis des narcotrafiquants et surtout à leur violence.

Transferts publics et adaptations des ménages agricoles au processus de libéralisation du Sud du Mexique
LEONARD, Eric ; PALMA, Rafael , AUTREPART : REVUE DE SCIENCES SOCIALES AU SUD N° 62 (2012/3). - P. 115-140
Depuis 1990, le Mexique cherche à insérer ses productions agricoles dans le marché mondial concurrentiel. Cela met en question le devenir des petites exploitations familiales qui constituent l’essentiel de son secteur agricole. Sur la base d’une enquête réalisée auprès de 320 ménages ruraux, cet article explore la reconfiguration possible des organisations familiales selon les hypothèses d’insertion dans les marchés proposées dans le Rapport sur le développement 2008 de la Banque mondiale. Les programmes publics seront nécessaires pour appuyer cette réorganisation du monde rural mexicain.

Dossier Mexique
LA CHRONIQUE N° 291 (01/02/2011). - P. 10-17
Une violence démesurée règne au Mexique. Elle touche notamment les émigrés partis d’Amérique Centrale dans le but de s’installer aux Etats-Unis. Différentes associations et centres d’aide ont vu le jour afin de venir en aide à ces populations, et de leur permettre de surmonter les traumatismes subis. Mais le Mexique reste encore aujourd’hui très touché par toutes formes de discrimination.

Narco Business : L’irrésistible ascension des mafias mexicaines
STERN, Babette. - PARIS : MAX MILO EDITIONS, 2011/03. - 288 P.
Le Mexique vit actuellement dans un climat de violence extrême. Les meurtres sanglants sont quotidiens et les forces armées restent impuissantes devant cette folie meurtrière. Les coupables, ce sont les cartels de la drogue dont Babette Stern se fait l’historienne et la dénonciatrice. Depuis la prohibition, la frontière mexico-américaine s’est révélée très perméable à tous les trafics illicites. Aujourd’hui, les petits contrebandiers mexicains sont devenus des puissances mafieuses dont l’influence s’étend bien au-delà du continent américain. Le narcotrafic génère d’énormes capitaux qui sous-tendent l’économie et corrompent le personnel politique. Cette enquête nous fait pénétrer dans le monde obscur et cruel de gangsters à l’allure de businessmen qui jouissent de l’impunité.

Narco-politique et narco-économie en Amérique latine
BERGMAN, Marcelo - PROBLEMES D’AMERIQUE LATINE N° 76 (01/03/2010). - P. 25-41
Cet article rappelle le développement, au cours des trente dernières années, de la production, du marché, du transport et de la vente des principales drogues produites vers les Etats-Unis, ainsi que l’organisation du commerce et des cartels. Il montre l’effet qu’a eu la guerre contre la drogue au Pérou, en Colombie et au Mexique, l’impact économique du trafic de drogues dans la région et les conséquences sur le plan politique et sur le plan de l’insécurité. On voit que la forte demande de drogues produites en Amérique latine et le fort contrôle imposé par les Etats-Unis ont entraîné la croissance d’organisations de trafiquants de drogue.

La crise vue du Mexique : à Tijuana, la mauvaise fortune des "maquiladoras"
VIGNA, Anne , LE MONDE DIPLOMATIQUE N° 668 (01/11/2009). - P. 18-19
Tijuana, ville frontière Mexique - Etats-Unis, a une population de 1 million et demi d’habitants, dont beaucoup travaillent dans les usines appelées "maquiladoras", usines d’assemblage, qui se sont implantées dans les années 60, en raison d’une main d’œuvre bon marché, des impôts presque inexistants et des autorités peu regardantes. Mais les conditions de travail et de vie sont très dures. La crise a frappé Tijuana, de nombreux ouvriers ont été licenciés et le taux de chômage a augmenté.

Globalisation, maquilas et expérience sociale des femmes à Tjuana au Mexique
LOPEZ, Luis Ernest , ALTERNATIVES SUD VOL. 15, N° 1 (01/03/2008). - P. 179-197
Au Mexique, à Tijuana, dans une région proche de la frontière avec les Etats-Unis, les maquiladoras, usines d’assemblage filiales des multinationales, embauchent très prioritairement des femmes. Cette participation massive des femmes au travail industriel induit des transformations locales de la société mexicaine : les principes fondant la domination patriarcale sont en train de s’écrouler. Les difficiles conditions de travail des femmes dans ces entreprises les amènent à résister et à intervenir dans les conflits sociaux et ainsi à remettre en cause l’image de la docilité féminine.

