La Bolivie : de la misère à l’espoir ?

Bibliographie sur la Bolivie

, par CDTM 34

Ouvrages et dossiers

Pour une politique de l’égalité : Communauté et autonomie dans la Bolivie contemporaine
GARCIA LINERA, Alvaro - PARIS : LES PRAIRIES ORDINAIRES, 2008/04. 128 P.
Cet ouvrage présente une analyse des luttes sociales en Bolivie, en particulier les luttes menées par les communautés indiennes pour le droit à des biens fondamentaux comme l’eau et la terre. Théoricien, l’auteur étudie les trois modes d’organisation successifs du peuple bolivien : la force syndicale, qui a été très puissante dans ce pays minier mais maintenant en déclin, la forme multitude, fortement égalitaire, et la forme communautaire, synthèse de luttes transversales et de particularités autochtones. Théorique, cet ouvrage montre la Bolivie comme le laboratoire latino-américain à partir duquel peuvent se repenser l’imaginaire et les tactiques d’une gauche de résistance et de proposition.

Nous serons des millions : Evo Morales et la gauche au pouvoir en Bolivie
DO ALTO, Hervé ; STEFANONI, Pablo - PARIS : RAISONS D’AGIR, 2008/03. 128 P.
En 2005, Evo Morales, candidat du MAS (Mouvement vers le Socialisme) a été élu à la présidence de la république. Premier dirigeant autochtone d’un pays où les fractures ethniques s’ajoutent aux divisions de classe, il a un programme qui veut rompre avec l’héritage colonial et le néolibéralisme. Il a été porté au pouvoir par les mouvements sociaux qui avaient mené la mobilisation contre les multinationales de l’eau en 2000 et la guerre du gaz en 2003 en faveur de la nationalisation des hydrocarbures. Ce vaste mouvement a fait converger organisations rurales et syndicats urbains, processus identitaires et revendications économiques, nationalisme révolutionnaire et indianisme.

Bolivie
BATAILLON, Gilles (sous la dir. de) - PROBLEMES D’AMERIQUE LATINE, 2008, 69.
Ce dossier fait le point sur quelques aspects de la situation bolivienne : l’évolution politique du pays, les répercussions économiques des réformes d’Evo Morales, le poids de l’économie de la drogue, la résurgence de l’influence castriste.
* Situation du gouvernement d’Evo Morales ;
* Suffrage universel et démocratie en Bolivie : regard sur un demi-siècle ;
* L’économie politique du populisme bolivien au XXIème siècle ;
* L’emprise du castrisme.

Banque du Sud et nouvelle crise internationale : Alternatives et résistances au capitalisme néolibéral
TOUSSAINT, Eric - LIEGE ; PARIS : CADTM ; SYLLEPSE, 2008. 207 P.
En pleine crise internationale de la dette privée et de l’immobilier du Nord (subprime) de l’été 2007, sept pays d’Amérique latine lancent une Banque du Sud qui pourrait jeter les bases d’une autre architecture financière internationale. Partant du contexte économique international qui a amené ces pays à fonder cette nouvelle institution, mais sans oublier le rôle des mouvements sociaux, l’auteur décrypte les principaux défis que rencontre la mise en pratique d’alternatives à la mondialisation néolibérale. Il analyse sans les idéaliser, trois expériences récentes, celles de l’Équateur, du Venezuela et de la Bolivie. Le chemin sera long vers le socialisme du 21e siècle...

