Bangladesh : des travailleurs exploités

Bibliographie sur le Bangladesh

, par CDTM 34

Ouvrages et rapports

Bangladesh : Les droits fondamentaux au travail dans la chaîne de fournisseurs et la responsabilité sociale des entreprises
FIDH (Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme) - 2008/06, 14 P.
Ce rapport de mission est destiné au Groupe Carrefour, au gouvernement du Bangladesh et à d’autres entreprises multinationales s’approvisionnant au Bangladesh. Il a pour objectif d’améliorer le respect des droits fondamentaux au travail dans l’industrie textile. Ce rapport constate une amélioration des conditions de travail, l’éradication du travail des enfants, mais la persistance des violations du droit, en particulier l’absence de liberté syndicale et des salaires extrêmement bas.

Childbreaking yards : Child labour in the ship recycling industry in Bangladesh
(Ces chantiers qui brisent l’enfance : le travail des enfants dans l’industrie de recyclage des bateaux au Bangladesh)
FIDH (Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme) - 2008, 34 P.
Basé sur une enquête de terrain menée sur les chantiers de démantèlement des navires au Bangladesh et dans les villages d’où sont originaires de nombreux travailleurs mineurs, ce rapport dénonce le travail des enfants et met l’accent sur le contexte économique et social qui pousse les enfants à travailler dans des conditions dangereuses. Il présente le cadre juridique international des conditions des travailleurs, notamment des enfants, et du démantèlement des navires.

Les pauvres remboursent toujours : le microcrédit à la Grameen Bank
DOWLA, Asif ; BARUA, Dipal - GAP : YVES MICHEL, 2008, 297 P.
La Grameen Bank est née au Bangladesh d’une idée de Muhammad Yunus ; cette institution est la première à avoir accordé des prêts (des microcrédits) aux plus pauvres. Grâce à ce système, de nombreuses personnes démunies, en majorité des femmes, ont pu développer une activité professionnelle ce qui leur a permis d’atteindre l’autonomie. En 1998, lors des inondations qui ont ravagé le Bangladesh, le système a été confronté à quelques problèmes structurels. Il a fallu assouplir et réorganiser l’organisation pour l’adapter aux besoins des plus pauvres. Ce livre décrit cette deuxième étape en détaillant les aspects techniques pour faire comprendre le fonctionnement du système et en donnant des témoignages d’activités économiques prospères.

La pauvreté durable ? Au Bangladesh et en particulier à Dacca
LE QUEMENT, Joël - PARIS : L’HARMATTAN, 2008/06, 169 P.
L’auteur brosse un panorama de la situation au Bangladesh, essentiellement en milieu urbain. La pauvreté massive, la surpopulation, les risques climatiques croissants, le manque d’eau potable mettent la société bangladaise dans un déséquilibre constant, mais ce cas n’est malheureusement pas différent de celui de nombreux pays du monde. A partir de témoignages, de portraits, de descriptions de situations vécues, l’auteur élargit la question aux enjeux mondiaux du futur.

La micro-assurance de santé dans les pays à faible revenu
LETOURMY, Alain ; PAVY LETOURMY, Aude - PARIS : AGENCE FRANCAISE DE DEVELOPPEMENT, 2005, 223 P.
La micro-assurance de santé se développe depuis une dizaine d’années dans les pays en développement. Encore mal connue parce que récente et peu répandue, elle semble se caractériser à la fois par une grande diversité des expériences et des résultats contrastés. Mais la notion de micro-assurance repose presque toujours sur la même combinaison : un fonctionnement démocratique, une adhésion volontaire, l’autonomie, une gestion participative, communautaire et désintéressée, l’inscription dans des réseaux, le choix des exclus comme principaux bénéficiaires et la mise en application des principes de l’assurance. L’ouvrage étudie trois études de cas : Mali, Afrique du Sud et Bangladesh,

Où finissent les bateaux poubelles ? Les Droits des travailleurs dans les chantiers de démolition de navires en Asie du Sud : la situation à Chittagong (Bangladesh) et à
Alang (Inde)