Mexique : Les médias en plein cercle vicieux
ALVAREZ, Israël. ALTERMONDES, 2008/05, 13. P. 9
Au Mexique, la liberté d’expression sur les affaires concernant les pouvoirs politique et économique est menacée. Ce témoignage d’un jeune journaliste analyse les risques dans ce pays, considéré par Reporters Sans Frontières comme le plus dangereux d’Amérique latine pour la presse.

Carlos Slim, tout l’or du Mexique
LAMBERT, Renaud. LE MONDE DIPLOMATIQUE, 2008/04, 649. P. 13-14
La fortune colossale du Mexicain Carlos Slim représente un quart du budget de l’Etat. Il doit sa fortune à sa naissance, et à ses amitiés politiques au sein du PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnalisé) qui a gouverné le Mexique jusqu’en 2000. Il profita de la crise financière des années 80 au Mexique et des privatisations pour amasser sa fortune. Désormais son empire, le Grupo Carso, compte plus de 250 entreprises et a un chiffre d’affaire de 150 milliards de dollars. En revanche, le groupe verse à ses salariés des rémunérations particulièrement basses. La fortune de Slim repose donc sur les traditionnels leviers du capitalisme : héritage, connivences politiques et exploitation des salariés. Pour former une clientèle pour ses produits, l’homme d’affaires devient philanthrope et annonce vouloir investir 4 milliards dans divers projets caritatifs et éducatifs.

Microfinance et réduction de la vulnérabilité : le cas d’un Microbanco rural au Mexique
DELALANDE, Laure ; PAQUETTE, Christophe AUTREPART, 2007/12, 44. P. 27-45
Le Mexique se caractérise par de grandes inégalités économiques. La pauvreté se concentre dans les régions rurales, surtout dans les localités indiennes du sud. Les organismes qui interviennent dans ces territoires considèrent qu’il faut favoriser le développement d’activités productives par l’accès au crédit. Pourtant, on constate que l’utilisation du microcrédit répond plus à des stratégies de réduction de la vulnérabilité qu’à des logiques micro-entrepreneuriales.

A la frontière du légal et de l’illégal : travail et narcotrafic à Ciudad Juarez (Mexique) et El Paso (Etats-Unis)
GUEZ, Sabine PROBLEMES D’AMERIQUE LATINE, 2007/10, 66-67. P. 9-20
L’auteur prend pour point de départ quelques portraits et montre comment, dans la ville frontalière mexicaine de Juarez et dans sa "jumelle" texane El Paso, des personnes dont les professions sont distantes du narcotrafic, ont des activités qui favorisent ce trafic.

Le mensonge des carburants verts
GAUDARD, Catherine ALTERMONDES, 2007/06, 10. P. 23
Pour résoudre le problème de la raréfaction du pétrole tout en poursuivant l’expansion des transports, la classe politique et les industries agro-alimentaires misent sur les carburants verts (canne et betterave à sucre, colza, soja, huile de palme). Ces agrocarburants peuvent toutefois consommer plus d’énergie qu’ils n’en fournissent et émettre autant, sinon plus, de gaz à effet de serre. Leur production par les pays du Sud va avoir des effets désastreux sur l’environnement (déforestation) et pour les populations qui risquent d’être privées de leurs terres et des cultures alimentaires.

Tourisme à géométrie variable en terre indienne : l’exemple des Indiens mazatèques, Oaxaca, Mexique
DEMANGET, Magali. AUTREPART, 2007/06, 42. P. 21-38
Le tourisme en terre indienne était naguère considéré comme une intrusion de non-Indiens, corrupteurs de traditions. Cet article étudie les dynamiques relationnelles à l’oeuvre dans l’Oaxaca, haut lieu du chamanisme. Un festival folklorique, de dimension internationale, est devenu un événement médiatique qui permet de faire connaître et de valoriser la culture indienne. Il est organisé par des acteurs locaux avec des événements destinés à des allochtones non-indiens et aux membres de la communauté élargie, partiellement délocalisée par les migrations.

