Croissance/décroissance : une polémique à dépasser

Bibliographie sur la décroissance

, par CDTM 34

Adieu à la croissance : Bien vivre dns un monde solidaire
GADREY, Jean . - nouvelle édition augmentée (1ère ed. nov. 2010). - PARIS : ALTERNATIVES ECONOMIQUES, 2011/11. - 217 P.. - (LES PETITS MATINS ; 23)
L’auteur démontre que loin d’être un remède à tous les maux, la croissance est le problème. Désormais , elle est un facteur de crise, une menace pour la planète, un obstacle au progrès .La " croissance verte " est une utopie scientiste . Plutôt que de parler de " décroissance" , il faut dire adieu à la croissance quantitative . Des alternatives existent, la société post-croissance est déjà là . La société civile est sa principale force motrice, les ressources existent dans l’immédiat et une issue démocratique est possible.

Autres richesses, autres monnaies
in POLITIS, N°55, 01/11/2011, P. 24-35
Plusieurs pays, du Nord (en France à Toulouse ou à Villeneuve-sur-Lot) et du Sud (Argentine ou Brésil), expérimentent des devises locales complémentaires pour redonner à l’argent sa valeur d’échange et éviter la spéculation est aussi un moyen de favoriser les productions locales.

L’homme économique et le sens de la vie : petit traité d’alter-économie
Christian ARNSPERGER , 2011 (notice à venir)

Vers une société d’abondance frugale
Serge LATOUCHE, 2011 (notice à venir)

Les limites du PIB
Jean GADREY, ALTERNATIVES ECONOMIQUES, N° 300, 01/03/2011, P.74-75
Le PIB (produit intérieur brut) et sa croissance n’ont pas grand-chose à voir avec le bien-être et n’envoie pas non plus les signaux permettant de prévenir à temps les crises majeures. De nombreuses activités qui contribuent au bien-être ne sont pas comptées. Tout ce qui concerne le social (inégalités, pauvreté et sécurité économique) et l’environnement n’est pas pris en compte. Des indicateurs qui donnent mieux à voir les évolutions en termes de finalités humaines, sociales ou écologiques existent : ils sont des critères d’évaluation des politiques. Il reste à la société civile de définir démocratiquement les bons choix.

La richesse autrement
ALTERNATIVES ECONOMIQUES, N° 48, 01/03/2011, 160 P.
Les graves insuffisances du PIB (produit intérieur brut) et de sa croissance pour mesurer la richesse d’un pays sont reconnues. Avant d’élaborer d’autres indicateurs, il faut s’entendre sur ce que notre société considère comme ses richesses, ses biens communs. Pour le collectif Fair (qui aurait pu s’appeler Forum citoyen pour penser la richesse autrement), les indicateurs ne sont pas des finalités. Ce sont seulement des outils au service d’autres politiques à condition que celles-ci aient fait l’objet d’un débat public. Cela suppose des innovations notamment concernant la finance et la monnaie. Ce numéro a pour ambition de contribuer au débat démocratique : un monde solidaire a besoin d’autres représentations de richesses et d’autres façons de les mesurer.

La décroissance : une idée à forte croissance !
Grenoble, CIIP, 2011/01 , 58 P.
Plusieurs courants de pensée essaient de concilier le rapport entre "nature" et "société", pour contribuer au développement d’un autre monde plus juste et solidaire. Parmi ces théories, celle de la décroissance est moins connue que celle du développement durable, bien que s’inspirant des mêmes données, mais diffère dans la mise en pratique qu’elle propose. Afin de comprendre ce que recouvre ce terme, ce dossier dans sa première partie regroupe des articles théoriques, qui apportent une vision historique du concept, une comparaison avec le développement durable et une approche avec les pays du Sud. Dans la deuxième partie, des articles illustrent à partir d’exemples et d’actions concrètes comment agir socialement et individuellement pour contribuer au changement, pour intégrer un modèle de vie plus juste et respectueux de l’ensemble de la population et de la nature.