Le rêve de Bolivar : le défi des gauches sud-américaines
SAINT-UPERY, Marc - PARIS : LE DECOUVERTE, 2007/03. 335 P.
A partir de la fin des années 1970, l’Amérique du Sud a été le laboratoire de la "révolution néo-libérale" inaugurée dans le sang par les dictatures chilienne et argentine. Mais, depuis quelques années, elle exprime son rejet du consensus de Washington et du capitalisme sauvage. Le Venezuela avec Chavez, le Brésil avec Lula, l’Argentine avec Kirchner, l’Uruguay avec Vazquez, la Bolivie avec Evo Morales et le Chili avec Michelle Bachelet incarnent, chacun à leur façon, un aspect de ce tournant à gauche. L’auteur décrit cette vague de fond et analyse les différences de style et de stratégie dans ces pays. Il n’existe pas une seule gauche en Amérique du Sud et les transformations économiques et sociales mises en oeuvre ne sont pas toujours à la hauteur des espoirs des peuples. Mais dans un continent où règnent les inégalités, l’émergence politique massive d’acteurs issus des secteurs dominés de la société constitue un changement profond et une véritable révolution culturelle. Coïncidant avec le déclin de la capacité des Etats-Unis d’exercer un contrôle sans faille dans leur arrière-cour, la résurgence parallèle des gauches sud-américaines ouvre la voie à la formation d’un puissant bloc géopolitique régional.

La Bolivie
RUDEL, Christian - Paris : KARTHALA, 2006/10, 348 p.
L’auteur décrit ici la Bolivie, pays andin, et les populations qui y vivaient jadis. Puis les guerres de conquêtes qui ont cherché à écraser les Indiens et qui ont confisqué les richesses du pays (or et argent). Il décrit les décennies de dictatures militaires, puis l’ère néolibérale. A travers ce périple, ce qu’il montre, ce sont les Indiens (Aymaras, Quechuas, Guaranis), peuples attachés à leurs traditions, dotés d’une grande capacité de résistance, paysans arrachant à leur terre leur maigre nourriture. Il rend visibles les hordes de paysans pauvres sur l’Altiplano et, à l’Est, les grandes propriétés, les réserves de gaz et la tentation de l’autonomie. Dans ce pays, un des plus pauvres du monde, les Indiens ont porté en 2006 un des leurs à la présidence de la république, pour construire une nouvelle Bolivie libre et digne.

Amérique latine, le tournant à gauche ?
Paris : LA DECOUVERTE - MOUVEMENTS, n°47/48, 2006, 150 p.
Ce dossier analyse la situation politique de l’Amérique latine, avec le basculement à gauche de plusieurs pays et l’évolution de certains autres régimes. La vague est sans précédent et contraste fortement avec les décennies antérieures, marquées par des politiques néolibérales parfois radicales. Ce mouvement intervient dans le contexte d’une certaine stabilisation démocratique. La période des dictatures semble maintenant loin et les conflits armés ne persistent plus qu’en Colombie. Les auteurs détaillent les raisons et les modalités de ce tournant.

La question agraire en Bolivie : déchirure entre mondialisation débridée et utopie millénariste
ROUX, Jean-Claude - PARIS : L’HARMATTAN, 2006, 348 p.
Cet ouvrage traite des origines de la question agraire en Bolivie et de ses conséquences actuelles. Dès les débuts de la colonisation espagnole, la question du statut foncier oppose dans les Andes deux conceptions de l’agriculture et deux philosophies sociales : l’une communautaire, indienne, l’autre privatisée et caractérisée par des grands domaines d’origine créole. En Bolivie orientale, les terres basses et chaudes sont occupées par des groupes indiens semi-nomades. L’Indépendance en 1853 pérennise le statut foncier colonial. A partir de 1953, une réforme agraire se met en place, favorisant en principe la petite propriété andine tandis que dans la région orientale, une relance capitaliste des grands domaines amène une agriculture tournée vers le marché international. Les petits paysans andins luttent pour faire reconnaître leur choix d’une structure communautaire .

Commerce équitable et organisations de producteurs : le cas des caféiculteurs andins
DIAZ PEDREGAL, Virginie - PARIS : L’HARMATTAN, 2006, 289 p.
Cet ouvrage analyse les mécanismes d’action et les structures locales modelant les pratiques des individus dans les circuits du commerce équitable et cherche tout particulièrement à définir l’impact de cette forme de commerce pour les populations bénéficiaires. Après avoir présenté le contexte historique, géographique, institutionnel et social des organisations de caféiculteurs andins, cette étude détaille les modes de fonctionnement de ces organisations, leurs stratégies de commercialisation et leurs formules d’adaptation à un environnement changeant. Puis l’auteure analyse les effets de la répartition du bénéfice équitable au niveau local, ainsi que la pertinence du commerce équitable dans le contexte néo-libéral

