Afghanistan : une société dans le chaos

Introduction

, par CDTM 34

Neuf ans après le début d’une laborieuse reconstruction assortie d’une démocratisation parachutée, la situation de l’Afghanistan demeure catastrophique. Corruption, violences et trafics de toutes sortes restent les maux habituels. Le fossé entre riches et pauvres n’a jamais été aussi grand : d’un côté une poignée de personnes s’installent dans des villas somptueuses et dépensent sans compter, de l’autre un grand nombre d’Afghans restent le ventre vide. Les statistiques montrent une dégradation spectaculaire comme la chute du PIB, par exemple.

La République islamique d’Afghanistan est dirigée par le Président Hamid Karzaï et un parlement bicaméral, élus l’un et l’autre. Mais le pays subit l’influence de différentes factions, dont les Talibans dans la région Sud, en particulier au Waziristan, des groupes pachtounes fortement armés et une mosaïque de mercenaires.

La situation économique est très précaire. L’électricité n’arrive pas dans les petites villes ; dans les grandes, le courant est distribué de façon irrégulière. L’alimentation en eau est tout aussi aléatoire. Dans les grandes villes, les conditions de logement sont déplorables : on compte plus de 60 % de sans-logis à Kaboul.

L’Etat afghan a bénéficié d’une aide massive de la part de la communauté internationale, grâce à quoi des routes ont été refaites, des ponts et des tunnels reconstruits, des biens publics qui avaient été pillés ont été remplacés. Mais ces avancées sont annihilées par la corruption, les pots-de-vin, la présence d’hommes de main incontrôlables, le trafic des stupéfiants et l’incompétence de nombreux fonctionnaires.

Des ONG, en général importantes et ayant l’aval de la communauté internationale (les petites n’ayant pas accès au pays) ont apporté et apportent encore leur aide à l’Afghanistan : mais, dans le contexte d’intervention militaire, cette aide, parfois conçue sans connaissance réelle du terrain, est peu efficace quand elle n’est pas contraire aux intérêts de la population.

Des voix s’élèvent pour proposer des solutions, qui prendraient plus en compte les souhaits des habitants et éviteraient que des aides inappropriées ne contrarient les initiatives locales. Ce n’est pas le soutien à de nombreux projets qui est nécessaire, mais la consolidation de l’Etat qui, lui-même, pourra alors coordonner la reconstruction du pays.