FIDH, n°348, 2002/12, 91 P.
Le démantèlement de navires est l’exemple même du potentiel et des dangers d’une économie mondiale. Ces chantiers maritimes, activités délocalisées des entreprises du Nord dans des pays en développement à bas salaires, exposent les travailleurs à des dangers qui seraient inacceptables dans les pays industrialisés avec des normes en matière de droit du travail nettement en deçà des normes internationales. Les enquêtes menées mettent en évidence de graves violations des droits de l’homme au travail. A travers ce rapport, la FIDH adresse des recommandations aux autorités indiennes et bangladaises, aux propriétaires des chantiers et aux organisations internationales afin de réfléchir à l’élaboration d’un texte international contraignant, réglementant la démolition et le recyclage de navires.

Une entreprise de développement au Bangladesh : le centre de Savar
HOURS, Bernard ; SELIM, Monique - PARIS : L’HARMATTAN, 1989, 174 P.
Après l’indépendance du Bangladesh, des médecins se consacrent à l’amélioration de la santé dans leur pays. Quinze ans plus tard, ils sont à la tête d’une véritable entreprise, avec plus de 1000 salariés. La réussite n’exclut pas les difficultés et les contradictions. Les auteurs s’attachent à analyser la cohérence globale de l’institution, aussi bien dans sa dimension "interne" que dans sa dimension "externe", à partir de ses deux secteurs dominants : l’accession à la santé d’une population localisée démunie et la fabrication de médicaments à moindre coût pour le pays.

Articles

Bangladesh : réalité et ressorts de la crise alimentaire
HUQ, Hamidul - ALTERNATIVES SUD, n°4, 2008/12, P. 137-140
La crise alimentaire qui sévit au Bangladesh depuis début 2007 n’est pas due qu’aux destructions de récoltes causées par les inondations et le cyclone Sidr ; elle est exacerbée par les dysfonctionnements des circuits de distribution dominés par les spéculateurs. Seule une reprise en main du secteur par l’Etat devrait permettre de maîtriser les prix et de garantir l’approvisionnement des plus pauvres.

ONG et entreprise : l’âge de raison
RAVIGNAN, Antoine de - ALTERNATIVES INTERNATIONALES, n°39, 2008/06, P. 66-75
Après s’être ignorées pendant longtemps, ONG et entreprises ont noué depuis quelques années des partenariats. Les défenseurs de l’environnement et des droits de l’homme veulent limiter les conséquences néfastes des activités liées aux industries. Les résultats sont mitigés. La FIDH (Fédération Internationale des Ligues de Droits de l’Homme) coopère depuis 1997 avec Carrefour pour essayer d’obtenir le respect des droits sociaux chez les sous-traitants en Inde, au Bangladesh et en Chine. Au Cameroun, le WWF cherche à obtenir une exploitation durable de la forêt. Différentes expériences montrent que le partenariat est possible. La pression mise par les ONG a permis d’avancer dans différents domaines. Mais les entreprises ont tendance à agir sur le social urgent plus que sur leurs propres défauts. Le rôle des syndicats qui n’ont pas toujours les mêmes préoccupations que les ONG n’est pas toujours clair.

60 millions d’enfants au travail
DEHAIS, Béatrice - ALTERNATIVES ECONOMIQUES, n°263, 2007/11, P. 42-45
En Inde, des enfants très jeunes travaillent dans tous les secteurs d’activité y compris dans les familles comme domestiques. Cette pratique illégale se perpétue à cause d’une culture vieille de plusieurs siècles qui trouve normal d’employer des enfants. Ces enfants proviennent d’Inde, du Pakistan ou du Bangladesh. Seuls des associations et des syndicats luttent contre ce fléau lié au grand nombre de familles très pauvres et donc vulnérables.

