Afrique du Sud : 20 ans plus tard, un tableau positif ?

Introduction

, par CEDIDELP , GERGAUD Sophie

Juin 2010. Tous les regards se tournent vers l’Afrique du Sud pour la Coupe du monde de football. C’est la première fois qu’un tel événement se déroule sur le continent africain et ce n’est certainement pas un hasard si les dirigeants de la FIFA ont choisi ce pays, véritable puissance émergente et figure emblématique d’une Afrique en marche.

Le sport revêt un immense pouvoir symbolique. Ainsi, en 1995, lors de la Coupe du monde de rugby en Afrique du Sud, l’un des grands talents de Mandela est d’avoir su renverser au service de la sortie de l’apartheid le rôle de symbole du nationalisme afrikaner que tenait jusqu’alors ce sport dans la société sud-africaine. Les enjeux de la Coupe du monde de football de 2010 n’en étaient pas moindres. Premier pays africain à avoir accueilli cet événement sportif mondial majeur, l’Afrique du Sud connaît de nombreuses revendications sociales, économiques et politiques et les tensions sont palpables.

Le 5 décembre 2013, Nelson Mandela, prix Nobel de la paix, symbole de la lutte contre l’apartheid et du combat pour la liberté, s’est éteint à l’âge de 95 ans. Le monde entier a rendu hommage à sa détermination ainsi qu’à sa force de conviction, alors qu’il n’a jamais cessé de prôner le pardon et la réconciliation, rendant ainsi possible la sortie de l’horreur. Plus de vingt ans plus tard, l’Afrique du Sud est un pays démocratique et multiracial qui étonne et fascine sur la scène internationale et qui a su se doter d’une constitution parmi les plus libérales au monde.

Le développement des richesses est incontestable. Pourtant, les inégalités n’ont jamais été aussi fortes. Le chemin vers l’égalité semble encore long à parcourir et de nombreux défis restent à relever. L’Afrique du Sud a-t-elle vraiment tourné la page du racisme ? Est-elle un modèle à suivre pour le reste du continent ? Incarne-t-elle toujours le rêve de Mandela ?