Mexique : entre l’abîme et le sublime

MORTIER, Gaëtan, BOULOGNE (92) : TOUTE LATITUDE, 2006/05. 256 P.
Cet essai est un tableau de la situation actuelle du Mexique. Après un bref rappel historique sur la révolution mexicaine du début du XXe siècle, aboutissant à la dictature du PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel), l’auteur analyse les faiblesses du nouveau système né de la décadence de ce parti. L’essentiel de l’ouvrage est consacré à l’économie mexicaine, notamment au libéralisme et à ses conséquences néfastes sur le plan social, outre la dépendance du Mexique vis-à-vis des Etats-Unis. Tous les grands thèmes sont abordés : la croissance démentielle de Mexico, la marginalisation et la révolte des peuples autochtones, les migrations vers les Etats-Unis, le trafic de drogue. La fin de l’ouvrage traite de la culture : religiosité, cinéma, grandes figures de l’art mexicain.

ALENA

Le jour où le Mexique fut privé de tortillas
VIGNA, Anne. LE MONDE DIPLOMATIQUE, 2008/03, 648. P. 8-9
Au Mexique, l’accord de libre échange (Alena) signé avec les États-Unis et le Canada en janvier 1994 a aggravé les inégalités entre ces trois pays. L’année dernière, la crise de la tortilla due à l’augmentation du prix du maïs a ravivé la polémique sur la dépendance du pays vis-à-vis du maïs américain et a failli conduire à une grave crise sociale. Les importations massives ont poussé les paysans à la ruine. Alors que le gouvernement mexicain supprimait la majorité des programmes d’aide du monde rural, les États-Unis ont multiplié les subventions à l’exportation. Depuis 2001, les maquiladoras, ces usines d’assemblage de composants importés des États-Unis et réexportés vers ce pays, sont en perte de vitesse et les salaires n’ont pas augmenté. L’Alena a provoqué un accroissement de l’inégalité au Mexique et n’a pas freiné les flux migratoires ni amélioré le respect des droits de l’homme ou de l’environnement.

La place des organisations paysannes dans le nouveau projet de société mexicain
DELHOUME, Catherine, 2005/09. P. 135-153
L’ouverture politique mexicaine est indéniable ; elle a introduit de nouvelles valeurs démocratiques dans le monde politique et dans la société civile. Mais cette dynamique s’inscrit dans un contexte de crise économique. L’ouverture du marché mal négociée désavantage les paysans mexicains. L’Etat ne peut pas se permettre d’ouvrir totalement ses frontières économiques, car le manque de compétitivité des agriculteurs mexicains constitue un sérieux obstacle face aux agricultures fortement subventionnées. Une réforme structurelle est nécessaire pour permettre aux organisations paysannes de jouer un rôle important sur le marché, en donnant plus d’autonomie aux acteurs locaux, sans que l’Etat abandonne ses fonctions de régulation du marché, essentielles pour l’ensemble de l’agriculture mexicaine.

Migrations et frontières

Le Mexique dans les migrations internationales
In HOMMES ET MIGRATIONS N° 1296 - mars-avril 2012
BABY-COLLIN, Virginie, Coordinateur ; MERCIER, Delphine, Coordinateur. - 2012. - P. 1-158.
La place du Mexique dans une dynamique migratoire globale est abordée dans ce dossier à travers une multitude de questionnements. Les articles explorent tous les aspects d’un pays d’émigration devenu depuis plusieurs décennies un pays de transit vers les États-Unis, principal pôle d’attraction des migrations. Ce prisme mexicain permet de mieux comprendre d’autres réalités migratoires comme celles du Sud méditerranéen. (résumé de l’éditeur).

La migration des jeunes indiens mexicains aux Etats-Unis : enjeux, défis et nouvelles subjectivités
AQUINO MORESCHI, Alejandra, AUTREPART : REVUE DE SCIENCES SOCIALES AU SUD N° 60 (2012/1). - P. 21-38
Les communautés de la Sierra Juarez au Mexique font face à des défis. La migration internationale fait irruption dans leur vie quotidienne. Les jeunes pensent que dans leur village il n’y a pas d’avenir, ce qui les pousse à émigrer. Les parents pensent que leur avenir passe par la libération des villages, l’autonomie et leur capacité à satisfaire leurs besoins sur leurs territoires.

Un enfer très ordinaire
LITTELL, Jonathan ; HYMAN, Miles, Illustrateur, XXI N° 18 [01/03/2012]. - P. 94-109
Dans la ville frontière de Ciudad Juárez au Mexique, les morts violentes et les enlèvements sont quotidiens. Comment s’organise la vie, malgré tout, entre drogue, prostitution et "maquilas" dans cette ville située à une centaine de mètres de la frontière étasunienne ? Un récit de voyage trouble.

