Algérie : le défi d’une nécessaire transition énergétique

Introduction

, par CDTM 34

Assurer sa transition énergétique, une nécessité pour l’Algérie

L’Algérie est malade de sa dépendance aux hydrocarbures et fait face à un contexte économique et politique incertain. Le pétrole est au cœur de l’activité économique algérienne, qui reste tributaire du prix du brut. La crise qui ravage l’économie mondiale, la chute des prix du pétrole, la concurrence des ressources non conventionnelles, la baisse de production, affectent les gains à l’exportation et ont de lourdes conséquences sur l’économie du pays.
Malgré ses revenus colossaux engrangés dans les années 2000, l’Algérie n’a pas su se mettre sur les rails d’une économie diversifiée. En Algérie, il est plus facile d’importer que de produire. Les projets, les plans, les prévisions et le financement du budget, les décisions importantes et même l’alimentation et les médicaments sont financés par les ressources de la rente pétrolière.

Pétrole, photo de iJuliAn le 23 septembre 2008

De plus, la manne pétrolière est mal redistribuée. Elle reste confisquée par une minorité. La stratégie du gouvernement qui multiplie les transferts sociaux permet néanmoins un semblant de paix sociale et à mis ces dernières années le pays à l’abri des révoltes populaires, notamment lors des printemps arabes.
Etant donné le rythme de croissance de la population et l’augmentation de la consommation intérieure, les réserves en gaz et en pétrole en Algérie seront épuisées d’ici 25 ans. Dans un proche avenir, la question des ressources énergétiques va devenir critique.

L’instauration d’un nouveau modèle économique semble inévitable, qui assure un équilibre entre la consommation intérieure, le besoin de ressources financières générées par l’exportation et qui instaure un certain nombre de mesures comme la chasse au gaspillage et à la corruption et l’établissement d’un juste prix des énergies fossiles.
Le développement des ressources renouvelables paraît s’imposer, compte tenu du fort potentiel du pays dans ce domaine, avec une priorité au solaire. L’Algérie saura-elle rattraper son retard dans ce domaine et mettre en place une transition énergétique déjà, modestement, en marche ?

Cette transition économique et énergétique ne pourra se réaliser que si elle est accompagnée d’une transition démocratique fondée notamment sur une redistribution des richesses du pays plus juste qui prenne en compte les besoins de toute la population du pays.