Pour en finir avec l’Etat colonial : discours d’investiture présidentielle
MORALES AIMA, Evo - PARIS : L’ESPRIT FRAPPEUR ; LE JOUET ENRAGE, 2006, 87 p.
En janvier 2006, Evo Morales est le premier leader d’origine autochtone à être investi à la présidence de la Bolivie. Après une présentation de la trajectoire du nouveau président et du processus de construction du mouvement qui l’a mené au pouvoir, sont retranscrits son discours d’investiture devant le Congrès national et celui prononcé à Tiwanaku, lieu sacré des Amérindiens.

Mobilisations des peuples contre l’ALCA-ZLEA
BARRIA, Susana ; ROCHAT, Florian - GENEVE : CETIM, n°25-26, 2005, 236 p.
Cet ouvrage révèle aux lecteurs francophones la voix des Latino-Américains qui déconstruisent les mythes du libre-échange. L’ensemble des contributions constitue une réponse argumentée aux prétentions des promoteurs de la Zone de Libre Echange des Amériques (ZLEA, ALCA en espagnol et en portugais). Ces analyses montrent que les enjeux de la ZLEA dépassent largement ceux d’un simple accord de libre échange. Dans l’esprit de ses promoteurs, la ZLEA doit servir de modèle pour l’assignation des rôles dévolus aux dominants et aux dominés dans la mise en oeuvre du programme néolibéral.

Partir pour rester : survie et mutation de sociétés paysannes andines
CORTES, Geneviève - PARIS : IRD EDITIONS, 2000, 413 p.
Dans cette étude des mouvements migratoires de populations andines dans la région de Cochabamba (Bolivie), en procédant à une analyse comparative des systèmes agraires de deux villages "d’en bas", dans la vallée, et d’une "communauté d’en haut", l’auteur nous entraîne à l’intérieur de l’organisation socio-économique et culturelle des sociétés andines Quechua. La mobilité spatiale est une pratique ancestrale pour survivre en diversifiant les activités et les sources de revenus. Selon les zones d’altitude, l’histoire du peuplement et des structures foncières, l’accès aux ressources est inégal, les stratégies migratoires différentes. Certains émigrent à l’étranger, d’autres dans des zones de production illégales (coca, etc.), en gardant un lien avec leur famille restée sur place. L’étude des itinéraires des migrants et des conséquences sur les systèmes de productions et la sécurité alimentaire des familles d’origine, soulève des questions de fond : comment rester vivre dans ces régions sans partir ? Jusqu’à quand et à quel prix ?

Coca coke
DELPIROU, Alain ; LABROUSSE, Alain - PARIS : LA DECOUVERTE, 1986, 276 p.
Les auteurs font le point sur la cocaïne en 1986. Partant de la matière première, la coca, plante sacrée pour les Incas, diabolique pour le colonisateur catholique, ils exposent les processus de sa transformation en cocaïne et les effets de cette dernière. Ils décrivent les lieux de production en Amérique latine, les circuits de commercialisation, l’importance économique de la drogue et l’influence que les trafiquants exercent, par la corruption, dans des pays très endettés, aux régimes politiques instables. Ils examinent enfin les modalités de la répression du trafic menée essentiellement à l’initiative des Etats Unis et assortie de pressions politiques considérables. Dès lors, ils doutent de son efficacité, dans la mesure où aucune culture capable d’assurer un niveau de vie minimum aux populations ne parait pouvoir être substituée à celle de la coca.

Articles

Le vote de la constitution bolivienne
LAVAUD, J.P. - PROBLEMES D’AMERIQUE LATINE, 2009/01, 71, P. 101-107
Le texte de la nouvelle Constitution bolivienne a été approuvé le 25 janvier 2008 par 61.4 % des voix. Il consacre l’existence d’un Etat plurinational accordant des droits spécifiques aux autochtones et une orientation économique étatique. L’analyse du scrutin confirme l’opposition entre les départements occidentaux du pays qui lui sont amplement favorables et les départements orientaux majoritairement défavorables. Le oui rencontre un terrain propice dans les campagnes, parmi les autochtones, et dans les zones de grande pauvreté. Ce vote semble présager de fortes tensions lors des changements institutionnels à venir.