La frontière ignorée du Mexique
HAON, Nicanor Madueño , PLEIN DROIT N° 82 (01/10/2009). - P. 28-31
Contrairement à la frontière nord avec les États-Unis, la frontière sud qui sépare le Mexique du Guatemala et du Belize ne fait pas l’objet d’attention de la part des grands médias. Pourtant cette région connaît un afflux important d’arrivants de migrants. La fermeture de cette frontière depuis 1981 s’est accompagnée d’une politique de militarisation et de mesures de plus en plus répressive. Les migrants sont en butte à la violence exercée par l’Etat mais aussi à celles des mafieux et trafiquants. Le statut de réfugié ne constitue pas une protection dans ce contexte. Aussi migrants et réfugiés se trouvent-ils dans la même situation de grande insécurité.

Pour les Mexicains, l’avenir passe par la migration
DELAPORTE, Ixchel , VOLCANS N° 67-68 (01/07/2008). - P. 16-17
Pour les jeunes Mexicains, le départ vers les Etats-Unis se justifie par des raisons économiques et par le rêve de devenir à la fois mexicain et étasunien, migrant circulant avec des papiers et avec la perspective d’un retour au pays. Malgré un réel besoin de main-d’oeuvre, c’est la politique sécuritaire qui prime aux Etats-Unis, en période électorale. En févier 2006, une mobilisation inédite des migrants légaux et illégaux leur a fait prendre conscience du poids qu’ils pouvaient avoir : "Aujourd’hui nous marchons, demain nous voterons" disait un de leurs slogans. Par ailleurs, l’argent envoyé par les migrants est, après le pétrole, la seconde ressource du Mexique et la fermeture des frontières pourrait provoquer une situation explosive.

Mexamérique, entre Mexique et Etats-Unis
PREVOT-SCHAPIRA, Marie-France (sous la dir. de) ; BATAILLON, Gilles (sous la dir. de). PROBLEMES D’AMERIQUE LATINE, 2007/10, 66-67. P. 7-48
Le néologisme Mexamérique désigne l’ensemble géographique composé par les Etats ex-mexicains (Texas, Californie, Nouveau Mexique et Arizona) devenus membres des Etats-Unis au XIXème siècle et les Etats du Nord du Mexique. Les trois articles de ce dossier étudient le fonctionnement social et économique de cette région marquée par l’intensité des flux migratoires et des flux de capitaux licites ou illicites.

L’immigration au coeur de la relation Mexique - Etats-Unis
IMAZ, Cecilia. PROBLEMES D’AMERIQUE LATINE, 2007/10, 66-67. P. 21-32
L’immigration illégale a suscité de vifs débats aux Etats-Unis. Les Mexicains constituent maintenant le premier groupe ethnique dans la nouvelle vague des immigrants et, avec le reste des Hispaniques, affecte le mode de vie états-unien à travers sa capacité de mobilisation et son engagement politique. Dans le contexte des craintes sur l’identité etats-unienne, des positions extrêmes, criminalisant les illégaux, se développent. Le Mexique doit s’attaquer aux causes de l’émigration.

La frontera : l’odyssée d’une famille mexicaine
MARTINEZ, Ruben, PARIS : ALBIN MICHEL, 2004/01. 367 P. (LATITUDES)
Des milliers de Mexicains sont, en raison de leurs difficultés économiques, attirés par les Etats-Unis. Ils cherchent à passer clandestinement la frontière qui sépare les deux pays. C’est un passage dangereux et ils risquent d’y perdre la vie pour devenir, dans le pays de leurs rêves, probablement des clandestins. L’auteur a partagé pendant deux ans le quotidien d’une famille mexicaine dont trois des fils sont morts en tentant de passer aux Etats-Unis. Ils continuent cependant à croire au rêve américain. L’ouvrage décrit la vie difficile au Mexique mais aussi dans les ghettos des grandes métropoles américaines.

Mexico
Images de lieux, stigmates et représentations de la pauvreté urbaine à Mexico
BAYON, Maria Cristina, PROBLEMES D’AMERIQUE LATINE N° 87 (Hiver 2013). - P. 29-48
Fait partie du dossier "Mexique, une société sous tension"
Carte n°1. Zone métropolitaine de la Ville de Mexico : pauvreté par municipalité (en % de la population), 2005.
Tableau n° 1. Caractéristiques sociales comparées de la Zone métropolitaine de la Ville de Mexico et de la municipalité de Chimalhuacan, 2005.
Les relations entre les dimensions sociale, spatiale et symbolique de la pauvreté et les inégalités urbaines sont étudiées dans une problématique de construction sociétale. A partir des récits des résidents d’une localité périphérique de la ville de Mexico, on comprend comment la société se représente les pauvres et la pauvreté. On remarque l’importance des lieux et des conceptions qui tendent à rendre les pauvres responsables de leur situation. La société mexicaine accepte assez largement ces inégalités, ce qui ne facilite pas le vivre ensemble.