De la convivialité : dialogues sur la société conviviale à venir
Alain CAILLE, Marc HUMBERT, Serge LATOUCHE, Patrick VIVERET , 2011) (notice à venir)

La décroissance : Dix questions pour comprendre et débattre
Denis BAYON , Paris, La Découverte, 2010/06, 236 P.
La décroissance désigne une mouvance intellectuelle et militante qui estime que la crise climatique et les impasses du modèle capitaliste ne pourront être surmontées qu’au prix de l’abandon du modèle de développement productiviste et de ses fondements. Quelle est sa place au sein des courants d’idées existant ? En quoi se distingue-t-elle du concept de "développement durable" ? S’oppose-t-elle au progrès scientifique ? Est-elle synonyme de récession ? Quelle idée de la richesse défend-elle ? Est-elle pertinente dans les pays du Sud, au sens géopolitique ? Quelles pourraient être les grandes lignes d’un programme de décroissance ? En dix questions clefs, les auteurs éclairent les idées en accordant la part belle aux auteurs et théoriciens. Ce livre brise ainsi les malentendus et préjugés les plus répandus sur la décroissance, et s’efforce de faire naître un débat argumenté à son propos.

Vers la sobriété heureuse
Pierre RAHBI, Arles, Actes Sud, 2010/04, 141 P.
A 20 ans, dans les années 1950, l’auteur décide un retour à la terre et devient l’un des pionniers de l’agriculture biologique en France. D’origine algérienne, il invente le concept des "Oasis en tout lieu". Pour l’auteur, seul le choix de la modération de nos besoins et désirs permettra de rompre avec la "mondialisation". Cette nouvelle orientation remettra au coeur de nos préoccupations l’humain et la nature (d’après le résumé de l’éditeur).

Prospérité sans croissance : La transition vers une économie durable
Tim JACKSON, Bruxelles, De BOECK, 2010/05, 240 P.
Le temps est venu de remettre en cause la croissance. L’auteur propose une vision crédible de la société humaine à la fois florissante et capable de respecter les limites écologiques de la planète. Ce livre est une version largement revue et complétée de l’étude que Tim Jackson a réalisée pour le compte de la Sustainable Development Commission, une instance consultative du gouvernement britannique. Sa publication ouvre une troisième voie entre le concept de croissance verte et celui de décroissance.

La décroissance est-elle souhaitable ?
Stéphane LAVIGNOTTE , Paris, Ed. TEXTUEL, 2010/12, 138 P.
Il y a actuellement une critique de la croissance et de la consommation comme néfastes à la planète ... qui s’élargit à une critique de la richesse comme néfaste au bonheur des personnes. Mais divers concepts s’affrontent sur ce point : il y a les opposés au développement durable et au capitalisme vert ; il y a le débat fratricide avec les tenants d’un autre développement est possible". Une véritable polémique se développe entre critique et autocritique de la décroissance. De toutes ces réflexions, sortent des interpellations souhaitables pour les gauches et une recherche d’une éthique de la décroissance.

Le bel avenir de la décroissance
Patrick PIRO in POLITIS, N° 1070, 2009/10/01, PP. 18-19
Avec "la crise", on entend de plus en plus parler de décroissance dans la société, mais de quoi parle-t-on réellement ? Un mouvement politique vient de voir le jour en vue des élections régionales, mais la question est d’assurer un débat en évitant les récupérations opportunistes.

La décroissance économique : pour la soutenabilité écologique et l’équité sociale
Baptiste MYLONDO, Bellecombe en Bauges, Editions du Croquant, 2009, 240 P.
La croissance verte et le développement durable ne se sont pas montrés suffisants pour arrêter les déséquilibres sociaux et écologiques. C’est pourquoi la notion de décroissance soutenable, équitable et conviviale se développe et les chercheurs travaillent sur ce principe, nouveau champ de recherche transdisciplinaire, mêlant technologie, écologie, économie, sociologie... Dans ce champ la question des indicateurs de richesse croise celle de la perception psychologique du bien-être.