Bolivie : l’insurrection des nantis
WETSBROT, Mark - DEFIS SUD, 2008/10, 85. P. 28-30
En Bolivie, le président Evo Morales veut partager les revenus issus du gaz naturel et se heurte à l’opposition des grands propriétaires qui refusent la réforme agraire. La population apporte au président un soutien grandissant. Les opposants se livrent à des violences et à des sabotages pour mettre le gouvernement bolivien en difficulté vis-à-vis de ses clients, le Brésil et l’Argentine. Par ailleurs, les relations de la Bolivie et des Etats-Unis sont de plus en plus tendues, Washington étant soupçonné de financer les opposants. Le Vénézuela apporte son soutien à Evo Morales. Celui-ci cherche à éviter la violence mais les départements riches de l’Est bolivien menacent de faire sécession.

Périlleux bras de fer en Bolivie
LEMOINE, Maurice - LE MONDE DIPLOMATIQUE, 2008/09, 654. P. 16-17
Le président Evo Morales a obtenu 67 % des voix, lors du référendum du 10 Août. Il est conforté dans sa politique, mais les départements "autonomistes" ne relâchent pas la pression et continuent à résister à la nationalisation et à la redistribution de la terre. La situation est explosive et le pays est menacé de désintégration.

Une petite feuille verte nommée coca
LEVY, Johanna - LE MONDE DIPLOMATIQUE, 2008/05, 650. P. 20-21
Le 5 mars 2008, l’OICS (Organe International de Contrôle des Stupéfiants) a donné l’ordre au Pérou et à la Bolivie d’interdire la production et la consommation de la coca, cette plante que la communauté internationale s’efforce, depuis 1961, de faire disparaître, au prétexte que c’est la matière première nécessaire à la fabrication de la cocaïne et que, de ce fait, elle alimente le narcotrafic. Péruviens et Boliviens s’opposent vigoureusement à cette décision de l’OICS. Car la coca est une plante d’usage traditionnel dans les Andes, reconnue pour ses vertus nutritives et pharmaceutiques.

Cochabamba : un exemple de démocratie participative
ABREU, André - FONDATION FRANCE LIBERTES - ALTERMONDES, 2008, 13. P. 26
Face à une tentative de privatisation de l’accès à l’eau, à travers l’intervention de la multinationale américaine Bechtel à Cochabamba, un mouvement de protestation est né afin de faire comprendre aux différents acteurs impliqués que l’eau n’est pas une marchandise. En effet, selon une vision ancestrale de ces populations, l’eau est un cadeau de la Terre mère (Pachamama). Dès lors, même l’homme ne peut aliéner la ressource au détriment des autres êtres vivants, alors on ne peut même pas imaginer qu’un groupe ou une organisation humaine prive les autres humains de l’accès à cette ressource vitale. A la suite du triomphe du mouvement, un mode de gestion communautaire a été mis en place afin d’assurer l’équité dans l’accès à l’eau.

Révolution hors la révolution en Bolivie
POUPEAU, Frank ; DO ALTO, H. - LE MONDE DIPLOMATIQUE, 2008, 647. P. 18-19
Depuis 2005, Evo Morales a promis de défendre les droits des Indiens, de nationaliser les hydrocarbures et d’engager une refondation de l’Etat à travers une nouvelle Constitution. Mais les classes moyennes urbaines ont l’impression que le gouvernement ne se préoccupe que des communautés autochtones de l’Altiplano. Les riches régions pétrolières et agro-industrielles de Santa Cruz, Tarija, Beni et Pando ont proclamé leur autonomie et le Sénat a bloqué le projet de Constitution. Ces régions orientales sont les plus riches grâce à l’exploitation du gaz et ont donc le plus à perdre dans ce projet de répartition plus égalitaire des richesses. Néanmoins, si l’action du MAS ne s’accompagne pas de gestes plus visibles envers les classes moyennes, elle risque d’alimenter les affrontements socio-ethniques qui bloqueront toute tentative de changement.