Entre protection et surexploitation : l’ambiguïté de la rémunération par avance en Inde
SERVET, Jean-Michel - AUTREPART, n°43, 2007/09, P. 103-120
La mondialisation a engendré pour de nombreuses populations une exacerbation de leurs besoins et un accroissement de leur précarité. En Inde, au Pakistan et au Bangladesh, s’est instaurée une habitude de dette, par avance sur rémunération par les employeurs. Ceci peut entraîner une surexploitation de la main d’oeuvre. Une étude de cas porte sur les mouleurs dans les briqueteries de l’Inde du Sud. Se sont installées dans ces régions, des filières de migrations quasi-irréversibles, pour lesquelles l’avance sur salaire joue un rôle déterminant. L’avance est au coeur de la construction sociale des configurations locales de l’emploi et du crédit, mais aussi de formes de mobilités sociales.

Au Bangladesh, les premiers réfugiés climatiques
GARNIER, Donatien - LE MONDE DIPLOMATIQUE, n°637, 2007/04, P. 16-17
Reportage au Sud Ouest du Bangladesh, région très affectée par l’élévation du niveau de la mer, liée au réchauffement de la planète. Les marées pénètrent de plus en plus dans les basses terres dont elles augmentent la salinité. La riziculture vivrière est remplacée par l’élevage des crevettes pour l’exportation, bien que les mangroves soient infestées de pirates qui attaquent les paysans. On s’attend à des déplacements massifs de population.

Chittagong triangle
KUSHAL PAL SINGH, Yadav - DOWN TO EARTH, n°22, 2007/04, P. 29-32
Venant de tous les pays du monde, des cargos, porte-containers, tankers, paquebots, bateaux de croisière arrivent à Chittagong. Ils se font démanteler pièce par pièce jusqu’à disparition quasi-totale dans trente chantiers de destruction qui emploient trente mille ouvriers. De 150 000 à 200 000 autres travaillent indirectement dans la récupération. Toutes les parties y trouvent leur compte : le pays récupère 90 % de ses besoins en fer ; le gouvernement reçoit des taxes sur chaque bateau admis ; les propriétaires des chantiers, bien qu’ayant affaire à une lourde concurrence (Inde et Chine), en retirent des profits ; et les travailleurs qui viennent des régions les plus pauvres du Bangladesh sont contents d’y gagner un peu d’argent. Mais pas d’abris, pas de masques, pas de gants, aucune protection pour ces milliers de gens exposés à de nombreux dangers, en contact permanent avec l’amiante et qui travaillent sur les chantiers par tous les temps. Personne ne s’en soucie, pas même les ouvriers. Les problèmes de santé restent secondaires, le profit et le besoin de travail prédominent.

Ikea : un modèle à démonter
BAILLY, Olivier ; LAMBERT, Denis ; CAUDRON, Jean-Marc - BRUXELLES : EDITIONS LUC PIRE ; OXFAM, 2006/08, 109 P.
La multinationale IKEA a sérieusement été malmenée dans les années 1990 : travail des enfants, atteintes à l’environnement... Pour contrer ces critiques internationales, IKEA a mis sur pied un code de conduite pour ses fournisseurs en Inde, en Chine et au Bangladesh : l’IWAY (Ikea Way on Purchasing Home Furnishing Products). Mais tout n’est pas toujours au mieux dans la traçabilité des bois, dans les contrôles des fournisseurs et surtout IKEA manque singulièrement de transparence malgré un partenariat avec des ONG reconnues mondialement (WWF, UNICEF...).

Bangladesh, le trésor des émigrés
CODRON, Jérémie - ALTERNATIVES INTERNATIONALES, n°HORS SERIE n°3, 2005/12, P. 76-77
Le Bangladesh arrive à l’autosuffisance alimentaire et commence à faire face aux désordres climatiques. Mais l’accroissement du PIB ne compense pas l’accroissement démographique. Aussi le Bangladesh est un pays de forte émigration, ce qui semble un atout économique du fait d’un fort rapatriement de capitaux et de la circulation de devises étrangères. L’effet pervers de ce phénomène économique est que cela décourage le développement d’entreprises.