Croissance verte et décroissance
Agnès SINAI, Paris, La Découverte, 2009/09, PP. 212-217, in "Le grand tournant : l’état du monde 2010"
Après avoir constaté les dégâts causés à l’environnement par 10 000 ans d’agriculture, l’auteure examine les différentes solutions proposées pour enrayer le processus de dégradation. Aucune n’est parfaite : le développement durable est une solution conceptuelle, la croissance verte ou "capitalisme naturel" est conservatrice, l’idée de la décroissance est un pis-aller tant qu’il n’y a pas une répartition plus équitable des ressources et des biens sur la planète.

Pour la croissance du bonheur
Claude LLENA in SILENCE, N° 362, 01/11/2008, PP. 36-38
Au moment où la crise bancaire prend de l’ampleur, il est peut-être bon de rappeler que le bonheur ne se mesure pas avec des indices économiques.

Petit traité de la décroissance sereine
Serge LATOUCHE, Paris, Mille et une nuits, 2007/10, 159 P.
L’auteur explique que la décroissance n’est pas la croissance négative, mais serait plutôt une non-croissance. Il s’agit d’abandonner la croyance dans l’économie, dans le progrès, dans le développement, tels qu’ils ont été conçus et proposés jusqu’ici. Il est évident que la poursuite indéfinie de la croissance est incompatible avec le monde fini dans lequel nous vivons. Mais les conséquences qui découlent de cette évidence, c’est-à-dire "produire moins et consommer moins", sont loin d’être acceptées. Pourtant, s’il n’y a pas de changement radical de trajectoire, nous allons à la catastrophe écologique et humaine. Il faut donc travailler à un système reposant sur une autre logique : une société de décroissance.

Décroissance, à la recherche du versant Sud
Michel LUNTUMBUE in ANTIPODES, N° 178 (01/09/2007), PP. 15-17
Existe-t-il pour le Sud d’autres voies d’émancipation collective que le mimétisme avec les pays du Nord ? Pour répondre à cette question, l’auteur déconstruit le mythe du développement et propose des alternatives innovantes en provenance des Suds.

Les chiffres sont-ils fiables ?
Sandra MOATTI in ALTERNATIVES ECONOMIQUES, N° 245 (01/03/2006), PP. 51-64
La vie économique et sociale a besoin de données statistiques pour alimenter le débat démocratique avec un langage commun. Il est important de connaître l’arbitraire des conventions qui définissent les indicateurs. Cela est indispensable pour faire des comparaisons internationales sur la richesse et sur les inégalités. Le PIB (produit intérieur brut) avec sa croissance est un indicateur indispensable. Pour approcher la notion complexe de bien-être, on a besoin d’autres indicateurs qui demandent une mise au point et une pratique pour s’imposer.

La croissance ou le progrès : Croissance, décroissance, développement durable
Christian COMELIAU, Paris, Seuil, 2006/01, 319 P.
Les discours politiques et l’opinion publique ne remettent guère en question l’exigence de croissance économique, tant il paraît évident que l’augmentation indéfinie du produit intérieur brut est indispensable à l’amélioration du niveau de vie, à la création d’emplois, à la lutte contre la pauvreté et contre les inégalités. Cependant, une autre évidence s’impose : la croissance économique n’est synonyme ni de bien-être, ni d’harmonie sociale ; elle se révèle destructrice et impraticable en raison des limites matérielles de notre monde. Face à ce paradoxe, une minorité prône l’arrêt de la croissance ou même la décroissance systématique. Cet ouvrage ne constitue pas un compromis entre ces positions extrêmes. Il affirme que le progrès demeure indispensable dans toutes les sociétés, mais que le taux de croissance globale ne constitue pas un critère pertinent pour les stratégies de progrès. Il faut renouveler la réflexion politique sur les finalités du progrès, parmi lesquelles l’accumulation de marchandises devrait céder la place à d’autres préoccupations.