Commerce de rue et politiques publiques dans les centres historiques : expulsion, relocalisation et résistances à Mexico et Lima
STAMM, Caroline. AUTREPART, 2008/03, 45. P. 91-104
Les vendeurs de rue faisaient partie du paysage des centres historiques d’Amérique latine jusqu’à ces dernières années où un nouveau discours culturel et esthétique a émergé. Des politiques municipales d’expulsion et de relocalisation du commerce ambulant ont été mises en place à Mexico et à Lima. Cet article présente une étude comparative de la politique menée et des réactions des vendeurs de rue.

A la recherche des enfants des rues
TESSIER, Stéphane (sous la dir. de), PARIS : KARTHALA ; CIDEF, 1998/02. 480 P. (QUESTIONS D’ENFANCES)
Cet ouvrage s’inscrit dans les réflexions et programmes du Centre International de l’enfance et de la famille. Il brosse un tableau de ce que les chercheurs et les acteurs de terrain perçoivent et ont entendu des jeunes et des enfants dans de nombreuses grandes villes du monde. Il décrit quelques actions qui reposent sur la créativité des enfants et des jeunes comme le mouvement hip-hop. Il envisage aussi les relations et les mécanismes complexes qui relient ou éloignent les divers protagonistes du secteur : chercheurs, acteurs de terrain, médias, décideurs politiques, etc... Briser (ou limiter) les mécanismes qui poussent à faire de l’exclusion des jeunes et de la violence, les modalités majeures des relations urbaines au plan mondial semble être l’enjeu essentiel du XXIème siècle. (Extrait du résumé de l’éditeur).

Conflits

Les mouvements sociaux en Amérique latine : par-delà de l’opposition de l’acteur et du système
BOLOS, Silvia, PROBLEMES D’AMERIQUE LATINE N° 81 (01/06/2011). - P. 33-57
En 2006, à Oaxaca, dans le centre du Mexique, un conflit violent a opposé des enseignants en grève rejoints par une partie de la population de la ville et des campagnes environnantes au gouvernement local. Des barricades ont été dressées, des locaux publics occupés, les manifestations ont fait l’objet d’une répression violente. L’objectif de cet article n’est pas le déroulement des évènements, mais l’étude d’un des acteurs civils centraux de cette lutte populaire, à savoir l’Assemblée populaire des peuples d’Oaxaca (APPO) réunissant elle-même plusieurs associations de type politique ou éducatif. Plusieurs questions sont posées : les raisons de la mobilisation, les relations entre les différents membres de l’APPO, leurs divergences sur les objectifs et les moyens d’action. Les témoignages des acteurs du conflit apportent les réponses.

Les rebelles zapatistes du Chiapas
BASCHET, Jérôme, L’HISTOIRE N° 360 (01/01/2011). - P. 62-63
Le 1er janvier 1994, les Indiens du Chiapas, un des Etats les plus pauvres du Sud du Mexique, ont entrepris de se gouverner eux-mêmes, le jour où l’Alena, l’accord de libre-échange nord-américain, entrait en vigueur. Les insurgés ont occupé sept villes du Chiapas avec une armée baptisée, Armée zapatiste de libération nationale en honneur de Zatapa Zapata, un des héros de la révolution mexicaine. Les accords de San Andrés signés en 1996 par le gouvernement reconnaissant le droit des peuples indiens sur le contrôle de l’usage de leurs territoires, n’ont toujours pas été mis en application. Les communautés indiennes continuent à mettre en oeuvre leur projet d’autogouvernement rebelle

Passés de mode, les Zapatistes...
DUTERME, Bernard, LE MONDE DIPLOMATIQUE N° 667 (01/10/2009). - P. 9
A côté des gauches qui gouvernent en Amérique latine, une répression larvée continue au Mexique contre les Zapatistes qui résistent pour mettre en oeuvre leur autonomie, bien qu’ils demeurent très isolés sur la scène politique mexicaine. Avec les ONG locales proches des communautés rebelles, ils persistent à croire en "la possibilité d’un mouvement national anticapitaliste de gauche", horizontal, de base, en marge de toute représentation ou institution politique. Cette rébellion a le mérite d’avoir donné vie, à partir de son ancrage local, à un idéal éthique et politique désormais universel : l’articulation de la redistribution et de la reconnaissance.