Les semences de pomme de terre en Bolivie
ZAHARIA, Hélène - TRAVAUX ET INNOVATIONS, 2008/02, 145. P. 49-52
Agronomes et Vétérinaires sans frontières réalise une étude sur la semence de pomme en terre en Bolivie qui montre les dynamiques des paysanneries andines. Comme il n’existe pas de législation générale sur les semences dans ce pays, cette étude peut contribuer à l’élaboration de nouvelles politiques publiques prenant en compte le maintien d’une petite paysannerie familiale productrice de semences.

Avis de tempête sur la Bolivie
TOUSSAINT, Eric - LES AUTRES VOIX DE LA PLANETE, 2008/01, 37. P. 27-30
En Bolivie, pays parmi les plus pauvres d’Amérique latine, après des années de régimes oligarchiques, le pouvoir est maintenant entre les mains d’Evo Morales, élu démocratiquement, qui applique une politique de nationalisation. Une grande compagnie de téléphone, ETI, a porté plainte contre le gouvernement bolivien qui veut entamer un processus de nationalisation de ce secteur. Une lutte exemplaire.

Bolivie : entre révolution et transition négociée
STEFANONI, Pablo - ALTERNATIVES SUD, 2007/12, VOL. 14, 4. P. 47-52
Le gouvernement d’Evo Morales avait un capital politique très élevé. Mais les énormes attentes sociales de la population et la nécessité de différencier son action l’ont obligé à revoir ses orientations. Il a fallu consolider la nationalisation des hydrocarbures et sauver la Constituante que la droite s’empressait de saper. Les réformes s’avèrent difficiles à mettre en place avec un gouvernement peu au courant, une administration plus nationaliste qu’indianiste et des acteurs sociaux aux réflexes corporatistes.

Microfinance, risques et économie solidaire : éclairages boliviens
HILLENKAMP, Isabelle - AUTREPART, 2007/12, 44. P. 91-104
L’auteure s’interroge sur les structures productrices de vulnérabilité et sur la manière dont la microfinance vient s’y articuler. Dans le cas de la Bolivie, on observe un décalage entre la détermination structurelle des vulnérabilités et leur traitement individuel par la microfinance. Cela accentue la fragmentation du tissu entrepreneurial, à l’encontre des initiatives traditionnelles qui misent sur l’action collective et l’association entre petits producteurs. C’est pourquoi l’auteur suggère que la microfinance devrait gommer les frontières qui la séparent de l’économie solidaire.

Des médecins cubains en Bolivie
GARA, Martin - VOLCANS, 2007/11, 66. P. 22-23
En Bolivie, en milieu rural, la mortalité infantile est très élevée. D’une façon générale, l’alimentation n’est pas variée et les logements ne sont pas efficaces pour se protéger du froid à haute altitude, des conditions peu favorables pour un maintien en bonne santé. Des médecins cubains soignent gratuitement des populations dans les quartiers pauvres des villes et dans des zones rurales. Des hôpitaux dotés d’un équipement moderne fourni par Cuba accueillent des patients qui n’ont jamais eu les moyens de se soigner. Le gouvernement prévoit la formation de médecins boliviens à Cuba pour assurer la relève.

La Bolivie porte une estocade à la Banque mondiale
JACQUEMONT, S. ; LHOIST, Y. - LES AUTRES VOIX DE LA PLANETE, 2007/, 36.
La Bolivie a décidé de ne plus faire partie du CIRDI (Centre International de Règlement des Différends liés à l’Investissement), filiale de la Banque mondiale, comme l’ont déjà fait le Vénézuela et le Nicaragua. Après la nationalisation du gaz et du pétrole et le retour à la gestion publique de l’eau, c’est toute la politique liée aux investissements étrangers qui est revue dans un sens plus favorable à la population.