Amiante en Asie : ampleur de plusieurs tsunamis ?
VOGEL, Laurent - DEFIS SUD, n°70, 2005/12, P. 12-14
L’abandon de l’amiante dans les pays industrialisés a provoqué une réorientation de l’industrie. En Europe, des produits de substitution ont remplacé l’amiante. Mais dans les PED, elle est toujours utilisée. Certaines multinationales continuent à produire de l’amiante-ciment pour les pays du Sud, en particulier asiatiques, car certains pays d’Amérique latine l’ont interdit. De plus, la démolition de navires provenant d’Europe et l’exportation de déchets augmentent les risques sanitaires.

Au Bangladesh, une paupérisation moderne
GOUVERNEUR, Cédric - LE MONDE DIPLOMATIQUE, n°617, 2005/08, P. 6-7
Depuis quelques années, la production de crevettes et l’industrie du prêt à porter se sont développées au Bangladesh ; mais au lieu de sortir le pays de la misère, cela augmente la pauvreté et entraîne des violations des droits de l’homme. Les paysans sans terre sont de plus en plus nombreux. Les Bangladais ne croient guère en leur démocratie représentative inefficace et se tournent vers les associations et ONG qui développent des modes de démocratie directe et d’autogestion.

Bienvenue au pays des ONG florissantes
IMHASLY, Bernard - UN SEUL MONDE, n°2, 2005/06, P. 16-19
Au Bangladesh, les Organisations Non Gouvernementales représentent un véritable pouvoir social. Grâce à elles, les femmes se sont émancipées et forment la moitié de la population active, notamment dans l’industrie textile. Mais le pays reste très pauvre, parce que miné par la corruption, les mouvements migratoires et les rivalités politiques.

Shekor (les racines) : les enseignements d’un projet de développement de matériels d’alphabétisation pour les villes du Bangladesh
PROBAK, Karim - EDUCATION DES ADULTES ET DEVELOPPEMENT, n°62, 2004/07, P. 45-56
Les difficultés dans les campagnes du Bangladesh entraînent un vaste exode rural. Pour développer un projet d’alphabétisation destiné à ces populations, il a été mis au point un matériel adapté, version urbaine de celui employé dans les zones rurales. Ceci a conduit à la mise au point de tout un ensemble de matériels reposant sur de nouvelles méthodes pédagogiques d’enseignement et d’apprentissage.

Esclaves des épaves
ZALFOE, Ange - ALTERNATIVES INTERNATIONALES, n°8, 2003/05, P. 24-25
La lutte contre les bateaux-poubelles a des effets pervers. Par exemple, le port de Chittagong au Bangladesh s’est spécialisé dans la démolition de ces bâtiments, source principale d’approvisionnement en acier pour le pays. Mais les conditions de travail sont pires que tout ce qu’on peut imaginer. Le scandale s’ébruite mais les moyens juridiques pour y mettre fin sont faibles.

Grameen bank : quand le voile se déchire
RAVIGNAN, Antoine de - ALTERNATIVES INTERNATIONALES, n°2, 2002/05, P. 21-23
94 % des clients de la Grameen Bank qui pratiquent le microcrédit sont des femmes. Mais le système est contraignant et les femmes sont souvent rackettées par leur mari. Les profits de la banque ont chuté de 85 % en 2000. Une réflexion s’impose sur le système, alors que l’on considère que le microcrédit est un filet de sécurité indiscutable.

La bonne surprise démographique
ATTANE, Isabelle - ALTERNATIVES ECONOMIQUES, n°189, 2001/02, P. 27-29
La situation du Bangladesh est difficile à cause d’une densité de population très forte, la plus élevée de la planète. La baisse continuelle de fécondité que l’on observe dans ce pays apporte l’espoir d’une amélioration des conditions de vie. Cette baisse se produit malgré des facteurs jugés habituellement peu favorables, pauvreté, haute mortalité infantile, islam et faible taux d’alphabétisation des femmes. On l’explique par la politique gouvernementale en matière de planification familiale, par l’accroissement de la scolarisation des filles et par le développement du travail salarié des femmes.