Diplomatie populaire
ROUX, Hélène , VOLCANS N° 67-68 (01/07/2008). - P. 12-15
Au printemps 2008, la Commission civile internationale d’observation des droits humains (CCIODH) s’est rendue pour la sixième fois au Mexique. Participant à cette mission, l’auteure exprime les difficultés rencontrées pour rendre le rapport écrit le plus objectif possible. Malgré toutes les tentatives gouvernementales pour discréditer et entraver le travail de la commission, celle-ci a recueilli les preuves d’une carence absolue du système judiciaire mexicain.

Chiapas : le nouveau visage de la guerre
AUBRY, André. VOLCANS, 2007/06, 65. P. 4-6
La "guerre" menée contre le Chapias n’a jamais cessé. Aujourd’hui, elle prend d’autres formes avec la volonté du gouvernement mexicain de s’assurer le contrôle des immenses ressources naturelles des terres administrées par les zapatistes. Le gouvernement y installe des autochtones qu’il enrôle à son service au sein d’organisations au nom trompeur (de paix, de développement... ). L’objectif est de démanteler les communes autonomes créées par les Zapatistes, une étape avant la privatisation.

La "Commune" de Oaxaca
CAIDO, Angel (trad.), VOLCANS, 2006/11, n°63. P. 4-5
La ville de Oaxaca (capitale de l’Etat d’Oaxaca, un Etat très pauvre où vivent de nombreuses communautés autochtones) est en rébellion à la suite de la brutale répression d’un mouvement de grève pacifique des enseignants, le 4 juin dernier. Barricades, occupation d’une chaîne de télévision et de stations de radio et blocage des bâtiments administratifs ont été la réponse d’une grande partie de la population soutenant le mouvement des enseignants. Le mot d’ordre des manifestants est la demande de la démission du gouverneur.

Lutte et résistance dans l’Etat Mexicain du Guerrero
DIAL, 2005/11/01, n°2835. P. 1-4
Selon les indicateurs économiques du Conseil National de la Population, les états du Guerrero, du Chiapas et de Oaxaca forment un triangle d’extrême pauvreté qui concerne surtout la population autochtone. Pourtant ces populations s’organisent pour survivre et progresser même s’ils doivent faire face à l’injustice et à l’impunité générés par les autorités régionales et les militaires. De nombreuses expériences montrent la réussite et la vitalité des communautés qui s’organisent, au lieu de prendre la route de la migration.

Marcos : la dignité rebelle
RAMONET, Ignacio, PARIS : GALILEE, 2000. 80 P.
Cet ouvrage reprend l’entretien de l’auteur avec le Sous-commandant Marcos. Celui-ci, chef de l’Armée zapatiste de libération nationale, lutte depuis 1994 pour la reconnaissance des droits des Indiens au Mexique. Il explique les raisons de sa révolte, se penche sur la marginalisation des pauvres du Sud à l’heure de la globalisation économique, tout en rêvant à un autre monde possible.

Ya basta ! Les insurgés zapatistes racontent un an de révolte au Chiapas
MARCOS, Sous-commandant, PARIS : DAGORNO, 1994/10. 478 P.
Cet ouvrage réunit les textes du sous-commandant Marcos, dirigeant et porte-parole de la guérilla zapatiste qui a éclaté au Mexique fin 1993. Les insurgés luttent pour la liberté, la justice et la démocratie. Ces communiqués sont caractéristiques de ce qu’on appelle parfois "la première révolution post-marxiste du XXIème siècle". C’est un des grands livres de la littérature subversive de notre temps.

Les Huichol
IKEWAN N° 72 (01/04/2009). - P. 3-9, P. 16
Le peuple huichol, les Wixarika dans leur langue, qui s’est réfugiés dans les vallées montagneuses au sud de la Sierra Madre Occidental au Mexique, a refusé tout au long des siècles de s’assimiler à la culture mexicaine. Ce dossier présente leur culture et leurs croyances, leur opposition victorieuse à un projet d’aménagement routier et la réalisation d’un chantier d’adduction d’eau potable en lien avec une association de soutien aux peuples autochtones.