Economie de marché et économie solidaire : stratégies des petits producteurs boliviens dans une économie dérégulée
ILLENKAMP, Isabelle - AUTREPART, 2007/09, 43. P. 177-190
Depuis 1985, la Bolivie a subi une dérégulation de son économie avec réduction des dépenses sociales et augmentation de l’ouverture commerciale, accompagnée d’une urbanisation accélérée. Ces mesures n’ont guère bénéficié aux entreprises boliviennes : pour les "petits producteurs" l’économie de marché ne signifie que la création de microentreprises et une forte concurrence entre pairs. L’économie solidaire qui tente de se développer face à cette situation a su créer d’autres avantages en s’appuyant sur les solidarités indiennes ; son caractère très minoritaire conduit à douter de ses capacités d’expansion.

Le projet de complexe hydroélectrique du fleuve Madera
MOLINA, Patricia - DIAL, 2007/07/01, 2945. P. 1-3
Les projets prévus en territoires brésiliens et boliviens avec de grands barrages ont pour but l’intégration commerciale de la région Nord du Brésil, de la Bolivie et du Pérou. Ces réalisations permettraient le transport du soja brésilien jusqu’aux ports du Pacifique. La capacité de transport d’ici 2015 devrait atteindre 50 millions de tonnes par an. En Bolivie, le bassin de ce fleuve occupe 66 pour cent du territoire et possède un des degrés de biodiversité les plus importants au monde. Pour les populations locales, des petites centrales seraient mieux adaptées aux besoins et auraient un impact environnemental plus faible.

L’accès aux ressources végétales et leur valorisation : un programme de multi-partenariats en Bolivie

NUZZO, Vanessa ; AUBERTIN, Catherine - AFRIQUE CONTEMPORAINE, 2007/07, 222. P. 111-127
Comme le préconise la Convention sur la Biodiversité Biologique (CDB), le programme Biodesa-FFEM organise une filière de commercialisation de substances naturelles. Il a pour but la conservation de la biodiversité à travers la valorisation de plantes aromatiques et médicinales, en mettant en place différents partenariats, pour permettre l’émergence d’un marché de produits naturels.

Traité de libre-échange avec l’Europe
BOLPRESS - LE JOUET ENRAGE, 2007/06, 10. P. 12-13
Les défenseurs du marché libre se mobilisent pour l’ouverture de négociations en vue d’un traité de libre commerce entre la Bolivie et l’Union européenne. Mais le gouvernement de Morales entend exclure de la négociation des secteurs-clés pour ne pas mettre en périls des acquis sociaux. La population l’appuie, instruite par les conséquences néfastes dans les pays voisins de l’ouverture inconditionnelle de leurs marchés aux États-unis et à l’Union européenne.

"Si les mouvements sociaux lui tournent le dos, Evo peut rentrer à la maison"
PEREZ, Benito - LE JOUET ENRAGE, 2007/04, 8. P. 6-7
Raul Zibechi, chercheur uruguayen, interrogé à propos de son dernier ouvrage "Disperser le pouvoir", souligne que les communautés Aymaras de Bolivie, en ne partageant pas la conception de l’Etat plurinational formulé par Evo Morales, continuent de soutenir ses projets politiques. Celui- ci entend, dans le cadre du plan national de développement (PND), faire de l’Etat le principal actionnaire de l’ancienne société publique de télécommunications ENTEL dont il voudrait diriger les énormes profits vers les secteurs défavorisés.

Evo Morales replace l’étain sous le giron de l’Etat
NORMIER, Marjolaine - LE JOUET ENRAGE, 2007/03, 7. P. 8-9
Evo Morales, en nationalisant le complexe métallurgique de Vinto sans indemnisation pour l’entreprise exploitante Glencore, veut marquer une rupture avec la politique libérale de ses prédécesseurs. Les réactions de la population sont positives à l’exception des mineurs craignant pour leur emploi, ce qui nourrit la campagne de presse contre Morales en Europe.

