Les biens communs : un enjeu qui intéresse l’ECSI

Introduction

Du côté de l’ECSI N° 30 – mars 2020

, par ritimo

« Plutôt que de présupposer que nos sociétés sont composées d’individus égoïstes, rationnels, cherchant à maximiser leurs « utilités » et dont l’aspiration ultime serait le consumérisme – la fiction de l’homo economicus qui est au fondement de l’économie et des politiques publiques actuelles –, les communs reposent sur une vision plus riche et plus complexe des êtres humains. »

David Bollier [1]

« Earth ». Photo de Kevin M. Gill, mars 2015. Licence CC BY-NC-SA 2.0

Alors que les affichages électoraux ont fleuri dans l’espace public, un nombre de plus en plus élevé de listes appellent à construire la ville « ensemble », « en commun ». Si cette idée d’un espace collectif à se réapproprier n’est pas tout à fait nouvelle (par exemple, la multiplication des occupations : ronds points, zad…), c’est celle de la gestion collective qui interpelle désormais le plus.

« Des logiciels libres aux jardins partagés, de la cartographie à l’énergie renouvelable, en passant par les connaissances et les sciences ouvertes ou les Amaps et les épiceries coopératives, les « Communs » sont partout » [2], et de nombreuses personnes partagent l’intuition qu’en les mettant en pratique, aussi bien dans les actes du quotidien qu’à travers des campagnes pour défendre les droits humains, ou bien en inventant de nouvelles manières de produire et vivre ensemble, ils·elles participent d’un même mouvement alliant solidarité, luttes sociales et émancipation.
Les communs remettent en cause l’alliance étroite entre grandes entreprises et gouvernements, responsable de nombreux problèmes, depuis le réchauffement climatique jusqu’à la montée des inégalités en passant par l’autoritarisme et la répression, et proposent le moyen d’imaginer et de mettre en œuvre des alternatives effectives.
A l’opposé des dogmes de l’économie néolibérale et de son univers d’individualisme, de propriété privée et de « marchés libres », les communs créent des alternatives concrètes et fonctionnelles, mettant l’accent sur la coopération et le partage, redonnant du pouvoir et de l’autonomie aux simples citoyen·nes. À ce titre, ils attirent de plus en plus l’attention et l’intérêt des militant·es et des acteur·trices du changement social.

L’Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale est une « démarche sociale et politique dont la finalité est de favoriser la contribution individuelle et collective à la construction d’un monde juste, solidaire et durable », elle « implique une vision émancipatrice : celle de l’éducation populaire » (charte Educasol). A ce titre, le mouvement des Communs concerne ses acteur·trices.
Quels outils l’ECSI peut-elle mettre en oeuvre, quelles réflexions peut-elle accompagner pour amplifier une vision alternative du monde, porteuse de changement ?