Tunisie : les enjeux de la transition démocratique

Avec la démocratie, les partis politiques fleurissent…

, par CDTM 34

Les principaux partis politiques (par ordre alphabétique) :

Congrès pour la République (CPR)
Président : Moncef Marzouki.
Créé en 2001. Ses dirigeants ont vécu en exil en France jusqu’en 2011. Il a été légalisé le 8 mars 2011. Orientations politiques : gauche populiste.
Moncef Marzouki a fait ses études de médecine en France. Rentré en Tunisie en 1979, il est chargé de la santé publique dans le Sahel. Président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme en 1989, il est mis en prison par le gouvernement de Ben Ali, puis en résidence surveillée grâce aux pressions internationales. Il part ensuite en exil en France. Il rentre dans son pays le 18 janvier 2011.

El Watan
Secrétaire général : Mohamed Jegham.
El Watan (la nation) a été fondé par d’anciens cadres du RCD (parti de Ben Ali).
Ce parti cite parmi ses valeurs, la vocation arabo-musulmane de la Tunisie, la justice sociale et l’approfondissement de la démocratie.

Ennahda (En’Nahdha - la renaissance)
Président : Rached Ghannouchi.
Ennahda est le principal parti islamiste. Créé en 1981 sous l’appellation Mouvement de la tendance islamique, ce parti a fait l’objet d’une répression sévère durant la présidence de Bourguiba. Ghannouchi a vécu de longues années en exil à Londres.
Ennahda a été légalisé le 1er mars 2011. Il déclare se positionner sur une ligne proche de celle de l’AKP turc.
Hamadj Jebali, secrétaire général d’Ennahda, a fait ses études d’ingénieur au Conservatoire des Arts et Métiers de Paris. Rentré en Tunisie en 1978, il s’implique dans le Mouvement de la tendance islamique (MTI), ancêtre d’Ennahda. Condamné à mort, il part en exil. Lorsqu’il rentre dans son pays, il est mis en prison où il a passé en tout 16 années de sa vie.

Ettajdid (le Renouveau)
Premier secrétaire : Ahmed Brahim.
Ancien Parti communiste, le plus vieux parti tunisien, il a renoncé au communisme en 1993 et opté pour une orientation social-démocrate, puis il a pris l’appellation Ettajdid (le renouveau).
Il anime aujourd’hui un Pôle démocrate moderniste (PDM) visant explicitement à contrer le projet islamiste.

Ettakatol - Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL)
Secrétaire général : Mustapha Ben Jaafar.
Créé en 1994, suite au départ de Mustapha Ben Jaafar du MDS et légalisé en 2002. Son orientation est sociale-démocrate.
Durant les dernières années du régime Ben Ali, il faisait partie d’une coalition d’opposition (le collectif du 18 octobre pour les droits et les libertés) avec le PDP et le Parti communiste des ouvriers de Tunisie. Il est membre de l’Internationale socialiste.

Mouvement des démocrates socialistes (MDS)
Secrétaire général : Ahmed Khaskhoussi.
Créé en 1978 par des dissidents du Parti Socialiste Destourien (le parti d’Habib Bourguiba) dont Ahmed Mestiri, il a été autorisé en 1983. Son orientation est plutôt social-démocrate. Il avait appelé en 1999 à soutenir la réélection de Ben Ali et disposait d’élus à la Chambre des députés. Il a éclaté en deux structures parallèles après le 14 janvier 2011, la seconde est présidée par Mohamed Ali Khalfallah.

Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT)
Secrétaire général : Hamma Hamani.
Fondé en 1986, il est issu d’une des tendances radicales du mouvement d’extrême gauche « Perspectives tunisiennes ». Interdit pendant les années Ben Ali, il agit dans la clandestinité et ses militants ont subi la répression. Membre du collectif du 18 octobre avec En’Nahdha, il est partisan de l’intégration du parti islamiste dans le système politique. Légalisé le 18 mars, et bien que très actif, son électorat reste modeste.

Parti démocrate progressiste (PDP)
Président : Ahmed Nejib Chebbi.
Créé en 1983 et légalisé en 1988, sous le nom de Rassemblement socialiste progressiste, ce parti a été rebaptisé lors d’un profond réajustement idéologique en 2001. Son orientation déclarée est nationaliste et libérale.

Parti du travail tunisien (PTT)
Porte parole : Abdeljalil Bedoui.
Le Parti du travail a été fondé le 28 avril 2011 notamment par Abdeljelil Bedoui, économiste, membre de l’UGTT (Union générale tunisienne du travail). Il propose de remettre en question l’orientation néo-libérale de l’économie tunisienne.

Parti socialiste de gauche (PSG)
Secrétaire général : Mohamed Kilani.
Issu d’une scission avec le PCOT en 2006, sa ligne politique s’en distingue par le refus de toute alliance avec les islamistes. Il a été légalisé le 17 janvier 2011.
Il fait aujourd’hui partie du Pôle démocrate moderniste.

Pétition populaire pour la liberté, la justice et le développement (Al-Aridha Chaabia)
Président : Hechmi Hamdi.
Créé en mars 2011 par Hamdi, homme d’affaires possédant une chaîne de télévision par satellite privée basée à Londres où il vit depuis 25 ans.
Hamdi a été membre d’En’Nardha jusqu’en 1992 puis a soutenu le Président Ben Ali jusqu’à sa chute. Il est originaire de Sidi Bouzid, le berceau du soulèvement.

Tunisie Verte
Coordinateur national : Abdelkader Zitouni.
Créé en 2004, ce parti écologiste s’était vu refuser l’agrément, au profit d’un parti vert inféodé au RCD. Il est reconnu internationalement depuis 2006 par le Parti Vert européen. Il a été l’un des tout premiers à recevoir son agrément le 17 janvier 2011. Sa ligne politique annonce une écologie socialiste.

La coalition

Pôle démocrate moderniste (PDM)
Le PDM, lancé en mai 2011, est une coalition de cinq partis de gauche :
Ettajdid, parti communiste
Parti socialiste de gauche,
Al Wifak Al Joumhouri,
La Voix du centre,
Mouvement de la citoyenneté et de la justice.
Et d’organisations de la société civile :
Appel pour un pôle démocratique culturel,
Assez de divisions, Allons de l’avant,
L’Initiative citoyenne,
Collectif national des indépendants.
La ligne fédératrice du PDM est de faire barrage au projet islamiste. Il a présenté des listes de candidats aux élections de l’Assemblée constituante.

Parti dissous 2011

Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD)
Fondé en 1988 par Ben Ali, ce parti a été dissous définitivement après rejet de son recours en appel, le 28 mars 2011. Parti hégémonique, il était le symbole du régime de Ben Ali.