Nous ne voulons pas que le développement de notre agriculture se fasse contre la terre
CAMPAGNES SOLIDAIRES, 2007/03, 215. P. 14-15
Fin novembre 2006, Evo Moralès a fait adopter en Bolivie une loi de réforme agraire privilégiant les démarches collectives des paysans et favorisant l’ouverture des marchés pour les petits producteurs.

Dossier Bolivie
INPRECOR, n°521-522, 2006/11, p. 11-22
Evo Morales Ayma est arrivé au pouvoir avec un mandat précis : convoquer une Assemblée constituante et nationaliser les hydrocarbures. Cependant la politique de changement menée parcourt un chemin accidenté. La conjoncture politique, la relation politique/mouvements sociaux, la politique commerciale mise en œuvre sont analysées. Mais de nombreuses interrogations subsistent quant au devenir du processus de changement que vit le pays andin.

Les premiers pas du gouvernement Morales
DO ALTO, Hervé - INPRECOR, n°518, 2006/06, p. 25-29
Les premières mesures prises en matière de politique économique et sociale ou de politique étrangère, montrent la prédisposition du gouvernement Morales à transformer structurellement l’économie et la société boliviennes. Cet article dresse un panorama de la scène politique, énonce les mesures prises (la nationalisation des hydrocarbures et ses effets sur les compagnies pétrolières présentes en Bolivie et sur les gouvernements sociaux libéraux sud-américains, la reconstruction de l’Etat) et fait un premier bilan en termes de politique sociale.

Proclamation des peuples indigènes du Grand Chaco
DIAL, n°2887, 2006/06, p. 9-10
Depuis des temps immémoriaux, les trente peuples du Grand Chaco (Argentine, Bolivie, Paraguay) partagent la même région, la même histoire et une grande diversité culturelle transmise par les anciens. A cause des grandes entreprises qui développent un modèle économique "prédateur", les peuples autochtones se sentent comme des intrus sur leurs propres terres. Ils réclament la restitution de leurs titres de propriété, le respect de leur dignité et des mesures vis-à-vis des grandes entreprises.

Bolivie, une voie étroite pour Evo Morales
RAVIGNAN, Antoine de - ALTERNATIVES ECONOMIQUES, n°244, 2006/02, p. 42-45
Le Président Evo Morales a peu de marge de manoeuvre malgré le fait qu’il soit Indien dans un pays où la population indienne est majoritaire. La Bolivie est dotée des secondes réserves en gaz du continent américain mais a besoin de compagnies étrangères pour les exploiter. Les populations d’origine européenne, concentrées dans les régions les plus riches freinent le transfert de ressources à l’Etat. Des paysans pauvres n’ont pas d’autre choix que la culture de la coca pour vivre, une pratique condamnée par les Etats-Unis.

Evo Morales, victorieux face à un avenir incertain
RUDEL, Christian - ESPACES LATINOS, n°229, 2006/01, p. 5-6
Le président Evo Morales, dirigeant du Mouvement vers le socialisme (MAS), élu en 2005, est issu de la communauté amérindienne Aymara. Le programme du MAS (nationalisation des ressources minérales du pays et élaboration d’une constitution reconnaissant le caractère pluriculturel de la nation) correspond aux attentes de nombreux mouvements populaires et syndicats. Le Président doit faire face à l’opposition de la riche province de Santa Cruz tentée par l’autonomie et à celle des compagnies multinationales exploitant le gaz et le pétrole.

La communauté andine à la croisée des chemins
MONTAUD, Jean-Marie - PROBLEMES D’AMERIQUE LATINE, n°59, 2006/01, p. 105-125
La Communauté andine des nations est un processus d’intégration mis en route il y a plus de 30 ans, qui présente des réussites remarquables, sur le plan institutionnel et sur le plan des échanges. Malgré cela, elle semble actuellement à une croisée de chemins. L’approfondissement du processus se heurte à des difficultés internes nombreuses dans cette région où la convergence des économies en crise est loin d’être acquise. De plus, l’accumulation des défis externes liés à un environnement international en mutation, lui impose de choisir une stratégie d’élargissement adéquate. La pérennité de ce processus passe par la réussite simultanée de ces deux types de défis, au risque de lui faire perdre sa cohésion, voire son identité.