Reconsidérer la richesse
Patrick VIVERET, Paris, Editions de l’Aube Nord, 2003, 233 P.
Résumé : Nos méthodes d’évaluation de la richesse : PIB, comptabilité nationale... , issues de l’ère industrielle, sont radicalement déficientes puisqu’elle additionnent des flux monétaires de biens et de nuisances (ex : effet Erika). La monnaie est la meilleure et la pire des choses : outil de "doux commerce" ou de guerre économique. D’ailleurs la fracture mondiale exclut du système monétaire la majorité des humains. Il est donc temps de changer notre regard sur la richesse, de trouver de nouveaux indicateurs, de réconcilier économie et anthropologie. L’auteur dégage de nombreuses pistes : économie sociale et solidaire, responsabilité sociale des entreprises... et plaide pour un Etat écologiquement et socialement responsable pour enfin "sortir positivement de la société de marché" !

Documents en ligne

Le développement peut-il être durable ?
Claude LLENA in ENTROPIA (17/07/2011)
http://www.entropia-la-revue.org/...

L’invention du développement
Arturo ESCOBAR in DIAL, N° 3141 (27/02/2011)
Après la seconde guerre mondiale, on découvrit la pauvreté de masse en Asie, Afrique et Amérique latine et on prit conscience que c’était une menace pour les pays développés. Les pauvres sont devenus la cible des organisations internationales qui voulaient moderniser la population autochtone. Le Tiers Monde fut ainsi assujetti au savoir des experts et de la science occidentale. Le développement n’est pas une action désintéressée au service des pauvres mais il reproduit à l’infini la séparation entre réformateurs et réformés, affirmant que le Tiers Monde est différent et inférieur.
http://www.alterinfos.org/...

Voyage dans la galaxie décroissante
Fabrice FLIPO in MOUVEMENTS (16/04/2007)
La décroissance : le terme interpelle, pose question, se retrouve dans des endroits improbables et prend bien des gens au dépourvu. Nous en traçons ici un petit panorama descriptif, en attendant d’entrer dans le détail des problématiques qui sont ainsi mises à l’agenda.
http://www.mouvements.info/...

Et la décroissance sauvera le Sud
Serge LATOUCHE in LE MONDE DIPLOMATIQUE (11/2004)
En novembre 2003, Le Monde diplomatique publiait un article intitulé « Pour une société de décroissance ». Depuis, ce thème fait débat au sein du mouvement altermondialiste, voire d’un public plus vaste. Quel projet alternatif les « partisans de la décroissance » entendent-ils proposer au Sud, modèle propre ou nouvelle occidentalisation ?
http://www.monde-diplomatique.fr/...

Développement ne rime pas forcément avec croissance
Jean-Marie HARRIBEY in LE MONDE DIPLOMATIQUE, N° 604 (01/07/2004)
Le concept du développement durable ramène à une croissance durable montrant ainsi l’impossibilité de penser le développement en dehors de la croissance. C’est dans cette impossibilité que se "jettent" ceux qui prônent une décroissance, voire l’abandon même du développement considérant que ces deux termes sont immanquablement liés (pour les tenants du libéralisme aussi). Or refuser le développement c’est le refuser pour les pays pauvres. C’est aussi considérer que la croissance est par définition déstructurée. Or on peut produire propre, les services n’exercent pas la même pression sur l’environnement qu’une industrie. Il s’agit d’améliorer le bien être hors des sentiers d’une croissance infinie basée sur la marchandisation et la valeur d’échange. Cette nouvelle croissance doit se bâtir sur la valeur d’usage et sur la qualité du tissu social qui naîtra d’elle.
http://www.monde-diplomatique.fr...

Rapport de la Commission Stiglitz sur la mesure des performances économiques et du progrès social
Joseph E. STIGLITZ, Amartya SEN (Dir.), Commission Stiglitz sur des alternatives au PBI, Septembre 2009
Créée en 2008, sous la proposition du président français Nicolas Sarkozy, la Commission sur la Mesure de la Performance Économique et du Progrès Social eut pour but d’identifier les limites des indicateurs quantitatifs et comptables tels que le Produit Intérieur Brut ainsi que de trouver de nouveaux indicateurs de richesse plus amènent de prendre en compte les questions économiques, de bienêtre et de soutenabilité du développement.
http://www.socioeco.org/bdf/...