Les guerres du gaz en Bolivie : les enjeux de l’exportation des hydrocrabures
POUPEAU, Franck - PROBLEMES D’AMERIQUE LATINE, n°57/58, 2005/07, p. 199-212
Les mobilisations sociales de 2003 et 2005 en Bolivie ont été appelées des "guerres du gaz". Alors que d’importantes réserves de gaz ont été découvertes récemment, les gouvernements successifs ont libéralisé à outrance et privatisé l’entreprise publique, ce qui a soulevé des débats, en particulier sur la distribution des richesses générées dans ce secteur. Ces débats sont à resituer dans une continuité de luttes sociales boliviennes, en particulier en ce qui concerne les exportations par le Chili. Il faut noter aussi que des projets d’infrastructures ont été mis en oeuvre avec le Brésil, avec de graves conséquences sociales et environnementales.

Le succès ambigu des partis indiens
MARIN, Clotilde - ALTERNATIVES INTERNATIONALES, n°14, 2004/05, p. 22-24
En Bolivie, l’opposition populaire la plus proche des altermondialistes et du mouvement socialiste (M.A.S.) est celle des paysans producteurs de coca, opposés à la corruption qui touche les partis traditionnels de gauche et de droite, et à l’alignement sur la politique américaine, notamment la lutte anti-drogue qui ne s(attaque pas aux vrais problèmes. Ainsi s’explique le succès d’Evo Morales, figure emblématique du mouvement autochtone. Mais Morales veut fonder la justice sociale sur le respect des valeurs autochtones traditionnelles : or, les deux cultures autochtones dominantes sont difficilement réductibles l’une à l’autre.

Effervescence populaire en Bolivie
CHAVEZ, Walter - LE MONDE DIPLOMATIQUE, n°612, 2005/03, p. 11
La population bolivienne réagit face aux implantations de multinationales étrangères comme la Française Suez - Lyonnaise des eaux qui vient d’être expulsée. Les services locaux se privatisent, le chômage augmente dû à l’incapacité de concurrencer les produits importés. Ainsi les luttes sociales perdurent alors que la création d’une assemblée constituante apparaît afin de mettre un terme à ces tensions sociales et amener la nouvelle gauche au pouvoir de façon démocratique.

Les paysans des toits du monde
HABBANAE, n°74, 2004/12, p. 7-12
Partout dans le monde, les populations de montagne revendiquent une plus grande maîtrise de leur développement et de la gestion de leur territoire. L’exemple des alpages de l’Isère ou de la cordillère bolivienne illustrent l’importance de l’élevage et de l’agriculture pour les montagnards. L’Association des Populations des Montagnes du Monde (APPM), qui regroupe 40 pays, a pour mission de rassembler les populations de montagne dans un projet de développement équitable et durable de la montagne.

Le mouvement sans terre en Bolivie
FERRARI, Sergio - VOLCANS, n°57, 2004/11, p. 25-26
Depuis 1953, une réforme agraire a été programmée en Bolivie, sans effet. La terre est toujours accaparée par "ceux qui ont de l’argent, des armes et du pouvoir". Aujourd’hui quatre millions de Boliviens n’ont pas de terre. Le Mouvement sans terre n’existe que depuis quatre ans et s’appuie sur le MST brésilien. L’action du gouvernement actuel se fait attendre. En tant que femme et paysanne, J. Chambi compte beaucoup sur le soutien des organisations internationales comme Via Campesina.

Dans le Chaco, l’esclavage se porte bien
ZAYALA, Alvaro Ybarra - COURRIER INTERNATIONAL, n°699, 2004/03, p. 24
Au Sud de la Bolivie, dans le département de Chuquisaca, près de trois mille Indiens Guaranis travaillent toute leur vie sans contrat ni salaire dans les riches domaines du Chaco bolivien. Ces véritables esclaves ne sont même pas inscrits à l’état civil, autrement dit, n’existent pas aux yeux des autorités ; ce qui ne facilite pas la lutte contre ce phénomène.